Archives de l’auteur : Christian CHAUVET
Forum National des études de l’Union-IHEDN
Mesdames et Messieurs les membres du conseil d’administration de l’Union-IHEDN,
Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents de l’Union-IHEDN,
Vous trouverez en pièce jointe le flyer incluant le programme définitif du forum qui aura lieu le 17 novembre prochain à l’École Militaire.8
Il est à diffuser sans modération à l’ensemble de vos membres. Il se trouve également sur le site de l’Union-IHEDN.
En vous souhaitant un bon week-end.
Cordialement
—
Général (2S) Frédéric de Moulins
Délégué général de l’Union-IHEDN
Tel +33 1 44 42 41 87 Mob +33 6 47 39 17 96
AR-18 – Lettre d’information n° 1
Message du Président de l’Association Régionale Poitou-Charentes des Auditeurs de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale à tous les adhérents.
Mes chers Camarades.
En cette rentrée de septembre 2023, je tenais à vous informer des principales évolutions de l’IHEDN et de l’Union-IHEDN à laquelle nous appartenons.
Concernant l’IHEDN, Monsieur Nicolas Basselier, préfet de la Charente-Maritime est annoncé comme prenant les fonctions de Directeur-adjoint de l’IHEDN. Nous attendons sa nomination officielle. Nous avions, à plusieurs reprises, rencontré monsieur Basselier et nos relations étaient bonnes.
Pour votre information également, le nouveau préfet de la Charente-Maritime est Monsieur Brice Blondel qui était précédemment chef de cabinet du Président de la République.
Concernant l’Union-IHEDN, l’assemblée générale a eu lieu le 14 juin dernier à l’École Militaire et les deux derniers exercices budgétaires ont été consacrés à la reconstitution de fonds propres. Ces décisions ne peuvent que contribuer a redonner de la crédibilité à notre institution auprès des plus hautes instances de l’État.
Concernant notre Association Régionale [AR-18], je vous remercie toutes et tous pour votre engagement. Notre effectif en 2022 est de 94 adhérents. Pour 2023, nous devrions être en légère augmentation. Je lance un appel à nos camarades qui ne se sont pas encore acquittés de leur cotisation. Nous pourrions ainsi passer le cap des 100 adhérents, ce qui nous permettrait de disposer de deux voix à l’élection du prochain Conseil d’Administration de l’Union en 2024.
Concernant le comité directeur de l’AR-18, je souhaite la bienvenue à Pierre Waendendries qui vient de prendre la vice-présidence de notre association régionale, en charge de l’animation du comité de la Charente. je souhaite également une excellente installation dans le sud de la France à Jean-Pierre Vanoye qui pourrait nous quitter prochainement. Je souhaite aussi la bienvenue à Pascal Wierzbicki. Tous les deux appartiennent au comité des Deux-Sèvres.
Au niveau des travaux de réflexion de notre association, j’appelle votre attention sur le sujet national 2023-2024 dont le thème proposé est « Le citoyen, la défense nationale et la dissuasion nucléaire ». L’union donne chaque année toute la solennité nécessaire à la restitution de ces travaux lors d’une journée nationale à laquelle nous sommes conviés. L’an passé c’était à Bordeaux et nous étions présents. Cette année ce sera à l’École Militaire à Paris le 17 novembre. Je vous ai fait parvenir antérieurement la note officielle d’orientation qui vous a été transmise par vos vice-présidents départementaux.
Je vous la fais suivre de nouveau en pièce jointe à mon message. Jean Louis Lobstein, vice-président du comité des Deux-Sèvres nous propose d’animer et de coordonner ces travaux via notamment des visioconférences. Ce moyen moderne de communication permet d’éviter les déplacements tout en participant aux travaux de notre association. Vous pouvez apporter votre contribution à cette réflexion. Faites-moi un retour par messagerie à paul.morin@orange.fr. L’un de nos camarades, Jacques Louis Keszler a déjà répondu positivement.
La prochaine session régionale de formation des auditeurs se déroulera en Bretagne du 19 septembre au 20 octobre 2023. Elle verra la participation de Madame Claire Paulic, conseillère départementale des Deux-Sèvres et présidente du Service Départemental d’Incendie et de Secours, ainsi que celle de Monsieur Marc Bourguignon, ancien militaire et enseignant en Charente- Maritime. Je leur souhaite une bonne session. Je transmets mes remerciements au Colonel Damien Sallier à Jean Claude Duchet et à Catherine Hérault pour leurs parrainages respectifs.
