Principales formes d’étude d’un thème

Principales formes d’étude d’un thème

(Document réalisé avec l’aide de mon assistant individuel Perplexity)

Il existe quatre grands types de plans pour structurer une étude :

• Plan thématique

  • Organisé autour de différents aspects d’un même thème, il permet d’examiner successivement plusieurs points de vue ou dimensions du sujet. Chaque partie traite un aspect distinct du thème général.

• Plan dialectique

  • Très courant, il suit la structure « thèse, antithèse, synthèse ». Il s’agit d’exposer une première position (thèse), de présenter la position opposée (antithèse), puis de dépasser cette opposition dans une synthèse qui propose une solution ou une perspective nouvelle.

• Plan analytique

  • Ce plan consiste à analyser un problème en trois temps : description de la situation, analyse des causes, puis étude des conséquences ou des solutions possibles. Il est adapté aux sujets qui demandent une réflexion approfondie sur un phénomène.

• Plan comparatif

  • Il s’agit de comparer deux notions, deux phénomènes ou deux points de vue pour en faire ressortir les similitudes et les différences, avant de proposer éventuellement une synthèse ou un bilan.

Le choix du plan dépend du sujet et de la consigne.
Certains sujets se prêtent mieux à un type de plan qu’à un autre.

SOUMISSION OU SOUVERAINETÉ

La Constitution du 4 octobre 1958 stipule: « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale ».

La souveraineté d’un État repose sur trois piliers : la capacité à exercer son autorité de manière indépendante sur son territoire, la liberté à s’organiser comme il l’entend et l’indépendance vis-à-vis des autres états.

Ce dernier pilier est aujourd’hui fortement fragilisé dans le domaine numérique, rouage essentiel du fonctionnement de l’État et de la société depuis la fin du XXe siècle.

 La souveraineté numérique : un enjeu vital

Elle recouvre plusieurs dimensions:

  • hébergement des données,
  • systèmes d’exploitation,
  • applications logicielles,
  • cybersécurité,
  • protection des données personnelles, industrielles et commerciales.

80 % des données françaises qui, pour beaucoup, constituent « l’or noir » de l’économie contemporaine, sont stockées aux USA ou dans des serveurs américains, ce qui revient à confier les clés de notre pays à un tiers.  

Quelques exemples significatifs :

  • Les données de santé des Français sont depuis 2019 hébergées par MICROSOFT dans le cadre du marché « Health Data Hub» (Plateforme de données de santé). Lors de son audition en 2024 par une commission sénatoriale, le directeur de MICROSOFT FRANCE n’a pas pu garantir que ces données ne pouvaient pas être transmises sans accord de la France ;
  • L’application FRANCE IDENTITÉ est téléchargeable sur GOOGLE PLAY et l’App Store ;
  • DOCTOLIB, site internet utilisé quotidiennement par des millions de français pour prendre un rendez-vous médical,  héberge ses données chez AMAZON ;
  • RENAULT, entreprise dont l’État est actionnaire, s’appuie sur GOOGLE pour ses données industrielles, ses véhicules équipés de GPS étant ainsi traçables ;
  • BPI FRANCE, banque publique d’investissement, organisme de financement et de développement des entreprises, fait enregistrer les demandes de crédit des entreprises françaises au sein d’une solution AMAZON ;
  • La région ÎLE-DE-FRANCE vient de confier la gestion de ses services informatiques à une société américaine ;
  • CIRIL GROUP, fournisseur de solutions cloud et de logiciels pour plus de 2 500 collectivités locales françaises, est racheté en 2025 par un fonds américain. Son positionnement au cœur de la commande publique en fait un acteur particulièrement sensible.
  • 85% des entreprises du CAC 40 hébergent leurs données chez MICROSOFT…

Les GAFAM captent chaque année des milliards d’euros de valeur ajoutée française, tout en exposant nos données aux lois américaines – une double ponction, économique et stratégique.

Conséquences stratégiques et sécuritaires

Les données sont généralement ensuite revendues. Elles peuvent aussi être communiquées, à leur demande, aux autorités américaines en application du « Cloud Act ».

C’est ainsi que le FBI a connaissance du profil génétique d’un million et demi de français qui ont envoyé leur ADN à des sociétés américaines de généalogie.

La société américaine PALANTIR (financée à l’origine par la CIA) fournit des outils d’analyse de données à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, exposant potentiellement les recherches de cette dernière aux services américains.

Cette domination pose un grave problème de souveraineté nationale et de sécurité.

S’agissant des ordinateurs, le système d’exploitation « Windows » de MICROSOFT et les applications « MS Office » écrasent toute concurrence en équipant 80 à 90 % des ordinateurs des particuliers, des entreprises et des administrations. Cette proportion monte à 100 % dans 2 ministères régaliens : les Armées et la Justice… La plupart des élèves de l’Éducation Nationale, de la formation professionnelle, des étudiants de l’enseignement supérieur sont formés sur « MS Office ». L’École Polytechnique a failli en adopter la dernière version…

Ceci n’est pas sans poser problème s’agissant de la sécurité. Les logiciels de MICROSOFT transmettent périodiquement des données sans consentement explicite des utilisateurs. Ils sont également les cibles privilégiées des cyberattaques, en raison de leur position dominante.

De même, les systèmes Android (GOOGLE) et iOS (APPLE) dominent la téléphonie mobile ; ils sont considérés comme de véritables « aspirateurs à données » :

  • Quand la BANQUE POSTALE demande à ses clients de télécharger sur « GOOGLE Play » l’application « Certicode + », elle fournit gratuitement à GOOGLE le nom et l’adresse IP du client concerné, ce qui complétera son profil commercial. En enregistrant les téléchargements, GOOGLE obtient aussi la liste nominative de tous les clients de la banque, laquelle devrait pourtant protéger à tout prix cette donnée stratégique majeure ;
  • L’association TEGO (ex- AGPM et GMPA) recommande aussi le téléchargement de son application mobile sur « GOOGLE Play ». GOOGLE pourra ainsi facilement rapprocher la qualité d’adhérent de TEGO, qui découle du téléchargement, avec sa géo-localisation. De là à en déduire à quelle unité militaire située à proximité appartient l’adhérent, il n’y a qu’un pas …
  • Le gouvernement est présent sur les réseaux sociaux (X, Facebook, Instagram, Youtube, WhatsApp). Sa communication, notamment envers les jeunes, est donc dépendante du bon vouloir des GAFAM, d’autant qu’elle est totalement absente des réseaux « libres » comme Mastodon.

