Jeunesse et Citoyenneté

Paroles d’honneur – Lettres à la jeunesse[1].

Résumé du livre du Général d’armée Pierre de Villiers. Par Decitre.

Il y a deux façons de voir la situation actuelle : soit se complaire dans le constat, il est vrai cruel et inquiétant ; soit surmonter ce dernier et chercher des solutions, faire confiance aux trésors de notre génie français. Vous, les jeunes, êtes l’avenir de la France. Vous êtes aujourd’hui en demande d’humanité et de fermeté, d’autorité et d’amour, d’exigence et de bienveillance. Vous cherchez votre équilibre, dans une société où les facteurs de déséquilibre se multiplient. 

Il reste à canaliser vers de justes causes cette attente et cette soif d’idéal. Les plaintes soulagent, mais ne construisent rien de durable. Tout au long de son parcours militaire, le général Pierre de Villiers a eu à cœur de transmettre ; cinq années dans la vie civile n’ont fait qu’affermir son engagement pour la jeunesse, à laquelle il dédie ces lettres. Elles constituent une véritable profession de foi intellectuelle et morale. Une leçon qui résonne profondément en nous. Ces Paroles d’honneur ouvrent un chemin pour réapprendre à aimer la France et retrouver l’espérance. Après quarante-trois années d’une carrière militaire qui l’a conduit à devenir chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers est président d’une société de conseil en stratégie. Il est l’auteur, aux éditions Fayard, de Servir (2017), Qu’est-ce qu’un chef ? (2018) puis L’équilibre est un courage (2020).


[1] https://www.decitre.fr/livres/paroles-d-honneur-9782213725352.html

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Synthèse de la Conférence prononcée par le Général d’armée Pierre de VILLIERS sur la jeunesse et la citoyenneté.
par Philippe MOUNIER Auditeur du Comité Aunis-Saintonge

Ces idées peuvent paraître banales, mais elles ont été exprimées avec conviction, humour et brio. Elles nécessitent d’être rappelées.

I –  Le monde actuel est instable et dangereux.

  • Il convient d’apprendre aux jeunes à aimer la France. 
  • Il ne faut pas succomber à la vision « temps court » du politique, liée aux contingences électorales. Il faut privilégier le « temps long », porteur d’avenir construit.
  • L’Etat anonyme a pris la place de la nation charnelle.
  • Il faut lutter contre l’individualisme pour le bien de la collectivité et pour instaurer une véritable fraternité humaine.

II –  Les crises se multiplient

Face à elles, il faut déterminer des points d’ancrage :

  • La confiance qui favorise la responsabilisation et permet l’application du principe de subsidiarité.
  • L’autorité qui nécessite une capacité de conception, une aptitude à convaincre, une conduite sans changement de cap, un contrôle.
  • La stratégie : réponse aux questions Quoi ? Pourquoi ? De quoi s’agit-il ? Pour cela, il convient d’être audacieux et équilibré et de prendre de la hauteur.
  • L’éducation : respecter le triptyque parents-enfants-professeurs. Valoriser les notions de patrie et de drapeau. Retrouver les véritables fondamentaux. Tracer les limites à ne pas franchir. Connaître la France, sa langue, son Histoire.

III –  À développer chez les jeunes.

  • L’exemplarité.
  • L’authenticité.
  • L’optimisme : ne pas se laisser abattre.
  • Le dépassement du découragement.
  • L’humilité.
  • L’encouragement à se tourner vers les autres.
  • Le courage : force morale de faire les choses, savoir trancher et dire la vérité.
  • La gestion et la maîtrise du stress.

IV –  Valeurs à partager.

  • Reconnaissance et pratique de l’escalier social.
  • Libération des chaînes intérieures et acquisition d’un libre arbitre.
  • Egalité et équité, sans recherche de l’égalitarisme.
  • Fraternité : esprit d’équipe intergénérationnel.
  • Détermination, persévérance.
  • Esprit d’équipe.
  • Sens du pardon.
  • Amour de la France.
  • Trois mots clefs : HUMANITÉ, UNITÉ, ESPÉRANCE.

V –  Conclusion.

Faire confiance à la jeunesse et être optimiste.

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Analyse de la Conférence prononcée par le Général d’armée Pierre de VILLIERS sur la jeunesse et la citoyenneté.
par Jean-Marc BRAULT de BOURNONVILLE Membre associé

L’intervention du Général Pierre de Villiers est centrée sur la jeunesse.

Il rappelle le besoin de l’autorité et qu’il en est un praticien.  

Ce besoin d’autorité est d’autant plus nécessaire dans cette période troublée avec des réactions immédiates sans recul ni réflexion.  

L’autorité peut aider la jeunesse à croire en l’avenir.     

Le général rappelle qu’il est un praticien de l’autorité et qu’il s’est donné comme mission de transmettre ses valeurs et d’aider ses auditeurs, par ses réflexions, à devenir « des citoyens acteurs ».  

Jeunesse et citoyenneté : apprendre à remettre la personne au cœur de la cité.

Son intervention se fera sur quatre points :

  1. Une analyse de la situation en langage militaire qui est l’ennemi ?
  2. Les points d’ancrage pour que la jeunesse puisse retrouver du sens de l’envie.
  3. Les qualités que les jeunes doivent développer.
  4. Les valeurs à partager. 

I –  Les facteurs qui pèsent sur la jeunesse.

Pierre de Villiers développe certains sujets qui enrichissent cette situation tant anxiogène pour la jeunesse.

1.1 – Le contexte géostratégique ou le monde dans lequel nous vivons :  

‒ Le terrorisme islamique radical qui vise à imposer un nouvel ordre mondial basé sur une idéologie mondiale et qui utilise comme moyen d’action une barbarie totale.  

