Défense et Mémoire

« Comment faire de l’enseignement de la mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? »

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE, Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA, Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD, Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

En pièces jointes :
– Vidéo de présentation du document Défense et Mémoire
– Texte intégral du document Défense et Mémoire

– Présentation du lundi 24 juin 2024 au comité Aunis-Saintonge (vues)

https://youtu.be/pAzeiLM32X4

Dissuasion nucléaire française en 2024

Certitudes et questionnements.

Général (2S) Jean-Claude Rodriguez

La dissuasion nucléaire constitue aujourd’hui l’un des leviers d’action des grandes puissances. Elle offre à un État cette liberté fondamentale de pouvoir agir seul sur les évènements majeurs qui peuvent compromettre sa Survie. 

Elle est au cœur de notre politique de Défense depuis plus de 66 ans.

L’année 2024 est marquée par une guerre de haute intensité en Europe avec le conflit Russo-ukrainien, une crise grave au proche orient pouvant déboucher sur une conflagration entre Israël et  l’Iran et des tensions en mer de Chine entre les États-Unis et la Chine .

Au vu de ces évènements préoccupants, il est légitime de se s’interroger sur la qualité de notre stratégie de Défense centrée sur la Dissuasion nucléaire.

Dissuader, c’est faire renoncer quelqu’un à une action. Il y a toujours dans le concept de dissuasion une cible, celui qu’on veut dissuader, et un objectif, l’intention qu’on souhaite qu’il abandonne. C’est une dialectique d’influence.

Si l’on veut dissuader quelqu’un qui nous veut du mal, il faut le convaincre que son projet est vain, car il va subir plus de pertes qu’il ne va obtenir de gains. 

Il faut le menacer d’une rétorsion dont le coût sera pour lui certain et insupportable. 

La dissuasion au sens militaire du terme prend la forme d’une menace de l’emploi sans retenue de la force armée, de l’utilisation des moyens militaires les plus dévastateurs.

On peut être dissuasif avec des moyens conventionnels, tout dépend de la balance des forces en présence. Mais la puissance de l’arme nucléaire et ses capacités de destruction sont tellement démesurées qu’elles surpassent tout moyen conventionnel. Le risque pour un agresseur d’être l’objet d’une riposte nucléaire est une perte exorbitante, irrémédiable. Dès lors un État, même faible, mais détenteur de l’arme nucléaire, peut en imposer à une plus grande puissance. D’où l’intérêt majeur de disposer de cet atout.

Mais la détention d’armes nucléaires ne suffit pas. La stratégie de dissuasion nucléaire doit respecter quelques principes.

Elle s’exerce dans le cas d’une menace majeure des intérêts vitaux de l’État visé, quelle qu’en soit la nature. Le périmètre du « vital » n’est pas défini. 

Il reste à l’appréciation du chef de l’État de manière à placer le candidat agresseur dans l’incertitude des limites à ne pas franchir.

La dissuasion nucléaire exige la création et le maintien de capacités techniques et opérationnelles. 

Pour une puissance moyenne comme la France il est inutile et ruineux de se lancer dans une course aux armements, il faut et il suffit :

  • de disposer d’une force nucléaire invulnérable (discrétion, réactivité, agilité) avec au moins deux composantes de natures différentes capables de riposter indépendamment ou en coordination en cas d’agression ;
  • d’être en mesure de franchir les défenses adverses quels que soient leurs progrès. (variété des trajectoires, hypervélocité, manœuvrabilité, furtivité, leurrage, saturation par le nombre) ;
  • de démontrer régulièrement la réalité opérationnelle des forces nucléaires et de leurs capacités de déploiement et de frappe (essais, tirs d’évaluation, exercices du type Poker et Banco pour les FAS)Nota. L’abandon des essais nucléaires en Polynésie française depuis 1996 est désormais compensé par un programme de simulation validé par des tests en laboratoire sur le territoire national ;
  • d’assurer la permanence de la menace d’emploi. Elle est assurée par le chef de l’État disposant 24h/24 des codes et des moyens de transmission aux forces stratégiques aériennes en veille et aux sous-marins en patrouille. La robustesse des communications est vitale ainsi que les règles de dévolution.

La France a toujours préservé l’avenir en maintenant un effort en cohérence avec l’évolution du contexte géostratégique selon le principe de la « juste suffisance ».

Depuis Charles de Gaulle, chaque Président de la République a mis en exergue la nécessaire défense des « intérêts vitaux » nationaux et veillé à adapter le concept dissuasif et les moyens.

À l’issue de la guerre froide, sous le mandat de Jacques Chirac, élu en 1995, la France a notamment décidé, de faire évoluer son outil de dissuasion de telle sorte qu’il constitue une menace crédible contre tout État hostile doté d’armes de destruction massive nucléaires ou non.

Il s’agit :

  • d’une part « de garantir que la survie de la France ne sera jamais mise en cause par une puissance militaire majeure» ;
  • d’autre part « de faire face aux menaces que pourraient faire peser sur nos intérêts vitaux des puissances régionales dotées d’armes de destruction massive. »

La France doit pouvoir priver un ennemi de tout ou partie de ses centres de pouvoir, qu’ils soient politiques, militaires ou économiques. 

Ce concept et l’architecture des forces nucléaires françaises qui en résulte sont confirmés par Nicolas Sarkozy (Livre Blanc 2008) puis François Hollande (Livre Blanc 2013) :

  • la première composante est océanique. Avec les SNLE de nouvelle génération et des missiles balistiques plus puissants, la France accroît très sensiblement l'”allonge” de sa dissuasion qui devient tous azimuts ;
  • la seconde composante, aéroportée (Mirage 2000N, puis Rafale,), est équipée d’un missile Air-Sol très rapide et pouvant voler à basse altitude. Elle peut être mise en œuvre depuis des bases aériennes et du porte-avions Charles-de-Gaulle. 

Elles sont complémentaires.

Au fond des mers, discret et indétectable, le SNLE est en effet d’abord l’arme de la frappe en second. C’est la dilution dans les océans et la portée des vecteurs qui permet de garantir l’invulnérabilité et la menace d’une frappe massive sur un adversaire potentiel ( une salve de SNLE français c’est près de 100 têtes nucléaires indépendantes). Le système de ciblage est suffisamment souple et performant pour effectuer aussi des tirs sélectifs et précis.

La composante aérienne offre une capacité de gesticulation discrète ou au contraire ostentatoire grâce à une grande souplesse de déploiement lors des phases de montée en crise. Enfin elle peut être mise en vol et rappelée selon de nombreux scenarios qui complexifient pour l’adversaire la conduite à tenir. Son allonge est sans cesse améliorée par le ravitaillement en vol et par la portée et la capacité de  pénétration des vecteurs.

Dans un contexte international très tendu le Président Macron a, quant à lui, fait adopter la loi de programmation militaire 2024-2030. Elle prévoit 413 milliards d’euros de dépenses sur sept ans. Le budget des armées passera de 32,2 MDS en 2017 à 67,4 MDS d’euros en 2030. Soit un quasi doublement.

La période considérée est présentée comme une époque charnière pour la Dissuasion nucléaire avec l’entrée en service de l’ASMPA-R, la préparation de l’ASN4G, les travaux sur le successeur du Rafale (SCAF), et des développements importants concernant le sous-marin de troisième génération permettant son lancement entre 2030 et 2040 .

En plus de la part annuelle « dissuasion nucléaire » aux alentours de 6 MDS d’euros par an, environ 10 MDS d’euros sur la période, concerneront les innovations pour contrer les évolutions technologiques qui pourraient grever l’efficacité opérationnelle voire la survie de nos forces nucléaires. 

