Bilan des activités 2022

Courier du Président de l’AR-18 IHEDN Poitou-Charentes à tous les adhérents de notre association.

Mes chers camarades, en ce début d’année, je viens vous renouveler mes meilleurs vœux et particulièrement une bonne santé.

Je souhaite également vous remercier du précieux soutien que vous apportez à notre association IHEDN Poitou-Charentes. En retour, Je me dois de vous en présenter les évolutions majeures, de même que le bilan de notre action en 2022.

Les évolutions majeures :

Fin 2021, les services fiscaux ont bien voulu donner une suite favorable à notre requête, accordant le statut « d’association d’intérêt général » à notre association. Ce nouveau statut nous permet de délivrer des reçus fiscaux aux bénévoles engagés dans des actions spécifiques.

Depuis sa création, notre site internet est tenu régulièrement à jour et une veille est également assurée pour détecter les connexions indues. Vous pouvez vous connecter à ce site, vous y trouverez toutes les informations relatives à la vie de notre association.

Le bilan de notre action en 2022 :

Notre effectif pour l’année 2022, est composé de 78 auditeurs et de 16 membres associés, soit 94 adhérents.

Au-delà des réunions mensuelles dans chaque département, des réunions trimestrielles du comité directeur et du trinôme académique, notre association a eu une activité diversifiée.

Service National Universel

Notre association régionale s’est inscrite dans la formation dispensée au jeunes volontaires du Service National Universel, lors de la Journée Défense et Mémoire animée par le Ministère des Armées.

En 2020 huit auditeurs et membres associés, se sont portés volontaires pour participer à une formation dispensée par le Centre du Service National et de la Jeunesse de Poitiers.

“Ce stage” donnait capacité à nos camarades pour intervenir auprès des jeunes du SNU.

En 2022, 8 prestations ont été assurées dans les différents centre SNU de la région.
Il s’agit d’un important travail de sensibilisation des jeunes aux questions de défense que nous avons assuré.

À travers ces opérations, c’est également la crédibilité de notre association qui était en jeu. Le bilan est largement positif. Que tous les intervenants de l’AR-18 en 2022, en soient chaleureusement remerciés. Cet élan a suscité d’autres candidatures pour s’inscrire dans cette démarche. Trois nouveaux camarades se sont portés volontaires pour 2023.

225° session régionale IHEDN

En janvier 2022, nous avons accueilli au Conseil départemental de la Charente-Maritime, la première semaine de la 225ème session régionale IHEDN qui s’est déroulée en Nouvelle Aquitaine. A l’issue, 4 nouveaux auditeurs ont rejoint nos rangs. Je leur souhaite la bienvenue.

Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui

À la suite d’un déplacement à Bordeaux, visant à assister à la restitution des travaux du sujet national 2021-2022, un groupe de travail a été mis en place pour traiter le sujet national 2022-2023. Animé depuis la Charente-Maritime, ce groupe travaille sur le thème « Esprit de Défense et Engagement dans la France d’aujourd’hui ».

Des équipes constituées dans chaque département ont participé à l’animation des rallyes citoyens dans le cadre du trinôme académique.

Rallyes citoyens

Cinq rallyes ont été organisés en 2022 dans notre région, dans la Vienne (1), les Deux-Sèvres (1), la Charente (1) et la Charente- Maritime (2). Rassemblant des jeunes des collèges et de lycées. Ces manifestations sont organisées en étroite coopération avec le Rectorat de Poitiers qui dirige le trinôme académique, et le Ministère des Armées qui assure l’importante logistique de ces manifestations. Nos interventions dans ces rallyes citoyens, visent à finaliser, en amont, les demandes de subventions effectuées auprès d’une commission dédiée à Paris, à laquelle nous participons, et à proposer des activités de réflexions sur la thématique de la défense (questionnaires à choix multiples, jeux etc..).

Cycle de conférences

Trois conférences vous ont également été proposées. Deux d’entre-elles ont été animées par des parlementaires (Niort, Poitiers). Membres de la Commission de la Défense à l’Assemblée Nationale. Ces élus de la République, se sont vu remettre, à cette occasion, la médaille de l’Union IHEDN, fédération d’associations à laquelle nous sommes affiliés. La troisième conférence traitait de la thématique des drones, sujet d’une actualité particulièrement brûlante (Poitiers).

Un cycle de 7 conférences a été réalisé auprès des élèves de le la classe défense du Collège Jeanne d’Arc de Surgères en Charente-Maritime.

Correspondants Défense

Un rassemblement des correspondants Défense des conseils municipaux a également été initié, et organisé en coopération avec le Ministère des Armées sur la base aérienne 721 de Rochefort-Saint Agnant en Charente-Maritime. Il s’agissait, en l’espèce, lors d’une journée complète, de présenter à ces élus, l’organisation de la défense en France, et de leur donner des pistes de réflexion pour orienter, si nécessaire, les jeunes de leurs communes, vers des métiers correspondant à leurs aspirations.

Colloque Cybersécurité

Un colloque sur le thème de la cybersécurité a été organisé à Rochefort en Charente Maritime en coopération avec la mairie. Ouvert au public, l’objectif visait aussi à sensibiliser les jeunes de l’éducation nationale,aux risques liés aux réseaux sociaux.

Journée de l’Engagement

Notre AR a également participé à la Journée de l’Engagement organisée par le rectorat de Poitiers à Niort. À cette occasion, notre association a été présentée et mise en valeur.