Je conclus cette lettre en vous assurant de mon engagement pour la défense de nos valeurs. J’ai aussi une pensée pour nos camarades qui souffrent et je leur souhaite un prompt rétablissement.
Je vous propose de renouveler ponctuellement cette communication directe et je suis bien évidemment preneur de vos retours.
Paul MORIN (06 11 30 61 75)
Quels sont les pays d’Europe les plus innovants ?
Par Karl De Meyer (Bureau de Bruxelles) – Les Échos
Publié le 17 août 2023 à 16:39Mis à jour le 17 août 2023 à 17:24
Si les pays d’Europe du Nord dominent toujours, la Suède n’est plus numéro un du classement de l’innovation de la Commission européenne. La France voit sa performance régresser en 2023.
Pas de tremblement de terre mais des évolutions notables. Dans le tableau de bord annuel de l’innovation compilé chaque année par la Commission européenne sur la base de 32 indicateurs, le Danemark ravit la première place à la Suède cette année. Cette dernière reste toutefois une solide deuxième du classement devant la Finlande, les Pays-Bas et la Belgique. Ces cinq pays du nord du continent forment, dans la terminologie de Bruxelles, le groupe des « leaders de l’innovation », avec une performance globale supérieure à 125 % de la moyenne européenne.
Arrivent ensuite les pays germaniques (Autriche, Allemagne, Luxembourg), les petites économies dynamiques d’Irlande et de Chypre, puis la France. Celle-ci est toutefois la dernière de ce groupe des « forts innovateurs », à peine au-dessus de la moyenne de l’UE.
Surtout, le rapport de la Commission souligne que la performance française de 2023 est inférieure à celle de 2022. La Suède, l’Allemagne, l’Estonie, l’Italie sont également dans cette situation, mais, plus inquiétant pour la France : elle fait partie des deux seuls pays de l’UE, avec le Luxembourg, qui ont vu leur performance régresser de 2016 à 2023.
Progression hongroise
Le groupe suivant, baptisé « innovateurs moyens », comprend des Etats membres de l’Europe du Sud comme la troisième économie de l’UE, l’Italie (en dessous de la moyenne de l’Union), la quatrième, l’Espagne, le Portugal, la Grèce. Il inclut aussi des pays d’Europe centrale entrés dans l’UE en 2004 comme l’Estonie (au-dessus de la moyenne), la Slovénie, la Tchéquie, Malte et la Lituanie.
Cette année, la Hongrie, malgré une situation économique difficile, est parvenue à se glisser dans cette catégorie, notamment grâce à une augmentation du nombre de doctorants étrangers et de la pénétration du haut débit.
Dans le dernier groupe, pudiquement appelé « Innovateurs émergents » figurent la Croatie, le dernier Etat membre à avoir rejoint l’UE en 2013, la Slovaquie, la Pologne, la Lettonie, la Bulgarie et la Roumanie. Ces deux derniers pays ferment un certain nombre de classements. De manière préoccupante, la Roumanie, la Bulgarie, la Lettonie, la Slovénie et l’Irlande n’ont que marginalement amélioré leur score entre 2016 et 2023.
Avance coréenne
Autre sujet d’inquiétude : dans la compétition mondiale qui s’est intensifiée ces dernières années, l’Europe accuse un sérieux retard face à de nombreux pays développés. Si on attribue le score de 100 à l’UE, alors la Corée du Sud ressort à 126, le Canada à 121, les Etats-Unis à 113 et l’Australie à 108. Maigre consolation : le Japon, à 98, et la Chine, à 95, font légèrement moins bien. Selon Bruxelles, l’Europe a progressé moins vite, entre 2016 et 2023, que la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis, le Canada, ou même que le Brésil. Sur cette période de sept ans, c’est la Chine qui affiche la plus forte progression – de loin.
Enfin, le classement de cette année offre une leçon de modestie à l’UE : le plus novateur de tous les pays de notre continent, au-dessus même du Danemark, est un des rares à ne pas appartenir à l’Union : la Suisse !