Il s’agit notamment : d’intelligence artificielle, d’hypervélocité, de moyens de guerre électronique, de communications, de discrétion et de furtivité. 

Il faut rajouter sur la période également 6 MDS d’euros consacrés au domaine spatial qui concerne surtout l’acquisition du renseignement et la préservation de nos moyens spatiaux essentiels pour l’analyse de la menace et le ciblage. 

C’est enfin et surtout la poursuite du programme : « Simulation » destiné à permettre le maintien en condition et la sureté des armes nucléaires et leur éventuel remplacement depuis que la France a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires TICE en 1996.

L’aboutissement de ces évolutions c’est l’existence pérenne pour au moins encore 30 ans de deux composantes complémentaires l’une aérienne démonstrative, l’autre sous-marine furtive et discrète, avec un nombre de têtes nucléaires limité à 300.

Alors que nous entrons à l’ère du troisième âge nucléaire et qu’après 25 années de réduction du format des armées, la France voit son avantage technologique conventionnel s’éroder rapidement, la Dissuasion nucléaire reste pour la France un atout majeur pour la crédibilité  de son indépendance et de sa souveraineté défensive.

Ce nouvel âge nucléaire est principalement marqué par l’irruption de la Chine dans la bataille pour accéder au leadership mondial avec la forte croissance de son arsenal nucléaire(actuellement estimé à 1500 têtes nucléaires en 2035). 

Ce troisième âge est également marqué par la multiplication de puissances régionales révisionnistes et proliférantes comme la Corée du nord et l’Iran. 

Se profilent déjà d’autres États comme l’Arabie Saoudite et la Turquie qui s’ajouteront à l’Inde et au Pakistan. 

Le comportement déstabilisant récent de pays dotés est une autre caractéristique de cette période qui débute. La dissuasion agressive est ainsi un dévoiement de la théorie de la Dissuasion. Alors que cette dernière avait au début de l’histoire pour objectif d’inhiber les velléités d’éventuels agresseurs et de préserver la paix nous avons sous les yeux deux exemples de rupture de l’équilibre mondial sous couverture nucléaire.

Dans le conflit ukrainien l’intégration de la Crimée et des républiques du Donbass sous drapeau russe s’est produite après une récupération par des forces nationalistes locales soutenues par la Russie et des referendums contestés. 

Étant considérés par Poutine comme faisant désormais partie du territoire russe, ces prises de guerre sont associées aux intérêts vitaux de la Russie et placées sous son parapluie nucléaire. L’annexion a donc été réalisée sans véritable opposition des occidentaux et de l’OTAN bridés par l’éventualité d’une escalade nucléaire. 

Le même mécanisme est mis en œuvre par la Chine dans son environnement immédiat qu’elle met sous son contrôle en installant des infrastructures civiles et militaires sur des ilots inhabités de la mer de Chine. Cette territorialisation permet la revendication de la souveraineté sur les eaux territoriales contiguës et in fine de considérer cette zone maritime comme une mer intérieure chinoise . 

Quel État de la région ne disposant pas de moyens nucléaires dispose de  la capacité de contester cette appropriation ?

L’arme nucléaire reste donc en ce 21e siècle l’Alpha et l’Omega des relations internationales et des rapports de puissance.  

Si la Dissuasion nucléaire française est l’assurance survie de la nation, la sécurité de la France dépend aussi de celle de ses voisins.

Or, la sécurité des autres pays européens repose essentiellement aujourd’hui sur l’assurance que procurent l’Alliance Atlantique et la puissance des États-Unis.

Cette garantie est remise en cause par les déclarations du candidat Donald Trump qui menace de se retirer de l’OTAN si les pays européens ne participent pas plus à son financement. Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère car elles font suite à la crise survenue en 2018 au sommet de l’OTAN lorsque Donald Trump, Président des États-Unis en activité était à deux doigts de claquer la porte. Cet épisode est rapporté en détail par son conseiller en sécurité nationale de l’époque, John Bolton.

Si les États-Unis quittent l’OTAN ou même s’ils restent mais n’appliquent pas les termes du traité et notamment de l’article 5, le parapluie nucléaire des États-Unis ne protégera plus les pays européens ce qui créera une situation nouvelle en ce qui concerne la sécurité stratégique du vieux continent. 

Certains géopoliticiens imaginent par exemple que Poutine aurait l’ambition de recréer l’empire russe. Les pays baltes, en premier, seraient en danger. 

Une ère de déstabilisations multiples pourrait alors s’ouvrir.

Quel système de sécurité faudrait-il créer en Europe en dehors des États-Unis ?

Quelle place la France, seule puissance nucléaire du continent devrait-elle avoir ? 

Ce débat a été relancé par le Président, Emmanuel Macron. 

Dans son discours sur la « Stratégie de de Défense et de Dissuasion » prononcé le 7 février 2020 à l’École Militaire il a rappelé, comme d’ailleurs l’avaient fait ses prédécesseurs (Mitterrand en 1994, Chirac en 1996 et 2006, Sarkozy en 2008, Hollande en 2015) que les intérêts de la France et ceux de nos partenaires européens sont de plus en plus imbriqués au fur et à mesure de la construction européenne et de la multiplication des traités. Il leur a également proposé de participer à un dialogue stratégique avec la France pour évoquer le rôle de la Dissuasion française dans le contexte européen

Plus tard, en 2023, lors de la conférence de Munich sur la sécurité le chef de l’État a réitéré son offre « d’un dialogue sur la dissuasion nucléaire française et la conception qu’a la France de la dimension européenne de ses intérêts vitaux ». 

Au cours de sa visite d’État en Suède fin janvier 2024, dans un discours à l’université de défense suédoise, le Président de la République a réaffirmé : « une partie de nos intérêts vitaux ont une dimension européenne » ce qui, je cite encore « confère une responsabilité spéciale à la France ». 

Enfin ,dans un entretien accordé vendredi 26 avril 2024 à de jeunes Européens et publié dans la presse régionale, Emmanuel Macron est revenu sur ce thème récurrent et extrêmement sensible de la sécurité européenne : 

« Je suis pour ouvrir ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible », a-t-il déclaré, ajoutant que la France garderait « sa spécificité mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Mais ces ouvertures de la France sur l’Europe n’ont pas suscité l’engouement de ses partenaires européens qui préfèrent s’en remettre à l’allié américain sans vraiment être sûr que ce dernier ira jusqu’au bout de son engagement si le risque est trop important pour lui.

En Conclusion, nous sommes devant un changement potentiel de paradigme. 

Quelle réalité peut-on donner à cette vision où, en fait, la France remplacerait les États-Unis comme puissance nucléaire exerçant une dissuasion nucléaire étendue au profit des états de l’Union européenne ? 

Dans quelles conditions la clause de défense mutuelle inscrite en 2008 dans le traité de Lisbonne qui stipule à l’article 42 paragraphe 7 que les pays de l’Union européenne sont obligés d’aider un État membre si celui-ci est l’objet « d’une agression armée sur son territoire » impliquerait nos forces nucléaires ? 

Dans quelles conditions et par qui serait conduite la manœuvre dissuasive. 

Qui appuierait sur le bouton ?

Le règlement de ces questions n’est pas pour demain compte tenu de l’absence de consensus ni de volonté européenne.

La Dissuasion nucléaire française constituera donc encore longtemps le cœur de notre Défense Nationale. Son européanisation ne parait pas envisageable à court ni moyen terme. 