Une dépendance organisée

Soumises aux lois américaines s’appliquant hors des USA, les « GAFAM » ont l’obligation légale de répondre aux demandes des services de renseignement américains, même si les données qu’elles gèrent sont situées à l’étranger. Il existe une grande porosité entre elles et ces services :

  • MICROSOFT a été la première entreprise à participer au programme de surveillance PRISM de la NSA ; elle a aidé celle-ci à avoir accès aux messageries « Outlook » et « Hotmail » ;
  • AMAZON a nommé en 2020 à son conseil d’administration l’ancien chef de la NSA, le général K.B ALEXANDER, qui a supervisé la surveillance de masse dénoncée par Edgar SNOWDEN ;
  • Le général P.M NAKASONE, également ancien directeur de la NSA, a rejoint en 2024 le comité directeur d’OPEN AI, société majeure de l’intelligence artificielle.
  • Peter THIEL, patron et cofondateur de PAYPAL et surtout de PALANTIR (Cf. supra), est un conseiller officieux du président TRUMP.
  • MICROSOFT, qui gère des services informatiques externalisés de la Cour Pénale Internationale, a coupé le courrier électronique du procureur, KARIM KHAN, suite à des mesures de rétorsion décidées par M. TRUMP.

Cette proximité et la mainmise totale des GAFAM sur l’Internet mondial ont permis, grâce aux informations obtenues, à GENERAL ELECTRIC de prendre le contrôle d’ALSTHOM, à FMC de mettre la main sur TECHNIP. Elles ont obligé TOTAL, SHLUMBERGER, ALCATEL, BNP, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, CRÉDIT AGRICOLE à payer des amendes colossales.

C’est ce dont prend acte implicitement la Cour de Justice de l’Union Européenne par l’arrêt « SCHREMMS 2» (2020), du nom de l’avocat qui a contesté le transfert des données opéré par FACEBOOK IRLANDE vers sa maison-mère aux USA. Ce jugement historique constate que les données à caractère personnel ne bénéficient pas aux USA d’une protection équivalente à celle délivrée en Europe, ce qui rend illicite leur transfert, sans encadrement spécifique, vers une société soumise au droit américain.

Le coup de tonnerre provoqué par l’arrêt « SCHREMMS 2 » aurait dû contraindre le gouvernement français à abandonner son acceptation tacite de la domination US. Il s’est malheureusement contenté de prendre acte de la décision de la Commission européenne du 10 juillet 2023 qui se satisfait hypocritement de la création aux États-Unis d’une Cour de contrôle de la protection des données (« Data Protection Review Court »), censée assurer, malgré le manque de transparence de a procédure, un niveau de protection équivalent à celui de l’Union européenne.

Toutefois, cette protection a été vidée récemment de son sens par le président TRUMP, qui a limogé quatre des cinq membres de cette Cour. Le transfert de données personnelles vers des sociétés  américaines demeure donc plus que jamais risqué.

Les alternatives existent

Une idée largement diffusée est qu’hors des GAFAM, il n’y aurait point de salut. Pourtant le potentiel européen est immense:

  • Malgré l’évolution exponentielle des besoins en stockage de données numériques, l’Union Européenne prévoit de tripler la capacité des centres de données sur le continent d’ici 2035, avec des investissements massifs dans des infrastructures durables et sécurisées:
  • Que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les administrations, le système d’exploitation « Windows » peut être avantageusement remplacé par son équivalent libre « Linux », dont la fiabilité et la robustesse sont mondialement reconnues, y compris par la NASA et l’US NAVY, qui en a équipé ses sous-marins nucléaires. L’Assemblée Nationale, la Gendarmerie Nationale l’utilisent depuis plus de 15 ans.   
  • S’agissant de la bureautique, les logiciels libres représentent une alternative performante et très économique aux produits MICROSOFT. La suite libre la plus populaire est « LibreOffice ». Elle comprend les mêmes modules que « MS Office » et est aussi performante. Elle en utilise sans difficulté les fichiers, tant en import qu’en export.  Des états comme le DANEMARK, des régions comme le Land de SCHLESWIG-HOLSTEIN, ou des villes comme LYON, ont d’ores et déjà choisi d’éliminer progressivement les solutions de MICROSOFT au sein de leur administration. L’université de STRASBOURG a déployé LibreOffice sur 12 000 postes, soient des économies estimées à 2,3 M€ sur 5 ans. A contrario, la Police Nationale doit, avec la migration de Windows 10 à Windows 11, remplacer un quart de son parc informatique, soit une dépense de 15 millions d’euros, coût des licences non compris…

De manière générale, la plupart des produits propriétaires, quelle que soit leur nature ou leur destination, ont une alternative libre. Les logiciels libres sont plus sûrs :

  • D’une part, leur code source est ouvert, c’est-à-dire libre d’accès, contrairement à celui des logiciels propriétaires. Cette situation permet donc à la communauté de repérer et réparer plus rapidement les failles logicielles, les erreurs et négligences de programmation.
  • D’autre part, n’étant pas soumis à une logique commerciale, les données techniques qu’ils récoltent sont strictement limitées à ce domaine et ne sont pas revendues.

Un choix politique et citoyen

L’Europe et la France peuvent donc restaurer leur souveraineté numérique et se détacher de la vassalisation actuelle envers nos « alliés » américains. Cet objectif n’est pas hors de portée.

Il faudrait pour cela une volonté politique ferme et durable. Bien que le Président de la République ne cesse de rappeler le caractère stratégique de la souveraineté technologique européenne, les discours et les actes du gouvernement sont contradictoires.

Certes, le gouvernement a choisi en 2018, de protéger les données françaises avec la doctrine « cloud au centre[1] » et le label « SecNumCloud ».

