Le Comité d’Éthique de la Défense (COMEDEF)

Article écrit le 21 décembre 2022 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur au Lycée Jean Monnet (Cognac)

Une création récente

Le Comité d’Éthique de la Défense (COMEDEF) a été créé le 10 janvier 2020 par la Ministre Florence PARLY. Constitué de 18 membres représentatifs, entre autres, du monde des armées, de la recherche et du droit, il a à sa tête un grand commis de l’État, Bernard PÊCHEUR, secondé par l’ancien CEMA, le Général d’armée Henri BENTÉGEAT.

Les avancées scientifiques de la quatrième révolution industrielle, notamment dans le domaine des NBIC (1), posent de graves questions anthropologiques à l’ensemble de la société si ce n’est à la civilisation elle-même. Les armées n’échappent pas à ce questionnement à travers des faits déjà concrets à l’endroit du degré d’autonomie à accorder aux systèmes d’armes, à l’appréhension de nouveaux espaces de bataille mais aussi à l’intégration de capacité nouvelles dans l’organisme des combattants.

Le COMEDEF a, donc, pour mission de réfléchir sur ces questions profondes qui sont de nature à transformer radicalement les guerres qui arrivent. Développant une « réflexion éthique » qui doit accompagner de manière permanente les évolutions scientifiques, il inscrit son action dans une dimension prospective. Le COMEDEF émet donc des avis afin d’informer et de renseigner le MINARM. Il émet des propositions et des recommandations, et ses travaux peuvent être rendus publics. Au-delà, il permettra à notre pays d’élaborer une position internationale en cohérence avec ses valeurs politiques. Avec un logo représentant une boussole, le COMEDEF a pour vocation de donner un cap.

C’est donc pour présenter le comité, sa finalité et ses missions, que Bernard PÊCHEUR s’est rendu sur la BA 709 le mardi 29 novembre 2022. Accompagné par Rose-Marie ANTOINE et Christine BALAGUÉ (deux des dix-huit membres du comité), il fut accueilli par le Colonel Thierry KESSLER-RACHEL, commandant la base aérienne, et le Lieutenant-colonel Thibault RICCI, commandant l’École de l’Aviation de Chasse (EAC). Spécialiste en cyberdéfense, le Colonel KESSLER-RACHEL fut, également, rapporteur du COMEDEF avant sa prise de commandement de la BA 709. Désirant sensibiliser les élèves pilotes – et futurs officiers de l’AAE – aux questions éthiques, il a noué un partenariat avec le COMEDEF qui fait entrer cette réflexion dans le cursus de formation des futurs pilotes de combat.

C’est devant un parterre de personnels de l’EAC, en présence de la presse locale, que les trois membres du COMEDEF présentèrent leurs missions et les travaux jusqu’à présent réalisés : avis sur la défense spatiale, sur l’environnement numérique des combattants, sur l’éthique dans la formation des militaires, sur la notion d’intégration à introduire dans l’usage des SALA (2), sur le soldat augmenté… Avec en filigrane à tous ces thèmes la question omniprésente des avancées en matière d’intelligence artificielle.

De quoi parle-t-on ?

Si l’initiative est éminemment utile, pour ne pas dire d’une urgente nécessité, elle déçoit cependant dès sa présentation. Haut fonctionnaire et juriste de formation, rompu au service de l’État et aux discours institutionnels, M. PÊCHEUR s’est livré à un exercice oratoire particulièrement normatif où son assurance renouvelée dans le Droit, en la constitution et les lois tient lieu de cadre à toute réflexion éthique. « La démarche du COMEDEF s’appuie sur le droit commun qui s’applique à l’ensemble de la société » et « selon le principe de la dignité humaine » affirma t-il. Or, c’est oublier que le droit reste bien relatif et que les lois peuvent évoluer et changer. Surtout, c’est ne pas vouloir dire que la nature humaine c’est justement cela que la révolution du transhumanisme – qui procède directement des NBIC – propose de transformer.

Privilégiant une approche purement juridique des problèmes, le président du COMEDEF engage sa réflexion à partir d’une confusion – qu’il se garde bien de lever – entre les mots «  Éthique » et «  Morale ». Cette confusion, particulièrement conforme à l’air du temps politique et médiatique, est pourtant préjudiciable à l’essentiel. Elle dit surtout ce que l’on désire occulter.
Alors que la Morale se donnera les moyens (valeurs, principes) de distinguer fondamentalement le Bien du Mal, le juste de l’injuste, l’Éthique, elle, se posera comme une réflexion ne s’intéressant pas directement aux objets de la Morale mais à la manière de les (re)définir dans le relativisme voulu par l’époque. C’est donc avant tout à la Morale de précéder et d’éclairer les lois et non aux lois de dire, in fine, ce que devrait être une morale confondue avec l’éthique. Les deux termes ne sont pas synonymes quand bien même les contemporains ont-ils fini par confondre, eux aussi, la fin et le moyen.

