Identifier une munition

Portail des munitions open source [Open Site Munitions Portal ]

L’infinie variété des munitions, tous modèles, tous milieux, toutes fonctions et tous calibres confondus, pose un vrai problème d’identification d’autant plus que les guerres contemporaines n’auront jamais été aussi médiatisées, judiciarisées et scrutées jusque sur les réseaux sociaux. Initiative récente puisqu’elle remonte à novembre 2023, l’Open Source Munitions Portal (OSMP) propose désormais une véritable base de données évolutive et accessible en ligne sur les munitions terrestres et aériennes utilisées dans les conflits récents.

Cette base repose sur des photographies authentifiées et datées de munitions utilisées sur leurs théâtres d’opération. Chaque photographie d’éclats, de restes ou d’éléments divers est accompagnée d’une fiche descriptive et technique de la munition. Des entrées par théâtres d’opération, années d’utilisation, catégories, emplois et modèles font de l’OSMP un véritable outil de travail pour les chercheurs, les journalistes et autres personnes intéressées par l’identification des munitions sur les champs de bataille contemporains.

L’OSMP est une initiative de l’Armament Research Services (ARES), un cabinet de conseil et d’expertise australien en matière d’armement.

1 – L’Open Source Munitions Portal – https://osmp.ngo/
2 – Le cabinet ARES – https://armamentresearch.com/
Nota – La plupart des navigateurs propose une traduction en français.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

Les scénarios noirs de l’armée française

Compte rendu de lecture de SAVIANA (Alexandra), Les scénarios noirs de l’armée française. Comprendre les menaces qui nous attendent, Paris, Robert Laffont, 2024, 236 p.

Avec la naissance des grands états-majors et des académies militaires au XIXe siècle, les militaires ont pris l’habitude d’imaginer la prochaine guerre. À cette fin, l’histoire militaire – celle notamment des batailles – fut particulièrement mobilisée. Plus qu’une source de méditation sur les erreurs et les opportunités manquées, l’étude du passé permettait aussi de dégager des principes qui, mutatis mutandis, participaient à l’élaboration de nouveaux plans. Si cette posture préparatoire n’a pas disparu, faisant encore de la bataille d’Austerlitz un objet d’étude tactique et stratégique, les mutations technologiques contemporaines et la dilatation des champs de bataille à l’ère de la mondialisation obligent les Armées à se tourner plus que jamais vers le futur à travers une démarche prospective pouvant aller jusqu’à la science-fiction (1).

Dans un environnement mondialisé particulièrement fluide, les menaces s’accumulent. Non seulement elles se déploient dans les milieux physiques classiques (terre, air, mer) auxquels s’ajoutent de nouveaux milieux (espace exo-atmosphérique, grands fonds), mais ces menaces s’introduisent également dans des champs désormais immatériels (cyberespace, dimension cognitive) qui ne connaissent pas de frontières et s’affranchissent des limites jusqu’à présents connues (distance/temps, militaire/civil, société/individu, public/privé…). Indexées sur l’évolution rapide et exponentielle des technologies, ces menaces peuvent aujourd’hui s’hybrider au point de brouiller des situations jusqu’à présent distinctes, et d’abolir le cycle paix/guerre/paix, faisant davantage parler de « conflictualités » que de conflits au sens conventionnel.

Plus que jamais, la guerre peut se faire sans… se faire, de manière permanente et dans la continuité de relations internationales en apparence inchangées. Sans disparaître, la menace militaire demeurera essentiellement médiatique et dissuasive alors que ce qui sera justement privilégié c’est l’évitement d’un conflit armé. De nombreuses actions hostiles et agressives peuvent désormais se réaliser en dessous du seuil de l’engagement militaire. Elles auront pour objectifs l’intimidation, la coercition, la subversion voire la recherche d’un point de bascule sans pour autant aller jusqu’au déclenchement d’une véritable confrontation militaire. En résumé, il s’agirait de « gagner la guerre avant la guerre » pour reprendre l’expression du général Thierry BURKHARD (2).

C’est dans cette perspective de nouvelles conflictualités que la journaliste Alexandra SAVIANA s’est intéressée aux scenarii actuellement à l’étude au sein des états-majors. Les scénarios noirs de l’armée française passent en revue onze situations qui, sans tenir de la science-fiction, projettent nos armées dans un futur proche (à l’horizon de l’année 2030) à partir de contextes géopolitiques déjà existants. Du Maghreb à l’espace en passant par la Turquie, Taïwan, les États baltes, Madagascar… l’auteur a consulté 106 experts dont des officiers de haut rang afin d’éclairer onze menaces particulièrement crédibles qui, si différentes soient-elles les unes des autres, seraient de nature à déstabiliser profondément notre pays soit en le mettant au bord d’un conflit mondial, régional, voire civil, soit en l’amputant d’une partie de sa souveraineté… Chaque menace envisagée repose sur une situation géopolitique bien réelle qui dégénèrerait. Dans certains cas de figure, la crise débuterait directement sur des parties du territoire français (îles Éparses, Nouvelle-Calédonie), pour d’autres elle s’amorcerait dans des pays étrangers mais avec des implications immédiates pour notre pays du fait d’alliances ou d’influences hostiles de la part d’acteurs locaux ou d’États puissances. Toutes ces menaces ont un dénominateur commun à savoir une remise en cause de notre rôle à l’échelle régionale, mondiale, voire de notre souveraineté. Dans tous les cas, nos forces armées seraient placées dans des situations capacitaires critiques.

Si l’outil militaire n’est pas le seul volet de la réponse face à une crise internationale, il demeure cependant indispensable et incontournable pour peser dans un rapport de force et dissuader. Or, l’armée française actuelle est-elle en capacité de dissuader à tous les étages du spectre des menaces ? Comment peut-elle se préparer à une éventuelle crise – voire à un conflit – dans un environnement géopolitique complexe dont les tensions hautement inflammables ne peuvent plus être décorrélées de graves crises sécuritaires et intérieures à la vie du pays. Le cauchemar pourrait ainsi avoir plusieurs visages : celui d’une conjonction entre un conflit extérieur télescopant une crise intérieure, celui d’un conflit international s’invitant sur la scène intérieure, ou bien celui d’une faiblesse intérieure déclenchant opportunément une crise internationale.

Au fond, ce qui traverse en filigrane l’ouvrage d’Alexandra SAVIANA est moins l’idée de la faiblesse de nos armées que celle de la société qu’elles ont à défendre. Derrière la mutation en cours de notre outil militaire et des inévitables questions budgétaires que cela pose, la journaliste conclut sur le point de loin le plus essentiel à savoir notre volonté de nous défendre. C’est ici que l’enjeu de la guerre cognitive apparaît. Si un chapitre du livre lui est spécifiquement consacré (scénario 10), on comprendra également que la menace dans le champ cognitif traverse tous les cas abordés. Plus que jamais rendue possible avec la dilatation du champ informationnel interconnecté et la montée en puissance des intelligences artificielles, cette guerre qui se mène dorénavant dans les esprits a pour objectif de miner les modèles culturels et politiques, de transformer les perceptions, de déplacer les centres d’intérêt et d’affaiblir les forces morales de la Nation. C’est, in fine, la résilience de la société – pour ne pas dire l’Esprit de Défense avec d’autres mots – qui est directement questionnée.

