Covid, vaccination et agenda

L’agenda des réouvertures

À quelles conditions peut-on tomber le masque quand on est complètement vacciné ?

Plus de masque pour les personnes vaccinées ? La réponse prudente du HCSP

Le Haut Conseil de santé publique estime que les personnes complètement vaccinées peuvent abandonner le masque, mais dans des situations très précises.

Par Quang Pham

MASQUES – Pourrez-vous bientôt tomber le masque si vous êtes vacciné? Oui, à en croire le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) mais uniquement dans des situations bien précises. Dans un avis publié le 26 avril, l’instance de santé recommande un assouplissement du port du masque dans le “cadre privé familial ou amical en milieu fermé”.

Seront dispensées de porter le masque, dans des réunions privées réunissant exclusivement des personnes vaccinées, les personnes qui auront bénéficié d’un “schéma vaccinal complet”, c’est-à-dire ayant observé une période de 14 jours après la dernière injection.

Un assouplissement d’abord justifié selon le professeur Didier Pelletier, pilote du groupe de travail du HCSP qui a rédigé l’avis, par l’efficacité de la vaccination. “On a rarement eu des vaccins aussi efficaces contre les formes graves de maladies”, constate-t-il auprès du Huffpost.

“Les données scientifiques disent en outre que la vaccination va réduire le portage et la transmissibilité de la maladie”, précise le professeur. Une étude sur le personnel soignant écossais a montré que la vaccination réduisait “d’environ 30% les contaminations.”

Maintien des autres gestes barrière

Le HSCP recommande toutefois aux personnes vaccinées de continuer de respecter les autres mesures barrière classiques comme le lavage des mains, l’aération, les distances entre individus et une limitation des groupes à 6 personnes.

Le maintien du port du masque est aussi conseillé si une personne du groupe présente un facteur de risque, comme un âge avancé (plus de 65 ans) ou une comorbidité, ou si elle n’est pas complètement vaccinée. 

Dans un cadre collectif, c’est-à-dire en collectivité ou en milieu extérieur ouvert, l’instance conseille aux personnes vaccinées de continuer à respecter l’application des mesures barrière, dont le port de masque, de limiter les déplacements et de ne pas réaliser de regroupements de personnes au-delà de ce qui est autorisé.

“Nous sommes dans une phase que le HSCP qualifie de prudente”, avertit Didier Lepelletier. “La couverture vaccinale est encore insuffisante, ce n’est que quand elle atteindra les 80% qu’on pourra relâcher les mesures”, juge-t-il. 

“Espoir de contrôle de la pandémie”

Le HSCP n’est pas la seule instance de santé à prôner des règles moins contraignantes de port du masque pour les personnes vaccinées. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américain propose depuis le 8 mars aux personnes entièrement vaccinées (deux semaines après la dernière injection) de “ne plus porter de masque” ou de “respecter une distanciation physique” dans certaines conditions.

Le non-port du masque est possible si ce sont deux personnes vaccinées qui se retrouvent, ou encore si un vacciné va voir des non-vaccinés “venant d’un seul foyer et avec un faible risque de développer une forme grave de Covid-19”, précise la CDC.

L’avis publié ce dimanche 25 avril s’inscrit, malgré les appels à la prudence, dans une “position d’espoir de contrôle de la pandémie” de la part du HCSP. L’intensification de la campagne vaccinale, la constatation de son efficacité fait espérer “une reprise progressive d’une vie sociale et économique dans la seconde partie de l’année 2021.” 

© https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-personnes-vaccinees-dispensees-de-masque-dans-le-cadre-prive_fr_6086a92ae4b003896e072669

Se transformer pour surmonter la crise.

Lundi 30 Novembre – 09h00/11h30

Vidéoconférence en ligne : Échange avec Arnaud Marion.

La crise actuelle a frappé tout le monde de façon planétaire. Comme toujours, certains s’en sortiront mieux que d’autres. Réagir face à la crise, c’est être actif et c’est se transformer pour être résilient et pérenne. La transformation est plus que jamais à l’ordre du jour pour les entreprises. Souvent une crise, c’est une transformation que l’on n’a pas voulu voir.

Différents sujets seront abordés lors de ce webinaire:

  • Analyse macro et micro-économique de la COVID 19
  • Comment gérer une crise ?
  • Comment communiquer et comment embarquer ses collaborateurs ?
  • Comment une entreprise se transforme ? qu’est ce cela veut dire ?
  • Pourquoi il est nécessaire d’allier des actions de performance, d’allocation des ressources et la prise en compte des grands enjeux contemporains ?