L’Éthique dont parle M. PÊCHEUR n’est, au fond, qu’une judiciarisation des évolutions scientifiques et technologiques appliquée aux affaires militaires, dont on se demande s’il y a une place réelle pour une vraie réflexion morale au-delà d’un discours convenu et rhétorique sur la démocratie et l’importance des lois pour garantir la dignité des militaires et de la société.
La place faite au sein du COMEDEF à ceux qui auraient le plus à apporter en matière de Morale et d’Éthique – philosophes, intellectuels, théologiens – dit, à elle seule, l’orientation dans laquelle les promoteurs du comité ont voulu qu’il s’inscrive.

Certes, on trouvera un philosophe en la personne de Jean-Baptiste JEANGÈNE VILMER. Cependant, et sans remettre en cause l’excellence de ses travaux, ce dernier ne représente pas ce que le monde philosophique actuel produit de mieux sur les questions de l’Éthique et du transhumanisme. Recherchant avant tout « des propositions impactantes », le COMEDEF perçoit en fait le débat de fond comme un facteur de paralysie et sacrifie la finalité même de l’Éthique.

Le COMEDEF, un trompe-l’œil ?

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » La célèbre citation de BOSSUET n’a malheureusement pas pris une ride en ce début de XXIe siècle. Chaque fois que l’on fuit le sens d’un phénomène, on se condamne à un déni qui se rappellera, tôt ou tard, quand bien même se trouverait-on dans les cimes de l’État. Souvent dramatique pour les individus, ce rappel aux réalités humaines pourrait être catastrophique pour la société.

Les questions ne furent pas nombreuses mais quelques-unes furent néanmoins posées quant à la marge de manœuvre du COMEDEF et, au-delà, de la France pour limiter ou s’opposer aux évolutions imposées par les progrès des NBIC. Sachant que ce sont les États-Unis et la Chine qui, aujourd’hui, donnent le tempo en matière de recherche, d’innovations et de pratiques. La France n’a fait que suivre plus ou moins vite, mais elle a toujours fini par suivre comme en témoigne, par exemple, la possibilité désormais donnée aux drones d’exercer des frappes (3). L’alignement stratégique sur les États-Unis ainsi que la mise aux normes OTAN de nos forces armées à tous les niveaux montrent aussi qu’à terme il nous sera impossible de faire différemment en matière de principes lorsque le champ de bataille sera essentiellement robotisé et digitalisé (4). Quant à la distinction entre SALA et SALIA, si elle tient encore aujourd’hui, elle est d’ores et déjà indexée sur la marche de l’intelligence artificielle dont on ne voit pas en quoi la vitesse d’analyse, la capacité à interpréter et à concevoir (5), les possibilités qu’elle donne d’emblée en matière de guerre cognitive ainsi que la volonté, in fine, d’accéder un jour à une IA forte, n’élimineront pas à terme la partie humaine du contrôle de la décision.

Le plus grave demeure cependant la capacité d’aveuglement dont pourraient faire preuve certains membres du COMEDEF sur les sujets même de leurs réflexions. Ainsi, à une autre question posée sur la révolution du transhumanisme, Christine BALAGUÉ, professeur spécialiste des questions numériques, mit en avant les fantasmes portés par le transhumanisme qui en feraient davantage un mythe qu’une réalité ; allant jusqu’à affirmer que « des humains contrôlés par la technologie, ça n’existe pas » (sic). Ironie du sort : au lendemain même de cette affirmation, Elon MUSK annonçait que sa firme Neuralink sera en mesure d’implanter un premier appareil connecté dans un cerveau humain dans les six prochains mois (6).