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Scénario 1 – La guerre éclate entre le Maroc et l’Algérie avec pour conséquence une intensification des flux migratoires en Méditerranée. L’importance des communautés algérienne et marocaine sur notre sol importe aussitôt le conflit dans l’Hexagone. En fait, c’est toute la région sahélienne qui est déstabilisée avec des organisations djihadistes qui, désormais, ne sont plus contenues aux frontières des deux pays maghrébins. L’Algérie, qui subit des revers militaires, est la plus exposée par ce regain de la menace islamiste. En guise d’échappatoire, et sous influence russe, le pouvoir algérien fait alors le choix d’une politique de plus en plus agressive à l’encontre de la France.

Scénario 2 – Une offensive aérienne israélienne contre les installations nucléaires iraniennes déclenche un embrasement régional. La guerre s’étend immédiatement au Liban où le Hezbollah prend en otage une FINUL impuissante armée par 700 militaires français. Les cyberattaques s’intensifient contre les puissances occidentales, des prises d’otages ont lieu et l’Iran soumet le détroit d’Ormuz à un blocus qui déclenche des affrontements avec les marines occidentales (dont la France). Accaparés par une campagne présidentielle, les Etats-Unis restent en retrait et laissent Oman et l’Arabie Saoudite jouer les bons offices. Incapable de peser, la France perd son influence dans cette région du monde.

Scénario 3 – Alors que la guerre en Ukraine semble gelée, l’élection à la présidence de Donald TRUMP, en novembre 2024, change la donne stratégique au coeur de l’Europe. La nouvelle administration américaine normalise ses relations avec Moscou et prend la décision de retirer l’armée américaine du théâtre européen au profit du théâtre asiatique. Cette dévitalisation de l’OTAN pose plus que jamais la question d’une Europe de la défense et de son autonomie stratégique qu’aucun pays de l’UE n’est alors en mesure d’assurer à commencer par la France qui apparaît comme une « une petite joueuse ». La Russie pousse son avantage en déstabilisant les États baltes par des flux migratoires en provenance de Biélorussie, et en fomentant un coup d’État en Moldavie. Au nom de la défense des minorités russes opprimées, Moscou finit par envahir les États baltes et déclenche un conflit direct avec l’OTAN. D’abord en retrait les Etats-Unis sont contraints d’intervenir face à une situation de plus en plus hors de contrôle. L’OTAN se resoude et les revers militaires amènent Moscou à franchir le seuil de l’emploi des armes nucléaires tactiques. Une révolte politique est sur le point d’éclater à Moscou.

Scénario 4 – La mort du dirigeant biélorusse Alexandre LOUKACHENKO ouvre une période de vacance du pouvoir qui est une opportunité pour l’opposition démocratique. Celle-ci se heurte cependant à une répression de plus en plus dure de la part du successeur de LOUKACHENKO. Les pays de l’UE soutiennent cette opposition et l’aident à se structurer mais Moscou intervient pour soutenir le pouvoir biélorusse. C’est une véritable guerre civile qui débute provoquant des flux de réfugiés vers la Pologne. Les Etats-Unis ne veulent pas s’engager dans une crise et laissent les Européens, notamment la France (nation-cadre de l’OTAN en Roumanie), en première ligne. À la tête d’une coalition, la France est contrainte de renforcer ses moyens militaires aux frontières même de la Russie alors qu’un gouvernement de transition biélorusse est proclamé et que la Russie déploie désormais des armes nucléaires sur le territoire biélorusse.

Scénario 5 – Revendiquant l’archipel des îles Éparses, Madagascar utilise l’influence chinoise contre la France. Un accord entre Antananarivo et Pékin permet désormais l’intrusion de bâtiments militaires chinois dans notre ZEE comme ils le font en Mer de Chine. La faiblesse de la présence militaire française dans la région est accentuée par un travail d’influence qui divise l’opinion publique française sur le thème du « colonialisme ». Contrainte à un statu quo qui l’oblige à partager de facto la ZEE des îles Éparses avec Madagascar, la France voit aussi l’Île Maurice voisine profiter de la situation pour remettre en cause le statut de Tromelin qu’elle revendique également.

Scénario 6 – La fin de l’opération Barkhane et le désengagement militaire français qui s’ensuit plonge une partie du continent africain dans le chaos. L’arrivée au pouvoir d’une junte militaire malienne anti-française produit un effet domino qui s’étend rapidement à d’autres pays voisins : Burkina-Faso, Niger, Côte d’Ivoire… Surtout, le retournement de l’allié tchadien entraîne aussi celui du Sénégal. Ce sont tous les points d’appui historiques de la France en Afrique qui disparaissent en moins de dix ans, avec un changement de paradigme à la clé : d’une collaboration occidentale avec des États africains cherchant à endiguer le djihadisme, on passe à des juntes militaires sous influence russe qui désormais pactisent localement avec les organisations djihadistes. Les uns comme les autres privilégient des intérêts locaux rendant cette vaste partie de l’Afrique incontrôlable. Russes et djihadistes se combattent sur fond de désoccidentalisation et résurgence d’un califat.

Scénario 7 – La Chine entre en guerre contre les Etats-Unis et leurs alliés au sujet de Taïwan. Cet embrasement régional est précédé d’une déstabilisation du Moyen-Orient qui commence par une flambée du prix des hydrocarbures. Alors que le choc pétrolier plonge les pays européens dans des difficultés économiques, sociales et politiques, Pékin joue de son contrôle sur la dette djiboutienne, pour demander la fermeture de la base française sur son sol. La déstabilisation de la position stratégique française au Moyen-Orient se conjugue avec les difficultés européennes et l’inquiétude des pétromonarchies face à l’Iran. Washington est obligé de réinvestir des moyens militaires, notamment navals, au Moyen-Orient. C’est le moment attendu par Pékin pour lancer une offensive éclair sur Taïwan. Alors que les Etats-Unis tentent de gagner du temps pour organiser une coalition, les Européens se contentent de sanctions économiques. La France qui dispose d’une marine océanique et a des intêrêts régionaux en Asie-Pacifique subit des pertes. En tentant un blocus des routes du pétrole à destination de la Chine dans le Golfe Persique, le porte-avions Charles-de-Gaulle est attaqué et gravement touché.

Scénario 8 – Les tensions entre la Grèce et la Turquie aboutissent à un conflit lorsque cette dernière prend la décision d’envahir des îlots grecs inhabités en Mer Égée. L’action, plus symbolique que stratégique, ouvre une crise au sein de l’OTAN et de l’UE. La France, liée à la Grèce par un accord de défense bilatéral, devient la nation-cadre d’une coalition destinée à défendre les intérêts d’Athènes. La confrontation avec la Turquie est d’abord aéronavale mais elle se solde par des pertes sensibles face à une armée turque puissante.

