Mémoire et Défense

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE,
Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA,
Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD,
Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

L’engagement du comité de Charente-Maritime de l’AR-18 de l’Union-IHEDN dans beaucoup d’actions comme le trinôme académique, le soutien des conseillers Défense des municipalités, la participation aux rallyes citoyens, l’animation de certaines activités du SNU (Service National Universel), les interventions auprès des classes Défense, ont amené le comité à réfléchir sur les rapports entre l’enseignement de la Défense et la Mémoire.

Activée par le constat, dans ce vaste domaine, des lacunes, mais aussi des existants, cette réflexion, lancée dès 2022, a mis un certain temps à trouver sa voie.

Tout d’abord, le comité a rétabli l’unité de la question en la posant différemment :
« Comment faire de l’enseignement de la Mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? ».

Cette formulation, plus concrète, plus ouverte, facilitait la création d’un groupe de travail cohérent et productif. Monté à la fin du premier semestre 2023, le groupe réunissant seize membres s’est constitué en trois équipes.
S’étant mis au travail en septembre 2023, le groupe a rendu son ouvrage comme prévu, à la fin du mois de mai 2024.

https://youtu.be/pAzeiLM32X4

Annuaire 2024

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L’annuaire 2024 des associations de l’Union-IHEDN est disponible sur Internet

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Nous avons le plaisir de vous convier à télécharger le nouvel annuaire 2024 des associations d’auditeurs de l’Union-IHEDN, au format pdf, document de référence pour notre communauté avec laquelle il vous permet de garder le lien.

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Nous tenons à chaleureusement remercier tous ceux qui ont participé à la réalisation de cet annuaire des associations de l’Union-IHEDN édition 2024. 

Espérant que cet annuaire répondra à vos attentes,  

Bien amicalement,

Catherine Sarlandie de La Robertie
Présidente Union-IHEDN

Autonomie stratégique : l’Europe peut-elle se passer des États-Unis ?

Entretien avec Justin Logan, directeur des études de défense et de politique étrangère au think tank conservateur américain CATO institute. Propos recueillis par Henrik Werenskiold. Article original paru dans Geopolitika. 
Traduction de Conflits. Publié le 19 septembre 2024. 
© https://www.revueconflits.com/autonomie-strategique-leurope-peut-elle-se-passer-des-etats-unis/

Justin Logan est le directeur des études de défense et de politique étrangère à l’Institut Cato. Il est un expert de la grande stratégie américaine, de la théorie des relations internationales et de la politique étrangère américaine. Ses recherches actuelles portent sur trois sujets : l’échec des efforts des États-Unis en matière de partage de la charge au sein de l’OTAN ; l’équilibre changeant du pouvoir en Asie ; et la pertinence limitée du Moyen-Orient pour la sécurité nationale américaine.

Les Français ont été les premiers à promouvoir l’idée d’une autonomie stratégique européenne. Quel est votre point de vue à ce sujet ? Pensez-vous qu’il soit possible d’établir un commandement militaire européen unifié doté d’une véritable autonomie stratégique ?

De nombreux Européens perçoivent d’un certain œil l’ambition persistante de la France de diriger l’Europe, mais d’un point de vue américain, l’intérêt des États-Unis réside dans le maintien de la division de l’Europe. Cette position découle de notre participation à la Première Guerre mondiale, à la Seconde Guerre mondiale et à la Guerre froide, au cours desquelles nous avons cherché à empêcher la domination de l’Allemagne du Kaiser Wilhelm, de l’Allemagne d’Adolf Hitler ou de l’Union soviétique.

Du point de vue de la realpolitik américaine, l’objectif est d’empêcher un pays de dominer l’Europe, tout en permettant à l’Europe de se défendre, ce qui ne devrait pas être trop difficile si l’on compare l’économie et la population de l’Union européenne à celles de la Russie. En outre, si l’on considère les luttes de la Russie en Ukraine, il est clair que la Russie n’est pas candidate à la domination de l’Europe.

Nous sommes donc parvenus à une situation aussi favorable que possible du point de vue américain. Les conflits, l’instabilité et les guerres peuvent persister en Europe, mais l’objectif central des États-Unis, qui était d’empêcher un pays de dominer le continent, a pour l’essentiel été atteint. Il s’agit là d’une évolution positive dont les États-Unis devraient se féliciter.

Pensez-vous que l’Europe a déjà la capacité de se défendre contre la Russie sans le soutien des États-Unis ? La guerre en Ukraine se déroulerait très probablement différemment sans le soutien militaire des États-Unis.

Certes, mais les États-Unis ne sont pas engagés comme si l’Ukraine était un allié de l’OTAN, puisque nous ne sommes pas directement impliqués dans les combats. Il est donc concevable d’envisager un scénario de guerre en Europe dans lequel les États-Unis ne combattent pas activement, mais soutiennent l’effort de guerre par d’autres moyens. Nous pouvons fournir différents types de soutien, mais pas de personnel militaire proprement dit.

Je pense qu’un exemple pertinent du conflit ukrainien, qui pourrait s’appliquer plus largement à l’Europe, est le partage par les États-Unis de ce que nous appelons ISR : Intelligence, Surveillance et Reconnaissance (les moyens de recueil du renseignement militaire nécessaire pour mener une campagne). Non seulement nous avons détecté les mouvements russes dès le début de la guerre, ce qui a été bénéfique pour l’effort de guerre de l’Ukraine, mais nous avons également fourni un soutien ISR à l’armée ukrainienne tout au long du conflit jusqu’à aujourd’hui, ce qui a été essentiel pour elle.

Ces capacités pourraient également soutenir l’Europe en cas de conflit armé, étant donné que l’Europe ne dispose pas des capacités satellitaires et de surveillance que nous possédons. Nous pourrions ainsi poursuivre ce soutien sans déployer de troupes. Cela ne veut pas dire que nous cesserions de communiquer ou de coopérer avec les Européens, mais l’idée que les États-Unis doivent être le nœud central de la défense de l’Europe semble fantaisiste.

Alors oui, que ce soit à travers la vision de Macron, l’UE, ou même une potentielle alliance franco-germano-britannique – ce qui semble étrange à mentionner – je crois qu’ils trouveront leur voie. Mais je n’ai pas de préférence particulière quant à la manière dont elle devrait être structurée, que ce soit par le biais de l’UE ou d’une alliance tripartite.

Toutefois, l’idée que la Russie puisse étendre ses lignes d’approvisionnement actuelles de plusieurs centaines de kilomètres en Europe et être efficace dans un endroit comme la Pologne semble également irréaliste, en particulier avec le niveau actuel de soutien militaire des États-Unis et d’autres pays européens. Il peut sembler étrange de dire cela pendant le plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais du point de vue des États-Unis, il s’agit d’une histoire positive. Nous avons appris que l’armée russe s’efforce de pulvériser l’Ukraine, ce qui indique que nous avons surestimé ses capacités militaires.

Oui, c’est terrible pour l’Ukraine et probablement pour la Russie, mais c’est avantageux pour nous. Si les Russes ne parviennent pas à vaincre rapidement l’Ukraine, ils seront confrontés à d’immenses défis face à des pays comme la France ou l’Allemagne.

