Mémoire et Défense

Sous la direction de : Philippe MOUNIER
Avec la collaboration de :
Christian-Marcel CHAUVET, Maxence JOUANNET, Yasmine LABROUSSE.
Et la participation de :
Christian BARBE, Alain BELLANGER, Claude BUFFETEAU, Jean-Michel CLÈRE,
Charlotte DRAHÉ, Jean-Loup FILIETTE, Robert KERRINCKX, Jacques LANZA,
Catherine LEPESANT, Philippe MATHIEU, Paul MORIN, Éric PEUCH, Roger RENARD,
Jean-Claude RODRIGUEZ, Gérald SIM, Patrice SOULLIÉ.

L’engagement du comité de Charente-Maritime de l’AR-18 de l’Union-IHEDN dans beaucoup d’actions comme le trinôme académique, le soutien des conseillers Défense des municipalités, la participation aux rallyes citoyens, l’animation de certaines activités du SNU (Service National Universel), les interventions auprès des classes Défense, ont amené le comité à réfléchir sur les rapports entre l’enseignement de la Défense et la Mémoire.

Activée par le constat, dans ce vaste domaine, des lacunes, mais aussi des existants, cette réflexion, lancée dès 2022, a mis un certain temps à trouver sa voie.

Tout d’abord, le comité a rétabli l’unité de la question en la posant différemment :
« Comment faire de l’enseignement de la Mémoire une ouverture à un engagement individuel et collectif du futur adulte dans l’esprit de Défense ? ».

Cette formulation, plus concrète, plus ouverte, facilitait la création d’un groupe de travail cohérent et productif. Monté à la fin du premier semestre 2023, le groupe réunissant seize membres s’est constitué en trois équipes.
S’étant mis au travail en septembre 2023, le groupe a rendu son ouvrage comme prévu, à la fin du mois de mai 2024.

https://youtu.be/pAzeiLM32X4

Dissuasion nucléaire française en 2024

Certitudes et questionnements.

Général (2S) Jean-Claude Rodriguez

La dissuasion nucléaire constitue aujourd’hui l’un des leviers d’action des grandes puissances. Elle offre à un État cette liberté fondamentale de pouvoir agir seul sur les évènements majeurs qui peuvent compromettre sa Survie. 

Elle est au cœur de notre politique de Défense depuis plus de 66 ans.

L’année 2024 est marquée par une guerre de haute intensité en Europe avec le conflit Russo-ukrainien, une crise grave au proche orient pouvant déboucher sur une conflagration entre Israël et  l’Iran et des tensions en mer de Chine entre les États-Unis et la Chine .

Au vu de ces évènements préoccupants, il est légitime de se s’interroger sur la qualité de notre stratégie de Défense centrée sur la Dissuasion nucléaire.

Dissuader, c’est faire renoncer quelqu’un à une action. Il y a toujours dans le concept de dissuasion une cible, celui qu’on veut dissuader, et un objectif, l’intention qu’on souhaite qu’il abandonne. C’est une dialectique d’influence.

Si l’on veut dissuader quelqu’un qui nous veut du mal, il faut le convaincre que son projet est vain, car il va subir plus de pertes qu’il ne va obtenir de gains. 

Il faut le menacer d’une rétorsion dont le coût sera pour lui certain et insupportable. 

La dissuasion au sens militaire du terme prend la forme d’une menace de l’emploi sans retenue de la force armée, de l’utilisation des moyens militaires les plus dévastateurs.

On peut être dissuasif avec des moyens conventionnels, tout dépend de la balance des forces en présence. Mais la puissance de l’arme nucléaire et ses capacités de destruction sont tellement démesurées qu’elles surpassent tout moyen conventionnel. Le risque pour un agresseur d’être l’objet d’une riposte nucléaire est une perte exorbitante, irrémédiable. Dès lors un État, même faible, mais détenteur de l’arme nucléaire, peut en imposer à une plus grande puissance. D’où l’intérêt majeur de disposer de cet atout.

Mais la détention d’armes nucléaires ne suffit pas. La stratégie de dissuasion nucléaire doit respecter quelques principes.

Elle s’exerce dans le cas d’une menace majeure des intérêts vitaux de l’État visé, quelle qu’en soit la nature. Le périmètre du « vital » n’est pas défini. 

Il reste à l’appréciation du chef de l’État de manière à placer le candidat agresseur dans l’incertitude des limites à ne pas franchir.