Les fossoyeurs de l’histoire
Article écrit le 19 août 2023 par Nghia NGUYEN
– 180e promotion Cardinal de Richelieu
– Professeur agrégé au Lycée Jean Monnet (Cognac)
Dans un article particulièrement critique à l’encontre du Puy du Fou, l’universitaire Guillaume MAZEAU affirmait l’essentiel des arguments utilisés par les détracteurs du parc vendéen à savoir que celui-ci est une entreprise idéologique manipulant et falsifiant l’Histoire à des fins identitaires (1). Partant, l’œuvre du Puy du Fou resterait représentative d’une réaction anti modernité caractéristique des milieux conservateurs et traditionnalistes chrétiens. La conclusion qu’en tire M. MAZEAU, qu’il développe dans un ouvrage publié de manière concomitante, est que l’Histoire doit s’émanciper de tous les discours promouvant la Nation et l’identité nationale (2).
L’universitaire, dont l’article est au demeurant parcouru d’erreurs voire de contre-vérités (3), s’inscrit dans la réflexion de l’historienne Suzanne CITRON (1922-2018) (4) qui avait notamment pour ambition de refonder l’enseignement de l’Histoire de l’École primaire au Lycée en l’expurgeant de tous liens avec l’idée nationale. Cette orientation tout aussi idéologique que le nationalisme lui-même a abouti à la fondation d’une association en 2005 : le Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire (CVUH). En dépit de son titre pouvant inspirer au premier abord la neutralité de la science historique dont il serait le gardien, ce comité réunit surtout des historiens de gauche et d’extrême gauche dont la « vigilance » cible avant tout, et bien évidemment, les adversaires politiques. Véritable vice ayant masque de vertu, ledit comité a, en fait, pour objectif de faire croire que tout ce qui se rattache de près ou de loin à l’histoire nationale est dans le meilleur des cas controversé et suspect voire, dans le pire des cas, condamnable.
L’article de M. MAZEAU est ainsi représentatif de ce « combat culturel » qu’il prête au Puy du Fou mais qu’il mène en réalité avec d’autres historiens, pour imposer une vision de « la bonne histoire » : celle qui serait par nature objective et neutre à laquelle viendrait en repoussoir une histoire orientée et à rejeter.
Qu’en est-il réellement ?
Qu’est-ce que le roman national ?
Ce que les historiens du CVUH contestent dans l’oeuvre du Puy du Fou est une vision identitaire de l’histoire véhiculée par le « roman national », un genre qu’ils attaquent vivement. Il l’est d’autant plus que la dégradation de l’enseignement de l’histoire dans les écoles, collèges et lycées s’accompagne, de nos jours, d’un véritable intérêt populaire pour le passé comme en témoignent le succès des émissions de Stéphane BERN, Franck FERRAND et de manifestations telles les Journées du Patrimoine (5). L’écho réel que rencontre le Puy du Fou au sein de la population – et au-delà même de la France – ne fait que confirmer cet intérêt ; véritable demande culturelle à laquelle répond une vulgarisation historique et un roman national au grand dam de M. MAZEAU et du CVUH.
Qu’est-ce donc que ce roman national qui cristallise tant de la part de ses détracteurs et opposants mais continue d’émerveiller un plus grand nombre par ailleurs ? Le roman national est une forme de narration historique qui a pu désigner des choses très différentes selon les époques (6). L’historien David GAUSSEN a ainsi montré que bien avant la Révolution française, la Monarchie capétienne avait déjà son propre roman dans lequel étaient exaltées ses origines et sa légitimité. C’est cependant au XIXe siècle, à la confluence des littératures romantiques et nationales, que se structure véritablement le roman national tel que nous l’entendons aujourd’hui. De manière générale, il se présente comme une histoire racontant l’Histoire et dans laquelle les faits s’organisent au sein d’une destinée commune dont le personnage central n’est autre que la Nation. D’un côté le roman national a pu se présenter comme une fiction littéraire n’hésitant pas à faire intervenir des éléments légendaires, miraculeux ou prophétiques ; de l’autre comme une fresque présentant la France telle une entité déjà existante sur le temps long (depuis l’Antiquité) et mettant en perspective des personnalités et des événements fondateurs dont la succession au fil des siècles, les actions et les conséquences, aboutissent à la naissance d’une véritable nation française. Ce genre de fresque a été particulièrement représentée par une école historique à laquelle le nom de Jules MICHELET (1798-1874) est resté attaché.
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La geste intéresse davantage le roman national que l’exactitude historique (ici des équipements romains fantaisistes).