Vous dites donc que le statu quo actuel est en fait le meilleur pour les États-Unis parce que vous voudriez que les capacités de défense européennes soient décentralisées, en ce sens que vous ne voudriez pas qu’une seule entité contrôle tout le potentiel militaire du continent ?

Je ne pense pas que le statu quo soit le meilleur scénario, car les États-Unis ont actuellement 100 000 soldats stationnés en Europe, et je ne veux pas avoir 100 000 soldats en Europe. Je ne pense pas que la défense de l’Europe nécessite 100 000 soldats américains stationnés en permanence sur le continent. Je pense donc que si nous commencions à prendre nos distances avec l’OTAN, que ce soit par le biais d’une « OTAN dormante » ou en commençant unilatéralement à retirer des troupes d’Allemagne, cela provoquerait une nouvelle onde de choc au cœur de l’Europe, tout comme l’a fait l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Mais je pense qu’une « onde de choc sécuritaire européenne » supplémentaire serait en fait une bonne chose du point de vue des États-Unis, car elle forcerait la Zeitenwende (évolution, tournant, changement), qui n’est actuellement qu’un tour de passe-passe comptable, à se transformer peut-être en quelque chose de réel. Dans ce contexte, si l’on observe l’opinion publique allemande sur les dépenses militaires, on constate que la question d’un récent sondage était très défavorable cette l’idée. La question était la suivante : « Devrions-nous dépenser davantage pour la défense, même si cela devait se faire au détriment d’autres priorités nationales, y compris la protection sociale et les infrastructures ? Et ce n’est pas une majorité, mais une pluralité – 46 ou 47 % des Allemands – qui a répondu par l’affirmative à cette question.

Quant aux autres options, elles sont soutenues à hauteur de 30 % et 20 % respectivement. C’est assez frappant pour moi. Ainsi, plutôt que de voir les Allemands gaspiller des milliards d’euros pour des F-35 qu’ils n’utiliseront jamais, il serait bon qu’ils utilisent ces ressources, ou peut-être des ressources supplémentaires, d’une manière plus intelligente qui se traduise réellement par une puissance militaire sur le terrain.

En Europe, il est difficile pour les hommes politiques de préconiser des réductions des programmes de protection sociale, des dépenses sociales et des dépenses de l’État, qui pourraient être nécessaires pour augmenter les dépenses militaires. Une façon de contourner partiellement ce problème est d’en avoir plus pour son argent en réduisant les redondances entre les armées européennes et en améliorant leur complémentarité.

Existe-t-il un moyen de les rendre plus complémentaires, ou est-ce tout simplement impossible en raison de questions telles que le réalisme politique, le nationalisme, les intérêts nationaux et le trop grand nombre d’intérêts divergents entre les différents États européens ?

La réponse honnête est que je ne sais pas, mais il y a certainement moyen de réduire les redondances. Reste à savoir s’il s’agit d’une mise en commun de la souveraineté ou de quelque chose de beaucoup plus ambitieux. On a parlé d’une armée européenne, ce qui est peut-être tiré par les cheveux. Mais il est certain que les redondances pourraient être réduites. L’Europe compte des dizaines d’armées, de forces aériennes, de marines, etc. différentes, dont les capacités sont redondantes. Ces forces pourraient certainement être rationalisées afin de devenir une force de combat plus efficace.

Ces ressources pourraient être utilisées, positionnées, mises en commun et donc mieux appliquées. Encore une fois, je suis agnostique et incertain quant à savoir si ces efforts devraient passer par l’Union européenne ou par une sorte d’accord multilatéral entre les États concernés. Mais en fin de compte, soit vous pensez que ces pays européens se soucient de leur sécurité et de leur survie, soit vous ne le pensez pas. Je suis dans le camp de ceux qui pensent que c’est le cas.

Mais ils sont très heureux de pouvoir compter sur les États-Unis et de s’appuyer sur eux autant que possible. Je ne les blâme pas du tout ; je pense qu’ils sont intelligents. Je ne reproche pas aux Européens d’accepter la gratuité ; je nous reproche de la leur offrir. Il y a une métaphore que j’aime utiliser : Si nous vous invitons à dîner et que nous payons l’addition, pour nous plaindre ensuite que les Européens n’ont pas payé, c’est que nous avons invité. Eh bien, nous avons invité. C’était notre marché, et nous aimons être le joueur le plus important à la table. Personnellement, je n’aime pas cela ; cela ne vaut pas le coût pour nous.

Je pense donc que nous devrions commencer à retirer des troupes de pays comme l’Allemagne et communiquer clairement et amplifier ce sentiment de menace. En d’autres termes, il faut leur faire comprendre qu’ils ont un grave problème qu’ils doivent régler, et voir ce qui se passe. Je pense que les Européens se ressaisiraient rapidement dans un tel scénario. Je ne suis toutefois pas certain de la manière dont cela fonctionnerait. Beaucoup de gens diront, oh, il faut passer par l’UE, il faut des obligations de défense ; ou non, il faut passer par Paris, ou non, il faut une version plus nationale.

Mais d’un point de vue américain, la façon dont elle serait organisée à la fin n’a pas vraiment d’importance. Le seul danger serait que les Européens restent littéralement les bras croisés et regardent l’armée russe traverser l’Ukraine et la Pologne et pointer un poignard au cœur de l’Allemagne. Je pense que c’est de la science-fiction. Je pense que ce n’est pas une perspective réelle du point de vue américain. Et je pense que les Européens, s’ils y sont contraints, en feront plus, sous une forme ou une autre, pour compenser l’absence de forces terrestres américaines.

Faisons donc une expérience de pensée. Supposons que l’Europe augmente considérablement sa capacité militaire, qu’elle gagne beaucoup plus d’autonomie stratégique et qu’elle devienne en quelque sorte un pôle de puissance indépendant et militairement compétent dans le système international. Voyez-vous un scénario dans lequel elle pourrait utiliser sa puissance militaire d’une manière préjudiciable aux intérêts américains, par exemple en Méditerranée ou dans l’étranger proche de l’Europe ?

Je pense que nous sommes si loin d’un tel scénario que je serai mort avant qu’il ne se réalise. Il est vrai que mon horizon temporel est un peu court. Mais je pense que nous en sommes très loin.

Et je pense que c’est également ironique. La seule fois où j’entends cet argument réaliste très dur, c’est de la part d’internationalistes libéraux des États-Unis qui aiment être au centre de la sécurité européenne. Et je me dis : « Attendez une minute, c’est un argument de type John Mearsheimer que vous avancez. Et vous êtes un internationaliste libéral en règle.

Ce sont des points de vue qui s’excluent mutuellement, alors lequel est le bon ? Mais il arrive que les gens défendent ces deux points de vue en même temps, et c’est incohérent. D’une part, nous craignons que l’Europe n’assume pas plus de responsabilités si nous en faisons moins. D’autre part, nombre de ces mêmes personnes affirment que nous devrions faire attention à ce que nous souhaitons, car si l’Europe se met en ordre de marche, elle s’alignera d’une manière ou d’une autre contre nous. Mais je pense que cette perspective est si lointaine que nous ne devrions pas y prêter attention.

Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter à ce stade. Et je ne pense pas franchement, même en tant que réaliste, que les intérêts de l’Europe s’opposent fondamentalement aux intérêts des États-Unis. Je pense que nous sommes fondamentalement des puissances de statu quo qui se complètent dans le système international. Par ailleurs, je pense qu’à moyen terme, les problèmes démographiques de l’Europe vont poser de réelles contraintes à sa capacité de projection de puissance, de la même manière que les problèmes démographiques de la Chine et de la Russie vont poser des contraintes à leurs capacités de projection de puissance.

Je suis donc prêt à courir ce risque, car je pense qu’un tel scénario a une faible probabilité de se réaliser. Je pense que c’est comme un risque de queue sur l’axe X d’une courbe de distribution normale. Donc, si nous en arrivons à un point où c’est la principale préoccupation des spécialistes américains de la sécurité, je dirais que nous sommes dans une situation formidable, parce qu’il n’y a pas beaucoup de raisons de s’inquiéter.

Revenons à notre point de départ. Vous affirmez que l’Europe peut essentiellement s’occuper de sa propre sécurité et que les États-Unis peuvent plus ou moins se retirer complètement du continent et se concentrer à 100 % sur l’Asie de l’Est, en suivant l’argument d’Elbridge Colby ?

Je pense que je vais encore plus loin que Bridge. Je pense que Bridge essaie d’être un peu plus modéré que moi. Je pense que l’Europe devrait assumer seule la mission de dissuasion conventionnelle. On peut donc se demander ce qu’il en est du parapluie nucléaire. Qu’en est-il des capacités ISR, que j’ai déjà évoquées ?

Il est vrai que ces éléments sont très difficiles à remplacer à court terme, en particulier la question nucléaire. Mais je pense que la décision américaine – non négociable – devrait être que nous n’aurons plus de forces terrestres en Europe ; ces troupes rentrent en fait à la maison pour de bon. Non seulement cela, mais les bases navales de la péninsule ibérique et de l’Italie disparaissent également.

Je pense que les Américains devraient commencer cette évolution dès que possible. Ensuite, si les gens commencent à se plaindre ou à s’inquiéter de l’extension de la dissuasion ou autre, nous pourrons discuter de la manière de gérer cela. Mais oui, les intérêts américains en Europe seront essentiellement garantis sans les efforts militaires américains.

Maintenant, si je devais argumenter contre moi, je dirais : voulez-vous vraiment dire que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pourraient dissuader la Russie d’attaquer l’Estonie, la Lituanie ou la Lettonie ? Je pense que c’est un bon contre-argument. Je répondrai qu’il s’agit d’une mission militaire terriblement difficile, avec ou sans les États-Unis.

L’environnement géographique permissif est vraiment difficile à surmonter. Et à moins de poster 70 ou 80 000 soldats le long de la frontière entre les États baltes et la Russie, ce que nous ne ferons pas, nous sommes dans le même bateau, n’est-ce pas ? Nous espérons essentiellement que le bluff ne sera jamais suivi d’effet. Parce que l’obtention d’un niveau de dissuasion qui rendra Tallinn et Vilnius à l’aise n’est pas possible sans les États-Unis.

Et nous ne le faisons pas actuellement. L’ancien premier ministre estonien, Kaja Kallas, a récemment déclaré qu’avec les plans actuels de l’OTAN, qui prévoient une défense en profondeur, « mon pays serait rayé de la carte ». Je pense qu’elle a raison sur le fond. Mais du point de vue d’un réaliste américain pur et dur, ce serait très bien. Nous atteindrions une sorte de ligne durable qui serait défendable pour protéger les intérêts américains.

Mais si vous cherchez une sorte de position de défense avancée ou de dissuasion par le déni à un niveau conventionnel contre la Russie dans les pays baltes, ce n’est tout simplement pas faisable. Ce serait comme dire que les Chinois essaient de protéger Sonora (désert mexicain le long de la frontière avec les USA) contre les Américains. Ce n’est pas possible, c’est tout simplement impossible.

Et il y a la dissuasion nucléaire et toutes sortes d’autres choses qui tournent autour. Mais si vous voulez une marge militaire confortable dans les pays baltes, vous ne l’aurez en aucun cas. C’est regrettable. Je pense donc qu’une bonne réponse à mon argument est de dire que les pays baltes seraient vulnérables dans le cadre de votre plan. Et mon contre-argument serait de dire que les pays baltes sont déjà vulnérables à l’heure actuelle. La géographie est un maître cruel qui nous gouverne tous.

Aujourd’hui, l’Europe achète une grande partie de son matériel militaire à des entreprises de défense américaines. Ces entreprises dépendent du fait que l’Europe soit le partenaire junior et ne s’engage pas dans des programmes paneuropéens d’acquisition de matériel de défense, ce que l’autonomie stratégique impliquera très probablement.

Pensez-vous que les intérêts enracinés au sein de l’establishment militaire et des complexes industriels américains peuvent mettre des bâtons dans les roues pour qu’un véritable changement se produise ? Pensez-vous qu’il soit préjudiciable aux intérêts américains que l’Europe cesse d’acheter ces quantités massives d’équipements de défense américains ?

Ils essaieront certainement de le faire, et c’est d’ailleurs ce qu’ils font. Donc, au sens étroit de la base industrielle de défense américaine, oui, c’est préjudiciable à leurs intérêts. Mais dans le sens plus large d’une position de défense plus autonome de l’Europe, non. Je vois là un compromis.

Historiquement, les Américains ont dit : « Europe, tu devrais dépenser beaucoup plus pour la défense, tu devrais acheter du matériel américain, et tu devrais l’utiliser aux moments et aux endroits où nous te suggérons de l’utiliser ». C’est un raisonnement fantaisiste. Je ne pense pas que cela puisse se produire.

Par conséquent, si nous voulons que l’Europe dépense davantage, je pense qu’il est plus probable que cela se produise si l’Europe se procure davantage de matériel militaire européen. En d’autres termes, les gens comme moi se plaignent du complexe militaro-industriel du Congrès. Il est très difficile de fermer une chaîne de production, et il est très difficile de fermer une base militaire. Tout cela est vrai.

Mais ce serait également vrai en Europe, n’est-ce pas ? L’augmentation de la production militaire en Europe exercerait une pression à la hausse sur les dépenses de défense parce qu’elle créerait des circonscriptions pour ces dépenses. Je pense donc que si nous sommes vraiment sérieux et que nous pensons vraiment que l’Europe devrait faire plus pour elle-même, comme je le fais, alors une partie de ces achats devra provenir de la production européenne.

