Cognac – Escadrille Air Jeunesse

La BA 709 fait les yeux doux à la jeunesse.

Par Fanny PERRETTE – f.perrette@charentelibre.fr,
publié le 31 janvier 2024 à 20h03, modifié le1 février 2024.

  • Classes défense, Brevet d’initiation à l’aéronautique, Escadrille Air Jeunesse.
  • La Base Aérienne 709 est sur tous les fronts pour gonfler ses rangs.
  • Exemple ce mercredi avec une remise de calots.
La Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard organise une cérémonie de remise des calots aux profits des équipiers de l’Escadrille Air Jeunesse (EAJ) le mercredi 31 janvier 2024 sur le parking du mess des officiers.

Les raisons de l’engagement.

Dans la classe de défense du lycée Jean-Monnet, plusieurs raisons ont motivé les jeunes à approfondir leurs connaissances de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Alexandre par exemple, y est venu par curiosité́, même s’il n’exclut pas d’en faire son métier. « J’ai pu découvrir tout ce qui tourne autour de l’aviation : les drones, les pilotes, les escadrons, les différents métiers de la mécanique, les pompiers et les commandos qui défendent la base… C’est assez diversifié. On peut comparela base à une petite ville », sourit l’intéressé. 

Chez Mattis, un de ses camarades plutôt partant pour s’engager sous le drapeau, les notions « de défense de populations attaquées qui n’ont rien demandé » et de « reconnaissance pour ces personnes qui risquent leur vie » sont centrales. 

Antoine était initialement plutôt attiré par le côté « voyage et découverte. Mais ça, c’était quand j’étais petit, car j’ai toujours voulu être militaire. Aujourd’hui, c’est plus le côté patriote avec la défense des intérêts français à l’étranger. Je pense entre autres à de la libération d’otages. ». 

De son côté, Manon entendait simplement entrevoir cet univers jusqu’alors inconnu. « Il y a des métiers que je ne soupçonnais pas, comme maître-chien ! »

Le mot de la fin revient à leur professeur, Nghia NGUYEN : « Ce que je remarque chez les jeunes, c’est qu’ils ont soif de découverte et souhaitent se rendre utiles à la société ».

Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
– Référent C-DEF AP2D

Complément sur le blog de la classe Défense Antoine de Saint-Exupéry : Les acteurs scolaires de la Défense dans Cognac

Classe Défense de Cognac – BA 709

Article écrit le 23 octobre 2023 par Nghia NGUYEN 
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé
 au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Référent C-DEF AP2D

LE LYCÉE JEAN MONNET OUVRE UNE CLASSE DÉFENSE

Mardi 17 octobre 2023, le colonel Thierry KESSLER-RACHEL, commandant la base aérienne 709, et madame Anne CHRISTIE, proviseure, signaient la convention établissant une classe Défense au sein du Lycée Jean Monnet de Cognac. En fait, la création d’une classe Défense (C-DEF) ne fait qu’officialiser une relation déjà suivie entre ces deux grands établissements publics de l’agglomération cognaçaise, qui rassemblent quotidiennement le plus grand nombre de personnes (1). Elle s’inscrit dans un fil d’échanges et d’intérêt mutuel anciens.

Qu’est-ce qu’une classe Défense ?

Dispositifs partenariaux institutionnalisés depuis 2005, les C-DEF – aussi appelées Classes Défense et Sécurité Globale (CDSG) – ont pour vocation de rapprocher les communautés éducative et de défense. Concrètement pour qu’une C-DEF/CDSG existe, il faut la rencontre de plusieurs acteurs : le MINARM (unité marraine et DMD), le MINEN (rectorat et trinôme académique) et une initiative locale émanant d’un collège ou d’un lycée. La formule n’a cessé de grandir depuis, et a été récemment renforcée par le protocole interministériel du 16 décembre 2021 qui encourage la généralisation de ces dispositifs nonobstant le faible nombre d’unités militaires existantes. On compte désormais, toutes académies confondues, plus de 500 C-DEF rassemblant 12 500 collégiens et lycéens. À une époque où la question de la résilience de la Nation se pose de manière cruciale, elles constituent des briques particulièrement utiles dans l’ensemble des dispositifs éducatifs cherchant à faire redécouvrir le goût de l’engagement auprès des jeunes.

Dans son principe, une C-DEF engage un professeur ou une équipe enseignante dans la conduite d’un projet pédagogique avec une unité militaire marraine (2). Sur son versant scolaire le ou les professeurs mettent en place un enseignement de défense ainsi qu’une sensibilisation aux enjeux portés par la Défense nationale ou la Mémoire. Sur le versant militaire, l’unité marraine du projet invite les élèves à entretenir une relation sur l’année à travers des rencontres avec des acteurs opérationnels, des échanges divers (courriers avec des soldats en opération par exemple) et des visites de sites et de matériels. L’objectif est de faire découvrir aux jeunes le monde de la Défense, son engagement fondamental au service du pays, ses métiers mais aussi ses valeurs avec la participation des élèves à des cérémonies et prises d’armes.