La dissuasion nucléaire exige la création et le maintien de capacités techniques et opérationnelles. 

Pour une puissance moyenne comme la France il est inutile et ruineux de se lancer dans une course aux armements, il faut et il suffit :

  • de disposer d’une force nucléaire invulnérable (discrétion, réactivité, agilité) avec au moins deux composantes de natures différentes capables de riposter indépendamment ou en coordination en cas d’agression ;
  • d’être en mesure de franchir les défenses adverses quels que soient leurs progrès. (variété des trajectoires, hypervélocité, manœuvrabilité, furtivité, leurrage, saturation par le nombre) ;
  • de démontrer régulièrement la réalité opérationnelle des forces nucléaires et de leurs capacités de déploiement et de frappe (essais, tirs d’évaluation, exercices du type Poker et Banco pour les FAS)Nota. L’abandon des essais nucléaires en Polynésie française depuis 1996 est désormais compensé par un programme de simulation validé par des tests en laboratoire sur le territoire national ;
  • d’assurer la permanence de la menace d’emploi. Elle est assurée par le chef de l’État disposant 24h/24 des codes et des moyens de transmission aux forces stratégiques aériennes en veille et aux sous-marins en patrouille. La robustesse des communications est vitale ainsi que les règles de dévolution.

La France a toujours préservé l’avenir en maintenant un effort en cohérence avec l’évolution du contexte géostratégique selon le principe de la « juste suffisance ».

Depuis Charles de Gaulle, chaque Président de la République a mis en exergue la nécessaire défense des « intérêts vitaux » nationaux et veillé à adapter le concept dissuasif et les moyens.

À l’issue de la guerre froide, sous le mandat de Jacques Chirac, élu en 1995, la France a notamment décidé, de faire évoluer son outil de dissuasion de telle sorte qu’il constitue une menace crédible contre tout État hostile doté d’armes de destruction massive nucléaires ou non.

Il s’agit :

  • d’une part « de garantir que la survie de la France ne sera jamais mise en cause par une puissance militaire majeure» ;
  • d’autre part « de faire face aux menaces que pourraient faire peser sur nos intérêts vitaux des puissances régionales dotées d’armes de destruction massive. »

La France doit pouvoir priver un ennemi de tout ou partie de ses centres de pouvoir, qu’ils soient politiques, militaires ou économiques. 

Ce concept et l’architecture des forces nucléaires françaises qui en résulte sont confirmés par Nicolas Sarkozy (Livre Blanc 2008) puis François Hollande (Livre Blanc 2013) :

  • la première composante est océanique. Avec les SNLE de nouvelle génération et des missiles balistiques plus puissants, la France accroît très sensiblement l' »allonge » de sa dissuasion qui devient tous azimuts ;
  • la seconde composante, aéroportée (Mirage 2000N, puis Rafale,), est équipée d’un missile Air-Sol très rapide et pouvant voler à basse altitude. Elle peut être mise en œuvre depuis des bases aériennes et du porte-avions Charles-de-Gaulle. 

Elles sont complémentaires.

Au fond des mers, discret et indétectable, le SNLE est en effet d’abord l’arme de la frappe en second. C’est la dilution dans les océans et la portée des vecteurs qui permet de garantir l’invulnérabilité et la menace d’une frappe massive sur un adversaire potentiel ( une salve de SNLE français c’est près de 100 têtes nucléaires indépendantes). Le système de ciblage est suffisamment souple et performant pour effectuer aussi des tirs sélectifs et précis.

La composante aérienne offre une capacité de gesticulation discrète ou au contraire ostentatoire grâce à une grande souplesse de déploiement lors des phases de montée en crise. Enfin elle peut être mise en vol et rappelée selon de nombreux scenarios qui complexifient pour l’adversaire la conduite à tenir. Son allonge est sans cesse améliorée par le ravitaillement en vol et par la portée et la capacité de  pénétration des vecteurs.

Dans un contexte international très tendu le Président Macron a, quant à lui, fait adopter la loi de programmation militaire 2024-2030. Elle prévoit 413 milliards d’euros de dépenses sur sept ans. Le budget des armées passera de 32,2 MDS en 2017 à 67,4 MDS d’euros en 2030. Soit un quasi doublement.