Formation des enseignants

Nous avons également participé à l’organisation d’une journée de formation des enseignants aux questions de défense globale, laquelle s’est déroulée au lycée Grégoire à Angoulême en Charente.

Pour terminer, un travail sur le thème de la résilience a été finalisé par le Comité de la Charente en décembre dernier. Il sera bientôt disponible sur notre site internet.

Voilà, mes chers camarades, les points importants qui ont marqué la vie de notre association en 2022.

Nous devons ce bilan, d’abord à votre soutien, au dynamisme et à l’engagement du bureau de l’association et du comité directeur, mais aussi à l’implication de nombreux adhérents dans les actions spécifiques évoquées supra ; Je tiens personnellement à les remercier.

Pour 2023 nous avons d’autres projets. Le premier de l’année a déjà été exécuté, puisque nous avons visité début janvier la Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard qui assure la formation des pilotes de l’armée de l’air qui dispose d’un régiment opérationnel de drones.

Je suis bien évidemment preneur de vos observations et ouvert à toutes vos suggestions.

Vous pouvez me contacter, de préférence par messagerie à paul.morin@orange.fr en mettant en copie votre président départemental. Veuillez mettre en objet IHEDN/AR-18 de la part de… Je vous répondrai avec grand plaisir. Si vous souhaitez partager un article, une notification, faites-moi parvenir le document par votre président départemental. Après lecture, nous le ferons suivre à tous les adhérents de notre association.

Avec mes meilleurs sentiments.

Paul MORIN

Revue nationale stratégique

Revue nationale stratégique de novembre 2022, qui servira de support à la nouvelle LPM 2024-2030.

« Hyper » synthèse de la Revue nationale stratégique (RNS) 2022 et du discours du président de la République, prononcé le 9 novembre 2022 à Toulon.

La vision portée par cette RNS est celle d’une puissance indépendante, respectée, agile ; d’une puissance au cœur de l’autonomie stratégique européenne avec un fort ancrage atlantique, mais aux avants postes et au pivot du monde ; d’une puissance d’équilibre qui assume ses responsabilités et contribue, en partenaire fiable et solidaire, à la préservation du multilatéralisme et du droit international.

Cette RNS doit servir de base à la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024- 2030, qui devra poursuivre l’effort budgétaire en matière de défense initié en 2017 et entrera en vigueur en écrasant les deux dernières années de la précédente LPM 2019-2025. Le président n’a fait aucune annonce en la matière.

La France entend rester une puissance “respectée pour son statut doté de l’arme nucléaire, moteur de l’autonomie stratégique européenne, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique, une partenaire fiable et crédible”.
Le président de la République a ainsi réaffirmé que la dissuasion nucléaire française “contribuait” à la “sécurité” de l’Europe.
Il a plaidé pour des “coalitions” européennes de défense, insistant au passage sur la nécessité pour la France et l’Allemagne d’aboutir plus vite dans leurs projets contrariés de coopération industrielle.
“Notre partenariat avec le Royaume-Uni doit aussi être porté à un autre niveau“, a insisté M. MACRON, citant les “opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride”, évoquant un sommet franco-britannique sur les questions de défense au premier trimestre 2023.

Nouvelle stratégie en Afrique finalisée d’ici six mois

Le chef de l’État a annoncé officiellement la fin de l’opération Barkhane au Sahel.
La nouvelle stratégie de la France en Afrique sera finalisée d’ici six mois après consultations avec ses partenaires sur le continent, a précisé le chef de l’État.
Le ministère des Armées a confirmé des “échanges nourris avec les autorités locales”, en évoquant des partenariats portant sur la formation, le renseignement et le “capacitaire”, autrement dit les équipements.

L’influence, “fonction stratégique”

Parmi les nouveaux défis, “l’influence”, qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation, va être érigée au rang de “fonction stratégique” dans la défense de la France.
“Nous ne serons pas des spectateurs patients”, assistant à la propagation de narratifs hostiles à la France, a averti M. MACRON, promettant une action plus offensive en la matière.
Il a en revanche insisté sur la nécessaire “mobilisation” de la nation, qui va passer aussi par la généralisation du Service national universel, et l’économie de guerre” auquel le pays doit faire face.
“Il ne s’agit pas de militariser la société mais bien de renforcer l’esprit de résilience (…) pour la défense de notre souveraineté”.

Dix objectifs à atteindre.

La RNS énumère dix objectifs stratégiques à atteindre :
1) Une dissuasion nucléaire robuste et crédible ;
2) Une France unie et résiliente ;
3) Une économie concourant à l’esprit de défense ;
4) Une résilience cyber de premier rang ;
5) La France, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique ;
6) La France, un des moteurs de l’autonomie stratégique européenne ;
7) La France, partenaire de souveraineté fiable et pourvoyeuse de sécurité crédible ;
8) Une autonomie d’appréciation et une souveraineté décisionnelle garanties ;
9) Une capacité à se défendre et à agir dans les champs hybrides ;
10) Une liberté d’action et une capacité à conduire des opérations militaires y compris de haute intensité en autonomie ou en coalition, dans tous les champs.

Synergie du parcours civique

PROPOSITIONS POUR UNE SYNERGIE DU PARCOURS CIVIQUE

Par Bernadette Grignon ex-Vice-Présidente de l’AR-18
Responsable pour le comité 17 de l’AR-18 du rallye citoyen en Charente-Maritime

Première proposition.