Mais:

  • Après avoir ouvert une brèche majeure dans la doctrine précitée avec l’affaire « Health Data Hub » (Cf. supra), il se dirige maintenant vers la labellisation d’offres d’hébergement hybrides comme  « Bleu » (Microsoft-Orange-Capgemini) ou « S3NS » (Google-Thalès).
  • En 2025, le Secrétariat Général du Gouvernement a choisi une entreprise étrangère contrôlée par des capitaux américains, au détriment d’une société française, pour renouveler le logiciel de surveillance des réseaux sociaux de l’ensemble des ministères français – y compris régaliens.
  • Le MINISTÈRE DES ARMÉES, malgré les déclarations répétées de son ministre sur l’importance cruciale de la souveraineté technologique, continue de préférer les applications MICROSOFT dans le cadre d’un accord  « open bar» passé sans appel d’offres en 2009, contre l’avis des experts militaires.
  • L’ÉDUCATION NATIONALE dépense en 2025 152 M€ en licences MICROSOFT. Cette décision très critiquable oriente des millions de jeunes vers ces produits à la fois payants et non souverains. Est-ce là la mission de ce ministère ?
  • La plupart des décisions prises ces dernières années dans le domaine du numérique renforcent les dépendances existantes. Si l’idée de souveraineté figure bien dans les discours officiels, elle est oubliée régulièrement dans les appels d’offres.

Il est donc mensonger de parler de souveraineté numérique. La Constitution de la République n’est clairement pas respectée. Seule une volonté politique lucide, forte et courageuse pourrait dégager la France des tentacules « étatsuniennes » en mettant en œuvre des solutions alternatives :

  • relocalisation des données en Europe;
  • interdire l’hébergement des données publiques chez les GAFAM ;
  • rendre obligatoire l’insertion d’une clause de non-soumission aux lois extraterritoriales étrangères dans tous les marchés publics comportant des prestations d’hébergement et de traitement de données publiques en cloud ;
  • application stricte de la doctrine « Cloud au centre » et refus de la labellisation « SecNumCloud » pour les sociétés qui ne sont pas soumises à un droit européen ;
  • abandon de la préférence générale donnée à MICROSOFT dans les services publics, aux Armées, et d’abord dans l’Éducation Nationale, afin de ne pas favoriser l’addiction des jeunes aux GAFAM;
  • respect des textes en vigueur qui incitent à choisir au maximum les logiciels libres.

Mais la souveraineté nationale, et donc la protection des données personnelles, sont aussi de la responsabilité de chaque Français.

Accepterions-nous que la POSTE ouvre nos lettres à notre insu et en exploite les données? C’est pourtant ce que font systématiquement, avec l’accord tacite de leurs clients, « GOOGLE » avec sa messagerie « GMail », MICROSOFT avec ses messageries « Outlook », et « Hotmail ».

En acceptant les produits des GAFAM, et aujourd’hui les logiciels d’IA, on n’importe pas seulement des outils, mais aussi un cadre mental complet : pas “Made in USA”, mais “Thinks like USA.”. Ce n’est pas seulement un service pratique, c’est en réalité une prise de contrôle douce.

La vraie question n’est plus seulement “Mes données sont-elles en sécurité ?”, mais « qui en contrôle l’accès, qui les interprète ».

La souveraineté numérique est LA condition de la liberté démocratique à l’ère du Cloud. 

Abandonnant le confort illusoire procuré par les applications dominantes, essentiellement américaines, chacun doit faire l’effort, quel que soit son niveau, de changer ses habitudes afin de protéger ses données personnelles qui constituent, en quelque sorte, son intimité, mais aussi les données transmises par ses interlocuteurs.

Chaque Français peut ainsi privilégier des alternatives comme LibreOffice ou OnlyOffice, ProtonMail ou Tutanota, Signal ou Olvid.

Chaque citoyen, chaque institution, chaque association, chaque entreprise participera ainsi, concrètement et activement, à la défense de la souveraineté de notre pays.

« Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d’abord mordent leur frein, et après s’en jouent, qui, regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d’eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l’armure. »  [la Boétie]

Jacques TABARY – Auditeur IHEDN


[1]Les données sensibles (ex. : secret médical, sécurité nationale) doivent être hébergées sur des solutions cloud qualifiées « SecNumCloud », délivrées par l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), pour garantir leur protection et conformité.

Rallye citoyen de Saintes

Rallye Citoyen de la Charente-Maritime 2025
Vu par le Collège Maurice Calmel – MARANS (17230)
https://etab.ac-poitiers.fr/coll-mcalmel-marans/spip.php?article2313

Le 15 octobre dernier à Saintes avait lieu sur la base aérienne 722 le rallye citoyen des collégiens de Charente-Maritime. A cette occasion 112 élèves répartis en 14 équipes de 8 élèves ont participé à cette journée consacrée aux valeurs de la république, à la défense et à la citoyenneté.
En photo, l’équipe gagnante représentant le collège André Albert de Saujon.

Mercredi 15 octobre 2025 : la Base Aérienne 722 à Saintes accueillait le rallye citoyen de la charente-maritime pour les collégiens.
Douze collèges étaient représentés, Calmel participait pour la première fois avec une équipe mixte (condition pour pouvoir participer) : Julia, Lilie, Thaïs, Kylian, Kilian, Léo, Liam et Clément se sont investis dans cette longue journée.
Un départ matinal y compris pour le camion un peu capricieux, une arrivée sur site à 8h15 pour recevoir la dotation : port de t-shirt permettant d’identifier les élèves, enfermer les téléphones portables dans une caisse à munition lestée par un petit sac de sable et scellée qu’il faudra porter toute la journée ! puis assister au lever des couleurs à 8h45.
Pas beaucoup de photos possibles pour des raisons de sécurité et de confidentialité (vous en trouverez quand même quelques unes dans le portfolio) on attend le reportage du photographe et du vidéaste officiels.
Au programme de la journée 13 ateliers de 20 minutes, la liaison entre chaque atelier se faisant sous forme de résolution d’énigme permettant de trouver une balise de course d’orientation rapportant un point bonus :

  • apprendre à faire son lit en bataille et au carré,
  • apprendre à se mettre au garde à vous ou au repos et enchainer avec des « gauche-gauche » « droite-droite », « demi-tour droite » (on ne fait pas demi-tour à gauche ! )
  • différents parcours sportifs et de coordination, laser-run,
  • ateliers de réflexions sur la citoyenneté, l’histoire, les dangers d’internet, l’armée de réserve, la sécurité routière,
  • découvrir rapidement un atelier de formation mécanique sur les avions mirage 2000 et en profiter pour visiter le cockpit …

L’équipe était encadrée par une jeune sergent de 18 ans formée à l’Ecole de Enseignement Technique de l’Armée de l’Air et de l’Espace (EETAA – Saintes)

Les élèves ont déjeuné par équipe au Foyer (pizza au menu) encadrés par le sergent qui leur a même offert une boisson pour les remettre un peu en forme pendant que Mme Husson qui les accompagnait déjeunait au « mess » : 25 points à consommer pour constituer son repas (chaque article ayant une valeur en points).