Scénario 9 – Alors qu’un puissant cyclone frappe les Antilles françaises et mobilise les forces armées ainsi que la sécurité civile, un deuxième cyclone tout aussi dévastateur frappe, quelques jours plus tard, la Nouvelle-Calédonie. Les infrastructures sensibles sont paralysées sur la grande île, et la population locale ne peut recevoir une aide déjà engagée de l’autre côté de la planète. La situation dégénère rapidement et ouvre la porte aux influences étrangères : australienne, néo-zélandaise et, surtout, chinoise. S’appuyant sur la proximité des îles Salomon avec lesquelles elle est liée par un accord de coopération, la Chine profite du climat insurrectionnel pour encourager – avec des actions d’influence – les revendications kanakes à l’indépendance. Dans le même temps, elle exerce une autre influence sur Djibouti pour faire fermer la base militaire française qui s’y trouve. Poussé dans ses retranchements, Paris finit par organiser un référendum où c’est le « oui » à l’indépendance qui l’emporte contre toute attente mais d’une courte tête. La France est quasiment évincée de l’Indo-Pacifique.

Scénario 10 – Un scénario qui étudie les effets d’une guerre cognitive sur les moyen et court termes à l’occasion d’une élection présidentielle. Alors que l’opinion publique française est « modelée » depuis des mois – voire des années – dans un champ informationnel exposé aux infox (fake news/deep fake), les réseaux sociaux perturbent gravement la communication des différents candidats à l’approche des scrutins. Dans le même temps, le pays fait l’objet de cyberattaques agressives (infrastructures, pillages de données…) qui entretiennent des troubles et une inquiétude sociale permanente. L’ingérence de la Russie et de la Chine sont désignées.

Scénario 11 – Un exercice interallié avec les Etats-Unis, vécu comme une provocation par Pékin, déclenche un incident dans l’Himalaya entre militaires indiens et chinois. Cet incident dégénère en un véritable conflit dans lequel la France se retrouve – du fait de son partenariat militaire avec New-Delhi – en première ligne. Plutôt que d’affronter directement les Etats-Unis, la Chine décide de frapper le maillon faible à savoir les Européens dont la France au premier rang. L’offensive vient de l’espace où les constellations de satellites français et européens sont aveuglées ou détruites par un programme militaire spatial chinois mis en place depuis plusieurs années déjà. Le scénario met ainsi en avant la course à la puissance militaire spatiale que les Chinois entreprennent depuis des décennies avec d’importants moyens. Le moment venu, ils sont en mesure de plonger la France et les autres pays européens dans une « nuit informationnelle ». Si les États-Unis aident à rétablir provisoirement les communications satellitaires, l’Europe spatiale dépend désormais d’opérateurs privés non-européens (3).

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Cf. En 2020, l’Agence de l’Innovation de la Défense (AID) a mis sur pied une équipe d’auteurs de science-fiction dont le travail est d’imaginer les seuils de rupture technologique, les « capacités militaires disruptives » ainsi que les menaces qui en découleraient pour les conflits à venir jusqu’à l’horizon des années 2090. Cette Red Team est co-pilotée par l’État-Major des Armées (EMA), la Direction Générale de l’Armement (DGA) et la Direction Générale des Relations Internationales et Stratégiques (DGRIS). Sans entrer dans cette conceptualisation, davantage tourné vers les pratiques stratégique et tactique, le wargaming fait aussi l’objet d’une redécouverte depuis ces dix dernières années. Il s’impose désormais comme un véritable outil de formation, de planification, et de prospection pour le commandement. Institutionnalisé au sein du CICDE de l’École militaire, il est mis en œuvre par une Cellule Jeu de Guerre du Commandement du Combat Futur.

Cf. MINARM [en ligne], « La vision stratégique du chef d’état-major des armées » [consulté le 8 juillet 2024]. Disponible sur https://www.defense.gouv.fr/ema/chef-detat-major-armees/vision-strategique-du-chef-detat-major-armees-fresgb

Cf. On pensera notamment au rôle joué par l’entreprise Starlink d’Elon MUSK dans la guerre en Ukraine.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

À l’assaut des murailles

Compte rendu de lecture de HABEREY (Gilles), À l’assaut des murailles. Les villes au coeur de la bataille, des hauteurs de Syracuse aux faubourgs de Mossoul, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2024, 288 p.

Parce qu’elles sont par définition des lieux de concentration des pouvoirs politiques, économiques et culturels, parce qu’elles sont aussi des carrefours structurants pour des espaces géographiques plus vastes, les villes ont toujours été au coeur des conflits.
Très tôt dans l’Histoire elles se protègent avec l’érection de remparts et la poliorcétique – l’art d’assiéger les villes fortifiées – naît dès l’Antiquité. Les premiers récits de sièges apparaissent dans l’Iliade (Troie, VIIIe siècle av. JC) et la Bible (Jéricho, VIIe siècle av. JC) et c’est au IVe siècle av. JC qu’est rédigé le premier traité de Poliorcétique par Énée le Tacticien.

Bataille dans la bataille lors de l’offensive du Têt Mau Than (1968), la bataille de Hué fut la grande bataille urbaine de la Guerre du Vietnam et de la Guerre froide. À ce titre, elle est fondatrice d’une véritable doctrine en la matière pour l’US Army (source – Dotation Catherine Leroy)

C’est ce sujet des « villes au coeur de la bataille » qu’aborde Gilles HABEREY dans un ouvrage clairement construit, qui passionnera les amateurs d’histoire militaire.
Saint-Cyrien, fantassin, ayant effectué de nombreuses OPEX, le général HABEREY travaille, aujourd’hui, au Service Historique de la Défense (SHD).
Féru de tactique (1), il nous présente un livre qui se lira en complément de L’ultime champ de bataille de Frédéric CHAMAUD et Pierre SANTONI (2).

Qu’ils soient asymétriques ou non, les conflits contemporains montrent que les villes sont, plus que jamais, des objectifs militaires à part entière. Des objectifs soit à protéger, soit pour s’y retrancher, soit à prendre. Cela est d’autant plus vrai que le monde actuel est un monde métropolisé et de régions urbaines où plus de la moitié de l’Humanité est désormais citadine. De la bande de Gaza à l’Ukraine en passant par la Syrie et d’autres lieux de confrontations, les espaces urbains sont des enjeux tactiques et stratégiques incontournables. Le combat urbain est donc un type de combat d’infanterie à part entière, et les armées modernes s’y entraînent spécifiquement à partir de sites particulièrement dédiés.

Le combat urbain est d’autant plus spécifique qu’aucune ville ne se ressemble.
Chacune demeure un produit culturel complexe avec une population qu’il faut intégrer dans la planification du siège. Si le dernier mot restera toujours à l’infanterie du fait de la nature du milieu urbain (bâti, densité de population, cloisonnement des secteurs, absence d’horizon et de vision dans la profondeur, prolongement souterrain du champ de bataille…), le combat urbain contemporain nécessite une intégration poussée des armes et des armées jusqu’à l’échelon de la compagnie. La coordination avec l’aviation de bombardement, les avions pilotés à distance de type Reaper et les hélicoptères de combat doit être particulièrement précise (3) du fait de l’imbrication des forces amies et ennemies. Au sol, il en sera de même avec les frappes d’artillerie. Au coeur des combats, l’infanterie devra pouvoir opérer avec le soutien de chars de combat qui joueront le rôle d’artillerie mobile rapprochée, celui d’éléments du Génie combat et toute la palette des drones et munitions rôdeuses.