‒ Le retour des états-puissances : Russie, Chine, Turquie, Inde, Iran… qui développent des stratégies à long terme alors que nos démocraties n’ont pour seuls horizons que les échéances électorales. Ces mutations se produisent alors que nous assistons à des migrations massives et des désordres climatiques avec leurs conséquences sur les évolutions des sols ou sur l’eau.  

‒ « Nous sommes à un point de bascule ! ». L’ordre international a changé depuis la chute du mur de Berlin, les organisations internationales sont impuissantes face à ces évolutions et les jeunes s’en inquiètent.

‒ Le Bilatéral ou le multilatéral.

1.2 – Le temps qui presse ! 

On ne se parle plus, on zappe. Les événements se succèdent sur les réseaux sociaux. Les moyens modernes de communication sont une source d’exclusion pour les plus anciens. Il rappelle le proverbe afghan : Vous avez les montres, nous avons le temps ! ;  

1.3 – Les technologies accélèrent le temps qui passe : 

Télétravail, robotisation… Avec le risque de perversion de la technologie sur l’homme.

1.4 – La crise de l’autorité est présente partout. 

La mondialisation complexifie les prises de décisions et abolit les frontières. 

« Finalement qui décide et que suis-je dans le processus ? ». 

Un dysfonctionnement est perçu entre l’État et la Nation. La finance et le droit sont présents partout ! Les jeunes ne comprennent pas ce qui se passe, les racines et l’appartenance nationale se perdent ;  

1.5 – L’individualisme.

Le sens du collectif est perdu, « On ne se parle plus, on s’envoie des messages ». 

L’individu est roi « Quel Monde laisse-t-on aux jeunes ? ».

II –  Les points d’ancrage pour une citoyenneté renouvelée     

2.1 – La confiance. 

« C’est le carburant de l’autorité… ne jamais mentir ».  

2.2 – L’autorité (contraire de l’autoritarisme).  

Tout projet se conduit en quatre étapes : 

  • Conception (quelle vision ? Où va-t-on ?)
  • Convaincre sur sa validité.
  • Conduire (on peut tirer des bords mais on garde le cap).
  • Contrôler (on valide le process pour l’améliorer). 

2.3 – La stratégie ou voir loin !

« Quelle paix construire de l’autre côté de la crête ? ».  

Des entreprises en croissance peuvent rapidement décroître. Un plan stratégique peut permettre d’évaluer les risques. Aujourd’hui, on vit dans le tout assurance, avec le principe de précaution. On s’interdit l’audace pourtant l’avenir appartient aux audacieux, dit-on ! Il faut savoir évaluer les risques pour les maîtriser.

« Et dans toute circonstance, prendre le temps de réfléchir ».  

2.4 – L’éducation. 

C’est un mot-clef. La relation enfants/parents/enseignants ne fonctionne pas ou plus !  

« Notre pays est magnifique et aimable mais la France est devenue un gros mot. On n’aime plus la France ». 

Importance de respecter les talents des jeunes, de redorer l’image des enseignants, de l’apprentissage et des métiers manuels.

III-  Les qualités que les jeunes doivent développer.

« Il faut apprendre aux jeunes à devenir des chefs, et d’abord chef de soi-même ».  

3.1 – L’exemplarité.

« C’est exigeant ! On fait ce que l’on dit ou ce que l’on pense ».

On doit être un exemple pour les autres.

3.2 – L’authenticité/le naturel.

3.3 – L’enthousiasme, l’optimisme. 

On ne gagne pas que par l’intelligence. La passion et le cœur ne doivent pas être oubliés.

3.4 – L’humilité (contraire de l’orgueil). 

« Savoir être modeste et ne pas avoir toujours raison. Gardez de l’humour, éviter l’ironie mordante et entraîner les gens dans la joie ! ».

3.5 – Être tourné vers les autres. 

L’autorité est un service. En toutes circonstances, il faut apprendre à gérer les conflits. L’homme doit toujours être au centre de nos préoccupations. Il convient d’éviter que les décisions de nos gouvernants « fassent sauter les faibles ». 

À ce titre, le confinement récent qui a contribué à isoler les gens a été catastrophique.

3.6 – Le courage.

Le courage qui se décline en deux niveaux (le courage opposé à la lâcheté et celui du quotidien… au travail ou ailleurs)

L’important est de ne pas subir, de s’engager au service du collectif. 

Le général rappelle sur le thème du courage le discours que prononça le 8 juin 1978 Alexandre Soljenitsyne devant des étudiants de Harvard sur « Le déclin du courage en Occident ».

IV –  Les valeurs à partager.

Ne pas oublier l’escalier social (et pas l’ascenseur), et l’intérêt d’avoir réalisé soi-même les tâches que l’on commandera ensuite.  

L’armée le permet encore mais plus l’entreprise, ni la fonction publique.

4.1 – La liberté. le libre arbitre, la capacité à décider.

4.2 –  L’égalité (contraire de la discrimination), l’équité.

« Je suis traité comme tout le monde ».

4.3 – La fraternité. 

Le général cite un jeune « Dans l’armée, j’ai trouvé une famille ! ».

4.4 – La cohésion.

« L’équipe de France de football a gagné la Coupe du monde de 1998 ».  La cohésion s’organise par le parrainage, le binômage.

4.5 – La détermination.

« Je ne savais pas que j’étais capable de … » ;  

4.6 – Le respect.

Le respect (source de fierté), la considération (source de la délégation), le respect mutuel.

4.7 –  Le pardon.