Comme toujours vos questions sont les bienvenues !

En deuxième partie de la matinée une table ronde sera organisée avec différents chefs d’entreprises sur la « nécessaire transformation de nos modèles » : retours d’expériences et échanges. Avec la participation de

  • Thierry BOURGEOIS, LEA NATURE
  •  Stéphane FREMOND, FIFAV
  • Nina DONARD, NO²W
  • Guillaume OLIVIER, GO Industry

Notre intervenant:

Arnaud Marion,

Dirigeant expert depuis 30 ans dans la gestion des crises, stratégies de transformation des modèles économiques, opérations complexes et restructurations. Il a travaillé sur 300 différents cas et a exercé 45 mandats de direction générale dans le monde bancaire, industriel ou des services. C’est un redresseur d’entreprises en série. Il a fondé en avril 2020 l’institut des hautes études en gestion de crise pour former les dirigeants à la gestion des crises et transformations. Il est membre de l’ARE (Association pour le retournement des entreprises).

Il vient de publier « Partout ou je passe, les mêmes erreurs », préfacé par Nicolas Dufourcq de BPI France aux éditions EYROLLES. Il y propose des éléments précis de méthodologie et de nombreux conseils pour réussir à gérer la crise et transformer son entreprise en profondeur.

L’après-corona ou le temps retrouvé.

Par Claude Chancel, spécialiste de la Chine, vice-président de l’Institut géopolitique et culturel Jacques Cartier de Poitiers, 23 mars 2020

1– En ce printemps 2020, nous sommes terrassés et nous comptons les disparus de notre grande famille humaine. En dépit de la douleur et de l’inquiétude, nous sommes encore vaillants, avec un minimum de sang froid, guidés par de belles personnes, de toutes professions, qui risquent leur vie pour sauver les nôtres ou qui cherchent simplement des solutions pour vivre mieux demain et partager davantage.

Venu de l’Orient, comme jadis les grandes pandémies (la peste ou la grippe espagnole), le coronavirus est notre plus grand défi qui, si nous l’emportons, nous oblige à tout reconsidérer. Car, il n’y a que deux hypothèses : ou c’est le début de la fin de l’humanité, (hypothèse que l’on ne peut exclure), ou il y aura une sortie à cette terrible épreuve.

Alors, la plupart des nations devront, en collaborant, adopter de nouvelles façons de vivre, plus sobres, plus sages, plus humaines, plus apaisées, dans un processus de réconciliation de l’homme avec lui-même, avec ses semblables et avec la nature.

Personne n’avait prévu une catastrophe d’une telle ampleur sanitaire, économique et sociale, sauf, bien entendu, les éternels imposteurs…

Mais, sur quelle tendance étions-nous embarqués, à titre individuel ou collectif ?

Incontestablement, et à toute vitesse non contrôlée, sur la quête de la puissance, d’où le ranking (la volonté d’être premier à tout prix) et le rating (la notation de chacun à tout instant) dont les résultats sont affichés en permanence par la révolution de l’image. Images encore accélérées par l’hyper-mobilité qu’offre la révolution des transports (jet, containeurs et net), 24 heures sur 24, au détriment de l’intimité et du repos respectueux de la personne humaine désormais exposée, quand elle n’est pas harcelée, en permanence, à une myriade d’agressions, au nom de la loi du marché.

Nous pensons tous, maintenant, qu’il y aura un après-corona, une rupture, ou plusieurs, dans notre ligne de parcours. D’abord, notre vie étant fragile, quasiment miraculeuse, comment lui donner un sens ? Beaucoup ont le sentiment de valeurs perdues, désertées, sous l’effet d’un « capitalisme-vautour », celui de la loi du plus fort, sans régulation véritable, prédateur au détriment d’une nature qui n’en peut mais, et destructeur d’une partie importante de l’humanité.

D’abandons en renoncements, les idéaux qui avaient permis, en 1945, la victoire sur la barbarie, ont été désertés : démocratie, méritocratie, sécurité sociale, stabilité et accroissement des classes moyennes, Qui rêve encore à la façon de Beveridge : « du travail pour tous dans une société plus juste » ?

2– Des nécessaires périodes de confinement, cruellement endeuillées, devraient apparaître de nouvelles propositions pour réagir :

D’abord le renouvellement de la question sociale. La mondialisation a montré ses limites en donnant la priorité absolue à la compression des coûts.