Et c’est une mauvaise chose du point de vue de l’un des cinq grands entrepreneurs américains du secteur de la défense. Mais en politique internationale, les compromis sont omniprésents. Je pense qu’il est important de ne pas réduire l’intérêt national américain aux intérêts de Lockheed, Boeing et Raytheon. Je veux dire par là que c’est quelque chose qu’il ne faut pas faire du point de vue de la haute politique. Alors oui, il serait certainement mauvais pour ces entreprises qu’il y ait une base industrielle de défense européenne plus importante. Mais pour les États-Unis, dont la dette s’élève actuellement à 35 000 milliards de dollars, c’est une bonne chose.

Identifier une munition

Portail des munitions open source [Open Site Munitions Portal ]

L’infinie variété des munitions, tous modèles, tous milieux, toutes fonctions et tous calibres confondus, pose un vrai problème d’identification d’autant plus que les guerres contemporaines n’auront jamais été aussi médiatisées, judiciarisées et scrutées jusque sur les réseaux sociaux. Initiative récente puisqu’elle remonte à novembre 2023, l’Open Source Munitions Portal (OSMP) propose désormais une véritable base de données évolutive et accessible en ligne sur les munitions terrestres et aériennes utilisées dans les conflits récents.

Cette base repose sur des photographies authentifiées et datées de munitions utilisées sur leurs théâtres d’opération. Chaque photographie d’éclats, de restes ou d’éléments divers est accompagnée d’une fiche descriptive et technique de la munition. Des entrées par théâtres d’opération, années d’utilisation, catégories, emplois et modèles font de l’OSMP un véritable outil de travail pour les chercheurs, les journalistes et autres personnes intéressées par l’identification des munitions sur les champs de bataille contemporains.

L’OSMP est une initiative de l’Armament Research Services (ARES), un cabinet de conseil et d’expertise australien en matière d’armement.

1 – L’Open Source Munitions Portal – https://osmp.ngo/
2 – Le cabinet ARES – https://armamentresearch.com/
Nota – La plupart des navigateurs propose une traduction en français.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

Union-IHEDN – Forum des études

Le Forum des études de l’Union-IHEDN est l’opportunité pour l’ensemble du réseau des auditeurs de participer régulièrement aux réflexions stratégiques. Les thèmes annuels d’études proposés par l’Union constituent des bases de réflexions et des outils d’aide à la décision. Leur restitution au plan tant national qu’européen lors du Forum des études, donne une lisibilité à ces travaux.

Thématique 2024 – 2025
Défense : L’Union Européenne à la croisée des chemins

Au-delà d’une présentation détaillée du sujet, les rapports des Auditeurs devront proposer dans leurs livrables, des illustrations ou études de cas nationales ou internationales, des entretiens d’experts, une analyse critique et un diagnostic, puis partager des recommandations et pistes d’actions.

Après une analyse et un diagnostic, voici quelques questions qui pourront guider la réflexion libre des Auditeurs :

  • L’Union Européenne peut-elle donner vie à une nouvelle Europe de la Défense ? Quelles directions donne la « Boussole Stratégique » ?
  • Comment l’OTAN et l’Union Européenne peuvent-elles mieux s’aligner ? Quels rôles doivent jouer les États-Unis d’Amérique ?
  • Comment peut se construire le leadership européen en matière de défense ?
  • La France, puissance nucléaire doit-elle proposer son outil de dissuasion à ses partenaires européens ?
  • Quels avenirs pour la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense), l’AED (Agence européenne de défense) ou encore le FED (Fonds européen de défense) ?
  • Comment pourrait évoluer l’industrie de défense européenne ?

Les scénarios noirs de l’armée française

Compte rendu de lecture de SAVIANA (Alexandra), Les scénarios noirs de l’armée française. Comprendre les menaces qui nous attendent, Paris, Robert Laffont, 2024, 236 p.

Avec la naissance des grands états-majors et des académies militaires au XIXe siècle, les militaires ont pris l’habitude d’imaginer la prochaine guerre. À cette fin, l’histoire militaire – celle notamment des batailles – fut particulièrement mobilisée. Plus qu’une source de méditation sur les erreurs et les opportunités manquées, l’étude du passé permettait aussi de dégager des principes qui, mutatis mutandis, participaient à l’élaboration de nouveaux plans. Si cette posture préparatoire n’a pas disparu, faisant encore de la bataille d’Austerlitz un objet d’étude tactique et stratégique, les mutations technologiques contemporaines et la dilatation des champs de bataille à l’ère de la mondialisation obligent les Armées à se tourner plus que jamais vers le futur à travers une démarche prospective pouvant aller jusqu’à la science-fiction (1).

Dans un environnement mondialisé particulièrement fluide, les menaces s’accumulent. Non seulement elles se déploient dans les milieux physiques classiques (terre, air, mer) auxquels s’ajoutent de nouveaux milieux (espace exo-atmosphérique, grands fonds), mais ces menaces s’introduisent également dans des champs désormais immatériels (cyberespace, dimension cognitive) qui ne connaissent pas de frontières et s’affranchissent des limites jusqu’à présents connues (distance/temps, militaire/civil, société/individu, public/privé…). Indexées sur l’évolution rapide et exponentielle des technologies, ces menaces peuvent aujourd’hui s’hybrider au point de brouiller des situations jusqu’à présent distinctes, et d’abolir le cycle paix/guerre/paix, faisant davantage parler de « conflictualités » que de conflits au sens conventionnel.

Plus que jamais, la guerre peut se faire sans… se faire, de manière permanente et dans la continuité de relations internationales en apparence inchangées. Sans disparaître, la menace militaire demeurera essentiellement médiatique et dissuasive alors que ce qui sera justement privilégié c’est l’évitement d’un conflit armé. De nombreuses actions hostiles et agressives peuvent désormais se réaliser en dessous du seuil de l’engagement militaire. Elles auront pour objectifs l’intimidation, la coercition, la subversion voire la recherche d’un point de bascule sans pour autant aller jusqu’au déclenchement d’une véritable confrontation militaire. En résumé, il s’agirait de « gagner la guerre avant la guerre » pour reprendre l’expression du général Thierry BURKHARD (2).

C’est dans cette perspective de nouvelles conflictualités que la journaliste Alexandra SAVIANA s’est intéressée aux scenarii actuellement à l’étude au sein des états-majors. Les scénarios noirs de l’armée française passent en revue onze situations qui, sans tenir de la science-fiction, projettent nos armées dans un futur proche (à l’horizon de l’année 2030) à partir de contextes géopolitiques déjà existants. Du Maghreb à l’espace en passant par la Turquie, Taïwan, les États baltes, Madagascar… l’auteur a consulté 106 experts dont des officiers de haut rang afin d’éclairer onze menaces particulièrement crédibles qui, si différentes soient-elles les unes des autres, seraient de nature à déstabiliser profondément notre pays soit en le mettant au bord d’un conflit mondial, régional, voire civil, soit en l’amputant d’une partie de sa souveraineté… Chaque menace envisagée repose sur une situation géopolitique bien réelle qui dégénèrerait. Dans certains cas de figure, la crise débuterait directement sur des parties du territoire français (îles Éparses, Nouvelle-Calédonie), pour d’autres elle s’amorcerait dans des pays étrangers mais avec des implications immédiates pour notre pays du fait d’alliances ou d’influences hostiles de la part d’acteurs locaux ou d’États puissances. Toutes ces menaces ont un dénominateur commun à savoir une remise en cause de notre rôle à l’échelle régionale, mondiale, voire de notre souveraineté. Dans tous les cas, nos forces armées seraient placées dans des situations capacitaires critiques.