Mot clef de la civilisation. Éviter les coups bas, se pardonner au lieu de s’insulter ; le pardon n’est pas l’oubli.

4.8 – L’équilibre (entre vie privée et professionnelle) 

4.9 – L’amour de la France.

Le drapeau, la culture, notre langue, notre histoire, nos entreprises, notre gastronomie. Évitons la repentance !

L’Europe où les poupées s’emboîtent et ne s’opposent pas.     

Trois conseils en guise de conclusion : 

Outre le fait de savoir écouter les anciens qui ont de l’expérience !     

1 ‒ Humanité : remettre la personne au centre de nos réflexions et décisions ;  

2 ‒ Unité : il faut rassembler unir : le pardon, la bienveillance, la réconciliation, mettre les talents au service du collectif (le général cite les maréchaux Leclerc et de Lattre de Tassigny et leurs épopées), et laisser de côté les diviseurs ;  

3 ‒ Espérance (contraire de la crainte de l’avenir, du pessimisme). Être fier d’être français et de réussir sa vie.

Le général de Villiers achève son propos par ces mots :

« Aimons notre jeunesse, elle nous le rendra !
La jeunesse a soif de grandeur, d’engagement
et pas de performance ».

Histoire du Collège Pierre Mendès France à La Rochelle de 1964 à nos jours

https://www.editions-harmattan.fr/livre-histoire_du_college_pierre_mendes_france_a_la_rochelle_de_1964_a_nos_jours_gerald_sim-9782140276347-73796.html

Été 1964. Alors que les Beatles, Johnny Hallyday et Sheila s’im- posent comme les icônes musicales des baby-boomers et que Louis de Funès triomphe avec Le Gendarme de Saint-Tropez, un chantier passe inaperçu à La Rochelle. Des ouvriers s’attèlent à réaliser avec célérité le premier CES de la capitale de l’Aunis pour la rentrée scolaire à venir. Situé dans la ZUP de Mireuil, cet établissement du second degré prend le nom de collège Pierre Mendès France en 1985.

Dans une ville à coloration radicale, son histoire est indissociable de celle de la priorité. Construit en quatre mois dans le contexte de la réforme Fouchet, ce collège s’inscrit dans une zone que l’édile muni- cipal, Michel Crépeau, souhaite humaniser en priorité à partir de la décennie 1970. Suite à un incendie en 1994, sa reconstruction s’im- pose dans un temps circonscrit.

Sa singularité vient également de son classement et de sa pérennité en éducation prioritaire depuis 1981. Ce livre offre un angle d’observa- tion et d’analyse de la déclinaison, des réussites et des limites de cette politique à l’échelle d’une unité de base du système éducatif depuis quatre décennies. Il met en lumière la distorsion entre les principes d’émancipation, de méritocratie de l’école républicaine et une réa- lité plus nuancée, marquée par la reproduction d’inégalités sociospa- tiales au sein d’un appareil scolaire où la démocratisation reste encore inachevée.

Gérald Sim est docteur en histoire contemporaine de l’Université de Nantes et spécialiste des relations franco-américaines au XIXsiècle.

Synergie du parcours civique

PROPOSITIONS POUR UNE SYNERGIE DU PARCOURS CIVIQUE

Par Bernadette Grignon ex-Vice-Présidente de l’AR-18
Responsable pour le comité 17 de l’AR-18 du rallye citoyen en Charente-Maritime

Première proposition.

Une idée que j’ai évoquée auprès de Paul Morin, président de l’AR-18, de Madame Le Pesant, Directrice de cabinet (Cabinet DASEN de Charente-Maritime) et du Lieutenant-colonel Xavier Ancelle, DMD – adjoint de la Charente-Maritime, à savoir celle d’un tee-shirt au logo national (c’est-à-dire le même) pour tous les élèves de tous les rallyes citoyens organisés par tous les Trinômes : cela irait dans le sens de l’exigence de l’esprit civique que l’Education nationale s’efforce d’inculquer aux élèves, et le rallye citoyen des Trinômes académiques devrait s’inscrire officiellement dans le « parcours civique » de formation à la citoyenneté, commencé dès l’école primaire et développer tout au long de la scolarité.

Il faudrait mettre sur ce tee-shirt les trois logos : Armée, Education nationale, IHEDN ; ce pourrait même faire l’objet d’un concours national auquel participeraient les élèves de l’option Arts plastiques.

Participer à ce concours pour le design du logo, porter ce tee-shirt au logo national ne pourraient que créer un esprit d’équipe « national » et donner ses lettres républicaines aux rallyes organisés par les Trinômes dont les actions, voire l’existence même, ne sont pas toujours bien connues, quand ce n’est pas tout simplement inconnues, dans les établissements scolaires de France.

Cette initiative irait dans le sens du dynamisme civique de l’Éducation Nationale lequel passe nécessairement par une information commune d’actions trop souvent ignorées des élèves comme des parents et, de manière paradoxale, dans le milieu même de l’Éducation Nationale.

Une preuve de ce que chacun œuvre dans son pré carré, sans communication suffisante de ces actions auprès de tout public, surtout scolaire, ressort encore du contenu de la visioconférence organisée par l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) en partenariat avec Unéo, la mutuelle des forces armées, le 3 mai 2022 de 18h30 à 20h, dont le sujet était :

« Le lien armées-jeunesse : Quel rôle pour les armées dans la construction de la citoyenneté et de la cohésion nationale ? » 

Allocutions d’ouverture :

  • Éliane GARRABE, médecin générale inspectrice (2S), première vice-présidente d’Unéo ;
  • Jean-Pierre MAULNY, directeur adjoint de l’IRIS qui s’est fourvoyé en parlant de « suppression » du service militaire, ce qui a été rectifié par Daniel MENAOUINE.