Elle ne fut pas heureuse pour tout le monde, puisqu’elle signifie que le capitalisme mondialisé a toujours besoin de plus pauvres que soi, pauvres dont le dur labeur est sous-payé (alors que nous pensions que tout travail mérite salaire). Bien entendu, cela renforce toutes les inégalités déjà présentes et les accentue même, au sein des pays et entre eux.

Enfin, ces chaînes de valeur, de création de richesses, ont créé des dépendances aussi insupportables que dramatiques comme il est remarqué dans le cas des principes actifs de médicaments, des pièces électroniques, des masques…  

La France a été désindustrialisée et ses classes moyennes, paupérisées au profit de la Chine « usine du monde », elle-même très inégale, ou d’autres pays.

Il est loin, le temps des trente glorieuses où la devise de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) proclamait avec fierté « qu’un jeune travailleur vaut tout l’or du monde » !

La question du modèle économique est posée, bien sûr.

Le libéralisme triomphant de Ronald Reagan, et de Margaret Thatcher ont porté des coups sévères à l’état-providence, en particulier dans les domaines, pourtant fondamentaux, de la santé et de l’éducation. Il a préféré la Bourse à la vie, comme en témoignent Wall Street et la City qui ont, finalement, préféré faire de l’argent avec de l’argent (des autres), plutôt que d’investir dans l’usine nouvelle et la recherche.

N’a-t-on pas constaté le grand écart entre l’économie réelle et la « sphère financière » dont les spéculations ont débouché, en 2007-2008 sur la désastreuse crise des « subprimes » ?

Ensuite, la question écolo-climatique. La géographie, c’est l’homme et la nature.

L’Antiquité en réfère souvent aux cultes de la terre-mère, symbole de la fertilité et de la fécondité. À l’époque contemporaine, bien des chercheurs ont constaté l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, de nombreux minerais et des sols eux-mêmes, ainsi que la menace qui pèse sur bien des espèces végétales et animales.

  • D’où la valorisation de l’énergie renouvelable, soleil et vent, sans que les nouveaux problèmes qu’elle pose ne soient encore résolus, en particulier ceux du stockage.
  • D’où, aussi, l’intérêt d’une économie circulaire, celle qui recycle déjà plus de 80% du verre.
  • D’où, encore, celui pour l’agro-écologie, insuffisamment adoptée, alors que c’est possible.
  • D’où, enfin, l’intérêt nouveau pour le risque de disparition d’animaux et de végétaux, alors que nous-mêmes, faisons partie du monde du vivant.

La nature peut être violente mais elle peut aussi être très généreuse, sublimée par le travail des hommes, à condition qu’ils ne la détruisent pas d’abord, ce qui a été trop souvent réalisé.

Combien la terre peut-elle tolérer d’hommes pouvant y vivre dignement ?

C’est là qu’intervient le questionnement démographique, occulté de façon dramatique.

Combien d’hommes ? La démographie est une question centrale, car, si l’interlocuteur prône plus de croissance d’hommes en nombre, on le soupçonne très vite de masquer, dans l’intérêt de tel ou tel, une volonté de puissance prometteuse d’agression. Si, au contraire, il prône le ralentissement, il est accusé de malthusianisme au profit de quelques-uns seulement.

S’« il n’est de richesses que d’hommes », l’idéal est le plus grand nombre dotés du plus haut niveau de vie possible. La problématique est le vieillissement des pays riches et de la Chine qui contraste avec l’explosion démographique du subcontinent indien, envahi par lui-même, ainsi que de l’Afrique sub-sahélienne qui devrait, en quelques décennies, passer de un à deux milliards d’être humains… dont beaucoup, désespérés par la misère, seront tentés de s’expatrier en prenant tous les risques.

« Si la richesse ne va pas aux hommes, les hommes vont à la richesse », soulignait Alfred Sauvy, grand démographe du XXème siècle…

La question du don de la vie est délicate. Ce n’est pas une raison pour ne pas l’évoquer, surtout pour l’enfant à venir qui n’a rien choisi et qui a droit à une vie pleine et épanouie…

3– Tout va changer : quoi et comment ?

Le capitalisme mondialisé, qui devient un capitalisme numérisé, est source de déstabilisations violentes et d’inégalités insupportables comme le prouvent les crises actuelles, qui se rapprochent, ainsi que d’incontestables statistiques.