Si l’outil militaire n’est pas le seul volet de la réponse face à une crise internationale, il demeure cependant indispensable et incontournable pour peser dans un rapport de force et dissuader. Or, l’armée française actuelle est-elle en capacité de dissuader à tous les étages du spectre des menaces ? Comment peut-elle se préparer à une éventuelle crise – voire à un conflit – dans un environnement géopolitique complexe dont les tensions hautement inflammables ne peuvent plus être décorrélées de graves crises sécuritaires et intérieures à la vie du pays. Le cauchemar pourrait ainsi avoir plusieurs visages : celui d’une conjonction entre un conflit extérieur télescopant une crise intérieure, celui d’un conflit international s’invitant sur la scène intérieure, ou bien celui d’une faiblesse intérieure déclenchant opportunément une crise internationale.

Au fond, ce qui traverse en filigrane l’ouvrage d’Alexandra SAVIANA est moins l’idée de la faiblesse de nos armées que celle de la société qu’elles ont à défendre. Derrière la mutation en cours de notre outil militaire et des inévitables questions budgétaires que cela pose, la journaliste conclut sur le point de loin le plus essentiel à savoir notre volonté de nous défendre. C’est ici que l’enjeu de la guerre cognitive apparaît. Si un chapitre du livre lui est spécifiquement consacré (scénario 10), on comprendra également que la menace dans le champ cognitif traverse tous les cas abordés. Plus que jamais rendue possible avec la dilatation du champ informationnel interconnecté et la montée en puissance des intelligences artificielles, cette guerre qui se mène dorénavant dans les esprits a pour objectif de miner les modèles culturels et politiques, de transformer les perceptions, de déplacer les centres d’intérêt et d’affaiblir les forces morales de la Nation. C’est, in fine, la résilience de la société – pour ne pas dire l’Esprit de Défense avec d’autres mots – qui est directement questionnée.

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Scénario 1 – La guerre éclate entre le Maroc et l’Algérie avec pour conséquence une intensification des flux migratoires en Méditerranée. L’importance des communautés algérienne et marocaine sur notre sol importe aussitôt le conflit dans l’Hexagone. En fait, c’est toute la région sahélienne qui est déstabilisée avec des organisations djihadistes qui, désormais, ne sont plus contenues aux frontières des deux pays maghrébins. L’Algérie, qui subit des revers militaires, est la plus exposée par ce regain de la menace islamiste. En guise d’échappatoire, et sous influence russe, le pouvoir algérien fait alors le choix d’une politique de plus en plus agressive à l’encontre de la France.

Scénario 2 – Une offensive aérienne israélienne contre les installations nucléaires iraniennes déclenche un embrasement régional. La guerre s’étend immédiatement au Liban où le Hezbollah prend en otage une FINUL impuissante armée par 700 militaires français. Les cyberattaques s’intensifient contre les puissances occidentales, des prises d’otages ont lieu et l’Iran soumet le détroit d’Ormuz à un blocus qui déclenche des affrontements avec les marines occidentales (dont la France). Accaparés par une campagne présidentielle, les Etats-Unis restent en retrait et laissent Oman et l’Arabie Saoudite jouer les bons offices. Incapable de peser, la France perd son influence dans cette région du monde.

Scénario 3 – Alors que la guerre en Ukraine semble gelée, l’élection à la présidence de Donald TRUMP, en novembre 2024, change la donne stratégique au coeur de l’Europe. La nouvelle administration américaine normalise ses relations avec Moscou et prend la décision de retirer l’armée américaine du théâtre européen au profit du théâtre asiatique. Cette dévitalisation de l’OTAN pose plus que jamais la question d’une Europe de la défense et de son autonomie stratégique qu’aucun pays de l’UE n’est alors en mesure d’assurer à commencer par la France qui apparaît comme une « une petite joueuse ». La Russie pousse son avantage en déstabilisant les États baltes par des flux migratoires en provenance de Biélorussie, et en fomentant un coup d’État en Moldavie. Au nom de la défense des minorités russes opprimées, Moscou finit par envahir les États baltes et déclenche un conflit direct avec l’OTAN. D’abord en retrait les Etats-Unis sont contraints d’intervenir face à une situation de plus en plus hors de contrôle. L’OTAN se resoude et les revers militaires amènent Moscou à franchir le seuil de l’emploi des armes nucléaires tactiques. Une révolte politique est sur le point d’éclater à Moscou.

Scénario 4 – La mort du dirigeant biélorusse Alexandre LOUKACHENKO ouvre une période de vacance du pouvoir qui est une opportunité pour l’opposition démocratique. Celle-ci se heurte cependant à une répression de plus en plus dure de la part du successeur de LOUKACHENKO. Les pays de l’UE soutiennent cette opposition et l’aident à se structurer mais Moscou intervient pour soutenir le pouvoir biélorusse. C’est une véritable guerre civile qui débute provoquant des flux de réfugiés vers la Pologne. Les Etats-Unis ne veulent pas s’engager dans une crise et laissent les Européens, notamment la France (nation-cadre de l’OTAN en Roumanie), en première ligne. À la tête d’une coalition, la France est contrainte de renforcer ses moyens militaires aux frontières même de la Russie alors qu’un gouvernement de transition biélorusse est proclamé et que la Russie déploie désormais des armes nucléaires sur le territoire biélorusse.

Scénario 5 – Revendiquant l’archipel des îles Éparses, Madagascar utilise l’influence chinoise contre la France. Un accord entre Antananarivo et Pékin permet désormais l’intrusion de bâtiments militaires chinois dans notre ZEE comme ils le font en Mer de Chine. La faiblesse de la présence militaire française dans la région est accentuée par un travail d’influence qui divise l’opinion publique française sur le thème du « colonialisme ». Contrainte à un statu quo qui l’oblige à partager de facto la ZEE des îles Éparses avec Madagascar, la France voit aussi l’Île Maurice voisine profiter de la situation pour remettre en cause le statut de Tromelin qu’elle revendique également.

Scénario 6 – La fin de l’opération Barkhane et le désengagement militaire français qui s’ensuit plonge une partie du continent africain dans le chaos. L’arrivée au pouvoir d’une junte militaire malienne anti-française produit un effet domino qui s’étend rapidement à d’autres pays voisins : Burkina-Faso, Niger, Côte d’Ivoire… Surtout, le retournement de l’allié tchadien entraîne aussi celui du Sénégal. Ce sont tous les points d’appui historiques de la France en Afrique qui disparaissent en moins de dix ans, avec un changement de paradigme à la clé : d’une collaboration occidentale avec des États africains cherchant à endiguer le djihadisme, on passe à des juntes militaires sous influence russe qui désormais pactisent localement avec les organisations djihadistes. Les uns comme les autres privilégient des intérêts locaux rendant cette vaste partie de l’Afrique incontrôlable. Russes et djihadistes se combattent sur fond de désoccidentalisation et résurgence d’un califat.