_______________

  1. Cf. Acronyme pour Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Cognitivisme. Les NBIC sont les domaines dans lesquels s’opèrent, de nos jours, les ruptures majeures contemporaines permettant l’entrée de l’Humanité dans l’ère de l’augmentation et du transhumanisme.
  2. Cf. DANET (Didier), « Pourquoi la France a renoncé aux SALA », DSI, 157, janvier/février 2022. L’article reprend la réflexion du COMEDEF qui propose les SALIA (Système d’Arme Létal Intégrant de l’Autonomie) à la place des SALA (Système d’Arme Létal Autonome).
  3. Cf. Le propos n’est pas une opinion sur le bien-fondé ou non d’armer les drones, mais il est de rappeler les longs débats qui ont précédé cette décision d’employer les drones pour des frappes comme le faisaient déjà Américains et Britanniques depuis des années. Débats dans lesquels il n’était pas rare d’entendre politiques et militaires dire qu’ « on ne fait pas la même guerre que les Américains », que l’ « on n’a pas la même culture qu’eux », qu’ « on s’impose toujours des limites »…
  4. Cf. JDEF, “Robots : des nouveaux soldats ?”, 19 décembre 2022. Cette émission du Journal de la Défense présente le COMEDEF.
  5. Cf. Les capacités de l’agent conversationnel ChatGPT de la firme OpenAI présenté pour la première fois en novembre 2022.
  6. Cf. Annonce faite par Elon MUSK le 30 novembre 2022. Cet implant sera une interface permettant à un individu de communiquer par la pensée avec un réseau connecté. L’objectif sera dans un premier temps de pouvoir rendre la vue ou de permettre à un tétraplégique de se mouvoir. Ce bond technologique (breakthrough device) relève de l’INTERNET des corps ou IoB (INTERNET of Bodies) c’est-à-dire de l’intégration dans le corps humain d’objets connectés. Il existe trois générations d’IoB : celle des objets externes connectés au corps (INTERNET of Things ou IoT), celle des implants (capteurs de contrôle médicaux) et celle de la fusion en temps réel homme/machine avec un réseau extérieur. L’annonce du 30 novembre 2022 renvoie à cette dernière génération dite des « corps embarqués ». Elle illustre le problème que porte le transhumanisme dans son essence même. Partant d’une problématique réparatrice – qui peut être légitime car médicale -, il ouvre sur une problématique d’augmentation propre à changer la nature même de notre humanité. Le délai de six mois annoncé par M. MUSK est celui que demande l’approbation administrative de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence de santé publique étatsunienne. Mise à jour du 29 mai 2023 – Neuralink a annoncé, le jeudi 25 mai, disposer désormais de l’autorisation administrative pour pouvoir tester ses implants cérébraux.

Le rallye citoyen : une manifestation citoyenne autour de l’Esprit de Défense

Article écrit le 24 mars 2023 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur au Lycée Jean Monnet (Cognac)

Manifestation annuelle organisée par le Trinôme académique (1) et les acteurs de la Défense (armées, Gendarmerie nationale, Police nationale, SDIS, protection civile, associations), le rallye citoyen a pour vocation de faire vivre concrètement la citoyenneté à travers un apprentissage de la cohésion et de l’engagement autour de l’Esprit de Défense. Il se déroule dans le camp militaire Broche situé sur la commune de Dirac, à une quinzaine de kilomètres au sud-est d’Angoulême.

Pilotés par la Délégation Militaire Départementale de Charente (DMD 16), les rallyes citoyens débutent par un lever de drapeau en présence des équipes lycéennes, des organisateurs des différents ateliers et de l’autorité publique représentée par le Préfet ou son second. À l’issue de cette ouverture, ce sont entre 15 et 20 ateliers que les élèves parcourent jusqu’en fin d’après-midi. Les activités présentées y sont variées allant du simple questionnaire au parcours d’obstacles en passant par du tir (plomb/laser) et les gestes de premiers secours. Utilisation d’une boussole et lecture d’une carte, portage d’un blessé sur un brancard, pose d’un garrot, maniement d’une lance d’incendie sont autant d’initiations dispensées sous forme d’épreuves chronométrées.

Tout en apprenant des gestes concrets dans une ambiance stimulante (port d’équipements, utilisation de matériels, sollicitation à la fois de la réflexion et des capacités physiques), les lycéens sont incités à agir dans un esprit d’équipe où goût de l’effort, dépassement de soi et action collective sont évalués. Ils sont dans le même temps sensibilisés aux problématiques de notre défense contemporaine : conflits militaires, sûreté intérieure, protection civile, sécurité routière et jusqu’aux enjeux historiques et mémoriels (2).

Les rallyes citoyens de l’année scolaire 2022-2023

Après deux victoires consécutives en 2019 et 2021 (3), le Lycée Jean Monnet est revenu dans la course le mercredi 12 octobre 2022 affrontant 12 autres lycées charentais soit 17 équipes adverses (4). Pour ce rallye qui s’adressait à des élèves du niveau de Première, Marie, Mathéo, Sasha, Adrien, Ilan, Malo, Mathis et Youri formaient une équipe bien décidée à l’emporter : les Robins urbains.