La période considérée est présentée comme une époque charnière pour la Dissuasion nucléaire avec l’entrée en service de l’ASMPA-R, la préparation de l’ASN4G, les travaux sur le successeur du Rafale (SCAF), et des développements importants concernant le sous-marin de troisième génération permettant son lancement entre 2030 et 2040 .

En plus de la part annuelle « dissuasion nucléaire » aux alentours de 6 MDS d’euros par an, environ 10 MDS d’euros sur la période, concerneront les innovations pour contrer les évolutions technologiques qui pourraient grever l’efficacité opérationnelle voire la survie de nos forces nucléaires. 

Il s’agit notamment : d’intelligence artificielle, d’hypervélocité, de moyens de guerre électronique, de communications, de discrétion et de furtivité. 

Il faut rajouter sur la période également 6 MDS d’euros consacrés au domaine spatial qui concerne surtout l’acquisition du renseignement et la préservation de nos moyens spatiaux essentiels pour l’analyse de la menace et le ciblage. 

C’est enfin et surtout la poursuite du programme : « Simulation » destiné à permettre le maintien en condition et la sureté des armes nucléaires et leur éventuel remplacement depuis que la France a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires TICE en 1996.

L’aboutissement de ces évolutions c’est l’existence pérenne pour au moins encore 30 ans de deux composantes complémentaires l’une aérienne démonstrative, l’autre sous-marine furtive et discrète, avec un nombre de têtes nucléaires limité à 300.

Alors que nous entrons à l’ère du troisième âge nucléaire et qu’après 25 années de réduction du format des armées, la France voit son avantage technologique conventionnel s’éroder rapidement, la Dissuasion nucléaire reste pour la France un atout majeur pour la crédibilité  de son indépendance et de sa souveraineté défensive.

Ce nouvel âge nucléaire est principalement marqué par l’irruption de la Chine dans la bataille pour accéder au leadership mondial avec la forte croissance de son arsenal nucléaire(actuellement estimé à 1500 têtes nucléaires en 2035). 

Ce troisième âge est également marqué par la multiplication de puissances régionales révisionnistes et proliférantes comme la Corée du nord et l’Iran. 

Se profilent déjà d’autres États comme l’Arabie Saoudite et la Turquie qui s’ajouteront à l’Inde et au Pakistan. 

Le comportement déstabilisant récent de pays dotés est une autre caractéristique de cette période qui débute. La dissuasion agressive est ainsi un dévoiement de la théorie de la Dissuasion. Alors que cette dernière avait au début de l’histoire pour objectif d’inhiber les velléités d’éventuels agresseurs et de préserver la paix nous avons sous les yeux deux exemples de rupture de l’équilibre mondial sous couverture nucléaire.

Dans le conflit ukrainien l’intégration de la Crimée et des républiques du Donbass sous drapeau russe s’est produite après une récupération par des forces nationalistes locales soutenues par la Russie et des referendums contestés. 

Étant considérés par Poutine comme faisant désormais partie du territoire russe, ces prises de guerre sont associées aux intérêts vitaux de la Russie et placées sous son parapluie nucléaire. L’annexion a donc été réalisée sans véritable opposition des occidentaux et de l’OTAN bridés par l’éventualité d’une escalade nucléaire. 

Le même mécanisme est mis en œuvre par la Chine dans son environnement immédiat qu’elle met sous son contrôle en installant des infrastructures civiles et militaires sur des ilots inhabités de la mer de Chine. Cette territorialisation permet la revendication de la souveraineté sur les eaux territoriales contiguës et in fine de considérer cette zone maritime comme une mer intérieure chinoise . 

Quel État de la région ne disposant pas de moyens nucléaires dispose de  la capacité de contester cette appropriation ?

L’arme nucléaire reste donc en ce 21e siècle l’Alpha et l’Omega des relations internationales et des rapports de puissance.  

Si la Dissuasion nucléaire française est l’assurance survie de la nation, la sécurité de la France dépend aussi de celle de ses voisins.

Or, la sécurité des autres pays européens repose essentiellement aujourd’hui sur l’assurance que procurent l’Alliance Atlantique et la puissance des États-Unis.

Cette garantie est remise en cause par les déclarations du candidat Donald Trump qui menace de se retirer de l’OTAN si les pays européens ne participent pas plus à son financement. Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère car elles font suite à la crise survenue en 2018 au sommet de l’OTAN lorsque Donald Trump, Président des États-Unis en activité était à deux doigts de claquer la porte. Cet épisode est rapporté en détail par son conseiller en sécurité nationale de l’époque, John Bolton.