Une idée que j’ai évoquée auprès de Paul Morin, président de l’AR-18, de Madame Le Pesant, Directrice de cabinet (Cabinet DASEN de Charente-Maritime) et du Lieutenant-colonel Xavier Ancelle, DMD – adjoint de la Charente-Maritime, à savoir celle d’un tee-shirt au logo national (c’est-à-dire le même) pour tous les élèves de tous les rallyes citoyens organisés par tous les Trinômes : cela irait dans le sens de l’exigence de l’esprit civique que l’Education nationale s’efforce d’inculquer aux élèves, et le rallye citoyen des Trinômes académiques devrait s’inscrire officiellement dans le « parcours civique » de formation à la citoyenneté, commencé dès l’école primaire et développer tout au long de la scolarité.

Il faudrait mettre sur ce tee-shirt les trois logos : Armée, Education nationale, IHEDN ; ce pourrait même faire l’objet d’un concours national auquel participeraient les élèves de l’option Arts plastiques.

Participer à ce concours pour le design du logo, porter ce tee-shirt au logo national ne pourraient que créer un esprit d’équipe « national » et donner ses lettres républicaines aux rallyes organisés par les Trinômes dont les actions, voire l’existence même, ne sont pas toujours bien connues, quand ce n’est pas tout simplement inconnues, dans les établissements scolaires de France.

Cette initiative irait dans le sens du dynamisme civique de l’Éducation Nationale lequel passe nécessairement par une information commune d’actions trop souvent ignorées des élèves comme des parents et, de manière paradoxale, dans le milieu même de l’Éducation Nationale.

Une preuve de ce que chacun œuvre dans son pré carré, sans communication suffisante de ces actions auprès de tout public, surtout scolaire, ressort encore du contenu de la visioconférence organisée par l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) en partenariat avec Unéo, la mutuelle des forces armées, le 3 mai 2022 de 18h30 à 20h, dont le sujet était :

« Le lien armées-jeunesse : Quel rôle pour les armées dans la construction de la citoyenneté et de la cohésion nationale ? » 

Allocutions d’ouverture :

  • Éliane GARRABE, médecin générale inspectrice (2S), première vice-présidente d’Unéo ;
  • Jean-Pierre MAULNY, directeur adjoint de l’IRIS qui s’est fourvoyé en parlant de « suppression » du service militaire, ce qui a été rectifié par Daniel MENAOUINE.

Autour de :

Daniel MENAOUINE, Général de corps d’armée, directeur du service national et de la jeunesse qui faisait partie de la table ronde avec :

  • Mathilde HERMAN, vice-présidente des Jeunes IHEDN ;
  • Sébastien JAKUBOWSKI, professeur des universités, sociologue à l’Université de Lille, directeur de l’INSPE de l’Académie de Lille.

Animée par Gaspard SCHNITZLER, chercheur à l’IRIS.

Le but est louable :

Au cœur des priorités du ministère des Armées et partie intégrante du lien Armées-Nation, le lien Armées-Jeunesse revêt de multiples enjeux. La fin de la conscription au début des années 2000, remplacée par les Journées défense et citoyenneté (JDC) auxquelles participent chaque année près de 800 000 jeunes, a contraint les armées à repenser leur rôle social, et notamment leur façon de contribuer au renforcement de la cohésion nationale et à la mixité sociale. C’est le cas à travers des dispositifs d’insertion socio-professionnelle tels que le SMA depuis 1961 et le SMV depuis 2015, mais également par des actions menées en faveur de la jeunesse de façon plus large, tels que les « lycées de la défense », la plateforme « 1re expérience défense », ou encore par sa contribution au Service national universel (SNU), des dispositifs coordonnés depuis mars 2021 au sein de l’« Ambition armées-jeunesse » du ministère.

À l’heure où les forces armées sont mobilisées de façon accrue, que ce soit sur le territoire national ou en opérations extérieures, comment articuler leur mission première de protection du territoire et de la population, avec leur action en faveur de la jeunesse ? Quel est l’avenir du lien Armées-Jeunesse ?

L’échange a fait ressortir les préjugés que l’on trouve en France concernant ce que l’on peut appeler « la diplômite », le manque de considération des formations non universitaires, et surtout a témoigné du manque de coordination vraiment efficace de toutes ces actions dans un parcours civique national incluant :

Les Jeunes de l’HEDN, le SNU, la JDC, et la classe de Troisième (Voir l’annexe).

Deuxième proposition.

Le parcours civique, depuis le collège, devrait donc être présenté dans une plaquette (ou flyer) qui serait donnée dès la Troisième aux élèves pour les informer et leur expliquer les différentes étapes de ce parcours citoyen incluant les possibilités de participation à venir : JDC, SNU, Les Jeunes de l’IHEDN.

Les rallyes citoyens organisés par le Trinôme académique dans les départements devraient s’y trouver également.

Il devrait y avoir obligation pour le chef d’établissement de présenter le Trinôme académique et ses actions dans le discours inaugural de l’année scolaire à la rentrée de septembre, pour ne plus avoir à déplorer la méconnaissance de l’existence du Trinôme aussi bien auprès d’élèves que de leurs parents, comme de trop d’enseignants.

Troisième proposition.

Dans cet esprit de clarté et d’homogénéisation de l’ensemble des actions proposées, il faudrait apprendre aux élèves, dès la Quatrième, à faire leur C.V. pour les sensibiliser au monde professionnel dans lequel ils devront faire leur stage de Troisièmestage d’observation dont l’objectif est l’occasion de découvrir le monde du travail, partager le quotidien de professionnels, bénéficier d’une expérience concrète en se confrontant aux réalités concrètes du travail.