Si la mondialisation existe depuis longtemps, la globalisation, sous sa forme actuelle, est refusée par beaucoup, qui demandent, avec force, le renforcement du rôle de l’Etat, seul capable d’imposer l’intérêt général.

Ses fonctions régaliennes lui font un devoir de faire en sorte que sa population soit nourrie, éduquée, soignée et protégée à l’intérieur (police et gendarmerie) et vis-vis de toute agression extérieure (forces armées).

Il doit, en outre, faciliter la fabrication et l’invention de biens utiles à la nation et veiller sur l’irremplaçable entrepreneur. La France n’est-elle pas le pays de Sully, de Colbert (manufactures), des compagnons du Tour de France et de Pasteur, entre autres ?

Beaucoup de citoyens français ont ressenti comme une quasi-trahison la désindustrialisation du pays qui a débouché sur un chômage de masse, une paupérisation de nombreuses familles et des déséquilibres territoriaux (métropoles trop pleines et campagnes trop vides, (thème de la France en archipel).

Ce sentiment de trahison, renforcé par un sentiment d’abandon, a débouché sur une « société de défiance » qui disgracie la politique au moment où elle devrait, sans tarder, créer les grands chantiers de l’avenir.

Les Français exigent la relocalisation de beaucoup d’industries, ainsi qu’une nourriture de proximité qui fait vivre leurs voisins de pays, ainsi que des services également répartis et diffusés dans l’intérêt de tous (problème des zones blanches).

La pandémie a révélé ceux du « background » : routiers, éboueurs, caissières, aides-soignantes, employés des pompes funèbres, aux salaires indécents qui ne correspondent pas aux services rendus.

Attention à l’écart entre ouvriers, employés et cadres. Le monde se retrouve, comme hier, avec des « having » et des « having not » prêts à se révolter dans un monde de grande violence à venir. Tous devraient apprendre à apprécier ce dont ils disposent.

« La société de consommation ne rend pas heureux » soulignait Jean-Paul II, tandis que le grand Dostoïevski soulignait que « l’argent, c’est de la liberté frappée » ! Où est la juste mesure dans notre monde frappé, justement, par l’hybris, la démesure inhumaine ?

L’Europe, rêve de paix et de prospérité pour beaucoup, est un échec, comme le prouvent le départ de l’Angleterre, les provocations de certains pays de l’est, l’immobilisme des pays du nord face aux difficultés de ceux du sud, l’absence de politique industrielle et de défense, l’abandon d’une véritable politique agricole, l’absence d’une politique de santé publique.

Mais il y a eu plus grave : la ratification du Traité de Lisbonne, en 2005, contre l’avis de 55% de Français qui avaient voté contre, d’où le procès d’une Europe plus technocratique que démocratique.

L’Europe risque-t-elle une sortie de l’histoire ? Elle s’est laissé surprendre par l’éloignement, pour ne pas dire, l’hostilité de l’Amérique de la présidence Trump (et de ses prédécesseurs). Elle est longtemps restée plus offerte qu’ouverte au commerce  international, particulièrement vis-à-vis d’une Chine dont elle n’a pas exigé la réciprocité sur ce plan essentiel. L’interdépendance à ce niveau est une dépendance.

Le dur prix payé aujourd’hui est la montée des populismes, facilitée par la tyrannie des images et des réseaux sociaux. Ils devront faire place à un souverainisme de bon aloi, ce qui engage la responsabilité des dirigeants actuels.

Le grave problème qui se pose est la non-protection des données personnelles.

Ce rapprochement de la vie publique et de la vie privée est promesse d’esclavage et de tyrannie, domaine où la Chine a une longueur d’avance et où se joue la suprématie mondiale (dans un monde post-américain ?).

De surcroît, l’homme est-il fait pour être le consultant permanent d’écrans de tous formats (addiction aliénante et déshumanisante, favorisée par un lâche anonymat et qui n’est pas maîtrisée).

Tout cela, en effet, a une résonnance géopolitique.

Quid de la Russie, européenne, mais eurasiatique aussi ? La montée en puissance des empires (où l’on est un sujet) est menaçante pour les démocraties où l’on est citoyen.

Chine et Amérique, Inde et Russie sont encore engoncées dans la course à la puissance qui anéantit un Moyen-Orient et une Afrique perclus de fractures…

Est-il trop tard pour que l’Europe se réapproprie la révolution numérique ?