Mais peut-être faudrait-il s’interroger sérieusement sur l’après 2040.

Général (2S) Jean-Claude RodriguezRochefort, le 21 mai 2024

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ?

Niort : une nouvelle association propose des rencontres sur la géopolitique.

Président et cofondateur de “Au-delà du réverbère Donat Branger (Auditeur IHEDN) © Photo NR https://www.lanouvellerepublique.fr/niort/niort-une-nouvelle-association-propose-des-rencontres-sur-la-geopolitique

Une association vient de voir le jour pour proposer des rencontres sur la géopolitique. Explications de son président et cofondateur Donat Branger.

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ?
C’est le thème de la table ronde organisée jeudi 30 mai 2024 à la médiathèque de Niort par une toute nouvelle association. “Au-delà du réverbère” souhaite proposer des rendez-vous réguliers sur les questions de géopolitique.

À l’initiative de cette association, Donat Branger. Inspecteur général honoraire de la Banque de France, a posé ses valises dans son village natal de Magné il y a quatre ans, après une carrière à travers le monde. Il a notamment occupé le poste de gouverneur de la banque centrale du Kosovo, sous le mandat de l’Onu, assuré des missions d’expertise pour le FMI dans les Balkans et en Afrique.

Trouver les clés.
À l’heure de la retraite, « j’ai cherché à me rendre utile, à faire profiter du réseau que j’ai constitué. » Il a mis sur pied cette association, avec Vannina Kellershohn et Philippe Audouin. Son nom, Au-delà du réverbère, est tiré d’une petite histoire dans laquelle un homme cherche ses clés, sans succès, dans le halo d’un réverbère : « Les clés sont plus souvent dans la zone d’ombre qu’en pleine lumière. »

Pour éclairer sur la situation actuelle en Afrique, le 30 mai, il a convié Jean-Marc Brault de Bournonville (président d’honneur des conseillers du commerce extérieur de la commission Afrique Océan indien), Gérard Gerold (chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique) et Mathieu Mérino (chercheur Afrique à l’institut de recherches stratégiques de l’école militaire). « Nous parlerons surtout des pays d’Afrique francophone et des visions différentes qu’en ont Paris, Bruxelles et l’Onu. »

Cette table ronde sera suivie le 25 juin, toujours à la médiathèque, de la projection du film Fred Bondi, l’homme chanceux, qui raconte le parcours d’un juif autrichien, exilé aux États-Unis alors que les nazis annexaient son pays. Le réalisateur, Louis-Albert Serrut, animera une discussion.

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ? Table ronde jeudi 30 mai 2024 à 18 h (durée 1 h 30) à la médiathèque Pierre-Moinot (Niort).
Inscriptions : audeladureverbere@gmail.com

On pourra suivre cette table ronde en distanciel sur Teams en le précisant lors de l’inscription et un lien sera alors envoyé.

Naufrage du Lancastria

Hommage aux soldats et victimes civiles britanniques décédés suite au naufrage du Lancastria le 17 juin 1940 au large de Saint-Nazaire.

Par Gérald SIM – Professeur agrégé d’histoire-géographie au collège Pierre Mendès France de La Rochelle, chargé de cours à l’université de La Rochelle.
– Docteur en histoire contemporaine de l’Université de Nantes et spécialiste des relations franco-américaines au XIXe siècle.
– Auditeur de la 198e session en région (promotion « Capitaine Charles N’Tchoréré ») de l’Institut des hautes études de défense nationale (2014).

Le 16 juin 2023, les élèves de la classe de défense du collège Pierre Mendès France, dirigée par Gérald SIM, et les volontaires du 3e Régiment du Service militaire volontaire de La Rochelle ont souhaité rendre hommage aux soldats et aux victimes civiles britanniques décédés suite au naufrage du Lancastria le 17 juin 1940, en déposant au cimetière de Bois-Plage-en-Ré une urne contenant de la terre et des pierres provenant du Royaume-Uni. Voir [Annexe 1] et [Annexe 2]

En France, 41 cimetières, répartis en Loire-Atlantique, Vendée et Charente-Maritime, abritent les sépultures des victimes dont les corps ont échoués sur nos plages. Un mémorial commémoratif a été érigé à Saint-Nazaire.

En Charente-Maritime, 27 cimetières sont concernés dont celui de Bois-Plage-en-Ré qui dénombre 13 tombes. Voir [Annexe 3]

Cette manifestation mémorielle est organisée à partir de travaux réalisés par la classe de défense sous la conduite pédagogique de Gérald SIM. Cet évènement a eu lieu en présence de différentes autorités locales. Maire de la commune, conseiller départemental, DMD adjoint, le service départemental de l’ONaCVG de Charente-Maritime.

Paul MORIN, président de l’AR-18, assistait à la cérémonie accompagnée par Jean-Marc BRAULTde BOURNONVILLE, secrétaire du comité Aunis-Saintonge. 

Détail de la cérémonie avec la présence des élevés de la classe de défense et également des volontaires du 3e RSMV de La Rochelle.

Tout ce travail de mémoire et d’identification des victimes est consultable dans un livre numérique réalisé par les élèves :

https://tinyurl.com/27pucynw

Lecture du livre : https://tinyurl.com/27pucynw

ANNEXE 1

Déroulé de la cérémonie.

  • Présentation par une représentante du SMV du déroulé de la cérémonie
  • Présentation sous forme de discours du projet pédagogique mené au cours de l’année scolaire (je serai aux manettes)
  • Lecture de la lettre d’un rescapé du Lancastria (2 élèves)
  • Lecture de 4 biographies réalisées par les élèves
  • Mot du président de l’association du Lancastria venant exprès de Saint-Nazaire.
  • Dépôt de l’urne contenant de la terre et des pierres venant du Royaume-Uni et inauguration d’une plaque commémorative
  • Dépôt de fleurs et de bougies par les élèves
  • Lecture des noms des soldats britanniques inhumés dans le cimetière par un élève et un volontaire du SMV énonce “Mort en service”
  • Dépôt des gerbes par les autorités avec les élèves : Mairie, DMD adjoint (LCL Lanza), conseil général (Patrice Raffarin), Office national des combattants et victimes de guerre, président de l’association du Lancastria 
  • Aux morts – minute de silence
  • Temps d’échange entre participants

ANNEXE 2

Le Lancastria sombre au large de Saint-Nazaire.

C’est l’une des plus grandes catastrophes maritimes de l’histoire. 

Le 17 juin 1940, le paquebot britannique Lancastria sombrait au large de Saint-Nazaire, mortellement touché par les bombes de l’aviation allemande. 

Mis en service en 1922 (sous le nom de Tyrrenhia puis rebaptisé en 1924), le navire de la Cunard, long de 168 mètres, venait d’embarquer des soldats britanniques fuyant l’avancée des troupes allemandes dans l’ouest de la France. 

Après son appareillage, le Lancastria est attaqué à 15 h 50 par quatre avions Ju 88, qui parviennent à placer une bombe dans une des cheminées. Ce coup fatal provoque la perte du navire, qui coule en une vingtaine de minutes. 

Officiellement, le naufrage fait 5 200 victimes, ce qui en fait le second plus meurtrier après celui du paquebot allemand Wilhelm Gustloff (plus de 5 300 morts), torpillé le 30 janvier 1945 par un sous-marin soviétique. Toutefois, selon certains historiens, la perte du Lancastria aurait, en réalité, fait quelques 7 000 victimes. 