L’impression faite par les militaires de la base (de métier ou élèves) qui lorsqu’ils se déplacent en groupe d’un point à un autre le font en marchant au pas et en chantant (certains auraient voulu pouvoir les accompagner) !

A 17:30 rdv au cinéma de la base pour l’annonce du classement et la remise des diplômes et des médailles (cachées sous le sac de sable dans la caisse à munitions/téléphones) puis vers 18h moment de convivialité avec goûter dans le hangar d’un Alpha-jet de la patrouille de France !

Nouveau moment d’incertitude au moment de quitter la base, les élèves sans doute fatigués ne pouvaient plus ouvrir la porte du camion ! mais heureusement problème rapidement résolu.

Toutes les activités étaient orientées avant tout sur la citoyenneté et l’esprit d’équipe mais aussi sur la sécurité, la défense, les métiers de l’armée et les différents corps.

Nos élèves ont su faire preuve d’esprit collectif en mettant leurs compétences individuelles au service du groupe et dans le respect des consignes, s’organiser notamment sur l’épreuve des tonneaux qu’il fallait déplacer sans mettre les pieds au sol (pendant 20 minutes pour aller le plus loin possible : voir photo), s’encourager dans les moments plus difficiles (pas toujours simple d’atteindre la cible au pistoler laser !), porter un camarade « blessé » dans un brancard au-dessus ou au-dessous différents obstacles avec en plus le poids du gilet pare-balles et du casque ! Partager les connaissances en histoire (bon vivement qu’ils aient fait le programme de la 2nde guerre mondiale pour clarifier quelques points mais ils sont performants sur la première guerre mondiale), discuter et se mettre d’accord pour replacer dans l’ordre différents évènements le droit de vote des femmes, le droit de vote à 18 ans, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la parité en politique et bien d’autres encore … ou tout simplement de retenir les consignes pour faire un lit :-))

Bravo pour cette 7ème place mais surtout pour leur investissement !

Mme Husson [Collège Maurice Calmel – MARANS (17230)]

Intelligence artificielle (IA) et réflexions

L’IA conversationnelle est un type d’intelligence artificielle (IA) capable de simuler une conversation humaine. Cela est possible grâce au traitement du langage naturel (TLN), un domaine de l’IA qui permet aux ordinateurs de comprendre et de traiter le langage humain.

L’IA conversationnelle repose sur une combinaison de traitement du langage naturel (TLN), de modèles de fondation et de machine learning (ML). Les systèmes d’IA conversationnelle sont entraînés sur de grandes quantités de données, y compris textuelles et vocales.

Voici quelques exemples d’application de la technologie d’IA conversationnelle :

  • Agents d’IA générative : ces agents virtuels utilisent l’IA générative pour alimenter les conversations textuelles ou vocales
  • Chatbots : souvent utilisés dans les applications de service client pour répondre aux questions et fournir une assistance
  • Assistants virtuels : souvent utilisables par commande vocale, sur des appareils mobiles et des enceintes intelligentes
  • Logiciel de synthèse vocale : permet de créer des livres audio ou des instructions vocales
  • Logiciel de reconnaissance vocale : permet de transcrire des cours, des appels téléphoniques, des sous-titres, etc.

Posons à Grok et Claude la question suivante et comparons la réponse :

Année de la mer et des océans. Peux-tu proposer un texte en trois parties concernant cette problématique et en indiquant les points clés, en détaillant les points clés de cette problématique en insistant sur les innovations technologiques ou les politiques internationales ?

Voici quelques exemples d’applications Web d’utilisation de l’intelligence artificielle.

  • Grok [https://grok.com] est un modèle d’intelligence artificielle (IA) développé par une société d’Elon Musk. C’est un grand modèle linguistique (LLM), similaire à d’autres modèles comme ceux d’OpenAI (ChatGPT), de Google (Gemini), ou d’Anthropic (Claude). Son objectif principal est de comprendre le langage naturel et de générer du texte, de répondre à des questions, de résumer des informations, etc.
  • Gemini [https://gemini.google.com] repose sur des modèles tels que Gemini 2.5 Flash (expérimental) qui utilise le raisonnement avancé. Ces modèles permettent d’effectuer une large gamme de tâches, comme répondre à des questions, rédiger différents formats de texte, traduire des langues, et même générer du contenu créatif. L’accès à ces modèles dans la version gratuite est généralement soumis à certaines limites d’utilisation.
  • Claude [https://claude.ai/] est un assistant d’intelligence artificielle conversationnelle développé par l’entreprise Anthropic. Positionné comme un concurrent sérieux aux autres modèles de langage de pointe, comme ceux d’OpenAI, Claude se distingue par son approche axée sur une « IA constitutionnelle ». Cela signifie que son développement et son fonctionnement sont guidés par un ensemble de principes éthiques visant à le rendre plus sûr, plus utile et moins susceptible de générer des contenus dangereux ou biaisés.
  • ChatGPT Gratuit [https://chatgptgratuit.org] utilise la technologie chatbot basée sur un modèle IA générative et l’API d’OpenAI, spécialement conçu pour les utilisateurs francophones. ChatGPT Gratuit en ligne est facile à utiliser directement, pratique et ne nécessite aucune inscription. 
  • Mistral AI [https://chat.mistral.ai/], une entreprise française spécialisée dans l’intelligence artificielle générative. Leur mission est de développer des modèles d’IA générative performants, efficaces et fiables, en mettant l’accent sur l’innovation et, pour certains de leurs modèles, sur une approche « open-source » (code source ouvert) ou ouverte.
  • Perplexity [https://www.perplexity.ai]

Conseil, une inscription permet de conserver l’historique des conversations.