Contemporain du mouvement romantique, issu de la bourgeoisie intellectuelle libérale et anticléricale, profondément influencé par les idéaux révolutionnaires de 1789, MICHELET a affirmé une « histoire totale » cherchant à expliquer le parcours de la nation française au fil des siècles (7). Il n’est pas le seul historien du roman national mais par l’ampleur de son oeuvre il en est considéré comme l’un des fondateurs modernes. Pénétré par « le sens des grandes forces collectives », il a surtout cherché à faire revivre dans son intégralité la chair historique, écrivant l’Histoire avec « un goût de l’homogène et de la continuité » comme a pu l’analyser Roland BARTHES (8). Ce faisant, il lègue une vision de l’histoire schématisée, souvent bipolarisée autour de forces contraires (le Christianisme et la Révolution par exemple). L’histoire de MICHELET est celle de « chaînes d’identités » où les destins individuels, ceux des rois ou de personnes (Jeanne d’Arc par exemple), annoncent ce que sera plus tard le Peuple français et la France. Cela amène l’historien a idéalisé une période comme le Moyen-Âge, matrice de l’époque moderne, et à projeter celui-ci dans une France vécue comme une personne. Cette France transcende dès lors ceux qui la constituent pour incarner l’idée d’une unité harmonieuse supérieure.
Historien d’une France républicaine à la recherche de son propre récit, MICHELET ne prétend pas à l’objectivité. Bien au contraire, il projette ses passions et ses émotions dans son écriture, non sans érudition mais à partir d’un puissant inconscient idéologique. L’histoire de MICHELET est une histoire vivante qui a marqué des générations d’historiens et qui a, incontestablement, ancré un roman national dans la psyché française. Étudiant cependant le passé avec une vision déformée par les lunettes du présent – et le biais de l’idéologie républicaine – MICHELET a depuis été remis en cause par les évolutions de l’épistémologie et de l’historiographie (9).
Si aujourd’hui le roman national ne peut plus être confondu avec l’écriture de l’Histoire au sens moderne est-il pour autant condamnable dans son intégralité ? Partant d’une trame factuelle qu’il romance et idéalise, il n’en demeure pas moins attaché à un fil historique permettant aux non historiens – c’est-à-dire l’immense majorité de la population pour ne pas dire la société – de renouer justement avec l’Histoire. Une histoire, il est vrai, inexacte mais qui est la première passerelle vers la vulgarisation puis, au-delà, la spécialisation. Si le roman national n’est plus l’Histoire proprement dite, par son caractère vivant il n’en demeure pas moins un créateur d’intérêt pour celle-ci, si ce n’est l’indispensable point d’entrée.
C’est ce pari que tente – visiblement avec succès – le Puy du Fou nonobstant l’opposition de ses détracteurs qui refusent de voir dans leurs contemporains cette demande d’ancrage dans le passé. Une demande qui s’opère, qu’on le veuille ou non, à partir d’une identification de la chair de la société actuelle avec celle du passé. Si l’Histoire, par la complexité de ses acteurs et de ses aléas, ne se laisse pas enfermer dans le roman national, ni dans une intention politique identitaire étroite, peut-on dire pour autant que l’identité des hommes, des groupes, des peuples, des civilisations n’existe pas ? L’Histoire dit justement le contraire que ce soit aux sources du réel comme de ses représentations les plus fantasmées.
Surtout, le procès en roman national et inexactitudes historiques intenté au Puy du Fou par certains universitaires n’a pas lieu d’être pour la bonne et simple raison que le Puy du Fou n’a jamais été une université, un IEP, ni une grande école, et encore moins avoir prétendu de près ou de loin vouloir se substituer à un quelconque organisme d’enseignement de l’histoire. Cela est d’autant plus ridicule que le principe même de cette critique devrait aussi, en toute logique, conduire ces universitaires à s’en prendre avec la même conviction au parc Astérix et à la vision qu’il véhicule des civilisations celte et romaine. Voire à la vision des Amérindiens ou autres peuples telle qu’elle apparaît dans l’univers de Disneyland Paris.
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Le roman national fait intervenir le divin dans la narration historique.
Derrière certains historiens se cachent des militants politiques
La question du roman national ne dit, au fond, qu’une chose : l’Histoire reste un objet profondément et passionnément politique. Pourtant, l’historien se doit d’être nuancé et conscient de la complexité des événements au point d’y gagner une authentique probité et reconnaissance intellectuelles. C’est toute la difficulté d’un métier dont l’écriture sera toujours inachevée et en tension du fait des nécessaires interprétations à donner à son objet même. Le bon historien n’a cependant pas pour mission de fournir des argumentaires idéologiques et médiatiques ; encore moins à se présenter comme un militant politique ce qui en soi et d’emblée le disqualifie ès qualités. Il devrait même, en toute honnêteté, pouvoir écrire des choses allant à l’encontre de ses convictions. On comprendra dès lors qu’au procès instruit au Puy du Fou en récit historique désuet et rétrograde, les contempteurs du roman national lorsqu’ils s’appellent Guillaume MAZEAU, Mathilde LARRÈRE et Laurence DE COCK ne sont guère à prendre au sérieux.