La complexité du combat urbain que renforce l’évolution des armements et des technologies ne fait pas pour autant disparaître des spécificités historiques et tactiques que le général HABEREY nous présente à travers une typologie de sièges de l’Antiquité à nos jours. L’auteur organise ainsi chaque chapitre autour d’un certain nombre de batailles urbaines analysées selon une même grille thématique quel que soit le siècle. Chaque bataille est ainsi présentée selon 1- un contexte historique général qui précède et justifie la confrontation 2- les forces en présence et leurs intentions 3- le déroulement de la bataille urbaine en tant que telle et 4- un retour d’expérience tactique. Surtout, la réflexion s’articule autour de sept grands principes tactiques :

  • « Couper le cordon ombilical » – À travers les sièges d’Orléans (1429), de La Rochelle (1627-1628) et Vienne (1683), l’auteur montre que la ville n’est pas un ensemble isolé mais qu’elle participe d’un système économique plus large avec un arrière-pays. C’est ce système qu’il faut continuer à faire fonctionner pour la survie de l’ensemble urbain si l’on est le défenseur ou, au contraire, qu’il faut asphyxier si l’on est l’assiégeant. Pour ce dernier, les moyens à mobiliser sont donc considérables car il faut à la fois être capable d’investir la ville mais aussi être capable de se protéger d’une force de secours ennemie extérieure au périmètre urbain.
  • « Savoir gérer le temps » – À travers les sièges de Québec (1759), de Vicksburg (1862-1863), de Metz (1870), on comprendra qu’un siège est d’abord l’affrontement de deux logiques temporelles (et opérationnelles) essentiellement différentes. Pour l’assiégeant, la bataille devra être la plus courte possible afin d’être la moins coûteuse humainement et matériellement. Pour l’assiégé c’est l’inverse à pouvoir tenir le plus longtemps possible en épuisant l’assiégeant. Ce principe de la gestion du temps demande, donc, de part et d’autre une capacité d’anticipation. Pour le premier, il faudra préparer la ville à un long siège (amélioration des moyens de défense, constitution de stocks…) alors que le second devra faire converger des forces importantes et créer les conditions favorables à l’assaut avant le siège proprement dit.
  • « Percer le système défensif » – Les exemples de Syracuse (213-212 av. JC) et Saint-Jean-d’Acre (1291) illustrent la supériorité de la défense sur l’attaque. La première se matérialise par des fortifications qui témoignent de la connaissance du terrain et de l’anticipation tactique qui en découle ; celle-ci faisant gagner du temps à l’assiégé tout en lui permettant de sanctuariser un espace en arrière de la ligne des murailles. En revanche une fois ces dernières percées, le rapport de force devient très rapidement favorable pour l’attaquant.
  • « Frapper au coeur de la ville » – Les assauts de Carthage (149-146 av. JC), Tenochtitlan (1521) et Saragosse (1808-1809) sont représentatifs de prises urbaines où l’assaillant – désirant éviter les coûteuses longueurs d’une ville décidée à résister – cible prioritairement des points névralgiques de nature à démoraliser l’ennemi et à faire cesser toute résistance. Ces points peuvent être symboliques (palais, bâtiments politiques ou religieux) comme réellement stratégiques (poste de commandement, infrastructures vitales…).
  • « Nettoyer les écuries » – Les batailles d’Aix-la-Chapelle (1944), de Nahr el-Bared (2007) et de Mossoul (2016-2017) constituent des exemples de sièges où la bataille urbaine se remporte moins par l’encerclement de la ville que par la lutte méthodique qu’il faut y livrer intra-muros et quartier par quartier. L’enjeu est d’éviter la prise au piège de l’assaillant dans la ville même du fait de la multiplicité de poches de résistance résurgentes. Dans cette configuration, il n’y a plus de grandes manœuvres et encore moins d’originalité. La progression se fait selon un axe général, de manière lente et demande beaucoup de troupes et de munitions.
  • « Conserver l’ascendant moral » – Ce chapitre illustre l’idée prêtée à THUCYDIDE et PLATON selon laquelle ce sont davantage les hommes que les murailles qui participent à la défense de la Cité. Avec les exemples de Malte (1565), de Singapour (1942) et de Hué (1968), l’auteur met en avant l’importance capitale des forces morales dans ce type de combat. Celles-ci sont non seulement abordées à travers la confiance accordée au chef, sa compétence comme l’attention qu’il accorde aux pertes, mais aussi à travers l’idée que les défenseurs se font de la cause pour laquelle ils se battent, surtout lors d’un rapport de force déséquilibré.
  • « Ne pas se laisser hypnotiser » – Les sièges de Pékin (1900) et de Stalingrad (1942-1943) sont des exemples caractéristiques d’inversion de situation où l’assiégeant devient assiégé parce que ses analyses stratégique et tactique se sont confondues. Par sa dimension symbolique (notamment au plan politique), la ville peut constituer un abcès de fixation à un moment donné d’une campagne, faisant ainsi perdre de vue à l’assaillant son objectif stratégique. La bataille de Stalingrad est, dans ce cas de figure, emblématique. En focalisant sur la ville de STALINE au détriment des objectifs initiaux du plan Fall Blau, HITLER sacrifie une vision stratégique globale qui permet à l’Armée rouge de renverser la situation.

À l’assaut des murailles est donc un ouvrage d’histoire militaire dont la vocation est aussi de fournir des éléments de doctrine tactique en matière de guerre urbaine. Clair, synthétique et bien écrit, le livre du général HABEREY se lit facilement.
On pourra y regretter, cependant, l’absence d’un chapitre sur les batailles de Grozny (1994-1995/1999-2000) et de Falloudja (2004).

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  1. Cf. HABEREY (Gilles) et PEROT (Hugues), L’art de conduire une bataille. Les tactiques des plus grands stratèges de la bataille de Cannes à la Guerre du Golfe, Paris, Éditions Pierre de Taillac Éditions, 2016, 272 p.
  2. Cf. CHAMAUD (Frédéric) et SANTONI (Pierre), L’ultime champ de bataille. Combattre et vaincre en ville, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2016, 230 p.
  3. Cf. Notamment avec l’utilisation de Joint Terminal Attack Controller (JTAC). Les JTAC sont des contrôleurs aériens dont la mission est d’assurer le soutien aérien rapproché des troupes amies au sol (CAS ou Close-Air Support). Concrètement, il s’agit de guider les frappes aériennes de manière chirurgicale à quelques centaines de mètres (voire dizaines de mètres) d’unités amies. Normalement situés en retrait, les JTAC restent cependant engagés directement sur le champ de bataille et sont exposés.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

LE RALLYE CITOYEN 2024 EN CHARENTE

Hooah !