Le stage de Troisième :

  • Est précédé d’un temps de préparation, qui serait l’occasion ou jamais de tester leur savoir-faire du C.V. et de la lettre de motivation,
  • Et suivi d’un temps de restitution, puisque les élèves font un rapport de stage dans lequel ils peuvent s’exprimer sur ce qu’ils ont vu, vécu, et revenir sur leurs activités et leurs impressions.

Ce stage qui a pour but de permettre aux élèves de gagner en autonomie, de prendre confiance dans un nouvel environnement, d’enrichir leur culture générale citoyenne et, éventuellement, de confirmer un projet d’orientation personnel, devrait être relié au parcours civique.

La confiance en soi que cherche à faire acquérir artificiellement l’épreuve de rhétorique au baccalauréat, pourrait se forger en profondeur du collège au lycée, soutenue par une réflexion sur soi encadrée par un professeur compétent, dans le cadre du « parcours civique », et faire comprendre la valeur de l’émulation dans le respect de l’autre.

BILAN.

Le « parcours civique » devrait donc exprimer la synergie de ces activités spécifiques :

  • Information par la plaquette et amorce du C.V. en classe de Quatrième ;
  • Stage d’observation du monde professionnel en Troisième ;
  • Participation possible à un rallye citoyen soit au collège, soit au lycée ;
  • JDC et recensement ;
  • SNU ;
  • Les Jeunes de l’IHEDN.

—oo0oo—

ANNEXE

Les Jeunes IHEDN (anciennement l’Association nationale des Auditeurs jeunes de l’Institut des Hautes Études de Défense nationale – ANAJ-IHEDN en 1996) est une association loi de 1901, regroupant des jeunes, étudiants ou professionnels de 20 à 35 ans) ayant suivi une formation au sein de l’IHEDN, institut dépendant des services du Premier Ministre, ayant pour mission de promouvoir la réflexion sur les problématiques de défense nationale et les relations internationales.

Le Service national universel (SNU), programme mis en place par Édouard Philippe à partir de 2019 pour succéder indirectement au service militaire en France suspendu par Jacques Chirac depuis 1996 (cette décision prend effet avec la loi no 97-1019 du 28 octobre 1997), est un projet d’émancipation de la jeunesse, complémentaire de l’instruction obligatoire. Sa mise en œuvre poursuit les objectifs suivants :

  • La transmission d’un socle républicain ;
  • Le renforcement de la cohésion nationale – qui s’appuie sur l’expérience de la mixité sociale et territoriale comme sur la valorisation des territoires ;
  • Le développement d’une culture de l’engagement et l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle ;
  • Au terme de son extension à l’ensemble d’une classe d’âge, le SNU remplacera la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).

Le Service national universel s’adresse à tous les jeunes de 15 à 17 ans pour une société de l’engagement, et s’articule en trois étapes clés :

  • Un séjour de cohésion de deux semaines visant à transmettre un socle républicain fondé sur la vie collective, la responsabilité et l’esprit de défense. Ce séjour est réalisé en hébergement collectif, dans un département autre que celui de résidence du volontaire. Au cours de ce séjour, les jeunes volontaires participent à des activités collectives variées et bénéficient de bilans individuels (illettrisme, compétences notamment numériques) ;
  • Une mission d’intérêt général visant à développer une culture de l’engagement et à favoriser l’insertion des jeunes dans la société. Fondées sur des modalités de réalisation variées, 84 heures effectuées sur une période courte ou répartie tout au long de l’année, ces missions placent les jeunes en situation de rendre un service à la Nation. Au cours de cette mission d’intérêt général, en fonction de leur situation, les volontaires peuvent également être accompagnés dans la construction de leur projet personnel et professionnel ;
  • La possibilité d’un engagement volontaire d’au moins 3 mois, visant à permettre à ceux qui le souhaitent de s’engager de façon plus pérenne et personnelle pour le bien commun. Cet engagement s’articule principalement autour des formes de volontariat existantes : service civique, réserves opérationnelles des Armées et de la gendarmerie nationale, sapeurs-pompiers volontaires, service volontaire européen, etc. Cet engagement volontaire peut être réalisé entre 16 et 30 ans.

La Journée Défense et Citoyenneté (JDC) dénommée jusqu’en 2011 Journée d’Appel de Préparation à la Défense (JAPD), est une journée d’appel instituée en 1997 en France dans le cadre de la réforme du service national portée par Jacques Chirac : l’objectif de la JDC est d’aborder différentes problématiques dont les principales sont la citoyenneté et les questions liées à la Défense. La JDC vise également à favoriser le recrutement dans les différentes armées et services du Ministère des Armées ou dans la réserve militaire.

La JDC est la troisième étape du parcours de citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes de nationalité française :

  • La première étape est l’enseignement de défense dispensé en classe de Troisième dans le cadre des cours d’enseignement moral et civique ainsi qu’en classe de Première dans le cadre des cours d’Education Civique, Juridique et Sociale (ECJS) ;
  • La seconde étape est le recensement obligatoire en mairie.

Pour rappel, les modalités du stage de Troisième : 

  • Le stage concerne principalement les élèves de 3e, à partir de 14 ans. Depuis 2019, la loi relative à la liberté de choisir son avenir professionnel autorise les élèves de moins de 14 ans, des classes de 4e ou de 3e, à effectuer leur séquence d’observation dans une entreprise régie par le droit privé ;
  • Ce stage peut être d’une durée de 5 jours consécutifs ou non, individuellement ou collectivement, il peut aussi être divisé en plusieurs périodes, de 3 jours puis de 2 jours par exemple ;
  • Une convention obligatoire, signée entre l’établissement et l’entreprise ou l’organisme d’accueil, détaille les conditions d’encadrement et de suivi de l’élève, et garantit les conditions de sécurité, conformément aux dispositions du code du travail.