Scénario 7 – La Chine entre en guerre contre les Etats-Unis et leurs alliés au sujet de Taïwan. Cet embrasement régional est précédé d’une déstabilisation du Moyen-Orient qui commence par une flambée du prix des hydrocarbures. Alors que le choc pétrolier plonge les pays européens dans des difficultés économiques, sociales et politiques, Pékin joue de son contrôle sur la dette djiboutienne, pour demander la fermeture de la base française sur son sol. La déstabilisation de la position stratégique française au Moyen-Orient se conjugue avec les difficultés européennes et l’inquiétude des pétromonarchies face à l’Iran. Washington est obligé de réinvestir des moyens militaires, notamment navals, au Moyen-Orient. C’est le moment attendu par Pékin pour lancer une offensive éclair sur Taïwan. Alors que les Etats-Unis tentent de gagner du temps pour organiser une coalition, les Européens se contentent de sanctions économiques. La France qui dispose d’une marine océanique et a des intêrêts régionaux en Asie-Pacifique subit des pertes. En tentant un blocus des routes du pétrole à destination de la Chine dans le Golfe Persique, le porte-avions Charles-de-Gaulle est attaqué et gravement touché.

Scénario 8 – Les tensions entre la Grèce et la Turquie aboutissent à un conflit lorsque cette dernière prend la décision d’envahir des îlots grecs inhabités en Mer Égée. L’action, plus symbolique que stratégique, ouvre une crise au sein de l’OTAN et de l’UE. La France, liée à la Grèce par un accord de défense bilatéral, devient la nation-cadre d’une coalition destinée à défendre les intérêts d’Athènes. La confrontation avec la Turquie est d’abord aéronavale mais elle se solde par des pertes sensibles face à une armée turque puissante.

Scénario 9 – Alors qu’un puissant cyclone frappe les Antilles françaises et mobilise les forces armées ainsi que la sécurité civile, un deuxième cyclone tout aussi dévastateur frappe, quelques jours plus tard, la Nouvelle-Calédonie. Les infrastructures sensibles sont paralysées sur la grande île, et la population locale ne peut recevoir une aide déjà engagée de l’autre côté de la planète. La situation dégénère rapidement et ouvre la porte aux influences étrangères : australienne, néo-zélandaise et, surtout, chinoise. S’appuyant sur la proximité des îles Salomon avec lesquelles elle est liée par un accord de coopération, la Chine profite du climat insurrectionnel pour encourager – avec des actions d’influence – les revendications kanakes à l’indépendance. Dans le même temps, elle exerce une autre influence sur Djibouti pour faire fermer la base militaire française qui s’y trouve. Poussé dans ses retranchements, Paris finit par organiser un référendum où c’est le « oui » à l’indépendance qui l’emporte contre toute attente mais d’une courte tête. La France est quasiment évincée de l’Indo-Pacifique.

Scénario 10 – Un scénario qui étudie les effets d’une guerre cognitive sur les moyen et court termes à l’occasion d’une élection présidentielle. Alors que l’opinion publique française est « modelée » depuis des mois – voire des années – dans un champ informationnel exposé aux infox (fake news/deep fake), les réseaux sociaux perturbent gravement la communication des différents candidats à l’approche des scrutins. Dans le même temps, le pays fait l’objet de cyberattaques agressives (infrastructures, pillages de données…) qui entretiennent des troubles et une inquiétude sociale permanente. L’ingérence de la Russie et de la Chine sont désignées.

Scénario 11 – Un exercice interallié avec les Etats-Unis, vécu comme une provocation par Pékin, déclenche un incident dans l’Himalaya entre militaires indiens et chinois. Cet incident dégénère en un véritable conflit dans lequel la France se retrouve – du fait de son partenariat militaire avec New-Delhi – en première ligne. Plutôt que d’affronter directement les Etats-Unis, la Chine décide de frapper le maillon faible à savoir les Européens dont la France au premier rang. L’offensive vient de l’espace où les constellations de satellites français et européens sont aveuglées ou détruites par un programme militaire spatial chinois mis en place depuis plusieurs années déjà. Le scénario met ainsi en avant la course à la puissance militaire spatiale que les Chinois entreprennent depuis des décennies avec d’importants moyens. Le moment venu, ils sont en mesure de plonger la France et les autres pays européens dans une « nuit informationnelle ». Si les États-Unis aident à rétablir provisoirement les communications satellitaires, l’Europe spatiale dépend désormais d’opérateurs privés non-européens (3).

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Cf. En 2020, l’Agence de l’Innovation de la Défense (AID) a mis sur pied une équipe d’auteurs de science-fiction dont le travail est d’imaginer les seuils de rupture technologique, les « capacités militaires disruptives » ainsi que les menaces qui en découleraient pour les conflits à venir jusqu’à l’horizon des années 2090. Cette Red Team est co-pilotée par l’État-Major des Armées (EMA), la Direction Générale de l’Armement (DGA) et la Direction Générale des Relations Internationales et Stratégiques (DGRIS). Sans entrer dans cette conceptualisation, davantage tourné vers les pratiques stratégique et tactique, le wargaming fait aussi l’objet d’une redécouverte depuis ces dix dernières années. Il s’impose désormais comme un véritable outil de formation, de planification, et de prospection pour le commandement. Institutionnalisé au sein du CICDE de l’École militaire, il est mis en œuvre par une Cellule Jeu de Guerre du Commandement du Combat Futur.

Cf. MINARM [en ligne], « La vision stratégique du chef d’état-major des armées » [consulté le 8 juillet 2024]. Disponible sur https://www.defense.gouv.fr/ema/chef-detat-major-armees/vision-strategique-du-chef-detat-major-armees-fresgb

Cf. On pensera notamment au rôle joué par l’entreprise Starlink d’Elon MUSK dans la guerre en Ukraine.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

À l’assaut des murailles

Compte rendu de lecture de HABEREY (Gilles), À l’assaut des murailles. Les villes au coeur de la bataille, des hauteurs de Syracuse aux faubourgs de Mossoul, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2024, 288 p.

Parce qu’elles sont par définition des lieux de concentration des pouvoirs politiques, économiques et culturels, parce qu’elles sont aussi des carrefours structurants pour des espaces géographiques plus vastes, les villes ont toujours été au coeur des conflits.
Très tôt dans l’Histoire elles se protègent avec l’érection de remparts et la poliorcétique – l’art d’assiéger les villes fortifiées – naît dès l’Antiquité. Les premiers récits de sièges apparaissent dans l’Iliade (Troie, VIIIe siècle av. JC) et la Bible (Jéricho, VIIe siècle av. JC) et c’est au IVe siècle av. JC qu’est rédigé le premier traité de Poliorcétique par Énée le Tacticien.