Alors que nous nous apprêtons à commémorer le 80e anniversaire du D-Day et de la Libération (été 1944-été 2024), c’est avec le cri de guerre de l’US Army que Matis, Agathe, Théo, Lise, Basile, Nolann, Marius et Mathéo se sont lancés dans le rallye citoyen, ce mercredi 15 mai, en tant que nouveaux ambassadeurs du Lycée Jean Monnet.

Tardive par rapport aux précédents rallyes, cette quatorzième édition n’a pourtant pas profité du « joli mois de mai » attendu. C’est, en effet, dans une atmosphère de fraîcheur et sous de fortes averses épisodiques que les élèves de 2nde du Lycée Jean Monnet ont affronté les épreuves qui les mettaient en compétition avec 8 autres lycées charentais. Au total, une centaine de lycéens répartis en 12 équipes ont « crapahuté » dans l’humidité et la boue du Camp Broche de 8.00 à 18.00 ce jour-là.

Lancé à l’initiative du trinôme académique de Poitiers et organisé par les 1er RIMa, 515e RT, BA 709, Groupement de Gendarmerie départementale de la Charente, la Police nationale, le SDIS 16 ainsi que d’autres organismes et associations, le rallye citoyen est une rencontre annuelle particulièrement bénéfique pour des lycéens du niveau de 2nde

En provenance des lycées publics et privés, généraux et professionnels, du département, ces derniers y apprennent la cohésion dans l’effort, le travail en équipe ainsi que le sens de l’engagement à travers la découverte des métiers de la défense, de la sécurité et de la protection civile.

Les équipes sont ainsi évaluées dans différents ateliers où activités physiques et sportives alternent avec des activités plus pédagogiques. Comment figer et organiser une scène de crime ? Qu’est-ce que la police scientifique ? Comment lire et orienter une carte ? Comment reconnaître certaines espèces animales à leurs empreintes ? Par son intervention, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) introduisait ainsi – et pour la première fois – la problématique de l’environnement et de sa protection dans l’organisation générale du rallye.

  • Qu’est-ce que l’Ordre National du Mérite et comment se distingue-t-il de la Légion d’Honneur ? 
  • Qu’est-ce qu’un ancien combattant ? 
  • Quelles furent les grandes batailles de l’année 1944 ? 

Réservistes citoyens et membres des associations ont aussi contribué à l’élargissement de la culture historique des lycéens tant celle-ci est intimement liée à la culture de défense.

Cependant, ce furent les parcours d’obstacles et l’atelier Laser Game qui rencontrèrent le plus grand succès auprès des élèves. Au contact d’un terrain détrempé, boueux et glissant, ces derniers eurent à franchir pont de singe, mur d’escalade, tyrolienne et autres obstacles que les soldats d’infanterie, alourdis par leurs équipements, peuvent rencontrer sur le champ de bataille. Particulièrement immersif, le parcours du 515e RT imposa aux élèves frags (1) et Blueguns en plus du transport d’un blessé. 

Toujours motivés alors que ce parcours intervenait tard dans l’après-midi, après bien d’autres épreuves, les lycéens de Jean Monnet réalisèrent le meilleur temps.

Que ce soit sur le parcours du 1er RIMa ou celui-ci, ils eurent cependant du mal au lancer de grenades : un exercice demandant adresse et précision à 10 m de distance. 

Aux pénalités liées à cet exercice visiblement difficile, ils rattrapèrent les points perdus au tir avec, notamment, les performances d’Agathe au Laser Game et celles de Marius et Nolann au pas de tir Police nationale (10/10 au pistolet).

C’est donc une belle équipe, remarquée pour son dynamisme, sa cohésion et sa discipline, mais aussi et surtout pour son sens de l’action collective dans l’effort, qui remporta cette 14e coupe en première place. Digne de ses aînés qui se sont succédés sur la première marche du podium en 2019, 2021 et 2023 (2), l’équipe 2024 du Lycée Jean Monnet a brillamment assuré le passage du témoin à l’équipe 2025. 

À charge pour celle-ci d’assurer une troisième victoire consécutive, l’année prochaine, qui donnera définitivement à notre lycée le trophée en plus de la coupe.

Le classement de la 14e édition du rallye citoyen (3)

  1. Lycée Jean Monnet (Cognac)
  2. Lycée Saint-Paul (Angoulême)
  3. Lycée Élie Vinet (Barbezieux)
  4. Lycée Jean Rostand (Angoulême)
  5. Lycée Jean-Albert Grégoire (Soyaux)
  6. Lycée Émile Roux (Confolens)
  7. Lycée Charles-Augustin Coulomb (Angoulême)
  8. Lycée Élie Vinet (Barbezieux)
  9. Lycée Charles-Augustin Coulomb (Angoulême)
  10. Lycée Pierre-André Chabanne (Chasseneuil-sur-Bonnieure)
  11. LISA (Angoulême)

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
180e promotion Cardinal de Richelieu

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  1. Cf. La frag est le gilet de combat que porte le combattant d’infanterie. À la fois pare-balles, pare-éclats et porte-chargeurs, il peut peser entre 2 et 4 kg sans les modules et équipements.
  2. Cf. Il n’y a pas eu de rallye citoyen en 2020 du fait de l’épidémie de COVID et, en 2022, le Lycée Jean Monnet a été battu en deuxième place par le Lycée Élie Vinet.
  3. Cf. Certains lycées ont engagé plusieurs équipes. Par ailleurs, une équipe composée d’élèves de Terminale a participé au rallye sans figurer dans le classement, celui-ci étant réservé au niveau de 2nde.

LES JEUNES, L’ENGAGEMENT MILITAIRE ET LA GUERRE

Sociologue et directrice déléguée du CEVIPOF/Sciences Po, Anne MUXEL est une spécialiste de la jeunesse française et de ses évolutions contemporaines. Dans une étude réalisée pour l’IRSEM (1), elle s’intéresse au rapport des 18-25 ans à la guerre et à l’engagement militaire dans le contexte international mais aussi national actuel. Les principaux points révélés par son étude sont les suivants :

  • Les dispositions des jeunes à l’engagement militaire sont réelles en cas de mobilisation dans un conflit de haute intensité.
  • Les jeunes ne se sentent pas coupés de l’Armée nonobstant l’absence de service militaire mais ce lien emprunte différents chemins (famille, école, univers cinématographique et des jeux).
  • Ils ont une perception collective pessimiste de l’avenir dans laquelle la menace d’une guerre reste identifiée quand bien même les enjeux écologiques leur paraissent plus forts.
  • La Deuxième Guerre mondiale reste, pour eux, un cadre de représentation majeur du phénomène guerrier.
  • Les clivages sociaux, culturels et idéologiques continuent de distinguer les orientations selon que l’on soit de CSP+ ou CSP-, de gauche ou de droite, catholiques ou musulmans, diplômés ou non… Les jeunes de gauche ne témoignent cependant plus de l’hostilité des générations précédentes envers l’Armée.
  • Sans être souhaitée, une guerre serait perçue comme « un élément fédérateur d’une appartenance commune ».