Forum Sécurité-Défense

Une communication et une invitation de notre camarade Alain Giorgis, adjoint au maire de Rochefort et organisateur de cette importante manifestation.
© https://www.linkedin.com/posts/alaingiorgis_rochefort-organise-le-forum-d%C3%A9fense-et-s%C3%A9curit%C3%A9-activity-6918133881426636800-uZmM?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

Rochefort organise le “Forum Défense et Sécurité”
les 6, 7 et 8 mai 2022.

Ce seront pas moins de 45 exposants des 3 armées (dont 23 régiments de l’armée de Terre !) et des forces de sécurité (Gendarmerie, police , pompiers….).
Les visiteurs pourrons découvrir notamment les capacités de nos armées au moment où résonnent les bruits de guerre en Ukraine.
En liaison avec les collèges et lycées, les élèves seront récupérés en bus le vendredi car il s’agit d’une journées d’information des métiers.
Il ya aura bien sûr des présentations de matériels, des simulateurs et des démonstrations notamment par la police et la Gendarmerie.
Voici le recto des affiches qui sont envoyées par internet et distribuées également.
Pour les amateurs, rendez vous sur site au musée de l’Aéronautique navale (à côté de l’école de Gendarmerie) du vendredi 6 au dimanche 8 Mai.

https://www.facebook.com/events/1341732436325238/?ref=newsfeed
https://www.anaman.fr/?fbclid=IwAR3NarArj9Uplt0Sx0TsxpwxlPgvnc27xlMYpfhviZLItI0pvi3rFnMqw04

Message du directeur de l’IHEDN

Mesdames et messieurs les auditeurs et membres des associations,

L’agression de la Russie contre l’Ukraine représente une rupture, un événement qui nous rappelle, au-delà de la stupeur éprouvée, la nécessité de poursuivre notre mission sans relâche, fidèle à notre vocation depuis 1936 :  entretenir l’esprit de défense et promouvoir une unité de pensée, de doctrine et d’action dans le champ de la défense nationale. En ce moment difficile pour notre pays comme pour l’Europe, l’IHEDN, tout en exprimant sa pleine solidarité avec le peuple ukrainien, doit rester fidèle à cette vocation. Il nous faut œuvrer à la cohésion nationale, ce qui exclut toute prise de position individuelle ou associative qui se réclamerait de l’IHEDN, pour porter sur la situation en cours des appréciations qui, engageant l’Etat, appartiennent aux autorités de notre pays. 

En revanche, les événements d’Ukraine nous rappellent que la guerre n’est pas un phénomène du passé. Ils nous imposent de porter un regard lucide sur le monde et confèrent une importance accrue à la mission de l’IHEDN. L’Institut vous adressera, par l’intermédiaire de l’Union, des documents à même de nourrir votre réflexion. Surtout et plus que jamais, il nous faudra, dès que de premières leçons pourront être tirées, réfléchir ensemble, civils et militaires, agents publics et privés, à Paris comme en région à l’avenir de notre défense nationale dans toutes dimensions, militaire, économique, industrielle, cybernétique, maritime, juridique. Les actions que nous menons collectivement avec l’IHEDN apparaissent aujourd’hui plus utiles que jamais. 

Je vous adresse mes plus cordiales salutations,

Général Benoit Durieux
Directeur de l’IHEDN

“Contrat du siècle” : l’ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la “France trompée”

Francophilie

Par Magazine Marianne – Publié le 29/09/2021 à 12:29 Imprimer l’article

“Contrat du siècle” : l’ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la “France trompée”

"Contrat du siècle" : l'ex-Premier ministre australien Malcolm Turnbull défend la "France trompée"
Malcolm Turnbull, l’ancien Premier ministre australien, a rencontré Emmannuel Macron à plusieurs reprises. Il assure aujourd’hui la France de son soutien dans l’affaire du contrat de sous-marins annulé. Hans Lucas via AFP

Dans l’affaire du contrat de sous-marins annulés par l’Australie, la France peut compter sur le soutien d’un homme : Malcolm Turnbull. L’ancien Premier ministre australien, à l’origine de l’accord entre l’Hexagone et son pays, a vertement critiqué l’attitude de son successeur Scott Morrison.

« Trompée, humiliée ». Malcolm Turnbull ne mâche pas ses mots pour évoquer la position dans laquelle la France a été placée après la rupture de son contrat de sous-marins par l’Australie le 15 septembre dernier. Peut-être ce soutien affiché consolera-t-il Paris qui ne digère toujours pas ce « mensonge » et cette « duplicité », pour reprendre les mots du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian.

Ce mercredi 29 septembre, l’ancien Premier ministre australien s’en est ouvertement pris à son successeur, Scott Morrison, devant le National Press Club, l’association qui fédère les journalistes locaux, à Canberra, la capitale australienne. Et il va même plus loin. Selon lui, le Premier ministre actuel a « délibérément dupé » la France. Il n’a pas « agi de bonne foi. Il n’a pas d’autre argument pour justifier son comportement que de dire que c’était dans l’intérêt de l’Australie », ajoute Malcolm Turnbull.