Est-il trop tard pour que ses ressortissants vivent pour « être plus » et non dans un « paraître » qui privilégie, dans sa perversité, l’individualisme. Un individualisme qui tourne le dos aux valeurs collectives faites d’empathie et de générosité.

Il faut quitter, souligne Hubert Védrine, le monde de l’impréparation, des multi dépendances, de l’insécurité financière, de l’irresponsabilité écologique. II s’agit, désormais, de faire mieux avec moins, car « nous ne possédons pas la terre, nous l’empruntons à nos enfants ».

Faire mieux, en y payant le prix du temps humain, du travail bien fait, dans un monde de patries qui fraternisent dans le temps retrouvé…

Claude CHANCEL, Auditeur IHEDN, Ancien directeur des études de l’AR-18

Covid-19 : Et si tout le monde s’était trompé ?

 – 05:00 par Marcel Gay

Une nouvelle théorie physiopathologique prévaut désormais dans le milieu médical : on soignerait les patients pour une pneumonie virale alors qu’il faudrait les traiter pour des troubles d’origine vasculaire. Explications.

Depuis l’apparition, début janvier 2020, de la maladie Covid-19 provoquée par le coronavirus SARS-CoV2, on constate que médecins et chercheurs sont complètement désemparés.
Ils ne comprennent pas cette nouvelle pathologie. Les plus savants se succèdent sur les plateaux de télévision pour asséner des vérités que d’autres, aussitôt, viennent contredire. On est passé de « la grippette » du début janvier 2020 à « la guerre contre un ennemi invisible » de la mi-mars.
Le protocole du Pr Raoult, à Marseille, a provoqué une controverse planétaire doublée d’une querelle politico-médiatique.
A l’évidence, la communauté scientifique et médicale se déchire car elle ne sait pas grand-chose sur les origines et le comportement de ce coronavirus, sur ses effets pathologiques, et surtout sur la manière de soigner les nombreux patients qui développent des formes graves de la maladie.
Or, depuis son identification en Chine en novembre 2019, le coronavirus a infecté près de 2,5 millions de personnes dans le monde et provoqué 166.000 décès dont plus de 20.000 en France. Et ce n’est certainement pas fini.

La cause et ses effets

Et voilà que des voix s’élèvent pour dire que le problème a été pris à l’envers. Des médecins de plus en plus nombreux, en France et dans le monde, affirment qu’il faut traiter la cause et non pas ses effets.
Des médecins à New-York, à Bologne, à Grenoble et ailleurs constatent chez leurs patients que le Covid-19 provoqué par le virus SARS-CoV2 ne crée pas de SDRA (Syndrome de Détresse respiratoire Aigu), mais un trouble hypoxémique d’origine vasculaire (un manque d’oxygène dans le sang d’origine vasculaire par thrombo-embolies diffuses, autrement dit des « caillots » dans les vaisseaux).
« C’est comme si les patients étaient subitement dans un avion à 9000 mètres d’altitude et que la pressurisation de la cabine diminuait progressivement, constate le Dr Cameron Kyle-Sidell, médecin urgentiste, responsable d’un centre Covid-19 à New-York. Les patients sont lentement privés d’oxygène. »
Même raisonnement de la part du Pr Sandro Giannini à Bologne. Pour ce médecin, « la cause de la mortalité des patients Covid positifs serait due à une thrombo-embolie veineuse généralisée, principalement pulmonaire.» Si tel était bien le cas, il faudrait admettre que « les intubations sont inutiles, puisqu’il faut d’abord dissoudre ou prévenir les thrombo-embolies ». En effet, il est inutile de ventiler un poumon si le sang n’arrive pas au poumon. Neuf personnes ventilées sur dix meurent d’après le Pr Giannini, car le problème est cardio-vasculaire et non pulmonaire.
Reste à comprendre pourquoi les caillots de sang se forment chez les patients atteints de Covic-19.

Nouveau traitement

Près de Grenoble, le Dr Sabine Paliard-Franco traite ses patients touchés par la Covid-19 avec des antibiotiques macrolides associés à des Céphalosporine de 3ème génération appelés C3G. Elle obtient des résultats spectaculaires. Nous l’avons contactée mais elle n’est pas autorisée par le Conseil de l’Ordre à parler à la presse.
On notera que le protocole du Pr Raoult contient également un macrolide, l’azithromycine, et de l’hydrochloroquine-Plaquenil (un anti-inflammatoire).
Enfin, trois médecins dont deux de Moselle : Denis Gastaldi (Morhange) Jean-Jacques Erbstein (Créhange) et Olivia Vansteenberghe, à Wormhout (Nord) ont mis au point une combinaison médicamenteuse à base d’azithromycine mais sans l’hydroxychloroquine prônée par le Pr Raoult. Et tous trois ont constaté une nette amélioration de l’état de leurs patients touchés par le coronavirus. Parce qu’ils traitent la cause et non pas l’effet.