En dépit de ce moral élevé, de réelles performances et d’une tenue exemplaire remarquée par tous les organisateurs, les Robins urbains n’arrivèrent malheuresement qu’en deuxième position sur le podium. Manquant de peu la première marche, ils durent remettre le trophée à l’une des deux équipes du Lycée Élie Vinet de Barbézieux. La déception fut d’autant plus grande qu’en voyant s’échapper une troisième victoire consécutive, les Robins urbains savaient qu’ils perdaient également l’occasion de donner définitivement le trophée du rallye citoyen au Lycée Jean Monnet (5).

Cinq mois plus tard ce fut donc à une nouvelle équipe que revint la mission de reprendre à la fois la première place et le trophée. Le rallye du mercredi 22 mars 2023 mit en compétition 10 lycées et 13 équipes du niveau de Seconde cette fois. En présence de Juliette BRUNEAU, sous-préfète de Confolens, le chef d’équipe Alex (2nde 4) fut choisi pour lever les couleurs avant d’emmener ses camarades de l’équipe 1 – Eliott, Quentin, Erwan, Arthur, Victoria et Timéo – au cri de Passavant li meillor ! (6).

Ce fut une rude journée où le potentiel de l’équipe fut d’emblée affaibli par l’absence d’un camarade au départ de Cognac. Une hypoglycémie dans la matinée fit craindre la perte d’un deuxième élève, fort heureusement rétabli avec quelques barres de céréales… Surtout, les lycéens eurent à affronter deux parcours particulièrement difficiles physiquement : ceux des 1er RIMa et 515e RT. Celui du 515e RT fut réalisé en toute fin de rallye alors que la fatigue de la journée se faisait sentir dans les bras et les jambes. Dans un dernier effort, les secondes de Jean Monnet accomplirent l’épreuve, revêtus chacun d’une « frag » de 15 kilos, portant un FAMAS Blueguns (7) et brancardant un lourd mannequin. Alors qu’habituellement les rallyes citoyens mettent en œuvre deux exercices de brancardage en tout terrain (SDIS et 1er RIMa), il y en eut trois pour cette treizième édition. Jusqu’au bout cependant les lycéens témoignèrent d’un excellent état d’esprit et d’une discipline qui fut remarquée du début à la fin. Cette belle cohésion fit très certainement la différence, en leur permettant notamment de rattraper certains points de pénalités.

L’annonce des résultats est le grand moment qui tient en haleine les participants jusqu’au bout. Sur le nombre d’équipes présentes, élèves comme accompagnateurs espèrent bien être appelés en dernier : la proclamation par le jury commençant par l’équipe ayant obtenu la note la plus basse. L’espoir grandit lorsque l’on entre dans le cercle des cinq premières équipes, mais devient en même temps suspens intolérable jusqu’à l’annonce de la troisième et de la deuxième…

Ce fut donc une belle victoire qui, ce jour-là, permit au Lycée Jean Monnet de reprendre sa première place ainsi que le fameux trophée qui sera conservé jusqu’à l’automne prochain, date à laquelle il sera de nouveau remis en jeu. En attendant, le grand lycée public de Cognac peut être fier de ses belles équipes : celle qui n’a aucunement démérité au mois d’octobre et celle qui l’a emporté en mars.

  • (1) Cf. Le Trinôme académique est l’institution qui, au sein de chaque académie, est en charge de l’Éducation à la Défense. Il s’organise autour de trois piliers : le MINEN, le MINARM et l’IHEDN.
  • (2) Cf. Avec notamment la présence de l’ONACVG et de l’association des ordres nationaux.
  • (3) Cf. L’année 2020 a vu l’annulation du rallye citoyen du fait de la crise sanitaire.
  • (4) Cf. Certains lycées présentant plusieurs équipes à la fois.
  • (5) Cf. Le trophée du rallye est une coupe distincte de celles des trois premières équipes arrivées en tête. Un lycée doit le gagner trois fois de suite pour pouvoir le garder définitivement. En attendant, le trophée est conservé temporairement par le lycée ayant remporté le dernier rallye.
  • (6) Cf. Ce cri de guerre en ancien français, choisi par les élèves eux-mêmes, fut celui des comtes de Champagne au Xe siècle. Il signifie « Que le plus brave s’avance contre nous ! »
  • (7) Cf. La « frag » désigne un gilet balistique. Le Blueguns est un bloc de polyuréthane bleu reproduisant la forme et le poids (4 kg pour le FAMAS) d’une arme (fusil d’assaut, arme de poing, arme blanche). Les répliques Bluegunspermettent aux soldats de s’entraîner sans abîmer les armes réelles.