En tenant compte des précautions d’usage liées à ce genre d’étude, ces différents points paraissent plutôt positifs. Ils n’en demeurent pas moins théoriques et spéculatifs quant à une résilience réelle de notre jeunesse.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
180e promotion Cardinal de Richelieu

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  1. Cf. MUXEL (Anne), « Les jeunes et la guerre. Représentations et dispositions à l’engagement », Étude n° 116, IRSEM, mai 2024, 50 p.

Cognac – Escadrille Air Jeunesse

La BA 709 fait les yeux doux à la jeunesse.

Par Fanny PERRETTE – f.perrette@charentelibre.fr,
publié le 31 janvier 2024 à 20h03, modifié le1 février 2024.

  • Classes défense, Brevet d’initiation à l’aéronautique, Escadrille Air Jeunesse.
  • La Base Aérienne 709 est sur tous les fronts pour gonfler ses rangs.
  • Exemple ce mercredi avec une remise de calots.
La Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard organise une cérémonie de remise des calots aux profits des équipiers de l’Escadrille Air Jeunesse (EAJ) le mercredi 31 janvier 2024 sur le parking du mess des officiers.

Les raisons de l’engagement.

Dans la classe de défense du lycée Jean-Monnet, plusieurs raisons ont motivé les jeunes à approfondir leurs connaissances de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Alexandre par exemple, y est venu par curiosité́, même s’il n’exclut pas d’en faire son métier. « J’ai pu découvrir tout ce qui tourne autour de l’aviation : les drones, les pilotes, les escadrons, les différents métiers de la mécanique, les pompiers et les commandos qui défendent la base… C’est assez diversifié. On peut comparela base à une petite ville », sourit l’intéressé. 

Chez Mattis, un de ses camarades plutôt partant pour s’engager sous le drapeau, les notions « de défense de populations attaquées qui n’ont rien demandé » et de « reconnaissance pour ces personnes qui risquent leur vie » sont centrales. 

Antoine était initialement plutôt attiré par le côté « voyage et découverte. Mais ça, c’était quand j’étais petit, car j’ai toujours voulu être militaire. Aujourd’hui, c’est plus le côté patriote avec la défense des intérêts français à l’étranger. Je pense entre autres à de la libération d’otages. ». 

De son côté, Manon entendait simplement entrevoir cet univers jusqu’alors inconnu. « Il y a des métiers que je ne soupçonnais pas, comme maître-chien ! »

Le mot de la fin revient à leur professeur, Nghia NGUYEN : « Ce que je remarque chez les jeunes, c’est qu’ils ont soif de découverte et souhaitent se rendre utiles à la société ».

Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
– Référent C-DEF AP2D

Complément sur le blog de la classe Défense Antoine de Saint-Exupéry : Les acteurs scolaires de la Défense dans Cognac

11 novembre 2023

Article écrit le 21 novembre 2023 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Référent C-DEF AP2D

LA CLASSE DÉFENSE DU LYCÉE JEAN MONNET PARTICIPE À LA COMMÉMORATION DU 11 NOVEMBRE

Première manifestation officielle depuis sa création en octobre dernier, la classe Défense du Lycée Jean Monnet a participé à la commémoration du 11 novembre 2023. Représentant la Classe Défense Avions pilotés à Distance et Drones (C-DEF AP2D) parrainée par l’ED 2/33 Savoie, Antoine, Patrick, Maxime, Manon, Nathan et Mathéo étaient présents sur les rangs ce samedi matin aux côtés d’élèves d’autres classes Défense : celles du Lycée Beaulieu et des collèges Félix Gaillard et Élisée Mousnier.

Remise de décoration, lectures de collégiens rappelant le sacrifice des Français de 1914-1918, discours officiel, minute de silence pour trois de nos militaires tombés en Irak et dépôt traditionnel de gerbes ont marqué cette commémoration dont les lycéens de Jean Monnet ont pleinement vécu le sens. Encadrés par les troupes de la base aérienne 709, face à la foule et placés avec les collégiens de part et d’autre du monument aux morts, ils ont fièrement porté les couleurs nationales conscients d’être aujourd’hui le trait d’union entre les sacrifices d’hier et, peut-être, ceux que leur génération aura à porter demain.

Commémoration importante pour l’unité de la Nation, la cérémonie du 11 novembre est plus que jamais l’hommage rendu à tous les soldats français tombés dans toutes les guerres et plus uniquement celui rendu aux héros de la Première Guerre mondiale. Ce samedi 11 novembre 2023 marquait aussi le centenaire du premier ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe par le Ministre André MAGINOT (1877-1932).

À l’issue de la prise d’armes, les lycéens et leur famille ont été invités à l’Hôtel de Ville de Cognac où – à l’occasion d’un rafraîchissement -, ils assistèrent à l’inauguration de l’exposition « Les uniformes de pompiers de 1830 à nos jours » organisée par M. Alain RAMON.

Nghia NGUYEN

Éducation à la Défense

Article écrit le 21 novembre 2023 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Référent C-DEF AP2D

PLAIDOYER POUR UNE ÉDUCATION À LA DÉFENSE

L’École républicaine : un symbole à abattre

De l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty le 16 octobre 2020, par l’islamiste Abdoulakh Abouyezidvitch Anzorov, à celui du professeur de français Dominique Bernard par l’islamiste Mohamed Mogouchkov le vendredi 13 octobre 2023, les faits se répètent tragiquement sans que l’on puisse voir en quoi cette répétition cesserait.
En quoi n’y aurait-il pas un troisième, un quatrième assassinat dans un futur proche, voire une véritable tuerie de masse dans un de nos établissements scolaires ?
On ne pourra mieux dire que notre École est perçue dans son esprit comme une cible toute désignée à la haine et à la terreur islamistes.
La Laïcité qui en est le socle idéologique et historique ainsi que son idéal universaliste d’assimilation, son goût pour la culture générale et l’esprit critique ne peuvent que l’assimiler à « l’école de la mécréance » pour tous les islamistes. Dans le grand combat culturel qui caractérise le choc des universalismes il n’est pas du tout étonnant que l’École républicaine apparaisse, aux yeux de l’Islam, comme l’ennemi à abattre en ses symboles et en ses acteurs que sont entre autres les enseignants.

Cependant, ce que les assassins de Samuel Paty et de Dominique Bernard viennent frapper n’est plus cette École que nous venons de décrire nonobstant les éléments de langage du Ministère de l’Éducation nationale et le verbiage des référentiels et des programmes scolaires.
Ce que les terroristes viennent télescoper, dans sa réalité cette fois, c’est une École qui a depuis longtemps abandonné toute idée d’autorité en ce que celle-ci grandissait les élèves ; toute idée du bien commun au bénéfice de la tyrannie des minorités et des cas particuliers, et jusqu’à la Nation elle-même.
D’après un témoignage, Mohamed Mogouchkov aurait d’abord cherché à abattre un professeur d’histoire mais sait-on aujourd’hui comment l’histoire est vraiment enseignée ?
Peut-être parce que c’est à une majorité de professeurs d’histoire-géographie qu’est confié l’EMC donc l’enseignement de la Laïcité ?
Le jeune homme sait-il pourtant que dans beaucoup de salles des professeurs, la Laïcité sert encore et toujours à stigmatiser les chrétiens ne serait-ce que par peur de nommer les vrais problèmes ?