Autour de :

Daniel MENAOUINE, Général de corps d’armée, directeur du service national et de la jeunesse qui faisait partie de la table ronde avec :

  • Mathilde HERMAN, vice-présidente des Jeunes IHEDN ;
  • Sébastien JAKUBOWSKI, professeur des universités, sociologue à l’Université de Lille, directeur de l’INSPE de l’Académie de Lille.

Animée par Gaspard SCHNITZLER, chercheur à l’IRIS.

Le but est louable :

Au cœur des priorités du ministère des Armées et partie intégrante du lien Armées-Nation, le lien Armées-Jeunesse revêt de multiples enjeux. La fin de la conscription au début des années 2000, remplacée par les Journées défense et citoyenneté (JDC) auxquelles participent chaque année près de 800 000 jeunes, a contraint les armées à repenser leur rôle social, et notamment leur façon de contribuer au renforcement de la cohésion nationale et à la mixité sociale. C’est le cas à travers des dispositifs d’insertion socio-professionnelle tels que le SMA depuis 1961 et le SMV depuis 2015, mais également par des actions menées en faveur de la jeunesse de façon plus large, tels que les « lycées de la défense », la plateforme « 1re expérience défense », ou encore par sa contribution au Service national universel (SNU), des dispositifs coordonnés depuis mars 2021 au sein de l’« Ambition armées-jeunesse » du ministère.

À l’heure où les forces armées sont mobilisées de façon accrue, que ce soit sur le territoire national ou en opérations extérieures, comment articuler leur mission première de protection du territoire et de la population, avec leur action en faveur de la jeunesse ? Quel est l’avenir du lien Armées-Jeunesse ?

L’échange a fait ressortir les préjugés que l’on trouve en France concernant ce que l’on peut appeler « la diplômite », le manque de considération des formations non universitaires, et surtout a témoigné du manque de coordination vraiment efficace de toutes ces actions dans un parcours civique national incluant :

Les Jeunes de l’HEDN, le SNU, la JDC, et la classe de Troisième (Voir l’annexe).

Deuxième proposition.

Le parcours civique, depuis le collège, devrait donc être présenté dans une plaquette (ou flyer) qui serait donnée dès la Troisième aux élèves pour les informer et leur expliquer les différentes étapes de ce parcours citoyen incluant les possibilités de participation à venir : JDC, SNU, Les Jeunes de l’IHEDN.

Les rallyes citoyens organisés par le Trinôme académique dans les départements devraient s’y trouver également.

Il devrait y avoir obligation pour le chef d’établissement de présenter le Trinôme académique et ses actions dans le discours inaugural de l’année scolaire à la rentrée de septembre, pour ne plus avoir à déplorer la méconnaissance de l’existence du Trinôme aussi bien auprès d’élèves que de leurs parents, comme de trop d’enseignants.

Troisième proposition.

Dans cet esprit de clarté et d’homogénéisation de l’ensemble des actions proposées, il faudrait apprendre aux élèves, dès la Quatrième, à faire leur C.V. pour les sensibiliser au monde professionnel dans lequel ils devront faire leur stage de Troisièmestage d’observation dont l’objectif est l’occasion de découvrir le monde du travail, partager le quotidien de professionnels, bénéficier d’une expérience concrète en se confrontant aux réalités concrètes du travail.

Le stage de Troisième :

  • Est précédé d’un temps de préparation, qui serait l’occasion ou jamais de tester leur savoir-faire du C.V. et de la lettre de motivation,
  • Et suivi d’un temps de restitution, puisque les élèves font un rapport de stage dans lequel ils peuvent s’exprimer sur ce qu’ils ont vu, vécu, et revenir sur leurs activités et leurs impressions.

Ce stage qui a pour but de permettre aux élèves de gagner en autonomie, de prendre confiance dans un nouvel environnement, d’enrichir leur culture générale citoyenne et, éventuellement, de confirmer un projet d’orientation personnel, devrait être relié au parcours civique.

La confiance en soi que cherche à faire acquérir artificiellement l’épreuve de rhétorique au baccalauréat, pourrait se forger en profondeur du collège au lycée, soutenue par une réflexion sur soi encadrée par un professeur compétent, dans le cadre du « parcours civique », et faire comprendre la valeur de l’émulation dans le respect de l’autre.

BILAN.

Le « parcours civique » devrait donc exprimer la synergie de ces activités spécifiques :

  • Information par la plaquette et amorce du C.V. en classe de Quatrième ;
  • Stage d’observation du monde professionnel en Troisième ;
  • Participation possible à un rallye citoyen soit au collège, soit au lycée ;
  • JDC et recensement ;
  • SNU ;
  • Les Jeunes de l’IHEDN.

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ANNEXE

Les Jeunes IHEDN (anciennement l’Association nationale des Auditeurs jeunes de l’Institut des Hautes Études de Défense nationale – ANAJ-IHEDN en 1996) est une association loi de 1901, regroupant des jeunes, étudiants ou professionnels de 20 à 35 ans) ayant suivi une formation au sein de l’IHEDN, institut dépendant des services du Premier Ministre, ayant pour mission de promouvoir la réflexion sur les problématiques de défense nationale et les relations internationales.