Bataille dans la bataille lors de l’offensive du Têt Mau Than (1968), la bataille de Hué fut la grande bataille urbaine de la Guerre du Vietnam et de la Guerre froide. À ce titre, elle est fondatrice d’une véritable doctrine en la matière pour l’US Army (source – Dotation Catherine Leroy)

C’est ce sujet des « villes au coeur de la bataille » qu’aborde Gilles HABEREY dans un ouvrage clairement construit, qui passionnera les amateurs d’histoire militaire.
Saint-Cyrien, fantassin, ayant effectué de nombreuses OPEX, le général HABEREY travaille, aujourd’hui, au Service Historique de la Défense (SHD).
Féru de tactique (1), il nous présente un livre qui se lira en complément de L’ultime champ de bataille de Frédéric CHAMAUD et Pierre SANTONI (2).

Qu’ils soient asymétriques ou non, les conflits contemporains montrent que les villes sont, plus que jamais, des objectifs militaires à part entière. Des objectifs soit à protéger, soit pour s’y retrancher, soit à prendre. Cela est d’autant plus vrai que le monde actuel est un monde métropolisé et de régions urbaines où plus de la moitié de l’Humanité est désormais citadine. De la bande de Gaza à l’Ukraine en passant par la Syrie et d’autres lieux de confrontations, les espaces urbains sont des enjeux tactiques et stratégiques incontournables. Le combat urbain est donc un type de combat d’infanterie à part entière, et les armées modernes s’y entraînent spécifiquement à partir de sites particulièrement dédiés.

Le combat urbain est d’autant plus spécifique qu’aucune ville ne se ressemble.
Chacune demeure un produit culturel complexe avec une population qu’il faut intégrer dans la planification du siège. Si le dernier mot restera toujours à l’infanterie du fait de la nature du milieu urbain (bâti, densité de population, cloisonnement des secteurs, absence d’horizon et de vision dans la profondeur, prolongement souterrain du champ de bataille…), le combat urbain contemporain nécessite une intégration poussée des armes et des armées jusqu’à l’échelon de la compagnie. La coordination avec l’aviation de bombardement, les avions pilotés à distance de type Reaper et les hélicoptères de combat doit être particulièrement précise (3) du fait de l’imbrication des forces amies et ennemies. Au sol, il en sera de même avec les frappes d’artillerie. Au coeur des combats, l’infanterie devra pouvoir opérer avec le soutien de chars de combat qui joueront le rôle d’artillerie mobile rapprochée, celui d’éléments du Génie combat et toute la palette des drones et munitions rôdeuses.

La complexité du combat urbain que renforce l’évolution des armements et des technologies ne fait pas pour autant disparaître des spécificités historiques et tactiques que le général HABEREY nous présente à travers une typologie de sièges de l’Antiquité à nos jours. L’auteur organise ainsi chaque chapitre autour d’un certain nombre de batailles urbaines analysées selon une même grille thématique quel que soit le siècle. Chaque bataille est ainsi présentée selon 1- un contexte historique général qui précède et justifie la confrontation 2- les forces en présence et leurs intentions 3- le déroulement de la bataille urbaine en tant que telle et 4- un retour d’expérience tactique. Surtout, la réflexion s’articule autour de sept grands principes tactiques :

  • « Couper le cordon ombilical » – À travers les sièges d’Orléans (1429), de La Rochelle (1627-1628) et Vienne (1683), l’auteur montre que la ville n’est pas un ensemble isolé mais qu’elle participe d’un système économique plus large avec un arrière-pays. C’est ce système qu’il faut continuer à faire fonctionner pour la survie de l’ensemble urbain si l’on est le défenseur ou, au contraire, qu’il faut asphyxier si l’on est l’assiégeant. Pour ce dernier, les moyens à mobiliser sont donc considérables car il faut à la fois être capable d’investir la ville mais aussi être capable de se protéger d’une force de secours ennemie extérieure au périmètre urbain.
  • « Savoir gérer le temps » – À travers les sièges de Québec (1759), de Vicksburg (1862-1863), de Metz (1870), on comprendra qu’un siège est d’abord l’affrontement de deux logiques temporelles (et opérationnelles) essentiellement différentes. Pour l’assiégeant, la bataille devra être la plus courte possible afin d’être la moins coûteuse humainement et matériellement. Pour l’assiégé c’est l’inverse à pouvoir tenir le plus longtemps possible en épuisant l’assiégeant. Ce principe de la gestion du temps demande, donc, de part et d’autre une capacité d’anticipation. Pour le premier, il faudra préparer la ville à un long siège (amélioration des moyens de défense, constitution de stocks…) alors que le second devra faire converger des forces importantes et créer les conditions favorables à l’assaut avant le siège proprement dit.
  • « Percer le système défensif » – Les exemples de Syracuse (213-212 av. JC) et Saint-Jean-d’Acre (1291) illustrent la supériorité de la défense sur l’attaque. La première se matérialise par des fortifications qui témoignent de la connaissance du terrain et de l’anticipation tactique qui en découle ; celle-ci faisant gagner du temps à l’assiégé tout en lui permettant de sanctuariser un espace en arrière de la ligne des murailles. En revanche une fois ces dernières percées, le rapport de force devient très rapidement favorable pour l’attaquant.
  • « Frapper au coeur de la ville » – Les assauts de Carthage (149-146 av. JC), Tenochtitlan (1521) et Saragosse (1808-1809) sont représentatifs de prises urbaines où l’assaillant – désirant éviter les coûteuses longueurs d’une ville décidée à résister – cible prioritairement des points névralgiques de nature à démoraliser l’ennemi et à faire cesser toute résistance. Ces points peuvent être symboliques (palais, bâtiments politiques ou religieux) comme réellement stratégiques (poste de commandement, infrastructures vitales…).
  • « Nettoyer les écuries » – Les batailles d’Aix-la-Chapelle (1944), de Nahr el-Bared (2007) et de Mossoul (2016-2017) constituent des exemples de sièges où la bataille urbaine se remporte moins par l’encerclement de la ville que par la lutte méthodique qu’il faut y livrer intra-muros et quartier par quartier. L’enjeu est d’éviter la prise au piège de l’assaillant dans la ville même du fait de la multiplicité de poches de résistance résurgentes. Dans cette configuration, il n’y a plus de grandes manœuvres et encore moins d’originalité. La progression se fait selon un axe général, de manière lente et demande beaucoup de troupes et de munitions.
  • « Conserver l’ascendant moral » – Ce chapitre illustre l’idée prêtée à THUCYDIDE et PLATON selon laquelle ce sont davantage les hommes que les murailles qui participent à la défense de la Cité. Avec les exemples de Malte (1565), de Singapour (1942) et de Hué (1968), l’auteur met en avant l’importance capitale des forces morales dans ce type de combat. Celles-ci sont non seulement abordées à travers la confiance accordée au chef, sa compétence comme l’attention qu’il accorde aux pertes, mais aussi à travers l’idée que les défenseurs se font de la cause pour laquelle ils se battent, surtout lors d’un rapport de force déséquilibré.
  • « Ne pas se laisser hypnotiser » – Les sièges de Pékin (1900) et de Stalingrad (1942-1943) sont des exemples caractéristiques d’inversion de situation où l’assiégeant devient assiégé parce que ses analyses stratégique et tactique se sont confondues. Par sa dimension symbolique (notamment au plan politique), la ville peut constituer un abcès de fixation à un moment donné d’une campagne, faisant ainsi perdre de vue à l’assaillant son objectif stratégique. La bataille de Stalingrad est, dans ce cas de figure, emblématique. En focalisant sur la ville de STALINE au détriment des objectifs initiaux du plan Fall Blau, HITLER sacrifie une vision stratégique globale qui permet à l’Armée rouge de renverser la situation.