Si les États-Unis quittent l’OTAN ou même s’ils restent mais n’appliquent pas les termes du traité et notamment de l’article 5, le parapluie nucléaire des États-Unis ne protégera plus les pays européens ce qui créera une situation nouvelle en ce qui concerne la sécurité stratégique du vieux continent. 

Certains géopoliticiens imaginent par exemple que Poutine aurait l’ambition de recréer l’empire russe. Les pays baltes, en premier, seraient en danger. 

Une ère de déstabilisations multiples pourrait alors s’ouvrir.

Quel système de sécurité faudrait-il créer en Europe en dehors des États-Unis ?

Quelle place la France, seule puissance nucléaire du continent devrait-elle avoir ? 

Ce débat a été relancé par le Président, Emmanuel Macron. 

Dans son discours sur la « Stratégie de de Défense et de Dissuasion » prononcé le 7 février 2020 à l’École Militaire il a rappelé, comme d’ailleurs l’avaient fait ses prédécesseurs (Mitterrand en 1994, Chirac en 1996 et 2006, Sarkozy en 2008, Hollande en 2015) que les intérêts de la France et ceux de nos partenaires européens sont de plus en plus imbriqués au fur et à mesure de la construction européenne et de la multiplication des traités. Il leur a également proposé de participer à un dialogue stratégique avec la France pour évoquer le rôle de la Dissuasion française dans le contexte européen

Plus tard, en 2023, lors de la conférence de Munich sur la sécurité le chef de l’État a réitéré son offre « d’un dialogue sur la dissuasion nucléaire française et la conception qu’a la France de la dimension européenne de ses intérêts vitaux ». 

Au cours de sa visite d’État en Suède fin janvier 2024, dans un discours à l’université de défense suédoise, le Président de la République a réaffirmé : « une partie de nos intérêts vitaux ont une dimension européenne » ce qui, je cite encore « confère une responsabilité spéciale à la France ». 

Enfin ,dans un entretien accordé vendredi 26 avril 2024 à de jeunes Européens et publié dans la presse régionale, Emmanuel Macron est revenu sur ce thème récurrent et extrêmement sensible de la sécurité européenne : 

« Je suis pour ouvrir ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible », a-t-il déclaré, ajoutant que la France garderait « sa spécificité mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Mais ces ouvertures de la France sur l’Europe n’ont pas suscité l’engouement de ses partenaires européens qui préfèrent s’en remettre à l’allié américain sans vraiment être sûr que ce dernier ira jusqu’au bout de son engagement si le risque est trop important pour lui.

En Conclusion, nous sommes devant un changement potentiel de paradigme. 

Quelle réalité peut-on donner à cette vision où, en fait, la France remplacerait les États-Unis comme puissance nucléaire exerçant une dissuasion nucléaire étendue au profit des états de l’Union européenne ? 

Dans quelles conditions la clause de défense mutuelle inscrite en 2008 dans le traité de Lisbonne qui stipule à l’article 42 paragraphe 7 que les pays de l’Union européenne sont obligés d’aider un État membre si celui-ci est l’objet « d’une agression armée sur son territoire » impliquerait nos forces nucléaires ? 

Dans quelles conditions et par qui serait conduite la manœuvre dissuasive. 

Qui appuierait sur le bouton ?

Le règlement de ces questions n’est pas pour demain compte tenu de l’absence de consensus ni de volonté européenne.

La Dissuasion nucléaire française constituera donc encore longtemps le cœur de notre Défense Nationale. Son européanisation ne parait pas envisageable à court ni moyen terme. 

Mais peut-être faudrait-il s’interroger sérieusement sur l’après 2040.