Le Service national universel (SNU), programme mis en place par Édouard Philippe à partir de 2019 pour succéder indirectement au service militaire en France suspendu par Jacques Chirac depuis 1996 (cette décision prend effet avec la loi no 97-1019 du 28 octobre 1997), est un projet d’émancipation de la jeunesse, complémentaire de l’instruction obligatoire. Sa mise en œuvre poursuit les objectifs suivants :

  • La transmission d’un socle républicain ;
  • Le renforcement de la cohésion nationale – qui s’appuie sur l’expérience de la mixité sociale et territoriale comme sur la valorisation des territoires ;
  • Le développement d’une culture de l’engagement et l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle ;
  • Au terme de son extension à l’ensemble d’une classe d’âge, le SNU remplacera la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).

Le Service national universel s’adresse à tous les jeunes de 15 à 17 ans pour une société de l’engagement, et s’articule en trois étapes clés :

  • Un séjour de cohésion de deux semaines visant à transmettre un socle républicain fondé sur la vie collective, la responsabilité et l’esprit de défense. Ce séjour est réalisé en hébergement collectif, dans un département autre que celui de résidence du volontaire. Au cours de ce séjour, les jeunes volontaires participent à des activités collectives variées et bénéficient de bilans individuels (illettrisme, compétences notamment numériques) ;
  • Une mission d’intérêt général visant à développer une culture de l’engagement et à favoriser l’insertion des jeunes dans la société. Fondées sur des modalités de réalisation variées, 84 heures effectuées sur une période courte ou répartie tout au long de l’année, ces missions placent les jeunes en situation de rendre un service à la Nation. Au cours de cette mission d’intérêt général, en fonction de leur situation, les volontaires peuvent également être accompagnés dans la construction de leur projet personnel et professionnel ;
  • La possibilité d’un engagement volontaire d’au moins 3 mois, visant à permettre à ceux qui le souhaitent de s’engager de façon plus pérenne et personnelle pour le bien commun. Cet engagement s’articule principalement autour des formes de volontariat existantes : service civique, réserves opérationnelles des Armées et de la gendarmerie nationale, sapeurs-pompiers volontaires, service volontaire européen, etc. Cet engagement volontaire peut être réalisé entre 16 et 30 ans.

La Journée Défense et Citoyenneté (JDC) dénommée jusqu’en 2011 Journée d’Appel de Préparation à la Défense (JAPD), est une journée d’appel instituée en 1997 en France dans le cadre de la réforme du service national portée par Jacques Chirac : l’objectif de la JDC est d’aborder différentes problématiques dont les principales sont la citoyenneté et les questions liées à la Défense. La JDC vise également à favoriser le recrutement dans les différentes armées et services du Ministère des Armées ou dans la réserve militaire.

La JDC est la troisième étape du parcours de citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes de nationalité française :

  • La première étape est l’enseignement de défense dispensé en classe de Troisième dans le cadre des cours d’enseignement moral et civique ainsi qu’en classe de Première dans le cadre des cours d’Education Civique, Juridique et Sociale (ECJS) ;
  • La seconde étape est le recensement obligatoire en mairie.

Pour rappel, les modalités du stage de Troisième : 

  • Le stage concerne principalement les élèves de 3e, à partir de 14 ans. Depuis 2019, la loi relative à la liberté de choisir son avenir professionnel autorise les élèves de moins de 14 ans, des classes de 4e ou de 3e, à effectuer leur séquence d’observation dans une entreprise régie par le droit privé ;
  • Ce stage peut être d’une durée de 5 jours consécutifs ou non, individuellement ou collectivement, il peut aussi être divisé en plusieurs périodes, de 3 jours puis de 2 jours par exemple ;
  • Une convention obligatoire, signée entre l’établissement et l’entreprise ou l’organisme d’accueil, détaille les conditions d’encadrement et de suivi de l’élève, et garantit les conditions de sécurité, conformément aux dispositions du code du travail.

Forum Sécurité-Défense

Une communication et une invitation de notre camarade Alain Giorgis, adjoint au maire de Rochefort et organisateur de cette importante manifestation.
© https://www.linkedin.com/posts/alaingiorgis_rochefort-organise-le-forum-d%C3%A9fense-et-s%C3%A9curit%C3%A9-activity-6918133881426636800-uZmM?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

Rochefort organise le « Forum Défense et Sécurité »
les 6, 7 et 8 mai 2022.

Ce seront pas moins de 45 exposants des 3 armées (dont 23 régiments de l’armée de Terre !) et des forces de sécurité (Gendarmerie, police , pompiers….).
Les visiteurs pourrons découvrir notamment les capacités de nos armées au moment où résonnent les bruits de guerre en Ukraine.
En liaison avec les collèges et lycées, les élèves seront récupérés en bus le vendredi car il s’agit d’une journées d’information des métiers.
Il ya aura bien sûr des présentations de matériels, des simulateurs et des démonstrations notamment par la police et la Gendarmerie.
Voici le recto des affiches qui sont envoyées par internet et distribuées également.
Pour les amateurs, rendez vous sur site au musée de l’Aéronautique navale (à côté de l’école de Gendarmerie) du vendredi 6 au dimanche 8 Mai.

https://www.facebook.com/events/1341732436325238/?ref=newsfeed
https://www.anaman.fr/?fbclid=IwAR3NarArj9Uplt0Sx0TsxpwxlPgvnc27xlMYpfhviZLItI0pvi3rFnMqw04

Colonel Bernard ESCHBACH

Décès du Colonel Bernard ESCHBACH le 7 février 2022
(EA60-Ferrando – IHEDN-SR92) 

Paul MORIN, président de l’AR-18, Michel ARNOULT, président du comité 17, Bernadette GRIGNON, Régis HARDY et Jacques TABARY y participaient pour témoigner par leur présence de la fidèle amitié qui unissait Bernard à tous les camarades du comité 17 le connaissant et n’ayant pu venir.