Tragédie confidentielle. Le nombre exact de ceux qui se sont trouvés à bord du Lancastria est inconnu.
Les documents de bord sont sous secret militaire pour 100 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2040. 
À l’annonce du naufrage, Churchill place sous secret la nouvelle du désastre, par la Defence Notice (D-Notice), afin de ne pas démoraliser davantage les citoyens britanniques. 
Le même jour, l’armée française est complètement anéantie par l’armée allemande et l’annonce officielle de la capitulationde la France devant l’Allemagne d’Hitler est diffusée au même moment.

ANNEXE 3

27 cimetières sont concernés en Charente-Maritime.
© Commonwealth War Graves

  • Angoulins :                                   2 tombes.
  • Ars-en-Ré :                                  12 tombes (île de Ré).
  • Aytré :                                          2 tombes.
  • Châtaillelon-Plage :                      6 tombes.
  • Dolus d’Oléron :                           11 tombes (île d’Oléron).
  • Fouras :                                       1 tombe.
  • Jonzac :                                       2 tombes.
  • La Couarde-sur-Mer :                   5 tombes.
  • La Rochelle :                                1 tombe (cimetière Saint-Éloi).
  • La Tremblade :                             9 tombes.
  • Le Bois-Plage-en-Ré :              13 tombes (île de Ré).
  • Château-d’Oléron :                      1 tombe (île d’Oléron).
  • Les Mathes :                                1 tombe.
  • Les Portes :                                 1 tombe.
  • Muron :                                        1 tombe.
  • Rochefort-sur-Mer :                      29 tombes (cimetière naval).
  • Royan :                                        7 tombes (cimetière catholique Romain).
  • Saint-Clément-les-Baleines :        6 tombes (île d’Oléron).
  • Saint-Georges-d’Oléron :             18 tombes (île d’Oléron).
  • Saint-Martin-de-Ré :                     10 tombes (île de Ré).
  • Saint-Nazaire-sur-Charente :        2 tombes.
  • Saint-Palais-sur-Mer :                   8 tombes.
  • Saint-Trojean-les-Bains :              13 tombes.
  • Sainte-Marie-de-Ré :                    7 tombes (île de Ré).
  • Yves :                                           5 tombes. 

Focus sur la Chine

Présentation de Éric PEUCHSapeur-pompier engagé à la BSPP puis carrière d’officier dans trois départements avant de devenir directeur de SDIS de deux départements, puis carrière à l’international en gestion des risques de catastrophe et en protection civile (Chine et Asie du sud-est).

Mieux comprendre la Chine et les Chinois

Résumé de la communication du lundi 29 janvier 2024

L’héritage constant transmis à chaque génération de chinois depuis l’antiquité a forgé une civilisation dotée d’une identité spécifique et attachante mais souvent difficile à décoder pour nous, européens. La Chine a été centralisée dès le 3ème siècle av. JC, les premiers états qui ont constitué le noyau de l’Empire du Milieu étaient constitués de plusieurs royaumes basés sur le fleuve Jaune. Ils revendiqueront leur légitimité comme étant les États du milieu, c’est- à-dire à la fois au centre du pouvoir, au centre du pays et au centre du monde. Plus tard les empereurs disposèrent d’une administration efficace animée par des mandarins lettrés nous permettant une connaissance précise de l’histoire du pays.

C’est bien avant notre ère que le système du tribut permis aux chinois d’asservir les pays voisins par une stratégie diplomatique impliquant la soumission volontaire d’un peuple à l’empire du Milieu et à un système économique favorisant la circulation des marchandises et la stabilité politique. Il perdure aujourd’hui sous des formes hégémoniques d’économie conquérante. Les chinois, formés au commerce, ont toujours un sens aigu des affaires qui met en jeu le guanxi, le réseau de relations indispensable à toute réussite sociale et au développement des affaires. C’est d’ailleurs une gageure pour les sociétés occidentales voulant s’installer en Chine que de percer sans cet appui local.

Les guerres de l’opium ont mis fin au système des tributs et au pouvoir impérial. La Chine du 19ème siècle a été soumise à la cupidité des puissances coloniales entrainées par le Royaume Uni imposant des traités iniques et des opérations militaires vexatoires telles que le sac du Palais d’été qui marque toujours les esprits et les relations diplomatiques.
Ensuite, au mouvement nationaliste, restructuré en 1912 autour du Guomindang, se joint le parti communiste chinois en 1923-1927. Ils s’affrontent puis se liguent en 1937-1946 contre l’occupant japonais, les communistes l’emportant finalement en 1949 sous la direction de Mao Zedong tandis que Tchang Kai-Chek se réfugie à Formose.
Quelque 50 ans après l’échec désastreux du Grand Bond en avant, la grande famine et les purges politiques, c’est dans le sillage des réformes de Deng Xiaoping (1978-1997) que la Chine s’est hissée au rang des toutes premières puissances économiques mondiales.
La Chine moderne voit son PIB par habitant multiplié par 8 en 30 ans et s’oriente vers une économie de marché ce qui n’empêche pas le PCC de s’affirmer et d’infiltrer les administrations et les entreprises d’état, instituant une hiérarchie parallèle prenant le pas sur la marche normale des organisations publiques. Après le drame de la place Tien’anmen les chinois ont compris qu’ils pouvaient s’enrichir à condition de ne pas contester la place du PCC.

La Chine n’a jamais été impérialiste mais a toujours été intransigeante sur ce qu’elle considère comme son territoire. Xi Jingping dès son arrivée à exhorté les chinois à relever la tête et à récupérer les terres historiques.
S’en sont suivi les incidents en mer de Chine orientale, l’annexion des iles Spratley et Paracel et la multiplication des manœuvres militaires menaçant Taiwan. Le positionnement des alliés de Taiwan, dont les USA, en mer de Chine et dans le Pacifique crée un équilibre des forces laissant penser que l’invasion n’est pas pour demain d’autant que les conséquences économiques d’une rupture totale avec TaIwan aurait de graves conséquences pour la Chine en terme d’approvisionnement en composants électroniques et en investissements.

Le projet des « Nouvelles routes de la soie » entre également dans la dynamique conquérante de Pékin sur le monde économique. La Chine, par la mise en œuvre d’un soft-power inédit, fait briller aux yeux de nombreux pays traversés par les « routes » un boom économique sans précédent.
Elle construit ou rachète des infrastructures portuaires, routières, ferroviaires en Europe, en Afrique ou en Asie. La plupart du temps, la Chine prête, et ce sont les États qui investissent et s’endettent pour finalement se trouver dépendants. L’UE vient de décider de monter un contre-projet consistant à conserver la souveraineté des pays européens traversés en assumant les investissements sans pour autant s’opposer aux ambitions de Pékin.

Le Xinjiang, territoire ouïghour chinois, turcophone et musulman, est la province la plus concernée par les nouvelles routes de la soie d’où partent plusieurs itinéraires. A ce titre, et également pour lutter contre des tentatives de sécession et en réaction à des actions terroristes, Pékin étouffe la province autonome en limitant la pratique de l’Islam, en envoyant des milliers de ouïghours identifiés comme suspects en camp de rééducation et en développant l’influence des Hans sur ce territoire grâce à des implantations d’entreprises dirigées par ces chinois de souche. Ils représentent désormais 45% de la population.