Dr Jean-Jacques Erbstein* :
« Des résultats probants mais restons prudents »

– Vous faites partie des rares médecins qui proposent un traitement à leurs patients souffrant du Covid-19 avec des résultats significatifs. Pouvez-vous nous expliquer ?

– Nous ne traitons pas le Covid-19 mais nous prévenons ses complications.
Car on sait que ce virus provoque un orage cytokinique c’est à dire une grosse inflammation du corps avec des réactions immunoallergiques.
Et il existe des mécanismes thromboemboliques avec risque d’embolie pulmonaire.
Nous nous sommes posé la question de savoir comment on pouvait casser ce mécanisme pour que nos patients passent le cap des sept jours.
C’est l’étape la plus difficile surtout chez les patients qui présentent des facteurs de risque de complications (personnes âgées, obèses, cardiaques etc.).

– Quelle fut votre démarche ?

– Avec deux amis médecins Denis Gastaldi (Morhange) et Olivia Vansteenberghe, à Wormhout (Nord) nous nous sommes retrouvés sur le forum de Facebook « le divan des médecins » où viennent échanger quelque 15.000 professionnels.
En discutant, nous nous sommes aperçus que tous trois nous prescrivions de l’azithromycine bien avant que Raoult ne l’intègre dans son protocole.

– Et quelles sont les propriétés de ce médicament ?

– Il s’agit d’un antibiotique de la famille des macrolides qui a pour propriété  de provoquer une action antivirale (on ne sait ni comment ni pourquoi à ce stade) mais surtout une action anti-inflammatoire. Moi, je le connais pour prescrire cet antibiotique an long cours aux patients qui ont des bronchites.

– Cet antibiotique est prescrit seul ?

– Je prescris aussi du zinc, un oligoélément qui a une action antivirale et du Montelukast (du Singulair) contre l’asthme, un anti-inflammatoire à visée pulmonaire.
J’ajoute une héparine à dose préventive pour éviter les complications de type phlébite et embolie pulmonaire. Autrement dit pour éviter les caillots dans le sang.

– Avec quels résultats ?

– Depuis que nous avons commencé ce protocole, nous n’avons plus aucune hospitalisation. Avec les deux médecins dont je vous ai parlé, nous avons une série de 200 patients et plus une seule hospitalisation. Depuis les articles publiés dans la presse nous avons été sollicités par de nombreux médecins comme le Dr Bellaiche, à Paris. Soit au total 400 patients traités avec notre protocole.

– Jolis succès….

– Il faut rester très, très prudents. Ce ne sont que des observations. Il faut attendre le résultat des études sur ce protocole pour en tirer des conclusions définitives.
Nous avons reçu, mardi, un appel de l’Ordre des médecins nous demandant d’être ‘’prudents et discrets’’. En effet, nous avons été dénoncés par des confrères qui considéraient que nous nous faisions de la publicité. C’est évidement stupide puisque ni eux ni moi n’avons rien à faire de publicité. Le seul intérêt de communiquer sur nos résultats c’était de faire part de nos constats et d’inviter les experts à lancer des études.

– Vous n’êtes pas soutenus par la profession ?

– Si bien sûr par de nombreux médecins généralistes mais aussi des médecins de tous les continents. Car, rappelez-vous, au départ, au mois de janvier, février et même mars, les généralistes n’avaient ni masques, ni charlottes. Certains médecins l’ont payé de leur vie. Je connais beaucoup d’infirmières qui sont restées positives au Covid-19.
Après les premières semaines de sidération, on a pris la vague de plein fouet, ici en Moselle, comme en Alsace. On ne pouvait pas laisser mourir les gens sans rien faire.
Quand j’appelais le 15 on me disait ‘’quel âge’’ ? Sous-entendu, si trop vieux, qu’il reste chez lui. Les réanimations étaient pleines. Il fallait trouver quelque chose.

– Et aujourd’hui ?