Général (2S) Jean-Claude RodriguezRochefort, le 21 mai 2024

LES JEUNES, L’ENGAGEMENT MILITAIRE ET LA GUERRE

Sociologue et directrice déléguée du CEVIPOF/Sciences Po, Anne MUXEL est une spécialiste de la jeunesse française et de ses évolutions contemporaines. Dans une étude réalisée pour l’IRSEM (1), elle s’intéresse au rapport des 18-25 ans à la guerre et à l’engagement militaire dans le contexte international mais aussi national actuel. Les principaux points révélés par son étude sont les suivants :

  • Les dispositions des jeunes à l’engagement militaire sont réelles en cas de mobilisation dans un conflit de haute intensité.
  • Les jeunes ne se sentent pas coupés de l’Armée nonobstant l’absence de service militaire mais ce lien emprunte différents chemins (famille, école, univers cinématographique et des jeux).
  • Ils ont une perception collective pessimiste de l’avenir dans laquelle la menace d’une guerre reste identifiée quand bien même les enjeux écologiques leur paraissent plus forts.
  • La Deuxième Guerre mondiale reste, pour eux, un cadre de représentation majeur du phénomène guerrier.
  • Les clivages sociaux, culturels et idéologiques continuent de distinguer les orientations selon que l’on soit de CSP+ ou CSP-, de gauche ou de droite, catholiques ou musulmans, diplômés ou non… Les jeunes de gauche ne témoignent cependant plus de l’hostilité des générations précédentes envers l’Armée.
  • Sans être souhaitée, une guerre serait perçue comme « un élément fédérateur d’une appartenance commune ».

En tenant compte des précautions d’usage liées à ce genre d’étude, ces différents points paraissent plutôt positifs. Ils n’en demeurent pas moins théoriques et spéculatifs quant à une résilience réelle de notre jeunesse.

Nghia NGUYEN
Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
180e promotion Cardinal de Richelieu

_______________

  1. Cf. MUXEL (Anne), « Les jeunes et la guerre. Représentations et dispositions à l’engagement », Étude n° 116, IRSEM, mai 2024, 50 p.

Information des correspondants défense (CORDEF)

La délégation militaire départementale (DMD) de la Charente-Maritime organise le jeudi 16 novembre 2023 la journée d’information des correspondants défense (CORDEF) des communes du département, sur la base aérienne 721 de Rochefort.

Cette journée est destinée à :

  • actualiser et dynamiser le réseau des CORDEF ;
  • expliquer les outils et moyens à disposition des CORDEF.

Elle s’organisera autour de trois temps forts :

  • des conférences ;
  • un repas ;
  • une visite dynamique du site.

Vous serez accueillis à compter de 8h30 à l’entrée de la Base aérienne 721 « adjudant GEMOT », la journée devant se terminer vers 16h.

Les correspondants défense souhaitant participer à cette journée devront confirmer leur présence impérativement par retour de mail avant le 16 octobre 2023.

Afin de permettre l’accès sur site merci de bien vouloir nous communiquer vos nom de naissance, prénom, date et lieu de naissance ainsi que la commune dont vous êtes le CORDEF.

Pour toute information complémentaire, merci de contacter le 05 46 88 82 21

Bilan des activités 2022

Courier du Président de l’AR-18 IHEDN Poitou-Charentes à tous les adhérents de notre association.

Mes chers camarades, en ce début d’année, je viens vous renouveler mes meilleurs vœux et particulièrement une bonne santé.

Je souhaite également vous remercier du précieux soutien que vous apportez à notre association IHEDN Poitou-Charentes. En retour, Je me dois de vous en présenter les évolutions majeures, de même que le bilan de notre action en 2022.

Les évolutions majeures :

Fin 2021, les services fiscaux ont bien voulu donner une suite favorable à notre requête, accordant le statut « d’association d’intérêt général » à notre association. Ce nouveau statut nous permet de délivrer des reçus fiscaux aux bénévoles engagés dans des actions spécifiques.

Depuis sa création, notre site internet est tenu régulièrement à jour et une veille est également assurée pour détecter les connexions indues. Vous pouvez vous connecter à ce site, vous y trouverez toutes les informations relatives à la vie de notre association.

Le bilan de notre action en 2022 :

Notre effectif pour l’année 2022, est composé de 78 auditeurs et de 16 membres associés, soit 94 adhérents.

Au-delà des réunions mensuelles dans chaque département, des réunions trimestrielles du comité directeur et du trinôme académique, notre association a eu une activité diversifiée.

Service National Universel

Notre association régionale s’est inscrite dans la formation dispensée au jeunes volontaires du Service National Universel, lors de la Journée Défense et Mémoire animée par le Ministère des Armées.

En 2020 huit auditeurs et membres associés, se sont portés volontaires pour participer à une formation dispensée par le Centre du Service National et de la Jeunesse de Poitiers.