Bilan des activités 2022

Courier du Président de l’AR-18 IHEDN Poitou-Charentes à tous les adhérents de notre association.

Mes chers camarades, en ce début d’année, je viens vous renouveler mes meilleurs vœux et particulièrement une bonne santé.

Je souhaite également vous remercier du précieux soutien que vous apportez à notre association IHEDN Poitou-Charentes. En retour, Je me dois de vous en présenter les évolutions majeures, de même que le bilan de notre action en 2022.

Les évolutions majeures :

Fin 2021, les services fiscaux ont bien voulu donner une suite favorable à notre requête, accordant le statut « d’association d’intérêt général » à notre association. Ce nouveau statut nous permet de délivrer des reçus fiscaux aux bénévoles engagés dans des actions spécifiques.

Depuis sa création, notre site internet est tenu régulièrement à jour et une veille est également assurée pour détecter les connexions indues. Vous pouvez vous connecter à ce site, vous y trouverez toutes les informations relatives à la vie de notre association.

Le bilan de notre action en 2022 :

Notre effectif pour l’année 2022, est composé de 78 auditeurs et de 16 membres associés, soit 94 adhérents.

Au-delà des réunions mensuelles dans chaque département, des réunions trimestrielles du comité directeur et du trinôme académique, notre association a eu une activité diversifiée.

Service National Universel

Notre association régionale s’est inscrite dans la formation dispensée au jeunes volontaires du Service National Universel, lors de la Journée Défense et Mémoire animée par le Ministère des Armées.

En 2020 huit auditeurs et membres associés, se sont portés volontaires pour participer à une formation dispensée par le Centre du Service National et de la Jeunesse de Poitiers.

“Ce stage” donnait capacité à nos camarades pour intervenir auprès des jeunes du SNU.

En 2022, 8 prestations ont été assurées dans les différents centre SNU de la région.
Il s’agit d’un important travail de sensibilisation des jeunes aux questions de défense que nous avons assuré.

À travers ces opérations, c’est également la crédibilité de notre association qui était en jeu. Le bilan est largement positif. Que tous les intervenants de l’AR-18 en 2022, en soient chaleureusement remerciés. Cet élan a suscité d’autres candidatures pour s’inscrire dans cette démarche. Trois nouveaux camarades se sont portés volontaires pour 2023.

225° session régionale IHEDN

En janvier 2022, nous avons accueilli au Conseil départemental de la Charente-Maritime, la première semaine de la 225ème session régionale IHEDN qui s’est déroulée en Nouvelle Aquitaine. A l’issue, 4 nouveaux auditeurs ont rejoint nos rangs. Je leur souhaite la bienvenue.

Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui

À la suite d’un déplacement à Bordeaux, visant à assister à la restitution des travaux du sujet national 2021-2022, un groupe de travail a été mis en place pour traiter le sujet national 2022-2023. Animé depuis la Charente-Maritime, ce groupe travaille sur le thème « Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui ».

Des équipes constituées dans chaque département ont participé à l’animation des rallyes citoyens dans le cadre du trinôme académique.

Rallyes citoyens

Cinq rallyes ont été organisés en 2022 dans notre région, dans la Vienne (1), les Deux-Sèvres (1), la Charente (1) et la Charente- Maritime (2). Rassemblant des jeunes des collèges et de lycées. Ces manifestations sont organisées en étroite coopération avec le Rectorat de Poitiers qui dirige le trinôme académique, et le Ministère des Armées qui assure l’importante logistique de ces manifestations. Nos interventions dans ces rallyes citoyens, visent à finaliser, en amont, les demandes de subventions effectuées auprès d’une commission dédiée à Paris, à laquelle nous participons, et à proposer des activités de réflexions sur la thématique de la défense (questionnaires à choix multiples, jeux etc..).

Cycle de conférences

Trois conférences vous ont également été proposées. Deux d’entre-elles ont été animées par des parlementaires (Niort, Poitiers). Membres de la Commission de la Défense à l’Assemblée Nationale. Ces élus de la République, se sont vu remettre, à cette occasion, la médaille de l’Union IHEDN, fédération d’associations à laquelle nous sommes affiliés. La troisième conférence traitait de la thématique des drones, sujet d’une actualité particulièrement brûlante (Poitiers).

Un cycle de 7 conférences a été réalisé auprès des élèves de le la classe défense du Collège Jeanne d’Arc de Surgères en Charente-Maritime.