Une gerbe a été offerte à la famille en souvenir du comité 17 dont Bernard ESCHBACH était l’un des membres les plus anciens.

Les condoléances peuvent être adressées à son épouse : 
– 19 rue des Mouettes – Châtelaillon-Plage

Bernadette GRIGNON

Joyeux Noël et Meilleurs vœux 2022

© Renée Mounier

Chères amies, chers amis du comité Aunis-Saintonge,

« La tradition est le ciment des Nations croulantes » disait le Titi, mon prof de maths au Prytanée, il y a trois fois trente-trois ans. Alors, je n’hésite pas à cimenter.

Ces quelques fleurs, aquarellées par mon épouse, m’aident à vous présenter, avec optimisme, mes meilleurs vœux de Saint et Joyeux Noël 2021 et de Bonne et Heureuse Année 2022, pour vous-même et tous ceux qui vous sont chers.

Puisse cette nouvelle année vous maintenir en pleine forme physique, intellectuelle et morale.

Je n’en dirai pas plus, je pense que nous nous comprenons.

Avec toutes mes amitiés.

Philippe MOUNIER

Lettre ouverte au Président de l’AR-18

Cher Président,

Dans mon courriel du 24 juin envoyé au président Jean-Claude Duchet et aux membres du bureau de l’AR-18, j’écrivais que « N’étant pas présente à l’AG du 26 juin 2021, au cours de laquelle seront constatés la fin de mon mandat » -au sein du comité directeur- « et mon désir de ne pas le renouveler, je souhaite que tu fasses part à cette assemblée générale du maintien de mon intérêt pour la suite des activités de l’AR 18 (…). » C’est dans cet état d’esprit positif que je te livre le résultat de ma réflexion face au tournant que prend notre association dans le contexte actuel.

L’AR 18 compte actuellement une centaine de membres répartis dans quatre comités dont le dynamisme diffère selon les départements : or ces comités n’ont pas de statut associatif, seule l’Association régionale a ce statut.

Il y aurait donc intérêt à faire participer tous les membres de l’AR-18 aux travaux des groupes départem entaux et à tous les échanges qu’ils occasionnent, même ceux qui circulent entre membres d’un groupe travaillant sur une étude spécifique, nationale ou locale : les échanges au niveau régional seraient certainement plus fructueux que ce qui est permis par la fragmentation départementale actuelle, et les « bonne idées » circuleraient ainsi efficacement.

Sachant que lorsque les membres d’un organisme, surtout les plus petits ne sont pas irrigués, ils se dessèchent, je crois tout aussi bénéfique que l’ordre du jour d’un comité soit envoyé, comme le compte rendu de sa réunion, à tous les membres de l’AR-18 qui en seront ainsi informés.

L’AR-18 ne pourra rayonner que si tous ses membres se sentent concernés quelle que soit leur possibilité de participer à ses activités et à ses travaux.

Ne pouvant le faire moi-même faute de connaître les coordonnées de tous les membres de l’AR 18, je demande par la présente à Marc Fiard, secrétaire général, d’assurer la diffusion de cette Lettre ouverte.

Je souhaite également que Christian Chauvet publie cette Lettre ouverte sur le site de l’AR-18.

Bernadette GRIGNON Le 10 septembre 2021

Souveraineté nationale

La Constitution du 4 octobre 1958 stipule au début de son préambule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement …. et aux principes de la souveraineté nationale ».
Cette Loi fondamentale n’est pas respectée dans le domaine numérique.

C’est ainsi que le Président Macron parle de « souveraineté nationale » alors que les services US peuvent avoir accès aux données de santé des français, confiées par son gouvernement à Microsoft

Par ailleurs, « Imaginez les ministres français de l’Industrie et des Armées annoncer que Renault et Stellantis construiront d’ici douze mois des F-35 sous licence. Argument : les meilleurs avions de chasse du monde sont américains. […] C’est pourtant ce qui s’est passé dans le domaine du cloud lorsque le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé la stratégie gouvernementale « Cloud au centre ». »

Plutôt que de s’appuyer sur des technologies déjà disponibles auprès de dizaines de PME européennes, le gouvernement suggère de construire nos clouds souverains sur la base de technologies américaines sous licence

Un risque stratégique qui met, un peu plus, en péril notre souveraineté numérique.

Des actes carrément opposés aux discours.
Jacques TABARY – Auditeur Aunis-Saintonge

Lire l’article de Guillaume Grallet :
Cloud : « Un saut dans l’inconnu dont on ne mesure pas les conséquences »

L’empreinte numérique

Par Jacques TABARY
Commissaire en chef de 1ère classe (er)
Auditeur IHEDN – Comité Aunis-Saintonge

Toute personne qui se connecte à Internet, avec quelque appareil que ce soit, y laisse des traces. Elle peut penser que sa navigation sur le WEB est noyée dans la masse, et qu’elle ne sera pas remarquée puisqu’elle n’a pas d’importance particulière. Cette croyance très répandue est malheureusement inexacte. Même si la personne n’a, selon elle, « rien à cacher », son comportement intéresse les grandes sociétés.

Chaque connexion à Internet oblige à y laisser des données personnelles, de manière généralement involontaire.

Les sites relèvent systématiquement l’adresse IP[i] du périphérique informatique connecté. Celle-ci est unique, et lui permet d’être reconnue sur le réseau Internet afin que les serveurs distants puissent lui envoyer l’information demandée.