« Ce stage » donnait capacité à nos camarades pour intervenir auprès des jeunes du SNU.

En 2022, 8 prestations ont été assurées dans les différents centre SNU de la région.
Il s’agit d’un important travail de sensibilisation des jeunes aux questions de défense que nous avons assuré.

À travers ces opérations, c’est également la crédibilité de notre association qui était en jeu. Le bilan est largement positif. Que tous les intervenants de l’AR-18 en 2022, en soient chaleureusement remerciés. Cet élan a suscité d’autres candidatures pour s’inscrire dans cette démarche. Trois nouveaux camarades se sont portés volontaires pour 2023.

225° session régionale IHEDN

En janvier 2022, nous avons accueilli au Conseil départemental de la Charente-Maritime, la première semaine de la 225ème session régionale IHEDN qui s’est déroulée en Nouvelle Aquitaine. A l’issue, 4 nouveaux auditeurs ont rejoint nos rangs. Je leur souhaite la bienvenue.

Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui

À la suite d’un déplacement à Bordeaux, visant à assister à la restitution des travaux du sujet national 2021-2022, un groupe de travail a été mis en place pour traiter le sujet national 2022-2023. Animé depuis la Charente-Maritime, ce groupe travaille sur le thème « Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui ».

Des équipes constituées dans chaque département ont participé à l’animation des rallyes citoyens dans le cadre du trinôme académique.

Rallyes citoyens

Cinq rallyes ont été organisés en 2022 dans notre région, dans la Vienne (1), les Deux-Sèvres (1), la Charente (1) et la Charente- Maritime (2). Rassemblant des jeunes des collèges et de lycées. Ces manifestations sont organisées en étroite coopération avec le Rectorat de Poitiers qui dirige le trinôme académique, et le Ministère des Armées qui assure l’importante logistique de ces manifestations. Nos interventions dans ces rallyes citoyens, visent à finaliser, en amont, les demandes de subventions effectuées auprès d’une commission dédiée à Paris, à laquelle nous participons, et à proposer des activités de réflexions sur la thématique de la défense (questionnaires à choix multiples, jeux etc..).

Cycle de conférences

Trois conférences vous ont également été proposées. Deux d’entre-elles ont été animées par des parlementaires (Niort, Poitiers). Membres de la Commission de la Défense à l’Assemblée Nationale. Ces élus de la République, se sont vu remettre, à cette occasion, la médaille de l’Union IHEDN, fédération d’associations à laquelle nous sommes affiliés. La troisième conférence traitait de la thématique des drones, sujet d’une actualité particulièrement brûlante (Poitiers).

Un cycle de 7 conférences a été réalisé auprès des élèves de le la classe défense du Collège Jeanne d’Arc de Surgères en Charente-Maritime.

Correspondants Défense

Un rassemblement des correspondants Défense des conseils municipaux a également été initié, et organisé en coopération avec le Ministère des Armées sur la base aérienne 721 de Rochefort-Saint Agnant en Charente-Maritime. Il s’agissait, en l’espèce, lors d’une journée complète, de présenter à ces élus, l’organisation de la défense en France, et de leur donner des pistes de réflexion pour orienter, si nécessaire, les jeunes de leurs communes, vers des métiers correspondant à leurs aspirations.

Colloque Cybersécurité

Un colloque sur le thème de la cybersécurité a été organisé à Rochefort en Charente Maritime en coopération avec la mairie. Ouvert au public, l’objectif visait aussi à sensibiliser les jeunes de l’éducation nationale,aux risques liés aux réseaux sociaux.

Journée de l’Engagement

Notre AR a également participé à la Journée de l’Engagement organisée par le rectorat de Poitiers à Niort. À cette occasion, notre association a été présentée et mise en valeur.

Formation des enseignants

Nous avons également participé à l’organisation d’une journée de formation des enseignants aux questions de défense globale, laquelle s’est déroulée au lycée Grégoire à Angoulême en Charente.

Pour terminer, un travail sur le thème de la résilience a été finalisé par le Comité de la Charente en décembre dernier. Il sera bientôt disponible sur notre site internet.

Voilà, mes chers camarades, les points importants qui ont marqué la vie de notre association en 2022.

Nous devons ce bilan, d’abord à votre soutien, au dynamisme et à l’engagement du bureau de l’association et du comité directeur, mais aussi à l’implication de nombreux adhérents dans les actions spécifiques évoquées supra ; Je tiens personnellement à les remercier.