Quintessence du dévoiement idéologique de l’Histoire (et des sciences humaines de manière générale), ces historiens anti Puy du Fou relèvent non seulement d’un mélange des genres – une université instruit, un parc d’attraction divertit – mais également d’une démarche idéologique et politique plus soucieuse de faire entrer l’objet historique dans des cases de pensée que de l’éclairer. Comme ils le revendiquent, non sans orgueil, ils sont à « la recherche de vérité » (10) là où l’Histoire ne suit que des traces, tentant d’établir la réalité des choses qui se sont produites par le passé. Le reste n’étant qu’interprétations selon les apports d’une recherche toujours en mouvement au prisme de différentes époques.
L’objet de l’Histoire est le Réel et non la Vérité qui nous emmène dans une dimension morale. C’est cette recherche systématique d’un discours moralisateur, d’un jugement permanent étranger à l’histoire et réalisé à coup d’anathèmes médiatiques sur fond de cancel culture qui, paradoxalement, fonde l’immoralité caractéristique de ces militants politiques fussent-ils parés de titres universitaires. L’Histoire s’intéresse à la réalité des hommes fut-elle fallacieuse et faite de mensonges à commencer par le mensonge idéologique qui, en son essence et par définition, ne peut être vrai mais est pourtant bien réel quant aux tragédies humaines qu’il impose. La sincérité de cette « recherche de vérité » interroge par ailleurs de la part de personnes dont l’indignation, la rage et les haines intellectuelles et médiatiques sont si relatives – pour ne pas dire à géométrie variable – que ce soit à l’endroit de lois mémorielles, de personnes identifiées comme étant de droite, et d’autres causes relevant de ce que l’on appelle de nos jours la « bien-pensance » (11).
Ces historiens sont tous connus pour leurs engagements politiques à gauche voire à l’extrême gauche. À commencer par Nicolas OFFENSTADT (12) l’un des fondateurs de la CVUH avec Gérard NOIRIEL et Michèle RIOT-SARCEY. Cette dernière, partie du communisme, est aujourd’hui engagée dans les luttes intersectionnelles (13). À leurs côtés, on trouvera également Laurence DE COCK, membre du Parlement de la NUPES (14), qui fut présidente de la CVUH et préfaça la dernière édition du Mythe national de Suzanne CITRON. Mathilde LARRÈRE, également membre de la CVUH, a accompagné Jean-Luc MÉLENCHON du Parti de gauche au Parlement de la NUPES (15). Quant à Guillaume MAZEAU, il fut le thésard de Jean-Clément MARTIN lui-même descendant de l’école d’Albert MATHIEZ et de Georges LEFEBVRE, autrement dit l’école historique marxiste de la Révolution française.
À la façon d’un MICHELET qu’ils vouent aux gémonies, ces historiens font pourtant, eux aussi, de l’histoire avec des lunettes politiques et à partir de schèmes idéologiques bien identifiés. Tous infirment le mot de François FÉNÉLON (1652-1715), certes discutable, selon lequel « Le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucun pays » (16) mais à la différence du grand historien de la IIIe République qui cherchait à construire à sa manière une unité de la Nation, les militants contemporains du « vivre-ensemble » ajoutent à leur idéologie le cynisme de la déconstruction anthropologique.
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Le film hollywoodien s’inspire de l’oeuvre de Walter SCOTT (1771-1832), écrivain romantique écossais et auteur de romans historiques. Dans Ivanhoe, l’Angleterre médiévale est idéalisée avec la transposition de l’idée d’unité nationale (XIXesiècle) sur une époque féodale (XIIe siècle).
L’Histoire ne forme pas des patriotes mais l’École si
Si la notion de roman national apparaît, donc, bien plus ancienne et plus différenciée qu’on ne pourrait l’imaginer, c’est essentiellement avec la IIIe République et la naissance d’une instruction nationale qu’elle naît telle que fustigée de nos jours par les idéologues de gauche. De Suzanne CITRON à Nicolas OFFENSTADT, les militants du CVUH mettent en avant un engagement soit-disant « civique » et « républicain » devant constituer une digue intellectuelle contre l’extrême droite nationaliste et patriote. Tous professent du même credo : l’histoire n’a pas à former des patriotes et M. MAZEAU de s’indigner que « Les données collectées lors d’une enquête récente confirment la dangerosité de ces usages du passé : pour une partie des élèves de collège, l’histoire racontée au Puy du Fou serait plus fiable que celle de l’école, accusée d’être « officielle » et mensongère. » (17) Quand bien même cela serait-il vrai à qui revient la faute de manipulations idéologiques qui n’ont cessé de creuser la défiance vis-à-vis de l’institution scolaire ?