Attribuée par le fournisseur d’accès, elle constitue une trace inévitable de l’activité de l’internaute sur le WEB. Elle est enregistrée sur les serveurs contactés au gré de la navigation et permet la localisation de l’appareil utilisé. Le serveur relèvera en même temps le nom du navigateur, la résolution d’écran et le système d’exploitation utilisés, ainsi que l’adresse du dernier site visité. Ces données constituent le profil de base. La probabilité que deux internautes aient le même étant très faible, ils sont donc parfaitement identifiables. Les serveurs conserveront les journaux de connexion pendant une certaine durée (un an en France, illimitée aux USA).

Simultanément, des codes informatiques, les « cookies », sont déposés sur le disque dur de l’ordinateur via le navigateur.

Ceux-ci ont d’abord un but pratique : lors de la connexion suivante, l’internaute retrouve l’affichage tel qu’il a été paramétré, notamment la langue.

Ils permettent aussi à l’éditeur du site Internet de savoir quelle est son audience, ainsi que le comportement de ses utilisateurs. Un maximum d’informations est donc recueilli : pages vues, temps passé sur la page, etc …

Mais au-delà de cet intérêt pratique, l’envoi de « cookies » a des objectifs plus pernicieux. Après regroupement et analyse par des sociétés spécialisées, ces codes informatiques permettent de compléter le profil de l’internaute avec ses centres d’intérêt, son environnement privé, social et professionnel, pour lui envoyer des publicités de mieux en mieux ciblées. Ce sont donc de véritables outils d’influence.

La récolte massive des « cookies » constitue (pour l’instant) le moteur principal du modèle économique d’Internet. La consultation des sites étant gratuite, la réception de publicités, sur lesquelles il est proposé de cliquer, est la contrepartie de cette gratuité, car ce sont elles qui financent les sites Internet. Les profils des internautes sont commercialisés par les sociétés précitées, les « datas brokers », les données étant « l’or noir » de l’économie du XXIe siècle.

Les renseignements laissés sur les réseaux sociaux permettent de dresser un profil encore plus complet de l’internaute. D’après le site officiel d’Instagram[ii], les renseignements suivants sont recueillis quand l’internaute se connecte à Instagram, Facebook ou Messenger :

  • les métadonnées[iii]du fichier fourni ;
  • des informations sur les personnes, les pages, les comptes, et les groupes avec lesquels il est en relation, ainsi que la manière dont il interagit avec eux (par exemple, les personnes avec lesquelles il communique le plus ou les groupes dont il fait partie) ;
  • les données concernant ses achats et ses transactions (telles que le numéro de sa carte de crédit et d’autres informations de compte et d’authentification, ainsi que des données de facturation et de livraison, et ses coordonnées) ;
  • des activités d’autres personnes et les informations qu’elles fournissent le concernant (par exemple lorsqu’elles partagent ou commentent l’une de ses photos, lui envoient un message ou téléchargent, synchronisent ou importent ses coordonnées) ;
  • des informations techniques sur les appareils utilisés et leur environnement (signaux Bluetooth, points d’accès Wifi, les balises ou tours de télécommunication à proximité) ;
  • des données issues des paramètres de l’appareil (système d’exploitation, les versions matérielles et logicielles, le niveau de batterie, l’intensité du signal, l’espace de stockage disponible, le type de navigateur, le nom et le type des applications et des fichiers, ainsi que les plugins, la localisation GPS) ;
  • des informations provenant des très nombreux partenaires d’Instagram, Facebook et Messenger. C’est ainsi que le site du journal « Le Monde » comporte des « mouchards » de Facebook, Twitter et Google, que le lecteur ait un compte sur ces réseaux ou non.

Ces informations peuvent être partagées avec d’autres à l’insu de la personne concernée : sur un réseau social, on mène une vie… sociale. Il est donc illusoire de penser y mener une vie privée. 

Les ordiphones (« smartphones ») sont beaucoup plus indiscrets que les ordinateurs classiques et sont considérés comme de véritables aspirateurs à données.

En effet, de nombreuses applications mobiles exigent, pour pouvoir les utiliser, de leur octroyer des permissions très intrusives. C’est ainsi que « Strava » permettait de suivre l’entraînement sportif des agents de la DGSE autour de la caserne Mortier[iv]. De même, il est souvent étonnant de constater qu’un simple jeu demande aussi l’accès au carnet d’adresses de l’ordiphone, pour fonctionner …

Même si une application ne demande pas de permission particulière, ce qui est rare, le simple fait de la télécharger sur « Google Play » ou l’« App Store » fournit à ces plateformes des renseignements précieux.

Google et Apple connaîtront ainsi, grâce au gouvernement…, le nom des citoyens qui ont téléchargé l’application « Tousanticovid » et ajusteront les publicités envoyées en conséquence.

L’empreinte numérique générée par l’activité Internet de chaque internaute peut grossir très vite, faisant peser des risques non-négligeables sur sa vie privée et sa vie professionnelle. Google et Apple savent sans doute beaucoup plus de choses sur lui que son propre conjoint.

La réception quotidienne de publicités qui, comme par hasard, correspondent généralement aux goûts, aux désirs, aux recherches de l’intéressé voire à sa localisation, en est la conséquence la plus directe et la plus visible.

Mais les conséquences peuvent être aussi beaucoup plus graves, les empreintes numériques pouvant être compromises par le piratage du serveur où elles se trouvent et être utilisées dans des buts malveillants, voire criminels. Et les piratages ne sont pas rares[v] : ainsi, des données personnelles, concernant 533 millions de comptes Facebook, dont potentiellement 20 millions en France, sont actuellement diffusées sur un site de « hackers »[vi].

Ces piratages peuvent donner lieu à l’usurpation de l’identité de l’internaute à des fins frauduleuses, ou à la mise en cause de sa réputation. Le réalisme des courriels de « hameçonnage » est renforcé par l’exploitation des empreintes numériques.