Jean-Yves le Drian avait évoqué « une rupture de confiance » entre l’Australie et la France. Malcolm Turnbull use de termes quasiment similaires : « Cette trahison de la confiance va marquer nos relations avec l’Europe pendant des années […] Le gouvernement australien a traité la République française avec mépris. »

Sa colère est d’autant plus forte qu’il était Premier ministre quand l’accord a été conclu. À la fin de l’année 2014, l’Australie lance un appel d’offres international pour remplacer ses sous-marins de classe Collins dans le cadre du projet Sea1000. Plusieurs pays tentent alors leur chance. Les sous-marins de classe Attack, proposés par la France, parviennent à convaincre l’Australie. Le montant de départ s’élève à 31 milliards d’euros. Au fil des années, il sera réévalué à plus de 50 milliards d’euros. Mi-septembre 2021, l’Australie annonce subitement rompre ce contrat au profit d’une alliance avec les États-Unis et le Royaume-Uni, ce qui déclenche une crise diplomatique entre la France et ces trois autres pays.

Le Premier ministre australien justifie en partie cette décision par un changement de dynamiques dans la région Asie-Pacifique et par la montée en puissance de la Chine. D’après lui, l’Australie a plutôt intérêt à privilégier les sous-marins américains Virginia ou britanniques Astute, à propulsion nucléaire, car ils n’ont pas besoin de ravitaillement en uranium pendant leur durée de vie, contrairement aux sous-marins français à propulsion diesel.

Embrouille de Premiers ministres

Si le nouveau partenariat, dont est exclue la France, a été acté, aucun contrat n’a encore été signé. Pas même de devis. « Maintenant, l’Australie n’a plus du tout de programme de nouveaux sous-marins, déplore Malcolm Turnbull. La seule certitude, c’est que nous n’aurons pas de nouveau sous-marin avant 20 ans et leur coût sera bien plus élevé que ceux de conception française. »

Cette prise de position rappelle à quel point la relation entre Scott Morrison et Malcolm Turnbull, rivaux au sein du Parti libéral australien, est conflictuelle. Le premier a pris la place du second à la tête du pays en août 2018 après que Malcolm Turnbull a été désavoué par l’aile conservatrice du parti. Ce centriste modéré avait entrepris la légalisation du mariage homosexuel et fait de la lutte pour la défense du climat un de ses chevaux de bataille. De nombreux députés l’avaient alors accusé de tirer le Parti libéral vers la gauche, ce qui a conduit à son retrait de la vie politique.

© https://www.marianne.net/monde/geopolitique/contrat-du-siecle-lex-premier-ministre-australien-malcolm-turnbull-defend-la-france-trompee

Chine – Australie : la France victime collatérale

21 septembre 2021 par Asie21

Par le Général (2s) Daniel Schaeffer, ancien attaché de défense en Thaïlande, au Vietnam et en Chine, membre du groupe de réflexion Asie21-futuribles (www.asie21.com)

Reproduction autorisée par tout média intéressé. Prière de mentionner la source.

Les média français focalisent essentiellement leur attention sur l’annulation décidée par l’Australie, sans préavis et avec une désinvolture qui relève de la plus infâme goujaterie, du contrat de construction de sous-marins qu’elle avait signé avec la France le 20 décembre 2016. A titre de rappel ledit contrat portait sur la fourniture de douze sous-marins classiques à propulsion conventionnelle, de la classe Barracuda, de toute dernière technologie. Il est évident que sur le plan commercial cette annulation entraîne une perte financière énorme pour Naval group et par voie de conséquence pour la France, sans compter les dommages subséquents que cela génère sur le plan des emplois.

Un contrat éclaté victime de la création de l’AUKUS

Sur le plan diplomatique l’événement endommage rudement les relations tant avec Canberra qu’avec son acolyte américain. Mais gageons que, outre le geste symbolique, même s’il est fort, de rappel des ambassadeurs de France à Canberra et à Washington, et paradoxalement pas à Londres qui est aussi complice de la trahison, la poussière finira par retomber lentement, sans réactions autres que la recherche de compensations financières pour les dégâts commerciaux causés, peut-être d’excuses pour la manière insultante dont l’annonce de la décision a été faite à notre pays, avant que ne finisse par reprendre des relations presque normalisées. Rien de réellement significatif en quelque sorte alors que l’occasion est rêvée pour la France de reprendre son indépendance stratégique.

A côté de cela, toute la presse internationale va bien au-delà du dommage créé à la France et se focalise sur l’alliance tripartite Australie – Royaume Uni (United Kingdom) – Etats-Unis (United States), soit AUKUS, qui vient de se former dans le cadre d’une stratégie annoncée de veille à ce que la région Indo-Pacifique demeure « libre et ouverte ». Pourquoi donc tant insister sur ce point puisque, sauf en quelques secteurs où la piraterie sévit encore, toutes les marines du monde peuvent circuler comme elles le veulent sur les deux océans concernés, l’Indien et le Pacifique. Mais sauf aussi en mer de Chine du Sud et dans le détroit de Taiwan.

L’incidence de la région Asie-Pacifique « libre et ouverte »

Et c’est dans ces deux secteurs que se pose la question de la liberté internationale de la navigation maritime, civile comme militaire, tout comme en mer de Chine de l’Est se pose la question de la liberté de la navigation aérienne. Il faut se souvenir en effet que le 23 novembre 2013 la Chine a créé une zone d’identification et de défense aérienne (air defense and identification zone / ADIZ) au-dessus de l’immense espace marin qu’elle revendique, contre le Japon essentiellement (voir carte 1 jointe). Créer une ADIZ pour surveiller et assurer la sûreté de ses approches territoriales, rien ne le lui interdit. Mais, et c’est là qu’apparaît le problème : elle exige que tous les aéronefs qui passent au travers de cette zone soient astreints de s’identifier exactement comme s’ils pénétraient dans l’espace aérien chinois. Là, la Chine outrepasse son droit et le droit international parce qu’elle applique une loi nationale chinoise à un espace aérien international.