Correspondants Défense

Un rassemblement des correspondants Défense des conseils municipaux a également été initié, et organisé en coopération avec le Ministère des Armées sur la base aérienne 721 de Rochefort-Saint Agnant en Charente-Maritime. Il s’agissait, en l’espèce, lors d’une journée complète, de présenter à ces élus, l’organisation de la défense en France, et de leur donner des pistes de réflexion pour orienter, si nécessaire, les jeunes de leurs communes, vers des métiers correspondant à leurs aspirations.

Colloque Cybersécurité

Un colloque sur le thème de la cybersécurité a été organisé à Rochefort en Charente Maritime en coopération avec la mairie. Ouvert au public, l’objectif visait aussi à sensibiliser les jeunes de l’éducation nationale,aux risques liés aux réseaux sociaux.

Journée de l’Engagement

Notre AR a également participé à la Journée de l’Engagement organisée par le rectorat de Poitiers à Niort. À cette occasion, notre association a été présentée et mise en valeur.

Formation des enseignants

Nous avons également participé à l’organisation d’une journée de formation des enseignants aux questions de défense globale, laquelle s’est déroulée au lycée Grégoire à Angoulême en Charente.

Pour terminer, un travail sur le thème de la résilience a été finalisé par le Comité de la Charente en décembre dernier. Il sera bientôt disponible sur notre site internet.

Voilà, mes chers camarades, les points importants qui ont marqué la vie de notre association en 2022.

Nous devons ce bilan, d’abord à votre soutien, au dynamisme et à l’engagement du bureau de l’association et du comité directeur, mais aussi à l’implication de nombreux adhérents dans les actions spécifiques évoquées supra ; Je tiens personnellement à les remercier.

Pour 2023 nous avons d’autres projets. Le premier de l’année a déjà été exécuté, puisque nous avons visité début janvier la Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard qui assure la formation des pilotes de l’armée de l’air qui dispose d’un régiment opérationnel de drones.

Je suis bien évidemment preneur de vos observations et ouvert à toutes vos suggestions.

Vous pouvez me contacter, de préférence par messagerie à paul.morin@orange.fr en mettant en copie votre président départemental. Veuillez mettre en objet IHEDN/AR-18 de la part de… Je vous répondrai avec grand plaisir. Si vous souhaitez partager un article, une notification, faites-moi parvenir le document par votre président départemental. Après lecture, nous le ferons suivre à tous les adhérents de notre association.

Avec mes meilleurs sentiments.

Paul MORIN

Revue nationale stratégique

Revue nationale stratégique de novembre 2022, qui servira de support à la nouvelle LPM 2024-2030.

« Hyper » synthèse de la Revue nationale stratégique (RNS) 2022 et du discours du président de la République, prononcé le 9 novembre 2022 à Toulon.

La vision portée par cette RNS est celle d’une puissance indépendante, respectée, agile ; d’une puissance au cœur de l’autonomie stratégique européenne avec un fort ancrage atlantique, mais aux avants postes et au pivot du monde ; d’une puissance d’équilibre qui assume ses responsabilités et contribue, en partenaire fiable et solidaire, à la préservation du multilatéralisme et du droit international.

Cette RNS doit servir de base à la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024- 2030, qui devra poursuivre l’effort budgétaire en matière de défense initié en 2017 et entrera en vigueur en écrasant les deux dernières années de la précédente LPM 2019-2025. Le président n’a fait aucune annonce en la matière.

La France entend rester une puissance “respectée pour son statut doté de l’arme nucléaire, moteur de l’autonomie stratégique européenne, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique, une partenaire fiable et crédible”.
Le président de la République a ainsi réaffirmé que la dissuasion nucléaire française “contribuait” à la “sécurité” de l’Europe.
Il a plaidé pour des “coalitions” européennes de défense, insistant au passage sur la nécessité pour la France et l’Allemagne d’aboutir plus vite dans leurs projets contrariés de coopération industrielle.
“Notre partenariat avec le Royaume-Uni doit aussi être porté à un autre niveau“, a insisté M. MACRON, citant les “opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride”, évoquant un sommet franco-britannique sur les questions de défense au premier trimestre 2023.

Nouvelle stratégie en Afrique finalisée d’ici six mois

Le chef de l’État a annoncé officiellement la fin de l’opération Barkhane au Sahel.
La nouvelle stratégie de la France en Afrique sera finalisée d’ici six mois après consultations avec ses partenaires sur le continent, a précisé le chef de l’État.
Le ministère des Armées a confirmé des “échanges nourris avec les autorités locales”, en évoquant des partenariats portant sur la formation, le renseignement et le “capacitaire”, autrement dit les équipements.