Comparaison entre  l’IA Grok, l’IA Mistral, Chat GPT Gratuit, Claude et Gemini.

Voici une comparaison concise et objective des IA conversationnelles GrokMistralChatGPT Gratuit (GPT-3.5),Claude, et Gemini 2.5 en 2025, basée sur leurs performances, fonctionnalités, forces, faiblesses, et cas d’usage. Les informations tiennent compte des tendances et évolutions récentes dans le domaine de l’IA.


1. ChatGPT Gratuit (GPT-3.5) – OpenAI

  • Description : Version gratuite de ChatGPT, basée sur GPT-3.5, largement utilisée pour des tâches conversationnelles générales.
  • Forces :
    • Polyvalence pour des tâches variées : rédaction, réponses à des questions, assistance simple.
    • Interface intuitive et accessible via navigateur ou application mobile.
    • Large base d’utilisateurs, avec une ergonomie reconnue comme leader. 
  • Faiblesses :
    • Limité par rapport à GPT-4o (version payante) : moins précis, pas de connexion web en temps réel, pas de capacités multimodales avancées (images, vidéos).
    • Réponses parfois verbeuses ou moins nuancées.
  • Cas d’usage : Idéal pour des besoins basiques comme la rédaction de courriels, l’apprentissage, ou des questions générales.
  • Accessibilité : Gratuit, sans inscription complexe.

2. Claude (Claude 3.5 Sonnet) – Anthropic

  • Description : Développé par Anthropic, Claude est conçu pour être éthique, sûr, et performant dans l’analyse nuancée et la rédaction.
  • Forces :
    • Excelle dans l’analyse de textes longs et complexes (jusqu’à 200 000 tokens de contexte).
    • Réponses naturelles, nuancées, et éthiques, particulièrement adaptées à la programmation et à la rédaction créative.
    • Bonne gestion des nuances contextuelles et des instructions complexes.
  • Faiblesses :
    • Pas de connexion web en temps réel, limité à une base de connaissances interne (dernière mise à jour : octobre 2024).
    • Moins de fonctionnalités multimodales que ChatGPT ou Gemini (analyse d’images, mais pas de génération).
    • Accès parfois restreint (VPN requis dans certaines régions).
  • Cas d’usage : Parfait pour le développement logiciel, la rédaction académique, ou les tâches nécessitant une précision éthique.
  • Accessibilité : Gratuit pour un usage limité, payant pour des fonctionnalités avancées (Claude Pro).

3. Grok – xAI

  • Description : Créé par xAI, Grok se distingue par son ton sarcastique, son lien avec X, et son approche axée sur la « vérité maximale » et la mobilité.
  • Forces :
    • Intégration avec la plateforme X, idéal pour analyser des posts ou suivre l’actualité en temps réel.
    • Réponses concises et originales, avec une touche d’humour inspirée d’Elon Musk. 
    • Bonne performance pour les conversations mobiles et les interactions liées aux réseaux sociaux. 
  • Faiblesses :
    • Moins polyvalent que ChatGPT ou Claude pour des tâches complexes comme la programmation ou l’analyse de données volumineuses.
    • Performances variables selon le contexte, moins mature que ses concurrents. 
    • Capacités multimodales limitées (pas de génération d’images native). 
  • Cas d’usage : Idéal pour les utilisateurs de X, les conversations rapides, ou les recherches liées aux réseaux sociaux.
  • Accessibilité : Gratuit avec des limites, accès premium via abonnement à X.

4. Mistral (Le Chat, Mistral Large) – Mistral AI

  • Description : Chatbot français basé sur des modèles comme Mistral Large, axé sur la souveraineté numérique européenne et l’open-source.
  • Forces :
    • Open-source (Mixtral 8x7B) et respectueux du RGPD, idéal pour la confidentialité et les normes européennes. 
    • Performant en français, surpassant certains modèles comme LLaMA pour les benchmarks en langue française. 
    • Faible consommation énergétique (1/3 de ChatGPT pour certaines tâches). 
    • Gratuit et accessible sans numéro de téléphone. 
  • Faiblesses :
    • Interface basique et fonctionnalités limitées (pas de génération d’images, connexion web absente). 
    • Réponses parfois plus lentes que ChatGPT ou Gemini. 
    • Moins performant pour des tâches complexes par rapport à GPT-4 ou Claude. 
  • Cas d’usage : Adapté aux entreprises européennes, à la recherche académique, ou aux tâches nécessitant une IA légère et éthique.
  • Accessibilité : Gratuit en version bêta, avec des options payantes pour Mistral Large.

Colloque Cyber Rochefort

Intelligence artificielle : Un nouveau monde pour les professionnels de demain.

Le comité Charente-Maritime de l’Association régionale Poitou-Charentes des auditeurs de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense Nationale), en partenariat avec la Ville de Rochefort organise un colloque lundi 31 mars 2025, au Palais des Congrès.

Accueil dès 13 h 30 et début du colloque à 14 h 00.

Événement gratuit mais soumis à inscription.
Adresse du Palais des Congrès : 73 rue Toufaire – ROCHEFORT (17300)
Point de contact pour votre inscription : colloque@ihednpoitoucharentes.fr
Manifestation organisée dans le cadre des activités du trinôme académique du rectorat de Poitiers.

Les conférences du général Jean-Claude RODRIGUEZ

Europe de la Défense et PSDC

Par Jean-Claude Rodriguez
Général de division aérienne (2S)
Officier mécanicien de l’air et Ingénieur en génie nucléaire.
Ancien inspecteur technique de l’armée de l’Air.
Auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)

Conclusion :
Faible réactivité militaire de  l’Union Européenne
Capacités militaires limitées 
Processus de générations de forces largement expérimenté 
La question de l’autonomie stratégique de l’UE par rapport aux États-Unis est posée

Mémoire et Défense

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE,
Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA,
Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD,
Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

L’engagement du comité de Charente-Maritime de l’AR-18 de l’Union-IHEDN dans beaucoup d’actions comme le trinôme académique, le soutien des conseillers Défense des municipalités, la participation aux rallyes citoyens, l’animation de certaines activités du SNU (Service National Universel), les interventions auprès des classes Défense, ont amené le comité à réfléchir sur les rapports entre l’enseignement de la Défense et la Mémoire.