La Chine est devenue un pays moderne, en avance dans bien des domaines technologiques, compétitive d’un point de vue militaire, doté d’infrastructures à la mesure du pays-continent et d’une énorme capacité d’innovation et de production industrielle et commerciale qui ont permis à la classe moyenne de grossir et de s’enrichir aux côtés de milliardaires suscitant souvent l’admiration des plus modestes par leur réussite fulgurante.
L’extrême pauvreté a considérablement diminué, même si un large prolétariat existe toujours. Mais la gestion catastrophique de la Covid a mis à mal l’économie chinoise et de nombreux chinois sont désormais sans ressources commençant à perdre confiance en leurs dirigeants.
De plus la Chine est entrée dans une phase de surinvestissement, avec des projets peu rentables financés par l’endettement, à la fois public et privé, et en particulier dans l’immobilier dont la bulle commence à éclater au détriment des familles. Les investissements étrangers se raréfient, des entreprises s’installent dans des pays émergeants voisins.
Plongée dans une crise économique profonde et peut-être durable, conséquence principalement d’une gouvernance devenue l’otage de l’idéologie, la Chine entre vraisemblablement dans une période de repli sur soi malgré quelques signes d’ouverture récents vers l’occident.
Si le mécontentement s’amplifie, il ne viendra pas des campagnes, ni des usines mais de la classe moyenne qui n’acceptera jamais un retour en arrière et encore moins que ses enfants n’aient plus d’avenir.
Xi Jinping ne sera pas le Gorbatchev chinois comme certains observateurs avaient pu l’imaginer au début, mais au contraire l’homme qui sauvera le Parti communiste, garant des principes et structures de la république populaire, quitte à contraindre la population, avec des pratiques néo-maoïstes et à montrer ses muscles à l’international, au risque de déstabiliser les équilibres créés à l’après-guerre.

Handicapés par une difficulté à voir la réalité en face et à anticiper les évènements, les chinois de la génération de l’enfant unique commencent pourtant à s’inquiéter de leur avenir.

Éric PEUCH / Janvier 2024

Guerre juste ? Un idéal !

Guerre juste : oxymore,  paradoxe ou dilemme ? Un idéal !
🇫🇷 Article proposé par le Général (2S) Philippe MOUNIER 🇫🇷

Affirmer que le questionnement humain sur la notion de « Guerre juste » provient des profondeurs de l’Histoire de l’Humanité relève d’une  tautologie. C’est pourtant la vérité. L’Homme se pose la question depuis qu’il arrive par la maîtrise d’une écriture transmissible à reproduire sa pensée. Et fort probablement, avant.
Dès l’Antiquité les penseurs, comme Cicéron, se posent la question du rapport entre guerre et justice, mais aussi entre guerre et justesse. Cette démarche a couru le long des siècles, grandement portée par les religions. Elle est devenue cruciale lors des deux hécatombes mondiales du XXème siècle.
La forme nouvelle prise par les guerres en ce début du XXIème, largement amplifiée par le phénomène de la communication globale, nous oblige fortement à repenser cette problématique. « Guerre juste » : à défaut d’être un oxymore, cette formule relève du paradoxe.
La guerre, c’est le mal ; la paix, donc la justice, c’est le bien.
Cette notion est véritablement manichéenne. Comment peut-on faire coexister dans cette formule deux termes fondamentalement antinomiques ? Face à l’horreur qu’elle génère, la guerre peut-elle être moralement justifiée ? La réponse à cette question est à la fois éternelle et temporelle. La guerre est pérenne, mais elle est le reflet de son époque. On peut en dire autant de la justice. Fénelon écrit que  « La guerre est un mal qui déshonore le genre humain ».
Gaston Bouthoul lui répond dans Le phénomène – guerre « Il y a peu de phénomènes sociaux qui soient aussi répandus que la guerre ». Que choisir entre déshonneur et profusion ? Rien ! La « guerre juste »  reste un idéal humain, difficile à atteindre, mais qu’il ne faut pas abandonner. Il convient donc pour débroussailler cette épineuse question de commencer par en revenir aux définitions et d’en fixer le cadre espace-temps. Sans entrer dans les détails d’une érudition qui alourdirait cette étude, nous aborderons ensuite l’évolution de ce concept au fil du temps. La présentation des positions quasi-unanimement acceptées aujourd’hui nous permettra de suspendre temporairement un débat dont on peut dire qu’il est éternel et dont nous espérons qu’il aura provoqué dans l’esprit du lecteur une sage réflexion.

Définir la guerre est tout d’abord indispensable. Tout le monde pense savoir ce qu’est la guerre. Les uns l’ont faite, les autres l’ont subie, les derniers y assistent quotidiennement par écran et commentaires interposés. Il nous faut sortir des idées reçues. Le dictionnaire le Petit Robert, bible du langage courant, nous dit très simplement : « La guerre est une lutte armée entre groupes sociaux, particulièrement entre États, considérée comme un phénomène social».
On relève que finalement les États ne sont que parties prenantes des groupes sociaux et que c’est ce second terme qui est primordial. L’Histoire nous montre que ce ne sont pas systématiquement les Etats qui mènent la guerre. En quoi le FLN,  l’IRA, l’ETA, l’OLP, sont-ils  des Etats ? En outre, cette définition est très générale. Elle recouvre et occulte à la fois les notions de guerres ethniques, de  guerres civiles, de guerres de religion, de guerres saintes, de guerres coloniales, de guerres de conquête, de guerres de résistance, de guerres des partisans, de guerres commerciales, aujourd’hui de guerres économiques, de guerres cybernétiques,  de guerres de la communication ; ces trois dernières ne causant la mort que de façon indirecte, par procuration. Elle recouvre aussi tous les temps, tous les continents, toutes les populations, sous toutes les conditions géographiques, climatiques, démographiques, économiques, diplomatiques, politiques, religieuses ou culturelles.
La guerre est bien un phénomène historique et universel qui semble posséder un caractère irréductible et pérenne. Mais Bouthoul nous rappelle, dans l’ouvrage déjà cité, que ce ne sont pas les guerres qui au fil du temps ont causé le plus de morts : les épidémies, la famine, les catastrophes naturelles ont fait des ravages. La « Peste Noire » au XVème siècle a tué de 30 à 50 % de la population de l’Europe ; l’épidémie de « Grippe espagnole » en 1918-1919 a fait plus de victimes que la 1ère Guerre Mondiale. 

Vient ensuite l’adjectif « juste ». Cet adjectif peut être compris sous le triple sens de « justice », de « justesse » et de « justification ». Est juste ce qui est moral, conforme à la justice, au droit, à l’équité ;  et aussi ce qui est logique, raisonnable, rationnel, vrai ; en outre, ce qui est exact, authentique ;  mais encore, ce qui est contraint et serré et également ce qui est proportionnel. On parlera aussi bien d’un juste poids que d’une juste sanction ou d’une juste intervention, d’une idée juste, ou d’un budget un peu juste. En fait, la notion de « juste » est fortement subjective, même si elle est aujourd’hui plus encadrée par la justice internationale. L’archétype de l’ambiguïté de l’emploi de cet adjectif est l’usage qu’en ont fait les adversaires pendant la Première Guerre Mondiale.
Dans la propagande, la « Com » de l’époque, qui sévissait, les Églises ont ainsi été largement mises à contribution. Le ceinturon des soldats allemands était frappé de la formule « Gott mit uns » (Dieu avec nous). Dieu n’est-il pas la représentation idéale de la justice ? Les cartes postales françaises, peuplées de religieuses compatissantes, de Christs triomphants, de crucifix,  de monuments religieux, exaltaient la foi qui permettait d’oublier l’horreur des tranchées et de gagner une guerre juste. La guerre était donc juste des deux côtés du front. Cela se termina au traité de Versailles dans lequel, pour la première fois dans l’Histoire du monde, un vaincu fût déclaré responsable et coupable et son chef, le Kaiser, fût assigné en justice (à laquelle il échappa cependant). 