L’influence, “fonction stratégique”

Parmi les nouveaux défis, “l’influence”, qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation, va être érigée au rang de “fonction stratégique” dans la défense de la France.
“Nous ne serons pas des spectateurs patients”, assistant à la propagation de narratifs hostiles à la France, a averti M. MACRON, promettant une action plus offensive en la matière.
Il a en revanche insisté sur la nécessaire “mobilisation” de la nation, qui va passer aussi par la généralisation du Service national universel, et l’économie de guerre” auquel le pays doit faire face.
“Il ne s’agit pas de militariser la société mais bien de renforcer l’esprit de résilience (…) pour la défense de notre souveraineté”.

Dix objectifs à atteindre.

La RNS énumère dix objectifs stratégiques à atteindre :
1) Une dissuasion nucléaire robuste et crédible ;
2) Une France unie et résiliente ;
3) Une économie concourant à l’esprit de défense ;
4) Une résilience cyber de premier rang ;
5) La France, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique ;
6) La France, un des moteurs de l’autonomie stratégique européenne ;
7) La France, partenaire de souveraineté fiable et pourvoyeuse de sécurité crédible ;
8) Une autonomie d’appréciation et une souveraineté décisionnelle garanties ;
9) Une capacité à se défendre et à agir dans les champs hybrides ;
10) Une liberté d’action et une capacité à conduire des opérations militaires y compris de haute intensité en autonomie ou en coalition, dans tous les champs.

Forum Sécurité-Défense

Une communication et une invitation de notre camarade Alain Giorgis, adjoint au maire de Rochefort et organisateur de cette importante manifestation.
© https://www.linkedin.com/posts/alaingiorgis_rochefort-organise-le-forum-d%C3%A9fense-et-s%C3%A9curit%C3%A9-activity-6918133881426636800-uZmM?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

Rochefort organise le “Forum Défense et Sécurité”
les 6, 7 et 8 mai 2022.

Ce seront pas moins de 45 exposants des 3 armées (dont 23 régiments de l’armée de Terre !) et des forces de sécurité (Gendarmerie, police , pompiers….).
Les visiteurs pourrons découvrir notamment les capacités de nos armées au moment où résonnent les bruits de guerre en Ukraine.
En liaison avec les collèges et lycées, les élèves seront récupérés en bus le vendredi car il s’agit d’une journées d’information des métiers.
Il ya aura bien sûr des présentations de matériels, des simulateurs et des démonstrations notamment par la police et la Gendarmerie.
Voici le recto des affiches qui sont envoyées par internet et distribuées également.
Pour les amateurs, rendez vous sur site au musée de l’Aéronautique navale (à côté de l’école de Gendarmerie) du vendredi 6 au dimanche 8 Mai.

https://www.facebook.com/events/1341732436325238/?ref=newsfeed
https://www.anaman.fr/?fbclid=IwAR3NarArj9Uplt0Sx0TsxpwxlPgvnc27xlMYpfhviZLItI0pvi3rFnMqw04

Message du directeur de l’IHEDN

Mesdames et messieurs les auditeurs et membres des associations,

L’agression de la Russie contre l’Ukraine représente une rupture, un événement qui nous rappelle, au-delà de la stupeur éprouvée, la nécessité de poursuivre notre mission sans relâche, fidèle à notre vocation depuis 1936 :  entretenir l’esprit de défense et promouvoir une unité de pensée, de doctrine et d’action dans le champ de la défense nationale. En ce moment difficile pour notre pays comme pour l’Europe, l’IHEDN, tout en exprimant sa pleine solidarité avec le peuple ukrainien, doit rester fidèle à cette vocation. Il nous faut œuvrer à la cohésion nationale, ce qui exclut toute prise de position individuelle ou associative qui se réclamerait de l’IHEDN, pour porter sur la situation en cours des appréciations qui, engageant l’Etat, appartiennent aux autorités de notre pays. 

En revanche, les événements d’Ukraine nous rappellent que la guerre n’est pas un phénomène du passé. Ils nous imposent de porter un regard lucide sur le monde et confèrent une importance accrue à la mission de l’IHEDN. L’Institut vous adressera, par l’intermédiaire de l’Union, des documents à même de nourrir votre réflexion. Surtout et plus que jamais, il nous faudra, dès que de premières leçons pourront être tirées, réfléchir ensemble, civils et militaires, agents publics et privés, à Paris comme en région à l’avenir de notre défense nationale dans toutes dimensions, militaire, économique, industrielle, cybernétique, maritime, juridique. Les actions que nous menons collectivement avec l’IHEDN apparaissent aujourd’hui plus utiles que jamais. 