Activée par le constat, dans ce vaste domaine, des lacunes, mais aussi des existants, cette réflexion, lancée dès 2022, a mis un certain temps à trouver sa voie.

Tout d’abord, le comité a rétabli l’unité de la question en la posant différemment :
« Comment faire de l’enseignement de la Mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? ».

Cette formulation, plus concrète, plus ouverte, facilitait la création d’un groupe de travail cohérent et productif. Monté à la fin du premier semestre 2023, le groupe réunissant seize membres s’est constitué en trois équipes.
S’étant mis au travail en septembre 2023, le groupe a rendu son ouvrage comme prévu, à la fin du mois de mai 2024.

https://youtu.be/pAzeiLM32X4

Défense et Mémoire

« Comment faire de l’enseignement de la mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? »

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE, Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA, Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD, Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

En pièces jointes :
– Vidéo de présentation du document Défense et Mémoire
– Texte intégral du document Défense et Mémoire

– Présentation du lundi 24 juin 2024 au comité Aunis-Saintonge (vues)

https://youtu.be/pAzeiLM32X4

Dissuasion nucléaire française en 2024

Certitudes et questionnements.

Général (2S) Jean-Claude Rodriguez

La dissuasion nucléaire constitue aujourd’hui l’un des leviers d’action des grandes puissances. Elle offre à un État cette liberté fondamentale de pouvoir agir seul sur les évènements majeurs qui peuvent compromettre sa Survie. 

Elle est au cœur de notre politique de Défense depuis plus de 66 ans.

L’année 2024 est marquée par une guerre de haute intensité en Europe avec le conflit Russo-ukrainien, une crise grave au proche orient pouvant déboucher sur une conflagration entre Israël et  l’Iran et des tensions en mer de Chine entre les États-Unis et la Chine .

Au vu de ces évènements préoccupants, il est légitime de se s’interroger sur la qualité de notre stratégie de Défense centrée sur la Dissuasion nucléaire.

Dissuader, c’est faire renoncer quelqu’un à une action. Il y a toujours dans le concept de dissuasion une cible, celui qu’on veut dissuader, et un objectif, l’intention qu’on souhaite qu’il abandonne. C’est une dialectique d’influence.

Si l’on veut dissuader quelqu’un qui nous veut du mal, il faut le convaincre que son projet est vain, car il va subir plus de pertes qu’il ne va obtenir de gains. 

Il faut le menacer d’une rétorsion dont le coût sera pour lui certain et insupportable. 

La dissuasion au sens militaire du terme prend la forme d’une menace de l’emploi sans retenue de la force armée, de l’utilisation des moyens militaires les plus dévastateurs.

On peut être dissuasif avec des moyens conventionnels, tout dépend de la balance des forces en présence. Mais la puissance de l’arme nucléaire et ses capacités de destruction sont tellement démesurées qu’elles surpassent tout moyen conventionnel. Le risque pour un agresseur d’être l’objet d’une riposte nucléaire est une perte exorbitante, irrémédiable. Dès lors un État, même faible, mais détenteur de l’arme nucléaire, peut en imposer à une plus grande puissance. D’où l’intérêt majeur de disposer de cet atout.

Mais la détention d’armes nucléaires ne suffit pas. La stratégie de dissuasion nucléaire doit respecter quelques principes.

Elle s’exerce dans le cas d’une menace majeure des intérêts vitaux de l’État visé, quelle qu’en soit la nature. Le périmètre du « vital » n’est pas défini. 

Il reste à l’appréciation du chef de l’État de manière à placer le candidat agresseur dans l’incertitude des limites à ne pas franchir.

La dissuasion nucléaire exige la création et le maintien de capacités techniques et opérationnelles. 

Pour une puissance moyenne comme la France il est inutile et ruineux de se lancer dans une course aux armements, il faut et il suffit :

  • de disposer d’une force nucléaire invulnérable (discrétion, réactivité, agilité) avec au moins deux composantes de natures différentes capables de riposter indépendamment ou en coordination en cas d’agression ;
  • d’être en mesure de franchir les défenses adverses quels que soient leurs progrès. (variété des trajectoires, hypervélocité, manœuvrabilité, furtivité, leurrage, saturation par le nombre) ;
  • de démontrer régulièrement la réalité opérationnelle des forces nucléaires et de leurs capacités de déploiement et de frappe (essais, tirs d’évaluation, exercices du type Poker et Banco pour les FAS)Nota. L’abandon des essais nucléaires en Polynésie française depuis 1996 est désormais compensé par un programme de simulation validé par des tests en laboratoire sur le territoire national ;
  • d’assurer la permanence de la menace d’emploi. Elle est assurée par le chef de l’État disposant 24h/24 des codes et des moyens de transmission aux forces stratégiques aériennes en veille et aux sous-marins en patrouille. La robustesse des communications est vitale ainsi que les règles de dévolution.

La France a toujours préservé l’avenir en maintenant un effort en cohérence avec l’évolution du contexte géostratégique selon le principe de la « juste suffisance ».

Depuis Charles de Gaulle, chaque Président de la République a mis en exergue la nécessaire défense des « intérêts vitaux » nationaux et veillé à adapter le concept dissuasif et les moyens.

À l’issue de la guerre froide, sous le mandat de Jacques Chirac, élu en 1995, la France a notamment décidé, de faire évoluer son outil de dissuasion de telle sorte qu’il constitue une menace crédible contre tout État hostile doté d’armes de destruction massive nucléaires ou non.

Il s’agit :

  • d’une part « de garantir que la survie de la France ne sera jamais mise en cause par une puissance militaire majeure» ;
  • d’autre part « de faire face aux menaces que pourraient faire peser sur nos intérêts vitaux des puissances régionales dotées d’armes de destruction massive. »

La France doit pouvoir priver un ennemi de tout ou partie de ses centres de pouvoir, qu’ils soient politiques, militaires ou économiques. 