Il est à redouter, une fois de plus, que le sens à donner à la violence qui s’est déchaînée ce vendredi 13 octobre, dans la cour du Lycée Gambetta, ne s’arrête qu’à l’émotion des politiciens et au lamento de la communauté éducative. Que resurgissent les vaines polémiques habituelles sur les fichés S, la police qui savait mais n’a pas su arrêter le tueur ainsi que l’absence de sécurisation des établissements scolaires. Quant aux professeurs à la fois victimes réelles et potentielles, qui songera en ce moment d’émotion à mettre en pesrpective leurs responsabilités face à cette situation ? À ce qu’ils doivent faire mais n’ont pas fait depuis des décennies ?

L’Éducation à la Défense : la mission trop longtemps abandonnée

Élargissement de timides protocoles signés entre le Ministère de l’Éducation nationale et celui de la Défense dans les années 1980, l’article L. 114-1 de la loi n° 97-1017 du 28 octobre 1997 portant sur la suspension du service militaire introduisait déjà un enseignement de défense que la communauté enseignante et ses syndicats majoritaires n’ont jamais vraiment voulu reconnaître.
Encore de nos jours, il n’est qu’à demander aux élèves, aux parents et d’une manière générale aux citoyens qui étaient encore à l’école en 1998 ce qu’ils ont retenu de cet enseignement pour percevoir à leurs hésitations la démission de l’institution scolaire sur cette question.

L’enseignement de défense a pour mission d’instruire les élèves de collèges et de lycées sur notre Défense nationale. Il pose les questions les plus concrètes à savoir qu’est-ce que c’est (un missile balistique par exemple) ?
Comment ça fonctionne et comment cela s’organise dans sa fonction ?
Cet enseignement a cependant profondément évolué avec la mutation de la Défense nationale du temps de la Guerre froide à une Défense désormais globale telle que les derniers livres blancs de la Défense et de la Sécurité nationale la définissent.
Avec les bouleversements de l’ordre international de l’après-Guerre froide et les mutations des menaces et des risques, la Défense du pays ne repose plus uniquement sur les forces armées.
Elle engage de nouveaux domaines et de nouveaux opérateurs transversaux à l’ensemble de la société. La défense des entreprises, celle de nos valeurs culturelles ainsi que la protection civile en font désormais partie. Le développement du crime organisé à l’échelle mondiale, de la cybercriminalité et d’un terrorisme transnational font de la sécurité intérieure un autre pilier majeur, et à part entière, d’une Défense nationale devenue globale.

Cette évolution conceptuelle n’est pas neutre quant à un enseignement de défense qui plus que jamais doit être développé et abordé comme une véritable Éducation à la Défense dans laquelle trois problématiques sont à distinguer : celle d’un enseignement de défense proprement dit, d’une culture de défense et d’un Esprit de défense.
L’enseignement de défense consiste en une instruction qui peut se dispenser de manière tout à fait classique au sein de disciplines comme l’histoire, la géographie, la physique… Appuyée sur celui-ci, la culture de défense participe d’une compréhension globale des enjeux de défense que l’on pourra travailler en géopolitique ou en EMC.
On passerait ainsi de la question de savoir, par exemple, qu’est-ce qu’un porte-avions et comment ça fonctionne (un concentré de savoir-faire technologiques et industriels) à celle de sa finalité (un type de conflit naval mais aussi un outil diplomatique).
L’Esprit de défense, quant à lui, est ce qui vient au terme de cette éducation. Il pose la question de l’adhésion du citoyen à l’effort de défense et sa capacité à développer une force morale par nécessité. En un mot : une résilience.

La responsabilité des professeurs dans l’émergence d’une culture de défense

On comprendra dès lors le rôle essentiel que les professeurs ont à jouer à ces trois niveaux en faisant émerger notamment une culture de défense au sein même de leurs communautés éducatives.
Par des exercices très concrets relevant de l’enseignement de défense, cette culture de défense n’engagerait pas les seuls écoliers, collégiens et lycéens mais aussi d’autres acteurs tels que les personnels de direction et administratifs, la vie scolaire, l’infirmerie…
Avec plus de 60 000 écoles, collèges et lycées rassemblant quotidiennement entre 12 et 13 millions d’élèves, la question de la sécurisation des établissements scolaires telle qu’elle est souvent posée dans les médias n’a pas de sens.
Les effectifs des polices nationale et municipales ainsi que de Gendarmerie n’y suffiraient. Quand bien même poster un policier devant une école serait déjà d’une efficacité douteuse, cette présence plus symbolique que réellement opérationnelle se ferait au détriment d’autres missions de sécurité importantes.
Si l’on ajoute aux nombre d’établissements scolaires, leur dispersion sur le territoire et la grande diversité de leur taille, architecture et configuration, une sécurisation permanente spécifique des écoles, collèges et lycées par les forces de police et de gendarmerie est impossible.

  • C’est donc aux professeurs d’agir par le biais d’une culture de défense qu’ils pourront développer et diffuser de la manière la plus simple sur un volet protection/sécurité au sein même de leur établissement.
  • Apprendre aux collégiens et lycéens à constituer et à emporter avec eux une trousse de secours ;
  • à juguler une hémorragie en posant un garrot tourniquet ou à en confectionner un ;
  • à disposer et à poser un pansement compressif ;
  • à fabriquer des pansements occlusifs à partir de compresses ;
  • à pratiquer un massage cardiaque…

Autant de gestes simples qui peuvent sauver des vies y compris dans un quotidien qui voit mourir chaque année des milliers de Français dans des accidents domestiques ou de la route.

  • Distinguer la fuite de l’évacuation,
  • savoir s’abriter,
  • savoir mettre en place une barricade (ce qui n’a rien à voir avec un confinement),
  • connaître les techniques de transport d’un blessé,
  • éviter les regroupements dans les culs-de-sac,
  • travailler sur d’éventuels espaces sanctuaires,
  • apprendre à reconnaître les types d’armes jusqu’à présent utilisés dans les attaques
  • sont autant de savoir-faire qui peuvent s’enseigner avec un minimum de moyens dans des ateliers reconduits chaque trimestre en articulation avec l’exercice du PPMS attentat/intrusion armée dans une école.

Susciter une culture de défense et de la protection au sein d’un établissement scolaire n’évitera pas les morts et les blessés en cas d’attaque, mais sa diffusion – parce qu’elle préparera les esprits et mettra en pratique certaines compétences – sera de nature à limiter les pertes humaines.
Surtout, elle donnera une cohésion concrète à une communauté scolaire qui ira au-delà de tous les discours creux et sans portée sur le civisme et l’engagement. 
Last but not least, l’apprentissage de cette culture finira par concerner également la vie en entreprise et en société. À partir de ce moment, les professeurs ne seront plus uniquement regardés comme des cibles et des victimes mais comme de véritables maîtres sur lesquels reposent en grande partie l’Esprit de Défense et la résilience de la société.