Je vous adresse mes plus cordiales salutations,

Général Benoit Durieux
Directeur de l’IHEDN

“Contrat du siècle” : l’ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la “France trompée”

Francophilie

Par Magazine Marianne – Publié le 29/09/2021 à 12:29 Imprimer l’article

“Contrat du siècle” : l’ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la “France trompée”

"Contrat du siècle" : l'ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la "France trompée"
Malcolm Turnbull, l’ancien Premier ministre australien, a rencontré Emmannuel Macron à plusieurs reprises. Il assure aujourd’hui la France de son soutien dans l’affaire du contrat de sous-marins annulé. Hans Lucas via AFP

Dans l’affaire du contrat de sous-marins annulés par l’Australie, la France peut compter sur le soutien d’un homme : Malcolm Turnbull. L’ancien Premier ministre australien, à l’origine de l’accord entre l’Hexagone et son pays, a vertement critiqué l’attitude de son successeur Scott Morrison.

« Trompée, humiliée ». Malcolm Turnbull ne mâche pas ses mots pour évoquer la position dans laquelle la France a été placée après la rupture de son contrat de sous-marins par l’Australie le 15 septembre dernier. Peut-être ce soutien affiché consolera-t-il Paris qui ne digère toujours pas ce « mensonge » et cette « duplicité », pour reprendre les mots du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian.

Ce mercredi 29 septembre, l’ancien Premier ministre australien s’en est ouvertement pris à son successeur, Scott Morrison, devant le National Press Club, l’association qui fédère les journalistes locaux, à Canberra, la capitale australienne. Et il va même plus loin. Selon lui, le Premier ministre actuel a « délibérément dupé » la France. Il n’a pas « agi de bonne foi. Il n’a pas d’autre argument pour justifier son comportement que de dire que c’était dans l’intérêt de l’Australie », ajoute Malcolm Turnbull.

Jean-Yves le Drian avait évoqué « une rupture de confiance » entre l’Australie et la France. Malcolm Turnbull use de termes quasiment similaires : « Cette trahison de la confiance va marquer nos relations avec l’Europe pendant des années […] Le gouvernement australien a traité la République française avec mépris. »

Sa colère est d’autant plus forte qu’il était Premier ministre quand l’accord a été conclu. À la fin de l’année 2014, l’Australie lance un appel d’offres international pour remplacer ses sous-marins de classe Collins dans le cadre du projet Sea1000. Plusieurs pays tentent alors leur chance. Les sous-marins de classe Attack, proposés par la France, parviennent à convaincre l’Australie. Le montant de départ s’élève à 31 milliards d’euros. Au fil des années, il sera réévalué à plus de 50 milliards d’euros. Mi-septembre 2021, l’Australie annonce subitement rompre ce contrat au profit d’une alliance avec les États-Unis et le Royaume-Uni, ce qui déclenche une crise diplomatique entre la France et ces trois autres pays.

Le Premier ministre australien justifie en partie cette décision par un changement de dynamiques dans la région Asie-Pacifique et par la montée en puissance de la Chine. D’après lui, l’Australie a plutôt intérêt à privilégier les sous-marins américains Virginia ou britanniques Astute, à propulsion nucléaire, car ils n’ont pas besoin de ravitaillement en uranium pendant leur durée de vie, contrairement aux sous-marins français à propulsion diesel.

Embrouille de Premiers ministres

Si le nouveau partenariat, dont est exclue la France, a été acté, aucun contrat n’a encore été signé. Pas même de devis. « Maintenant, l’Australie n’a plus du tout de programme de nouveaux sous-marins, déplore Malcolm Turnbull. La seule certitude, c’est que nous n’aurons pas de nouveau sous-marin avant 20 ans et leur coût sera bien plus élevé que ceux de conception française. »

Cette prise de position rappelle à quel point la relation entre Scott Morrison et Malcolm Turnbull, rivaux au sein du Parti libéral australien, est conflictuelle. Le premier a pris la place du second à la tête du pays en août 2018 après que Malcolm Turnbull a été désavoué par l’aile conservatrice du parti. Ce centriste modéré avait entrepris la légalisation du mariage homosexuel et fait de la lutte pour la défense du climat un de ses chevaux de bataille. De nombreux députés l’avaient alors accusé de tirer le Parti libéral vers la gauche, ce qui a conduit à son retrait de la vie politique.

© https://www.marianne.net/monde/geopolitique/contrat-du-siecle-lex-premier-ministre-australien-malcolm-turnbull-defend-la-france-trompee