Ce concept et l’architecture des forces nucléaires françaises qui en résulte sont confirmés par Nicolas Sarkozy (Livre Blanc 2008) puis François Hollande (Livre Blanc 2013) :

  • la première composante est océanique. Avec les SNLE de nouvelle génération et des missiles balistiques plus puissants, la France accroît très sensiblement l' »allonge » de sa dissuasion qui devient tous azimuts ;
  • la seconde composante, aéroportée (Mirage 2000N, puis Rafale,), est équipée d’un missile Air-Sol très rapide et pouvant voler à basse altitude. Elle peut être mise en œuvre depuis des bases aériennes et du porte-avions Charles-de-Gaulle. 

Elles sont complémentaires.

Au fond des mers, discret et indétectable, le SNLE est en effet d’abord l’arme de la frappe en second. C’est la dilution dans les océans et la portée des vecteurs qui permet de garantir l’invulnérabilité et la menace d’une frappe massive sur un adversaire potentiel ( une salve de SNLE français c’est près de 100 têtes nucléaires indépendantes). Le système de ciblage est suffisamment souple et performant pour effectuer aussi des tirs sélectifs et précis.

La composante aérienne offre une capacité de gesticulation discrète ou au contraire ostentatoire grâce à une grande souplesse de déploiement lors des phases de montée en crise. Enfin elle peut être mise en vol et rappelée selon de nombreux scenarios qui complexifient pour l’adversaire la conduite à tenir. Son allonge est sans cesse améliorée par le ravitaillement en vol et par la portée et la capacité de  pénétration des vecteurs.

Dans un contexte international très tendu le Président Macron a, quant à lui, fait adopter la loi de programmation militaire 2024-2030. Elle prévoit 413 milliards d’euros de dépenses sur sept ans. Le budget des armées passera de 32,2 MDS en 2017 à 67,4 MDS d’euros en 2030. Soit un quasi doublement.

La période considérée est présentée comme une époque charnière pour la Dissuasion nucléaire avec l’entrée en service de l’ASMPA-R, la préparation de l’ASN4G, les travaux sur le successeur du Rafale (SCAF), et des développements importants concernant le sous-marin de troisième génération permettant son lancement entre 2030 et 2040 .

En plus de la part annuelle « dissuasion nucléaire » aux alentours de 6 MDS d’euros par an, environ 10 MDS d’euros sur la période, concerneront les innovations pour contrer les évolutions technologiques qui pourraient grever l’efficacité opérationnelle voire la survie de nos forces nucléaires. 

Il s’agit notamment : d’intelligence artificielle, d’hypervélocité, de moyens de guerre électronique, de communications, de discrétion et de furtivité. 

Il faut rajouter sur la période également 6 MDS d’euros consacrés au domaine spatial qui concerne surtout l’acquisition du renseignement et la préservation de nos moyens spatiaux essentiels pour l’analyse de la menace et le ciblage. 

C’est enfin et surtout la poursuite du programme : « Simulation » destiné à permettre le maintien en condition et la sureté des armes nucléaires et leur éventuel remplacement depuis que la France a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires TICE en 1996.

L’aboutissement de ces évolutions c’est l’existence pérenne pour au moins encore 30 ans de deux composantes complémentaires l’une aérienne démonstrative, l’autre sous-marine furtive et discrète, avec un nombre de têtes nucléaires limité à 300.

Alors que nous entrons à l’ère du troisième âge nucléaire et qu’après 25 années de réduction du format des armées, la France voit son avantage technologique conventionnel s’éroder rapidement, la Dissuasion nucléaire reste pour la France un atout majeur pour la crédibilité  de son indépendance et de sa souveraineté défensive.

Ce nouvel âge nucléaire est principalement marqué par l’irruption de la Chine dans la bataille pour accéder au leadership mondial avec la forte croissance de son arsenal nucléaire(actuellement estimé à 1500 têtes nucléaires en 2035). 

Ce troisième âge est également marqué par la multiplication de puissances régionales révisionnistes et proliférantes comme la Corée du nord et l’Iran. 

Se profilent déjà d’autres États comme l’Arabie Saoudite et la Turquie qui s’ajouteront à l’Inde et au Pakistan. 

Le comportement déstabilisant récent de pays dotés est une autre caractéristique de cette période qui débute. La dissuasion agressive est ainsi un dévoiement de la théorie de la Dissuasion. Alors que cette dernière avait au début de l’histoire pour objectif d’inhiber les velléités d’éventuels agresseurs et de préserver la paix nous avons sous les yeux deux exemples de rupture de l’équilibre mondial sous couverture nucléaire.

Dans le conflit ukrainien l’intégration de la Crimée et des républiques du Donbass sous drapeau russe s’est produite après une récupération par des forces nationalistes locales soutenues par la Russie et des referendums contestés. 

Étant considérés par Poutine comme faisant désormais partie du territoire russe, ces prises de guerre sont associées aux intérêts vitaux de la Russie et placées sous son parapluie nucléaire. L’annexion a donc été réalisée sans véritable opposition des occidentaux et de l’OTAN bridés par l’éventualité d’une escalade nucléaire. 

Le même mécanisme est mis en œuvre par la Chine dans son environnement immédiat qu’elle met sous son contrôle en installant des infrastructures civiles et militaires sur des ilots inhabités de la mer de Chine. Cette territorialisation permet la revendication de la souveraineté sur les eaux territoriales contiguës et in fine de considérer cette zone maritime comme une mer intérieure chinoise . 

Quel État de la région ne disposant pas de moyens nucléaires dispose de  la capacité de contester cette appropriation ?

L’arme nucléaire reste donc en ce 21e siècle l’Alpha et l’Omega des relations internationales et des rapports de puissance.  

Si la Dissuasion nucléaire française est l’assurance survie de la nation, la sécurité de la France dépend aussi de celle de ses voisins.

Or, la sécurité des autres pays européens repose essentiellement aujourd’hui sur l’assurance que procurent l’Alliance Atlantique et la puissance des États-Unis.

Cette garantie est remise en cause par les déclarations du candidat Donald Trump qui menace de se retirer de l’OTAN si les pays européens ne participent pas plus à son financement. Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère car elles font suite à la crise survenue en 2018 au sommet de l’OTAN lorsque Donald Trump, Président des États-Unis en activité était à deux doigts de claquer la porte. Cet épisode est rapporté en détail par son conseiller en sécurité nationale de l’époque, John Bolton.