– Aujourd’hui, on se fait insulter par les grands pontes.
Ils nous disent, dans 80% des cas, les gens sont guéris.
Oui, mais il faut voir dans quel état. Nous, on constate qu’il faut administrer notre protocole le plus tôt possible. Trois jours après, ils vont mieux, c’est spectaculaire. Mais, encore une fois, il convient d’attendre les résultats des études en cours avant d’avoir des certitudes.

*Jean-Jacques Erbstein est Médecin généraliste à Créhange en Moselle

Lettre de Mario FAURE aux Présidents des AR

Chères et chers camarades,

J’espère que vous et ceux qui vous sont chers sont en bonne santé en cette période difficile. Des auditeurs m’interrogent pour savoir ce que nous pouvons faire pour nous rendre utiles. A part ceux qui peuvent rejoindre la réserve sanitaire ou d’autres réserves, le meilleur service à rendre est de nous montrer exemplaires dans le respect des consignes données par le gouvernement. La situation n’est pas simple et les sources d’inquiétude ne manquent pas : santé de nos proches et de nous-mêmes, conjoncture économique, remise en cause au moins temporaire de nos modes de vie… C’est dans ces circonstances qu’il faut montrer du sang-froid et ne pas céder au catastrophisme trop souvent ambiant. Voilà le sens des messages à transmettre à nos entourages.

L’IHEDN connaît, comme le reste du Pays, un choc dans le déroulement de ses activités. Sa réforme est à l’ordre du jour. En dépit des incertitudes et des imperfections de communication, les orientations annoncées, notamment pour les sessions régionales, sont positives. L’Union se réjouit que le message qu’elle a formulé dès le début des réflexions sur l’importance de l’ancrage territorial ait été entendu. Après les arbitrages gouvernementaux, on est loin du projet initial annoncé en septembre 2019 par le Général directeur d’une division par deux du nombre des sessions régionales et de leur effectif. Au contraire c’est vers un doublement des sessions régionales que l’on se dirige. Isabelle Beauvais, en qualité de vice-présidente de l’Union au titre des Associations régionales, a lancé une consultation auprès de vous pour que vos idées soient exprimées et portées par l’Union. Des points d’interrogation subsistent sur le futur des sessions régionales : leur contenu pédagogique, leur animation et leur coût restent à définir. Une chose est sûre cependant, c’est que le développement des formations régionales va accroître le potentiel de rayonnement de nos Associations et renforcer le poids démographique des régionales dans la communauté des auditeurs. Le moment venu, il conviendra que l’Union s’adapte à cette nouvelle donne.

Pendant cette période de confinement, l’Union poursuit ses travaux et enregistre des avancées significatives. En premier lieu une commission pour la promotion de l’esprit de défense (CPEDEF) a eu lieu pendant la crise sanitaire. Elle s’est tenue de manière dématérialisée et a pris en compte les reports d’actions des trinômes académiques qui étaient programmées ce printemps. Le financement sera au rendez-vous.

Nous avons reçu les ouvrages édités par la Documentation française relatant les travaux du Forum de Strasbourg. Les exemplaires qui vous sont destinés sont en attente d’une reprise des services postaux et vous seront expédiés dès que possible. Vous pourrez les utiliser pour vos actions de rayonnement.

Un prochain numéro de Défense est en cours de finalisation par la rédaction, en dépit des contraintes de confinement, sur un thème original, incluant le lien-sécurité défense si pertinent en ce moment. Ce numéro sera bien imprimé et expédié aux abonnés comme à l’accoutumée. On peut espérer que, sous votre impulsion, l’accès gracieux à la version électronique du précédent numéro, d’une part, et un temps plus propice à la lecture, d’autre part, auront poussé vos adhérents encore non abonnés à redécouvrir et apprécier cette actualisation des connaissances, à la fois attrayante et inventive, qui fait le lien dans tout notre réseau.

Le projet d’e-annuaire, décisif pour la modernisation de nos instruments de travail, est en fin de phase de tests. Je remercie l’équipe qui s’en est occupé avec efficacité sous la conduite de Bernard Besson, vice-président de l’Union et responsable de la Commission Organisation. Avec l’implication des membres de cette dernière appuyés par ceux de la Commission Cyber de Julien Roitman, et notamment Pierre-Guillaume Gourio-Jewell, nous avons défini un cahier des charges, sélectionné un maître d’œuvre et finalisé l’instrument et ses procédures. Les fonctionnalités de l’e-annuaire vont bien plus loin que celles d’un banal annuaire et vous permettront des avancées pratiques dans votre animation et votre gestion. L’ouverture, d’abord aux administrateurs que vous avez désignés, puis à chacun de vos adhérents est imminente et vous recevrez l’information requise dans les tous prochains jours. Ainsi aurons-nous réussi à remettre sur les bons rails un projet qui, depuis plusieurs années, était encalminé par un défaut de conception initiale et un choix inadapté dans la maîtrise d’œuvre.