Pour 2023 nous avons d’autres projets. Le premier de l’année a déjà été exécuté, puisque nous avons visité début janvier la Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard qui assure la formation des pilotes de l’armée de l’air qui dispose d’un régiment opérationnel de drones.

Je suis bien évidemment preneur de vos observations et ouvert à toutes vos suggestions.

Vous pouvez me contacter, de préférence par messagerie à paul.morin@orange.fr en mettant en copie votre président départemental. Veuillez mettre en objet IHEDN/AR-18 de la part de… Je vous répondrai avec grand plaisir. Si vous souhaitez partager un article, une notification, faites-moi parvenir le document par votre président départemental. Après lecture, nous le ferons suivre à tous les adhérents de notre association.

Avec mes meilleurs sentiments.

Paul MORIN

Revue nationale stratégique

Revue nationale stratégique de novembre 2022, qui servira de support à la nouvelle LPM 2024-2030.

« Hyper » synthèse de la Revue nationale stratégique (RNS) 2022 et du discours du président de la République, prononcé le 9 novembre 2022 à Toulon.

La vision portée par cette RNS est celle d’une puissance indépendante, respectée, agile ; d’une puissance au cœur de l’autonomie stratégique européenne avec un fort ancrage atlantique, mais aux avants postes et au pivot du monde ; d’une puissance d’équilibre qui assume ses responsabilités et contribue, en partenaire fiable et solidaire, à la préservation du multilatéralisme et du droit international.

Cette RNS doit servir de base à la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024- 2030, qui devra poursuivre l’effort budgétaire en matière de défense initié en 2017 et entrera en vigueur en écrasant les deux dernières années de la précédente LPM 2019-2025. Le président n’a fait aucune annonce en la matière.

La France entend rester une puissance « respectée pour son statut doté de l’arme nucléaire, moteur de l’autonomie stratégique européenne, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique, une partenaire fiable et crédible ».
Le président de la République a ainsi réaffirmé que la dissuasion nucléaire française « contribuait » à la « sécurité » de l’Europe.
Il a plaidé pour des « coalitions » européennes de défense, insistant au passage sur la nécessité pour la France et l’Allemagne d’aboutir plus vite dans leurs projets contrariés de coopération industrielle.
« Notre partenariat avec le Royaume-Uni doit aussi être porté à un autre niveau« , a insisté M. MACRON, citant les « opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride », évoquant un sommet franco-britannique sur les questions de défense au premier trimestre 2023.

Nouvelle stratégie en Afrique finalisée d’ici six mois

Le chef de l’État a annoncé officiellement la fin de l’opération Barkhane au Sahel.
La nouvelle stratégie de la France en Afrique sera finalisée d’ici six mois après consultations avec ses partenaires sur le continent, a précisé le chef de l’État.
Le ministère des Armées a confirmé des « échanges nourris avec les autorités locales », en évoquant des partenariats portant sur la formation, le renseignement et le « capacitaire », autrement dit les équipements.

L’influence, « fonction stratégique »

Parmi les nouveaux défis, « l’influence », qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation, va être érigée au rang de « fonction stratégique » dans la défense de la France.
« Nous ne serons pas des spectateurs patients », assistant à la propagation de narratifs hostiles à la France, a averti M. MACRON, promettant une action plus offensive en la matière.
Il a en revanche insisté sur la nécessaire « mobilisation » de la nation, qui va passer aussi par la généralisation du Service national universel, et l’économie de guerre » auquel le pays doit faire face.
« Il ne s’agit pas de militariser la société mais bien de renforcer l’esprit de résilience (…) pour la défense de notre souveraineté ».

Dix objectifs à atteindre.

La RNS énumère dix objectifs stratégiques à atteindre :
1) Une dissuasion nucléaire robuste et crédible ;
2) Une France unie et résiliente ;
3) Une économie concourant à l’esprit de défense ;
4) Une résilience cyber de premier rang ;
5) La France, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique ;
6) La France, un des moteurs de l’autonomie stratégique européenne ;
7) La France, partenaire de souveraineté fiable et pourvoyeuse de sécurité crédible ;
8) Une autonomie d’appréciation et une souveraineté décisionnelle garanties ;
9) Une capacité à se défendre et à agir dans les champs hybrides ;
10) Une liberté d’action et une capacité à conduire des opérations militaires y compris de haute intensité en autonomie ou en coalition, dans tous les champs.