On peut dire que deux conflits, menés sur le même espace, à un peu plus de dix ans d’intervalle illustrent parfaitement cette problématique. La première Guerre du Golfe, en 1990-1991 eut pour départ la soif de justice du dictateur irakien Saddam Hussein. Ce dernier réclamait justice pour les huit ans passés à faire la guerre à l’Iran avec l’appui de l’Occident et le financement des pétromonarchies, déjà sunnites contre chiites. Ces monarchies lui avaient refusé le moratoire ou l’annulation des dettes qu’il avait contractées auprès d’elles pour faire la guerre à leur place. En outre, le Koweït avait de façon lointaine appartenu au califat turc, qui étendait une tutelle débonnaire jusqu’à Bagdad et la Mésopotamie. Le Koweït était, pour Saddam,  fort justement  mésopotamien, donc irakien, avant d’avoir été arbitrairement créé par les Britanniques en 1922-23 aux accords d’Akir. Le tout baignait, des deux côtés, dans le pétrole. L’Irak se sentait dans une juste cause. Mais, malheureusement pour lui, il était le seul à le penser. Une hétéroclite coalition internationale, cependant fondée sur la justice,  se rassemblât sous l’hégémonie américaine, avec la bénédiction de l’ONU, seule ordonnatrice officielle des guerres. Justice contre justice. La raison du plus fort fût une fois de plus la meilleure. Douze ans plus tard, après une décennie passée par les anglo-saxons à bombarder le pays, l’Irak fût à nouveau envahi, par les États-Unis, sans aval de l’ONU toutefois, sous le fallacieux prétexte de la possession d’armes de destruction massive qui n’existaient plus. Où se situe donc ici la justice, si ce n’est dans le seul esprit des attaquants ? Aujourd’hui, le combat pour la justice en Irak est mené par Daesch…,  réponse à la malheureuse intervention américaine.

C’est bien pour cela que depuis la nuit des temps les Hommes se sont évertués à fixer des limites à la guerre en glosant sur la notion de justice dans la guerre. Les plus anciennes traces remontent à la Chine du VIème siècle av. J.C., époque de Sun Tzu qui montre déjà des orientations morales. Ainsi écrit-il dans L’art de la guerre  « N’entrave pas une armée qui s’en revient chez elle. Ne manque pas de laisser une issue à une armée encerclée ». Mansuétude que ne connaissaient pas les Perses exterminateurs à la même époque. La Bible déterminait alors des guerres justes, toujours gagnées et des guerres injustes, toujours perdues. Plus tard, au 1er siècle av. J.C. Cicéron introduit vraiment dans la guerre les idées de justice et d’humanisme. Ainsi écrit-il dans De Officiis livre I chapitre XI : «  C’est pour vivre en paix sans injustice qu’il faut entreprendre une guerre et la victoire acquise, on doit laisser vivre les adversaires qui, pendant la durée des hostilités n’ont pas montré de cruauté, pas offensé l’humanité. » et « …une guerre ne peut être juste si elle n’a pas été précédée d’une réclamation en forme, ou d’une dénonciation et d’une déclaration ».
Les siècles qui suivirent, marqués en Europe, en Afrique du Nord et en Asie occidentale par la chute de l’empire romain d’occident et les grandes invasions, ne brillèrent pas par leur humanisme. Une voix cependant s’éleva, voix de l’église chrétienne, celle de saint Augustin d’Hippone, au Vème siècle. Celui-ci conçoit la guerre comme le mal absolu. Mais, sur les bases de la Bible et sur les fondements de sa culture romaine, il détermine dix principes fondamentaux, dont la plupart se retrouvent encore aujourd’hui.
La guerre préventive, protection du faible contre le méchant, peut être un devoir.
La guerre pour imposer la foi est interdite. Il ne faut jamais être l’agresseur.
La guerre ne peut être civile. La décision de s’engager relève de la seule autorité publique. Le droit doit alors être moralement certain. Mais la guerre doit être menée dans une intention droite. Une éthique de la guerre et à la guerre doit exister (à rapprocher des actuels jus ad bellum et jus in bello).
L’objectif de la guerre est la paix. Il ne faut en aucun cas mener de guerre aventureuse.
À partir du VIIème siècle, l’Islam introduit la notion de « Djihad », guerre sacrée, donc  juste par essence. Les préceptes de Saint Augustin ne sont pas toujours suivis par les Chrétiens qui en sont les dépositaires. Les Croisades en relèvent pourtant. Reconquérir les Lieux Saints est un droit, même un devoir pour ceux-ci. Mais conquérir Constantinople pour payer ses dettes aux Vénitiens est-il juste ? Assurément non. La riposte des Arabes, menacés, conquis, colonisés n’est elle-pas, elle aussi, juste ? Nous retombons toujours sur le côté subjectif de la question. Le dilemme reste permanent. Une guerre juste se livre dans un cadre légal, une guerre sainte se livre dans un cadre religieux.

Saint Thomas d’Aquin, au XIIème siècle, veut établir la synthèse de la foi et de la raison.
Il fait de la paix un acte de vertu sublime. Essayant de trancher entre le bien et le mal, il reprend en les synthétisant les idées majeures de Saint Augustin. La décision d’une guerre doit être prise par une autorité légitime. La cause soutenue doit être juste et relever de la notion de légitime défense. L’intention de la guerre doit être juste et se faire pour la défense du bien commun. Et la guerre continue ses ravages. La guerre de Cent Ans, née d’une divergence d’appréciation sur les droits de succession des femmes sur le trône entre les Anglais et les Français, est légalement juste pour les Anglais qui appliquent le droit. Elle est juste, par essence, pour les Français qui, à travers l’exemple de  Jeanne d’Arc, luttent pour l’existence de leur pays. Peut-on en cette fin du Moyen-Age et sous la Renaissance trouver beaucoup de conflits correspondant aux exigences d’Augustin et de Thomas ?
Machiavel, penseur politique et stratège, écrit au XVIème siècle « Une guerre est juste quand elle est nécessaire ». La notion de nécessité est relative.  
La notion de justice rejoint celle de légitimité qui est plus formalisée. Mais la morale se situe au-dessus de la légitimité. Ainsi le pouvoir d’Hitler en Allemagne dans la fin des années 1930 est légitime, car issu d’une élection. Sa façon de l’exercer est-elle  pour autant morale ?