L’annuaire 2020 est finalisé mais le prestataire de service qui le réalise, la société FFE, n’est pas en mesure de le faire imprimer et router, compte tenu du confinement. Il semble improbable que la situation se débloque avant l’été et, sur la suggestion de FFE, nous allons procéder pour la première fois à une mise en ligne qui permettra à chacun, à jour de cotisation à fin 2019, de télécharger l’annuaire 2020.

Vous comprendrez aisément que toutes ces actions ayant un coût, les finances de l’Union sont fortement sollicitées. Or, comme je vous l’ai écrit à plusieurs reprises, ce sont les versements des cotisations à l’Union qui lui permettent de réaliser ces prestations à votre profit. Depuis de nombreuses années, l’irrégularité des versements faits par les Associations oblige cette dernière à faire l’avance des fonds. Notre trésorerie a des limites et je suis particulièrement vigilant sur notre situation financière. Je vous ai rappelé, le 5 mars 2020, la décision du Conseil d’administration de procéder avant le 31 mars de chaque année au versement équivalent à au moins 50 % de vos cotisations de l’année n-1. Cette obligation, dont le caractère indispensable est pourtant aisément compréhensible, n’a pas été respectée par tous cette année. Notre trésorerie n’est pas inépuisable et je n’admets pas que les efforts déployés par les responsables de l’Union pour gérer au plus près nos finances soient compromis par la négligence de certains.

Aussi ai-je donné comme instruction que, tant l’annuaire 2020 que l’e-annuaire, ne soient délivrés qu’à ceux d’entre vous qui sont à jour de versement. Ces instruments ont un coût et il est normal de les réserver en priorité à ceux qui les financent. Bien évidemment, ceux qui se mettront à jour de leurs obligations vis-à-vis de l’Union seront au fur et à mesure servis.

Pour terminer votre information et partager avec vous les soucis de l’Union, nous avons appris par hasard que le commissaire aux comptes désigné pour 6 ans par notre dernière Assemblée générale – et qui avait accepté cette mission – a cessé au début de l’année de figurer sur la liste officielle des commissaires aux comptes. Il n’a pas jugé bon d’en avertir l’Union, ce qui constitue un manquement caractérisé à ses obligations professionnelles. La chose est d’autant plus surprenante qu’il s’agit d’un auditeur. Je lui ai adressé une lettre recommandée pour lui signifier mon mécontentement et nous réserver toutes les voies de droit, notamment auprès du président d’Île-de-France de l’Ordre des experts comptables. Pour l’instant, nous lui cherchons un remplaçant que nous devrons proposer à une Assemblée générale réunie pour la circonstance.

Or le fonctionnement régulier de nos instances est perturbé par le confinement. Nous allons utiliser les facilités données par les ordonnances gouvernementales en la matière, qui autorisent le report des AG statutaires jusqu’à la fin 2020 ainsi que la tenue d’AG à « huis clos ». Nous nous dirigeons vers une AG par télévote pour nommer le nouveau commissaire aux comptes et vers une AGO à l’automne, en fonction des décisions que prendra le Conseil d’administration.

Je sais que la situation actuelle rend aussi difficile pour vous la réalisation de vos actions. Nous vous avons informés de ce qui touche aux Trinômes académiques et au SNU. Il est clair que le premier semestre sera largement amputé. Mais je connais votre capacité d’adaptation, que certains d’entre vous ont montrée en organisant des télé-événements. Je les en félicite. Le travail de la Communauté des auditeurs, comme celui de l’Institut lui- même, s’inscrit dans la durée. C’est en tenant compte de ce caractère qu’il serait utile que nous orientions nos réflexions pour améliorer la résilience de notre Pays et, ainsi, continuer à servir utilement la France.

Croyez, chères et chers camarades, à mes sentiments dévoués pour notre Union et, pour vous, à ma fidèle amitié.

Mario FAURE – Président de l’Union-IHEDNParis, le 16 avril 2020

Revue Défense N° 202 – Les enjeux du désarmement (Télécharger en ligne)