Les photos peuvent contenir des balises indiquant où et quand elles ont été prises. Ces informations pourraient être utilisées pour localiser la maison de l’internaute, l’endroit où ses enfants vont à l’école. Ainsi, les photos publiées sur Instagram par un militaire en opération extérieure peuvent être rapprochées de celles déjà prises en France, révélant d’emblée que l’intéressé est absent de son domicile.

Des actions simples permettent de limiter le pistage.

  • Le choix du moteur de recherche est la plus efficace. Ainsi, il convient de bannir « Google », « Yahoo », au profit de moteurs qui ne pistent pas leurs utilisateurs comme « Qwant » ;
  • Celui du navigateur en est une autre. « Chrome » ou « Edge » sont à délaisser au profit de « Firefox », navigateur libre qui dispose de nombreuses extensions de protection. Dans tous les cas, il est prudent d’effacer l’historique de navigation à la fin de chaque session ;
  • Des choix plus radicaux comme l’utilisation d’un « VPN » (réseau virtuel privé) permettent d’avoir une protection plus complète ;
  • Pour la messagerie, prenant acte du fait que « Gmail », « Hotmail », « Outlook »…, lisent les courriels à livre ouvert, il convient de privilégier les applications chiffrées de bout en bout comme « Protonmail » ou « Tutanota », pour avoir une confidentialité totale ;
  • De même, il est préférable d’utiliser « Signal », plutôt que « WhatsApp » dont les données de connexion sont partagées avec «  Facebook », son propriétaire ;
  • Pour les ordiphones, il vaut mieux utiliser de préférence ceux équipés d’un système d’exploitation libre comme « E »[vii] (qui est français), sinon privilégier les téléchargements sur une plateforme ne pistant pas ses utilisateurs, comme « F-Droid[viii] » ;
  • Il existe aussi des alternatives libres[ix][x][xi] aux réseaux sociaux US.

Il est souhaitable de se connecter en priorité à des sites européens localisés en Europe, car les données personnelles sont ainsi protégées par le RGPD[xii].

Ce n’est malheureusement pas le cas des données médicales confiées à « Doctolib », bien que ce site soit français. En effet, elles sont hébergées sur les serveurs « d’Amazon Web Services », société soumise, de par sa nationalité, au « Cloud Act[xiii] » et donc susceptible de répondre à toute demande des services officiels US, même si les données sont en Europe.

Ce n’est pas le cas non plus des solutions de visioconférence à la mode comme « Zoom » et « Viméo », trop souvent utilisées, y compris par des organismes officiels, alors qu’il s’agît d’applications américaines, donc soumises aussi au « Cloud Act ». Les identités des participants, leur image et leur voix, pourraient ainsi être exploitées à leur insu.

Le socle interministériel de logiciels libres préconise l’emploi de l’application « Jitsi Meet[xiv] ».

Les profils réalisés à partir des « cookies » permettent de mieux cibler les internautes afin de les pousser à effectuer une action (achat ?, vote ?) qu’ils n’auraient peut-être pas faite autrement.

Sauf à voir la liberté individuelle se réduire comme une peau de chagrin sous la pression de ce contrôle social insidieux, la limitation de l’empreinte numérique laissée sur Internet doit être une préoccupation quotidienne.

Le fonctionnement de la Démocratie est également impacté puisque la connaissance étendue des empreintes numériques peut en fausser l’expression légitime, comme l’a démontré le scandale de la société « Cambridge Analytica », accusée d’avoir exploité les données de 87 millions d’utilisateurs de Facebook afin de favoriser le « Brexit » et l’élection de Donald Trump.

La maîtrise des données personnelles est une condition essentielle, non seulement de la liberté individuelle, mais aussi de la souveraineté nationale.


[i] Internet Protocol
[ii] https://fr-fr.facebook.com/help/instagram/155833707900388
[iii] Les métadonnées contiennent des informations sur la source du document, sa nature, son contenu et sa localisation physique. Elles ont pour effet d’améliorer l’efficacité des recherches d’information.
[iv] BFM TV 12/01/2018
[v] Adresse à consulter pour savoir si on a été piraté : https://haveibeenpwned.com/
[vi] Le Point 03/04/2021
[vii] https://e.foundation/fr/?lang=fr
[viii] https://fr.wikipedia.org/wiki/F-Droid
[ix] Les alternatives libres à Instagram
[x] https://mastodon.etalab.gouv.fr/about ou https://mamot.fr/auth/sign_in
[xi] https://www.signal.org/fr/
[xii] Règlement Général pour la Protection des Données
[xiii] https://fr.wikipedia.org/wiki/CLOUD_Act
[xiv] https://framatalk.org/accueil/fr/

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Meilleurs voeux 2021

Chères auditrices, Chers auditeurs

Chères amies, Chers amis,

À la veille de 2021, je souhaite à toutes et à tous une positive attitude pour en finir avec cette satanée année 2020. Que 2021 soit la plus conforme à vos attentes.

L’AR-18 a maintenu sa cohésion et sa créativité. 

Notre président Jean-Claude DUCHET et moi-même tenons à vous en remercier chaleureusement. 

Des jours meilleurs nous attendent. Soyons confiants.

L’Union achève son redressement et sa réorganisation pour faire face à de nouvelles missions.

Que tous nos vœux de santé, espoirs et joies vous accompagnent, pour vous et ceux et celles qui vous sont chers.

Henri SCIARA
Président d’Honneur de l’AR-18
Administrateur de l’Union-IHEDN

Photographie communiquée par Paul MORIN