Au XVIIème siècle, Hugo Grotius, juriste hollandais protestant, fait une synthèse entre les thèses antiques et chrétiennes, les idées de l’École de Salamanque et la doctrine de la souveraineté des États. Il laïcise le concept de guerre juste, jusque-là imprégné du fait religieux. Pour lui, la guerre est licite car elle est un acte de souveraineté, à condition qu’elle réponde à une atteinte aux droits fondamentaux que le droit naturel reconnaît aux États souverains. Ainsi, la guerre ne doit pas être rejetée si elle vise à préserver les droits fondamentaux de l’Homme. L’espoir de paix doit alors passer par une codification des usages et un perfectionnement des conventions entre les États. Le triomphe des idées professées par Grotius, mort en 1645, se retrouve dans les clauses du traité de Westphalie. Celui-ci, mettant fin en 1648 à la guerre de Trente ans, place en exergue le rôle des Éats dans la constitution d’un état de paix en application des principes de souveraineté interne, de souveraineté externe  et d’équilibre des puissances. La charte  et  les propositions de l’ONU, portent encore aujourd’hui la marque de ce philosophe.
Pascal, peu de temps après nous dit : « La justice sans la force est impuissante ». Il présente ainsi un lien formel entre les deux notions.
Spinoza, reprenant les idées du Hollandais pense, lui, que « La guerre ne peut être entreprise qu’en vue de la paix et d’une paix qui soit celle non de la servitude mais d’une population libre », idée qu’illustre actuellement l’opération Barkhane. Le XVIIIème voit se continuer les discussions, le plus souvent philosophiques, sur le droit de la guerre.
Kant, pacifiste convaincu, écrit « Quant à la guerre elle-même, elle n’a besoin d’aucun mobile particulier ; elle semble au contraire greffée sur la nature humaine et même passer pour un acte noble auquel l’homme est porté par l’instinct de l’honneur et non par les ressorts de l’intérêt particulier ». Il nous donne également cette idée que l’on retrouve encore aujourd’hui : « Le but de la guerre reste de rétablir le droit et non pas d’exterminer son adversaire », doctrine qui présidera aux actes d’accusation du procès de Nuremberg.
Mais, après les guerres compassées et économes en hommes de ce siècle des Lumières,  nous verrons la Révolution française et l’Empire fouler aux pieds ces quelques avancées. Pour le révolutionnaire, la guerre déclarée à l’Europe en 1792 est une guerre juste, car elle oppose la France aux tyrans qui veulent l’étouffer. A contrario la notion de justice ne concerne nullement les guerres de Vendée, guerre civile et religieuse. De quel droit Bonaparte débarque-t-il en Egypte ? De quel droit Napoléon mène-t-il la guerre en Espagne, en Russie ? Nous en arrivons ainsi à la « Guerre totale », dont la première définition a été donnée par Clausewitz, et la justification par le général Ludendorff dans La guerre totale, publiée en France en 1937.
Mais, les guerres commerciales ou les guerres coloniales livrées tout au long du XIXème possèdent-elles ce caractère moral ardemment revendiqué par les Européens.
La guerre de l’opium menée contre la Chine par les Anglais de 1839 à 1842 répond-elle aux impératifs de la justice ?
Les guerres coloniales menées par Jules Ferry au nom du devoir des E1tats avancés d’amener la civilisation aux peuplades arriérées sont-elles justifiées ? 

Cependant des avancées ont lieu. La première est la création de la Croix-Rouge dont l’acte fondateur, par Henri Dunant,  se situe à la bataille de Solferino en 1859. Il ne s’agit pas encore de justifier la guerre, mais d’en humaniser les conséquences. D’autres progrès suivent.
Le droit de Genève, établi sous les auspices du Comité International de la Croix Rouge, vise à protéger les victimes des conflits.
Le droit de La Haye, issu des conférences sur la paix de 1899 et 1907, porte, quant à lui, sur le contrôle des moyens et des méthodes utilisés. Le caractère fondamentalement inhumain des deux guerres mondiales et l’étonnement profond qu’elles causent dans le monde, qui les menait cependant, amènent à la signature de conventions internationales. Ce phénomène est amplifié par les guerres de décolonisation et les conflits de la guerre froide. Ces conventions interdisent, limitent ou réglementent l’emploi de certaines armes et de certaines munitions (armes chimiques et bactériologiques, mines antipersonnel, balles explosives, etc.).
Les tribunaux pénaux internationaux, comme celui de La Haye, complètent cette action. La guerre ne devient pas pour autant licite, mais  elle s’humanise.
Mais ce sont surtout la Société des Nations, puis l’Organisation des Nations Unies, qui ont présidé à l’évolution du droit de la guerre en admettant les sanctions, puis  le  droit d’ingérence et le principe de précaution. Certes, dans l’ONU actuelle, le droit de reconnaître la pertinence, l’opportunité et la validité d’un conflit, relève du Conseil de Sécurité. N’importe lequel des cinq membres permanents peut décider égoïstement, par l’utilisation de son droit de veto, d’interdire une quelconque intervention, par ailleurs justifiée. Les limites de la justice sont vite atteintes. Mais surtout, il serait indispensable que le droit de la guerre soit reconnu et appliqué par tous. En quoi l’action d’Al Qaïda ou de Daesch, celle des pirates somaliens, celle des Etats-Unis à Guantanamo, répondent-elles à ces exigences ? L’idéologie, le fanatisme, l’intérêt, qu’il soit étatique, national ou clanique, les relativisent amplement, voire les annihilent. Daesch a bien brûlé vif, bien que musulman, un pilote militaire jordanien prisonnier, enfermé dans une cage.
Des États n’ont pas signé, ou pas ratifié, ces fameux accords internationaux. L’Inde, le Pakistan, Israël n’ont pas signé le Traité de Non-Prolifération Nucléaire. La prolifération du terrorisme, la violence des guerres asymétriques bouleversent cet équilibre précaire. Les protagonistes n’appliquent pas les règles du jeu. Non seulement ils les ignorent, les bafouent, en plus ils les méprisent. Ils imposent leurs propres règles. Les Talibans afghans en offrent un parfait exemple. Pour eux,  la justice c’est eux-mêmes, ancrés dans leur sol,  leurs montagnes et leurs mentalités. Ce n’est pas « Enduring Freedom », qui ne fait que passer dans le paysage.

Il existe pourtant aujourd’hui une vision largement acceptée de la guerre juste, liée à la reconnaissance de principes moraux universels. Elle réside en l’application de trois formules latines : « Jus ad bellum » ; « Jus in bello » ; « Jus post bellum », définies par l’Américain Michaël Walzer dans Guerres justes et injustes, 1999.
Le « Jus ad bellum », droit de faire la guerre, doit obéir aux critères suivants. La cause doit être juste. L’autorité doit être légitime. L’usage de la force doit être encadré. Les intentions doivent être honnêtes. L’action est effectuée en dernier ressort, quand tous les moyens pour l’éviter ont été utilisés. Elle doit posséder une chance raisonnable de réussir.
Le « Jus in bello », le droit à respecter dans la guerre présente les caractères que voici. Il faut appliquer le principe de discrimination en différenciant les combattants des non-combattants. La réponse doit être proportionnelle à l’attaque. On doit économiser les pertes de part et d’autre. La responsabilité individuelle des chefs et des exécutants est engagée. Le respect de l’éthique et de la déontologie représente une force.
Le « Jus post bellum », le droit qui suit la guerre, nécessite ces actes. Le soutien des victimes suit le conflit. Les États assurent la démobilisation et la reconversion des combattants. Il faut mener une stratégie de réconciliation, de mémoire, de réparation ;  de justice et de construction de la paix. L’objectif de la guerre est bien la paix.

Monique Castillo nous dit : « Ainsi une fonction stratégique de la construction de la paix future s’ajouterait à la conduite même de la guerre, la force ne réduisant pas l’adversaire au statut de vaincu, mais venant le contraindre à faire le choix de se comporter en futur partenaire d’un monde pourvu de règles. ». Nous en revenons donc  aux règles dont la définition est toujours discutable et dont le respect reste aléatoire. La « guerre juste » reste bien un idéal que l’atteinte de la  paix dans le  monde nous oblige moralement à perpétuer.