C’est, sur le plan maritime, la même obligation qu’elle vise petit à petit à instaurer en mer de Chine du Sud et dans le détroit de Taiwan, en estimant qu’il constitue sa mer territoriale. Ce qui, compte tenu de la largeur de cet espace, soit 70 milles marins dans sa partie la plus étroite, est totalement faux puisque les mers territoriales du continent et de Taiwan, soit 12 milles marins de chaque côté, ne jouxtent manifestement pas. En mer de Chine du Sud, sur la base d’une revendication qui remonte à 1947 (voir carte 2 officielle jointe), lorsque le Kuo Min Tang était encore au pouvoir en Chine, Pékin revendique la quasi-totalité de cette mer et concrètement y étend de plus en plus son administration tant politique que militaire.

Carte 2 – Carte officielle de la revendication chinoise présentée à l’ONU le 7 mai 2009

L’incidence aggravante de la loi chinoise modifiée sur la sécurité maritime

Cette partie sur laquelle il prétend à souveraineté, Pékin la présente comme ses « eaux relevant de la juridiction de la République populaire de Chine». C’est le terme employé dans toutes les publications officielles dont celle-ci fait l’annonce. C’est ce que l’Administration de sécurité maritime (ASM) traduit par « eaux territoriales » dans la directive d’application établi par ses soins à partir du texte de loi adopté le 29 avril 2021 par l’Assemblée nationale populaire, loi modifiée sur la sécurité maritime dans les « eaux sous juridiction chinoise » ( 管辖海 ) et entrée brutalement en application le 1er septembre. D’« eaux sous juridiction nationale » dans le texte de loi elles sont devenues « eaux territoriales » ( 领 海 ) dans le texte d’application. Ce qui veut dire que la Chine entendrait désormais imposer un contrôle strict sur divers types de bateaux lorsqu’ils se présenteraient en mer de Chine du Sud. Pour les citer il s’agit des navires de « nationalité étrangère », sauf dérogations accordées, des navires à propulsion nucléaire et des bâtiments de transport de matières dangereuses. Ainsi toute unité navale non chinoise qui pénètre dans les mers de Chine et le détroit de Taiwan doit désormais, et en principe pour l’heure, se soumettre à un certain nombre de contraintes administratives d’identification. Et devient ainsi susceptible de devoir être contrôlée par les autorités chinoises de police maritime. Du principe à la réalité il y aura lieu de voir comment l’application de la directive de l’ASM sera conduite effectivement.

Dans ce cadre, il est cependant évident, en tout cas dans l’immédiat, que les Chinois éviteront de tenter de contraindre un groupe aéronaval américain tel que l’USS Vinson, ou Nimitz, ou autre, à quitter les espaces maritimes contestés. Une tentative de ce genre risquerait de dégénérer en incidents graves, avec les garde-côtes chinois d’abord, peut-être avec la marine un peu plus tard en fonction de la montée de la tension. Mais il reste à voir comment les garde-côtes chinois, avec le concours des milices maritimes, comme c’est de plus en plus le cas fréquemment, s’en prendraient à un navire de guerre isolé.

Toujours est-il que Pékin ne supporte absolument pas l’entrée des marines de guerre alliées ou amies des Etats-Unis en mer de Chine du Sud et dans le détroit. Parce que cela menace leurs intérêts stratégiques : d’une part il pourrait être contrarié dans ses intentions d’envahir Taiwan, d’autre part ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) pourraient être détectés au début de leurs déploiements à partir de la base de Sanya, au sud de l’île de Hainan. C’est pourquoi la République populaire de Chine (RPC) veut faire de cette mer un lac chinois où seule la navigation militaire chinoise et à la rigueur celle des pays riverains serait autorisée à se déployer. Il s’avère qu’un tel objectif est en totale contravention avec la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) qui, en son article 89, spécifie bien qu’« aucun Etat ne peut légitimement prétendre soumettre une partie quelconque de la haute mer à souveraineté », une disposition indirectement rappelée par la cour permanente d’arbitrage de La Haye dans son jugement rendu le 12 juillet 2016. Par celui-ci la Cour a clairement établi que le tracé en neuf traits, qui délimite la prétention chinoise, est « sans effet légal ».

C’est donc bien ici que le bât blesse et que les Etats-Unis et leurs alliés, partenaires, amis ou soutiens, dont la France, le Japon, l’Inde, l’Australie, le Canada, le Royaume uni, entendent, en venant naviguer librement dans les espaces marins revendiqués par la Chine, contraindre celle-ci à respecter le droit de la mer sur la liberté de la circulation dans tous les espaces ouverts, en vertu de la CNUDM, à la navigation internationale. A chaque manifestation de présence militaire internationale, même s’il ne s’agit que d’une simple traversée, Pékin réagit vivement en condamnant l’acte accompli, voire en intervenant contre les présumés intrus. Cela est allé parfois jusqu’à des manœuvres risquées, défiant toutes les règles de sécurité maritime, comme ce fut le cas le 30 septembre 2018 lorsqu’un navire de la marine de l’Armée populaire de libération (MAPL) tenta d’entraver la route de la frégate USS Decatur. Cela est allé aussi, à la fin de mai 2019, par l’illumination par rayon laser d’un hélicoptère australien Tigre en phase d’approche du porte-hélicoptères HMAS Parametta. Et ce n’est pas le seul exemple d’agression chinoise par laser ailleurs dans le monde, contre les Américains notamment, que ce soit à Djibouti ou dans le secteur de Guam.