Si une unité peut parrainer localement plusieurs C-DEF dans différents établissements scolaires, le succès de la formule repose aussi sur sa grande souplesse et un large éventail de dispositifs proposés. À l’origine destinées aux collèges, les C-DEF ont fini par s’étendre aux lycées professionnels et généraux. Elles peuvent concerner aussi bien des classes constituées de volontaires sur un même niveau que des classes spécifiquement dévolues.
Surtout, le choix des unités marraines reste large car il reflète la diversité des acteurs d’une Défense désormais globale. Les professeurs peuvent ainsi choisir des problématiques de projet fort différentes : Police nationale, sapeurs-pompiers, Douanes, Gendarmerie nationale, Protection civile peuvent ainsi être privilégiés au-delà des seules forces armées.
Un dispositif plus intégré à ces dernières existe cependant depuis 2008 : ce sont les Cadets de la Défense qui proposent un véritable programme d’activités hors temps scolaire et sous l’uniforme.

La C-DEF AP2D Antoine de Saint-Exupéry

La C-DEF qui s’ouvre, pour la première fois, au Lycée Jean Monnet de Cognac est parrainée par l’une des deux unités de RPA (3) Reaper de la 33e ESRA : l’Escadron ED 2/33 Savoie. Cet escadron de reconnaissance, créé en 1932, fut l’unité d’affectation de l’écrivain Antoine de SAINT-EXUPÉRY (1900-1944). Il est, aujourd’hui, commandé par le lieutenant-colonel François et a remplacé ses vieux P-38 Lightning et Mirage F1CR par les avions pilotés à distance MQ-9 Reaper de General Atomics.

C’est donc une C-DEF a coloration aéronautique qui se met en place. Elle sensibilisera les lycéens à la guerre des drones dont les conflits actuels aux confins de l’Arménie, en Ukraine et au Proche-Orient nous montrent chaque jour l’importance grandissante. L’une des premières approches sera de distinguer ce que l’on appelle de manière courante et générique « drone » d’avions pilotés à distance qui nécessitent de vrais pilotes et des infrastructures aéronautiques (cockpits déportés, stations de recueil, pistes, hangars, structures de MCO…).

Les drones quant à eux désignent une famille d’engins très divers dont la mise en œuvre ne demande pas de compétences aéronautiques particulières (4). Ils ne sont pas engagés dans les mêmes missions, ne relèvent pas forcément de l’Armée de l’Air et de l’Espace, coûtent beaucoup moins cher et sont utilisés comme un matériel consommable. Cette distinction importante donne son nom à la Classe Défense Avions Pilotés à Distance et Drones (C-DEF AP2D).

Un enseignement de défense spécifique sera donc mis en place au sein de cette C-DEF afin de permettre aux 12 premiers lycéens de 2nde formant la première promotion de mieux cerner la spécificité de ces nouveaux armements du champ de bataille contemporain. Il est également prévu, dans le courant de l’année, de conduire l’étude jusque dans la représentation de ces matériels dans le cinéma : réalisme, contre-vérités, approche de la question des robots de combat et du stress post-traumatique au-delà des écrans de contrôle…

Avec la présence déjà ancienne d’une formation au Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA) conduite par le capitaine Igor et, plus récemment, la mise en place d’une Escadrille Air Jeunesse (EAJ) sous le commandement du capitaine Jean-Philippe, la création de la C-DEF AP2D Antoine de Saint-Exupéry participe à l’affirmation et à l’arrimage d’un véritable pôle Armée de l’Air et de l’Espace au sein du Lycée Jean Monnet (5).

Nghia NGUYEN

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  1. 1. Cf. La BA 709 est le premier employeur de Cognac avec des effectifs qui n’ont cessé d’augmenter depuis l’installation de l’EAC sur son site en 2020. Quant au Lycée Jean Monnet, il accueille plus de 1000 personnes durant les jours ouvrables.
  2. 2. Cf. L’actuelle convention a été signée pour une période de trois années.
  3. 3 Cf. Remotely Piloted Aicraft system qui signifie avion piloté à distance.
  4. 4. Cf. Le spectre est désormais très large qui va de microdrones (de type Black Hornet) à des munitions rôdeuses (de type Zala Lancet ou Switchblade) en passant par les bi, tri, quadri et hexacoptères accessibles au grand public dans les magasins d’aéromodélisme.
  5. 5. Cf. Contrairement au BIA et à l’EAJ qui recrutent également dans le Lycée privé Beaulieu, la C-DEF AP2D reste une structure spécifique au Lycée Jean Monnet. Le Lycée Beaulieu a par ailleurs ouvert sa propre C-DEF en 2021.