Je reprends mon propos quelques années plus tard.
Nous voyons aujourd’hui le terrorisme compléter la guerre, comme au Bataclan en 2015 ; ou la remplacer, comme dans l’attaque surprise du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Il me paraît évident que la notion de guerre juste s’avère aujourd’hui face à l’usure des faits, une conception typiquement occidentale, comme celles de la création de la SDN ou de l’ONU. Cette conception, après s’être heurtée aux totalitarismes nazi et soviétique, se fracasse contre une lecture fondamentaliste du Coran. En effet le livre saint des musulmans, et son complément, les hadiths, magnifie la violence et la mort face aux infidèles. Elle idéalise le martyre. Pour le parfait musulman, tout ce qui relève de ses écritures est bon, donc juste. Les attentats du World Trade Center sont justes. La révolte palestinienne est plus que justifiée. Elle est fondamentalement juste. L’action terroriste du Hamas est juste. Mais, pour les Occidentaux, et quelques rares autres, la riposte d’Israël est juste, car elle répond à une attaque de plein fouet. La riposte est-elle proportionnelle à l’attaque, facteur de la guerre juste ? C’est selon. Dans un monde erratique, tout se relativise.
La notion de guerre juste est plus que jamais relative. Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin, Grotius et Kant sont bien loin.

Philippe Mounier

Analyse de l’actualité économique – Novembre 2023

Par Jacques-Louis KESZLER

Depuis plus de trente ans Jacques-Louis KESZLER accompagne les PME dans leur adaptation au monde qui change, dans leur stratégie de marges et dans l’animation de leur personnel pour lui faire donner le meilleur de lui-même.
– Consultant Associé chez KESZLER & Compagnie (1997 à aujourd’hui).
– Gérant de la PME Visuel F Conseil dans le cadre de son redressement (2000-2004).
– Gérant de l’institut de recherche et d’action commerciale de Paris (1998-2000).
– Directeur fondateur de l’école supérieure de commerce de La Rochelle [Excellia] (1988-1996).

Alexandre-Mirlicourtois-La-perte-de-souverainete-economique-de-la-France

Lutte contre le terrorisme

L’organisation nationale et territoriale en cas d’attaques terroristes.
Rôle des armées

Par le Comité de Charente-Maritime, Royan, le 15 juin 2017

« La France est en guerre… contre le terrorisme islamique radical ».

Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre, faisait ce constat face aux attentats contre Charlie hebdo, le Bataclan et Nice. Aujourd’hui, cette analyse de la situation nationale n’est pas remise en cause par Monsieur Emmanuel Macron, nouveau Président de la République. Au contraire, l’environnement sécuritaire mondial en pleine évolution laisse craindre la multiplication des activités terroristes d’inspiration islamiste.

Dans ce cadre, il est important de s’interroger sur la qualité de l’organisation centrale et territoriale de gestion de crise et sur sa capacité à faire face, sur le territoire national, à une campagne d’attaques terroristes multiples, coordonnées et durables, sans précédent sur le territoire national et qui pourraient, après une escalade de la violence entre les différentes parties en présence, dégénérer en une insurrection armée voire, en une guerre civile.

Notre pays dispose de structures, de moyens et de processus. Il s’agit notamment des chaînes de commandement civiles et militaires qui, bien qu’elles soient très différentes par nature ont l’habitude de travailler ensemble et ont prouvé leur efficacité dans le cadre du traitement des catastrophes naturelles. Ce dispositif s’est rapidement adapté à la situation nouvelle créée par les attentats de 2015 et 2016. Cependant il existe encore des imperfections, notamment dans le partage de la connaissance et du renseignement comme dans la cohérence interministérielle des concepts et des actions.

Après avoir évoqué le cadre international propice à l’apparition de crises majeures d’origine terroriste sur le territoire national, cette étude décrit le dispositif destiné à y faire face, les évolutions engendrées par les menaces actuelles, et enfin propose certaines adaptations.

Elle s’intéresse plus particulièrement au rôle et à l’action des Armées.

AR-18 – Lettre d’information n° 1

Message du Président de l’Association Régionale Poitou-Charentes des Auditeurs de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale à tous les adhérents.

Mes chers Camarades.

En cette rentrée de septembre 2023, je tenais à vous informer des principales évolutions de l’IHEDN et de l’Union-IHEDN à laquelle nous appartenons.

Concernant l’IHEDN, Monsieur Nicolas Basselier, préfet de la Charente-Maritime est annoncé comme prenant les fonctions de Directeur-adjoint de l’IHEDN. Nous attendons sa nomination officielle. Nous avions, à plusieurs reprises, rencontré monsieur Basselier et nos relations étaient bonnes.
Pour votre information également, le nouveau préfet de la Charente-Maritime est Monsieur Brice Blondel qui était précédemment chef de cabinet du Président de la République.

Concernant l’Union-IHEDN, l’assemblée générale a eu lieu le 14 juin dernier à l’École Militaire et les deux derniers exercices budgétaires ont été consacrés à la reconstitution de fonds propres. Ces décisions ne peuvent que contribuer a redonner de la crédibilité à notre institution auprès des plus hautes instances de l’État.

Concernant notre Association Régionale [AR-18], je vous remercie toutes et tous pour votre engagement. Notre effectif en 2022 est de 94 adhérents. Pour 2023, nous devrions être en légère augmentation. Je lance un appel à nos camarades qui ne se sont pas encore acquittés de leur cotisation. Nous pourrions ainsi passer le cap des 100 adhérents, ce qui nous permettrait de disposer de deux voix à l’élection du prochain Conseil d’Administration de l’Union en 2024.

Concernant le comité directeur de l’AR-18, je souhaite la bienvenue à Pierre Waendendries qui vient de prendre la vice-présidence de notre association régionale, en charge de l’animation du comité de la Charente. je souhaite également une excellente installation dans le sud de la France à Jean-Pierre Vanoye qui pourrait nous quitter prochainement. Je souhaite aussi la bienvenue à Pascal Wierzbicki. Tous les deux appartiennent au comité des Deux-Sèvres.

Au niveau des travaux de réflexion de notre association, j’appelle votre attention sur le sujet national 2023-2024 dont le thème proposé est « Le citoyen, la défense nationale et la dissuasion nucléaire ». L’union donne chaque année toute la solennité nécessaire à la restitution de ces travaux lors d’une journée nationale à laquelle nous sommes conviés. L’an passé c’était à Bordeaux et nous étions présents. Cette année ce sera à l’École Militaire à Paris le 17 novembre. Je vous ai fait parvenir antérieurement la note officielle d’orientation qui vous a été transmise par vos vice-présidents départementaux.

Je vous la fais suivre de nouveau en pièce jointe à mon message. Jean Louis Lobstein, vice-président du comité des Deux-Sèvres nous propose d’animer et de coordonner ces travaux via notamment des visioconférences. Ce moyen moderne de communication permet d’éviter les déplacements tout en participant aux travaux de notre association. Vous pouvez apporter votre contribution à cette réflexion. Faites-moi un retour par messagerie à paul.morin@orange.fr. L’un de nos camarades, Jacques Louis Keszler a déjà répondu positivement.

La prochaine session régionale de formation des auditeurs se déroulera en Bretagne du 19 septembre au 20 octobre 2023. Elle verra la participation de Madame Claire Paulic, conseillère départementale des Deux-Sèvres et présidente du Service Départemental d’Incendie et de Secours, ainsi que celle de Monsieur Marc Bourguignon, ancien militaire et enseignant en Charente- Maritime. Je leur souhaite une bonne session. Je transmets mes remerciements au Colonel Damien Sallier à Jean Claude Duchet et à Catherine Hérault pour leurs parrainages respectifs.

Je conclus cette lettre en vous assurant de mon engagement pour la défense de nos valeurs. J’ai aussi une pensée pour nos camarades qui souffrent et je leur souhaite un prompt rétablissement.

Je vous propose de renouveler ponctuellement cette communication directe et je suis bien évidemment preneur de vos retours.

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Paul MORIN (06 11 30 61 75)