L’Australie bouc émissaire de la Chine

Dans tous les intervenants extérieurs à la mer de Chine du Sud Pékin a fait de Canberra son bouc émissaire, pour diverses raisons. L’Australie est d’abord l’alliée des Américains. Et comme il est difficile de s’en prendre aux Etats-Unis, Pékin se rabat sur le maillon qu’il peut considérer comme le plus faible ou le moins fort dans l’alliance, avant que ne soit signé l’AUKUS. Avec l’Inde, le Japon, les Etats-Unis, l’Australie est partenaire du dialogue quadrilatéral de sécurité (quadrilateral security dialogue / QUAD) que d’aucuns ont déjà considéré un peu rapidement comme un OTAN bis en Indo-Pacifique. Dans ce cadre les Australiens sont considérés comme une menace qui serait en Extrême-Orient l’avant-garde des Américains.

Cette même Australie est aussi fortement dépendante de la Chine sur le plan économique. Mais la réciprocité aussi est vraie puisque la première fournit à la seconde plusieurs des matériaux stratégiques de base dont cette dernière a besoin : le charbon, le minerai de fer, le gaz naturel, l’uranium.

Le 24 août 2018, les Australiens ont remplacé leur Premier ministre, Malcolm Turnbull, par Scott Morrison, beaucoup moins souple que son prédécesseur dans les affaires internationales et qui a décidé de mener dans son pays une lutte prononcée contre la stratégie offensive d’influence que tente d’y mener Pékin. En mai 2020, Scott Morrison a eu l’outrecuidance de demander qu’il soit procédé à une expertise internationale indépendante sur l’origine du virus Covid-16 à Wuhan. Ce même gouvernement a fait récemment affront à celui de Xi Jinping en dénonçant, au début du mois de mai 2021, l’accord par lequel celui de Tony Abott, pensant s’attirer les bonnes grâces de Pékin, avait octroyé à la compagnie chinoise publique Landbridge Infrastructure Holdings, en 2015, un bail emphytéotique de 99 ans sur le port de Darwin. Or c’est là justement où des accords américano-australiens scellés sous l’ère Obama permet aux marines de venir y stationner temporairement, par rotations d’unité. Quelle belle aubaine était-ce pour la Chine de pouvoir prendre directement position sur un site qui permet de rayonner tous azimuts vers le Pacifique à l’Est, la Mer de Chine du Sud au Nord, et l’océan Indien à l’ouest.

Ainsi par-dessus tout c’est bien la position géographique de l’Australie, accessoirement celle de l’Indonésie, qui gêne la Chine dans ses ambitions maritimes puisque l’Australie, avec l’Indonésie, est le pivot central qui commande, à partir de la mer de Chine du Sud, les échappées vers les deux océans. C’est là l’une des raisons essentielles de l’acharnement de la Chine contre l’Australie et non pas seulement la contribution de Canberra à la défense de la liberté de la navigation en mer de Chine du Sud. L’objectif chinois, que ce soit par l’influence envers le gouvernement australien précédent ou par la menace envers celui d’aujourd’hui, est bien de tenter de desceller la proximité stratégique de Canberra et de Washington. Pour l’heure, pour le moins que l’on puisse dire, l’objectif est plutôt raté.

C’est la raison pour laquelle, lorsque Morrison cherche refuge dans une alliance formalisée avec les Etats-Unis, car c’est bien lui qui est à l’origine de l’initiative de l’AUKUS, c’est la France qui devient la victime de la situation, autant sur le plan économique que sur le plan stratégique. Ce qui ne devra cependant pas l’empêcher, tout en réduisant pour un temps ses relations militaires avec l’Australie, de continuer à avoir une voix forte, mais surtout indépendante en Asie-Pacifique, en resserrant davantage ses relations avec le Japon et l’Inde. Cela lui évitera de se trouver entraînée, comme ce sera fatalement le cas pour l’Australie, dans un combat potentiel sino-américain pour l’indépendance de Taiwan. D’autant plus que dans un tel cas de figure, avec le peu de moyens navals et aériens dont notre pays dispose, les morts français dans un tel combat, mené plus au profit des Américains que des Taiwanais, n’apparaîtraient que comme des figurants à peine utiles. Cela devrait faire aussi réfléchir les Allemands et les Néerlandais qui, parce qu’ils n’ont pas de moyens navals et aériens sur zone, brandissent le drapeau européen sous couvert de l’OTAN pour contribuer au maintien d’un espace indopacifique « libre et ouvert ».

En conclusion pour la France

Et enfin, la crise offre à la France une opportunité, à saisir immédiatement, de sortir du commandement intégré de l’OTAN et de cesser de suivre les errements de l’hystérie antirusse américaine. C’est déjà la proposition que plusieurs anciens hauts cadres militaires et plusieurs politiciens français, anciens comme actuels, font directement ou indirectement. Elle offre à la France de reprendre un dialogue non contraint avec la Russie et indépendant de la tutelle américaine, même si le régime de Poutine déplaît à beaucoup. La France a bien sûr une énorme dette envers les Etats-Unis qui ont accepté de sacrifier des milliers de soldats pour venir la délivrer du nazisme. Mais ce n’est pas une raison pour que cela devienne une dette éternelle jamais apurée.

Le 20 septembre 2021

A propos de l’auteur : Asie21

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