Si les États-Unis quittent l’OTAN ou même s’ils restent mais n’appliquent pas les termes du traité et notamment de l’article 5, le parapluie nucléaire des États-Unis ne protégera plus les pays européens ce qui créera une situation nouvelle en ce qui concerne la sécurité stratégique du vieux continent. 

Certains géopoliticiens imaginent par exemple que Poutine aurait l’ambition de recréer l’empire russe. Les pays baltes, en premier, seraient en danger. 

Une ère de déstabilisations multiples pourrait alors s’ouvrir.

Quel système de sécurité faudrait-il créer en Europe en dehors des États-Unis ?

Quelle place la France, seule puissance nucléaire du continent devrait-elle avoir ? 

Ce débat a été relancé par le Président, Emmanuel Macron. 

Dans son discours sur la « Stratégie de de Défense et de Dissuasion » prononcé le 7 février 2020 à l’École Militaire il a rappelé, comme d’ailleurs l’avaient fait ses prédécesseurs (Mitterrand en 1994, Chirac en 1996 et 2006, Sarkozy en 2008, Hollande en 2015) que les intérêts de la France et ceux de nos partenaires européens sont de plus en plus imbriqués au fur et à mesure de la construction européenne et de la multiplication des traités. Il leur a également proposé de participer à un dialogue stratégique avec la France pour évoquer le rôle de la Dissuasion française dans le contexte européen

Plus tard, en 2023, lors de la conférence de Munich sur la sécurité le chef de l’État a réitéré son offre « d’un dialogue sur la dissuasion nucléaire française et la conception qu’a la France de la dimension européenne de ses intérêts vitaux ». 

Au cours de sa visite d’État en Suède fin janvier 2024, dans un discours à l’université de défense suédoise, le Président de la République a réaffirmé : « une partie de nos intérêts vitaux ont une dimension européenne » ce qui, je cite encore « confère une responsabilité spéciale à la France ». 

Enfin ,dans un entretien accordé vendredi 26 avril 2024 à de jeunes Européens et publié dans la presse régionale, Emmanuel Macron est revenu sur ce thème récurrent et extrêmement sensible de la sécurité européenne : 

« Je suis pour ouvrir ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible », a-t-il déclaré, ajoutant que la France garderait « sa spécificité mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Mais ces ouvertures de la France sur l’Europe n’ont pas suscité l’engouement de ses partenaires européens qui préfèrent s’en remettre à l’allié américain sans vraiment être sûr que ce dernier ira jusqu’au bout de son engagement si le risque est trop important pour lui.

En Conclusion, nous sommes devant un changement potentiel de paradigme. 

Quelle réalité peut-on donner à cette vision où, en fait, la France remplacerait les États-Unis comme puissance nucléaire exerçant une dissuasion nucléaire étendue au profit des états de l’Union européenne ? 

Dans quelles conditions la clause de défense mutuelle inscrite en 2008 dans le traité de Lisbonne qui stipule à l’article 42 paragraphe 7 que les pays de l’Union européenne sont obligés d’aider un État membre si celui-ci est l’objet « d’une agression armée sur son territoire » impliquerait nos forces nucléaires ? 

Dans quelles conditions et par qui serait conduite la manœuvre dissuasive. 

Qui appuierait sur le bouton ?

Le règlement de ces questions n’est pas pour demain compte tenu de l’absence de consensus ni de volonté européenne.

La Dissuasion nucléaire française constituera donc encore longtemps le cœur de notre Défense Nationale. Son européanisation ne parait pas envisageable à court ni moyen terme. 

Mais peut-être faudrait-il s’interroger sérieusement sur l’après 2040.

Général (2S) Jean-Claude RodriguezRochefort, le 21 mai 2024

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ?

Niort : une nouvelle association propose des rencontres sur la géopolitique.

Président et cofondateur de « Au-delà du réverbère«  Donat Branger (Auditeur IHEDN) © Photo NR https://www.lanouvellerepublique.fr/niort/niort-une-nouvelle-association-propose-des-rencontres-sur-la-geopolitique

Une association vient de voir le jour pour proposer des rencontres sur la géopolitique. Explications de son président et cofondateur Donat Branger.

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ?
C’est le thème de la table ronde organisée jeudi 30 mai 2024 à la médiathèque de Niort par une toute nouvelle association. « Au-delà du réverbère » souhaite proposer des rendez-vous réguliers sur les questions de géopolitique.

À l’initiative de cette association, Donat Branger. Inspecteur général honoraire de la Banque de France, a posé ses valises dans son village natal de Magné il y a quatre ans, après une carrière à travers le monde. Il a notamment occupé le poste de gouverneur de la banque centrale du Kosovo, sous le mandat de l’Onu, assuré des missions d’expertise pour le FMI dans les Balkans et en Afrique.

Trouver les clés.
À l’heure de la retraite, « j’ai cherché à me rendre utile, à faire profiter du réseau que j’ai constitué. » Il a mis sur pied cette association, avec Vannina Kellershohn et Philippe Audouin. Son nom, Au-delà du réverbère, est tiré d’une petite histoire dans laquelle un homme cherche ses clés, sans succès, dans le halo d’un réverbère : « Les clés sont plus souvent dans la zone d’ombre qu’en pleine lumière. »

Pour éclairer sur la situation actuelle en Afrique, le 30 mai, il a convié Jean-Marc Brault de Bournonville (président d’honneur des conseillers du commerce extérieur de la commission Afrique Océan indien), Gérard Gerold (chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique) et Mathieu Mérino (chercheur Afrique à l’institut de recherches stratégiques de l’école militaire). « Nous parlerons surtout des pays d’Afrique francophone et des visions différentes qu’en ont Paris, Bruxelles et l’Onu. »

Cette table ronde sera suivie le 25 juin, toujours à la médiathèque, de la projection du film Fred Bondi, l’homme chanceux, qui raconte le parcours d’un juif autrichien, exilé aux États-Unis alors que les nazis annexaient son pays. Le réalisateur, Louis-Albert Serrut, animera une discussion.

Quel avenir pour la France et l’Europe en Afrique ? Table ronde jeudi 30 mai 2024 à 18 h (durée 1 h 30) à la médiathèque Pierre-Moinot (Niort).
Inscriptions : audeladureverbere@gmail.com

On pourra suivre cette table ronde en distanciel sur Teams en le précisant lors de l’inscription et un lien sera alors envoyé.