Les chiffres clés de la Défense 2020

Mise à jour  : 17/09/2020 – Auteur : La Rédaction – Direction : DICoD
© https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/les-chiffres-cles-de-la-defense-2020#:~:text=Comme%20le%20stipulait%20la%20Loi,plus%20que%20l’an%20pass%C3%A9.

Le ministère des Armées publie son document annuel présentant les données majeures de son action au cours des derniers mois. Quel budget alloué à la Défense ? Combien de militaires déployés en mission ? Quels moyens mis en œuvre durant la crise sanitaire ? Tous les chiffres clés sont à retrouver ci-dessous.

Comme le stipulait la Loi de programmation militaire (LPM), le budget alloué au ministère des Armées a été revu à la hausse en 2020. Il s’est élevé ainsi à 37,5 milliards d’euros, soit 1,7 milliard de plus que l’an passé. « Derrière ces crédits, il y a des hommes et des femmes, les personnels civils et militaires du ministère des Armées, mais également de nouveaux équipements modernisés, des projets pour améliorer la vie des familles, des formations pour guider l’orientation des jeunes, des innovations pour accélérer la transition énergétique », tient à préciser Florence Parly, ministre des Armées, dans le fascicule des chiffres clés de la Défense 2020.

https://www.defense.gouv.fr/content/download/592943/10040200/file/Chiffres%20cl%C3%A9s%20de%20la%20D%C3%A9fense%20-%202020%20-%20FR.pdf

Une année sous le signe de la lutte contre la crise sanitaire

La crise de la Covid-19 a profondément marqué le premier semestre 2020.  Comme l’a rappelé la ministre des Armées, « plus de 2 000 patients atteints du virus ont été hospitalisés dans les 8 hôpitaux d’instruction des armées » et « 20 % des transferts de patients ont été réalisés par nos armées », sans oublier les 5 millions de masques livrés au ministère des Solidarités et de la Santé et le déploiement des trois porte-hélicoptères amphibies (PHA) à La Réunion, Mayotte et dans la zone Antilles/Guyane et de trois A400M aux Antilles, en Guyane et en Polynésie française. L’opération Résilience, lancée le 25 mars dernier, a ainsi contribué efficacement à la lutte contre la propagation du virus et au traitement des malades.

Un ministère des Armées investi sur plusieurs fronts

Ces derniers mois, plusieurs sujets ont plus particulièrement mobilisé les équipes du ministère des Armées. Parmi eux, la transition écologique a été mise au cœur des préoccupations ministérielles.  La stratégie énergétique de Défense a consacré ainsi la mobilisation de 2 000 ha de terrains militaires pour l’installation de fermes photovoltaïques d’ici 2022.

Par ailleurs, malgré la crise de la Covid-19, les livraisons d’équipements essentiels à la réalisation des missions se sont poursuivies : 17 Griffon pour l’armée de Terre, six Rafale F3R pour la Marine et un A400M Atlas à destination de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Dans le même temps, le soutien aux entreprises a été tout particulièrement développé avec, entre autres, la création d’une Task force dédiée à préserver les industries stratégiques œuvrant au profit de la Défense et les 200 000 emplois liés.

Une meilleure prise en compte des conditions de vie des militaires et des familles

Lancé par le ministère des Armées le 31 octobre 2017, le plan Famille assure une meilleure prise en compte des conditions de vie des militaires et de leur entourage. Parmi les 55 actions qu’il prévoit, la plupart sont désormais effectives. 371 logements neufs ont notamment été livrés au cours de l’année passée et 100 000 nouvelles cartes famille SNCF distribuées.

« 61 372, c’est le nombre de militaires du rang dans l’armée de Terre ; 102, c’est le nombre de Rafale de l’armée de l’Air ; 3, c’est le nombre de porte-hélicoptères amphibies de la Marine ; 2 000 ha, c’est la surface des terrains militaires que le ministère des Armées a consacrée à l’installation de fermes photovoltaïques ; 5 millions, c’est le nombre de masques qui ont été livrés au ministère des Solidarités et de la Santé durant la crise de la COVID-19. Ces chiffres sont plus révélateurs qu’un grand discours ; et c’est bien l’esprit de ce fascicule Chiffres Clés. »

Florence Parly, ministre des Armées.