À l’assaut des murailles est donc un ouvrage d’histoire militaire dont la vocation est aussi de fournir des éléments de doctrine tactique en matière de guerre urbaine. Clair, synthétique et bien écrit, le livre du général HABEREY se lit facilement.
On pourra y regretter, cependant, l’absence d’un chapitre sur les batailles de Grozny (1994-1995/1999-2000) et de Falloudja (2004).

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  1. Cf. HABEREY (Gilles) et PEROT (Hugues), L’art de conduire une bataille. Les tactiques des plus grands stratèges de la bataille de Cannes à la Guerre du Golfe, Paris, Éditions Pierre de Taillac Éditions, 2016, 272 p.
  2. Cf. CHAMAUD (Frédéric) et SANTONI (Pierre), L’ultime champ de bataille. Combattre et vaincre en ville, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2016, 230 p.
  3. Cf. Notamment avec l’utilisation de Joint Terminal Attack Controller (JTAC). Les JTAC sont des contrôleurs aériens dont la mission est d’assurer le soutien aérien rapproché des troupes amies au sol (CAS ou Close-Air Support). Concrètement, il s’agit de guider les frappes aériennes de manière chirurgicale à quelques centaines de mètres (voire dizaines de mètres) d’unités amies. Normalement situés en retrait, les JTAC restent cependant engagés directement sur le champ de bataille et sont exposés.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Auditeur IHEDN – 180e promotion Cardinal de Richelieu

Lettre de la Présidente de l’Union-IHEDN

Paris, le 27 juillet 2024

Catherine Sarlandie de La Robertie
Présidente de l’union des associations d’auditeurs de l’Institut
des hautes études de défense nationale (Union-IHEDN)

Chers Camarades, Mes chers Amis,

Tout d’abord, je voudrais vous dire combien je suis honorée et reconnaissante de la confiance que vous m’avez accordée, au travers du conseil d’administration, en m’élisant présidente de l’Union-IHEDN. Pour la plupart, nous nous connaissons depuis fort longtemps. En effet, il y a maintenant plus d’un quart de siècle que j’œuvre activement au sein de l’association régionale de Haute-Bretagne et parmi vous dans les instances de l’Union comme vice-présidente de la Commission des Mérites ou bien encore comme présidente du groupe des études et du Forum des auditeurs de l’Union-IHEDN. Pour tous, je suis sûre que nos futures activités au bénéfice de notre communauté renforceront notre appréciation mutuelle.

Cette élection m’honore et m’oblige et je conçois la fonction qui est désormais la mienne, avant tout comme un Service orientant mon action dans quatre directions principales :

  • Le renforcement de la cohésion de notre communauté ;
  • La consolidation de nos relations avec les autorités administratives, les institutions et les acteurs du monde de la Défense, mais aussi avec ceux de la Souveraineté et de la Résilience ;
  • L’expansion de notre rayonnement et l’accroissement de nos actions au profit de la jeunesse et du monde éducatif ;
  • Le soutien à la démarche d’amélioration continue de la qualité de notre fonctionnement, des services que l’Union doit rendre à ses membres et de ce que nous sommes conduits à produire collectivement (études, formations, informations, communications…).

Ces quatre objectifs, nous les atteindrons ensemble, avec détermination, dans l’esprit d’écoute bienveillante, de collégialité et de co-construction qui m’a toujours animée et dont je ne doute pas un instant qu’il est également le vôtre, toujours au profit du rayonnement de notre communauté IHEDN.

Enfin, dans cette période d’incertitude et de tension de la société française, notre mission collective de promotion de l’esprit de défense et de citoyenneté, des valeurs de la République, est plus précieuse que jamais. Là aussi je compte sur votre engagement pour que nous soyons collectivement des facteurs de stabilité, des garants de souveraineté et des ferments de résilience.

Catherine Sarlandie de La Robertie
Présidente de l’Union-IHEDN

Union-IHEDN – Rapport annuel 2023

L’esprit de défense ne s’infuse pas, il se diffuse.

L’Union-IHEDN est le pôle fédérateur des associations d’auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale.

Fondée en 1975, l’Union-IHEDN (association loi 1901) regroupe et fédère, aujourd’hui, l’ensemble des 38 associations d’auditeurs de l’IHEDN, classées en trois grandes catégories : Les associations nationales et thématiques (2 nationales : l’AA-IHEDN, 3AED-IHEDN, 1 thématique : IE-IHEDN), les 33 associations régionales régionales métropolitaines et ultramarines et les associations internationales (Europe-IHEDN, Monde-IHEDN).

L’Union-IHEDN a pour vocation de créer des synergies, renforcer la communauté des auditeurs, susciter, développer et coordonner les activités menées par les associations afin de sensibiliser le plus grand nombre aux questions stratégiques et contribuer au rayonnement de l’esprit de défense. Le maillage que les associations représentent sur le territoire national contribue au renforcement de la cohésion nationale.

Au sein de chacune des associations environ 5400 membres cotisants, décideurs, hauts responsables des armées, de la fonction publique et du secteur privé ainsi que jeunes actifs, poursuivent la réflexion qu’ils ont commencée lors de leur formation durant les sessions suivies à l’IHEDN.

Ils s’investissent dans de nombreux domaines, par exemple au service des enseignants et des élèves de l’Éducation nationale ainsi que des élèves de l’enseignement agricole et des étudiants de l’enseignement supérieur dans le cadre des trinômes académiques.

D’autres sont membres des différentes réserves ou encore remplissent les fonctions de conseillers de défense. Dans ce cadre, ils sensibilisent les élus aux questions de défense, apportent leur expertise

dans différents domaines, y compris l’intelligence économique, et mettent leurs compétences à disposition des préfets et des élus, en métropole ainsi que dans les DROM-COM.

En outre, l’Union-IHEDN publie trimestriellement la revue Défense.

Chaque année elle organise un Forum national des études qui permet aux auditeurs de présenter la synthèse des travaux menés dans le cadre d’un thème annuel de réflexion. Sur son site internet, elle communique sur les activités à venir ou réalisées. La revue de presse « Défense » hebdomadaire est également accessible en ligne.

Défense et Mémoire

« Comment faire de l’enseignement de la mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? »

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE, Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA, Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD, Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

En pièces jointes :
– Vidéo de présentation du document Défense et Mémoire
– Texte intégral du document Défense et Mémoire

– Présentation du lundi 24 juin 2024 au comité Aunis-Saintonge (vues)

https://youtu.be/pAzeiLM32X4