Nghia NGUYEN

Classe Défense de Cognac – BA 709

Article écrit le 23 octobre 2023 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Référent C-DEF AP2D

LE LYCÉE JEAN MONNET OUVRE UNE CLASSE DÉFENSE

Mardi 17 octobre 2023, le colonel Thierry KESSLER-RACHEL, commandant la base aérienne 709, et madame Anne CHRISTIE, proviseure, signaient la convention établissant une classe Défense au sein du Lycée Jean Monnet de Cognac. En fait, la création d’une classe Défense (C-DEF) ne fait qu’officialiser une relation déjà suivie entre ces deux grands établissements publics de l’agglomération cognaçaise, qui rassemblent quotidiennement le plus grand nombre de personnes (1). Elle s’inscrit dans un fil d’échanges et d’intérêt mutuel anciens.

Qu’est-ce qu’une classe Défense ?

Dispositifs partenariaux institutionnalisés depuis 2005, les C-DEF – aussi appelées Classes Défense et Sécurité Globale (CDSG) – ont pour vocation de rapprocher les communautés éducative et de défense. Concrètement pour qu’une C-DEF/CDSG existe, il faut la rencontre de plusieurs acteurs : le MINARM (unité marraine et DMD), le MINEN (rectorat et trinôme académique) et une initiative locale émanant d’un collège ou d’un lycée. La formule n’a cessé de grandir depuis, et a été récemment renforcée par le protocole interministériel du 16 décembre 2021 qui encourage la généralisation de ces dispositifs nonobstant le faible nombre d’unités militaires existantes. On compte désormais, toutes académies confondues, plus de 500 C-DEF rassemblant 12 500 collégiens et lycéens. À une époque où la question de la résilience de la Nation se pose de manière cruciale, elles constituent des briques particulièrement utiles dans l’ensemble des dispositifs éducatifs cherchant à faire redécouvrir le goût de l’engagement auprès des jeunes.

Dans son principe, une C-DEF engage un professeur ou une équipe enseignante dans la conduite d’un projet pédagogique avec une unité militaire marraine (2). Sur son versant scolaire le ou les professeurs mettent en place un enseignement de défense ainsi qu’une sensibilisation aux enjeux portés par la Défense nationale ou la Mémoire. Sur le versant militaire, l’unité marraine du projet invite les élèves à entretenir une relation sur l’année à travers des rencontres avec des acteurs opérationnels, des échanges divers (courriers avec des soldats en opération par exemple) et des visites de sites et de matériels. L’objectif est de faire découvrir aux jeunes le monde de la Défense, son engagement fondamental au service du pays, ses métiers mais aussi ses valeurs avec la participation des élèves à des cérémonies et prises d’armes.

Si une unité peut parrainer localement plusieurs C-DEF dans différents établissements scolaires, le succès de la formule repose aussi sur sa grande souplesse et un large éventail de dispositifs proposés. À l’origine destinées aux collèges, les C-DEF ont fini par s’étendre aux lycées professionnels et généraux. Elles peuvent concerner aussi bien des classes constituées de volontaires sur un même niveau que des classes spécifiquement dévolues.
Surtout, le choix des unités marraines reste large car il reflète la diversité des acteurs d’une Défense désormais globale. Les professeurs peuvent ainsi choisir des problématiques de projet fort différentes : Police nationale, sapeurs-pompiers, Douanes, Gendarmerie nationale, Protection civile peuvent ainsi être privilégiés au-delà des seules forces armées.
Un dispositif plus intégré à ces dernières existe cependant depuis 2008 : ce sont les Cadets de la Défense qui proposent un véritable programme d’activités hors temps scolaire et sous l’uniforme.

La C-DEF AP2D Antoine de Saint-Exupéry

La C-DEF qui s’ouvre, pour la première fois, au Lycée Jean Monnet de Cognac est parrainée par l’une des deux unités de RPA (3) Reaper de la 33e ESRA : l’Escadron ED 2/33 Savoie. Cet escadron de reconnaissance, créé en 1932, fut l’unité d’affectation de l’écrivain Antoine de SAINT-EXUPÉRY (1900-1944). Il est, aujourd’hui, commandé par le lieutenant-colonel François et a remplacé ses vieux P-38 Lightning et Mirage F1CR par les avions pilotés à distance MQ-9 Reaper de General Atomics.

C’est donc une C-DEF a coloration aéronautique qui se met en place. Elle sensibilisera les lycéens à la guerre des drones dont les conflits actuels aux confins de l’Arménie, en Ukraine et au Proche-Orient nous montrent chaque jour l’importance grandissante. L’une des premières approches sera de distinguer ce que l’on appelle de manière courante et générique « drone » d’avions pilotés à distance qui nécessitent de vrais pilotes et des infrastructures aéronautiques (cockpits déportés, stations de recueil, pistes, hangars, structures de MCO…).

Les drones quant à eux désignent une famille d’engins très divers dont la mise en œuvre ne demande pas de compétences aéronautiques particulières (4). Ils ne sont pas engagés dans les mêmes missions, ne relèvent pas forcément de l’Armée de l’Air et de l’Espace, coûtent beaucoup moins cher et sont utilisés comme un matériel consommable. Cette distinction importante donne son nom à la Classe Défense Avions Pilotés à Distance et Drones (C-DEF AP2D).

Un enseignement de défense spécifique sera donc mis en place au sein de cette C-DEF afin de permettre aux 12 premiers lycéens de 2nde formant la première promotion de mieux cerner la spécificité de ces nouveaux armements du champ de bataille contemporain. Il est également prévu, dans le courant de l’année, de conduire l’étude jusque dans la représentation de ces matériels dans le cinéma : réalisme, contre-vérités, approche de la question des robots de combat et du stress post-traumatique au-delà des écrans de contrôle…

Avec la présence déjà ancienne d’une formation au Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA) conduite par le capitaine Igor et, plus récemment, la mise en place d’une Escadrille Air Jeunesse (EAJ) sous le commandement du capitaine Jean-Philippe, la création de la C-DEF AP2D Antoine de Saint-Exupéry participe à l’affirmation et à l’arrimage d’un véritable pôle Armée de l’Air et de l’Espace au sein du Lycée Jean Monnet (5).

Nghia NGUYEN

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  1. 1. Cf. La BA 709 est le premier employeur de Cognac avec des effectifs qui n’ont cessé d’augmenter depuis l’installation de l’EAC sur son site en 2020. Quant au Lycée Jean Monnet, il accueille plus de 1000 personnes durant les jours ouvrables.
  2. 2. Cf. L’actuelle convention a été signée pour une période de trois années.
  3. 3 Cf. Remotely Piloted Aicraft system qui signifie avion piloté à distance.
  4. 4. Cf. Le spectre est désormais très large qui va de microdrones (de type Black Hornet) à des munitions rôdeuses (de type Zala Lancet ou Switchblade) en passant par les bi, tri, quadri et hexacoptères accessibles au grand public dans les magasins d’aéromodélisme.
  5. 5. Cf. Contrairement au BIA et à l’EAJ qui recrutent également dans le Lycée privé Beaulieu, la C-DEF AP2D reste une structure spécifique au Lycée Jean Monnet. Le Lycée Beaulieu a par ailleurs ouvert sa propre C-DEF en 2021.