Durant des générations, l’Éducation nationale est restée aux mains de sociologues bourdieusiens et d’idéologues marxistes – aujourd’hui wokes – qui se sont acharnées à dénaturer et à pervertir une instruction qui se devait de rester gratuite (au sens désintéressée), neutre et respectueuse des élèves et des familles. Or combien de professeurs ont-ils confondu à dessein leurs salles de classe avec la cellule d’un parti politique ou d’une section syndicale ? Un Alexis CORBIÈRE (Lettres-Histoire) comme une Nathalie ARTHAUD (Économie-Gestion) en sont les exemples les plus caricaturaux dont on imagine sans peine le genre de « cours » qu’ils ont pu donner à leurs élèves des années durant.
Le ver n’était-il cependant déjà pas dans le fruit quand on sait que l’école républicaine a, elle aussi, été conçue dès l’origine comme une arme contre les opposants de la République ? Les hussards noirs avaient ainsi pour mission de faire accepter le nouveau régime par les Français partant de combattre les deux adversaires identifiés de la République : la Monarchie et le Catholicisme. Voilà pourquoi l’École française reste – très certainement plus qu’ailleurs exception faite des pays autoritaires – une institution éminemment politique et politisée davantage en charge d’une éducation que d’une instruction comme son nom l’indique par ailleurs.
Les hussards de la République avaient cependant pour eux un esprit de vocation, l’idée d’une transcendance, une rigueur intellectuelle que l’on chercherait en vain, de nos jours, dans nombre de salles des professeurs d’écoles, de collèges et de lycées. Ils avaient pour eux une exigence personnelle et pour leurs élèves une estime qui ont fait vivre des générations durant l’idée méritocratique. Leur élitisme était généreux et ouvert contrairement au monde de l’entre-soi d’un Jean-Clément MARTIN ou d’un Guillaume MAZEAU qui voudraient faire de l’histoire une science uniquement réservée à des spécialistes afin de mieux pouvoir en contrôler les orientations idéologiques. La discipline serait ainsi confisquée au profit d’une hypercritique intellectuelle uniquement réservée à une caste académique et militante dont l’objectif serait de relativiser (et de faire oublier) ce qui gêne d’un côté et de magnifier entre hier et aujourd’hui de l’autre. Bref, c’est la volonté d’écrire un autre roman mais en rendant, cette fois, la confrontation des idées et des analyses non souhaitable. À la manière d’un terrorisme intellectuel qui marginaliserait d’entrée de jeu ses contradicteurs, il n’y aurait ainsi qu’une façon d’aborder les faits (18).
Si l’histoire n’a pas pour vocation de former ni des patriotes ni des citoyens, il n’en est pas de même pour une instruction civique dont l’École républicaine s’est donnée pour mission d’en faire le ciment éducatif de la société dès le XIXe siècle. Qu’elle fût par la suite nommée et renommée Éducation civique, Éducation Civique Juridique et Sociale ou Enseignement Moral et Civique, sa réalité demeure fondamentalement la même : faire comprendre qu’il ne peut y avoir de société sans valeurs partagées et que ce partage implique d’abord des devoirs et ensuite des droits. Cela fait malheureusement depuis longtemps que l’école actuelle ne répond plus à sa principale mission qui est de transmettre à la fois connaissances et valeurs partagées. Pire, elle a inversé la hiérarchie du sens commun faisant désormais passer les droits des individus devant les devoirs du citoyen. Cependant, quelle que soit l’appellation de l’enseignement – et si les mots ont encore un sens -, il ne pourrait y avoir d’Éducation civique digne de ce nom sans devoirs dont le premier demeure celui de la défense du pays et de la Nation.
Si l’histoire n’a pas vocation à former des patriotes – à savoir des personnes suffisamment amoureuses de la terre de leurs pères pour vouloir en défendre et féconder l’héritage -, elle n’en demeure pas moins toute entière traversée de luttes, de sacrifices, de causes et de héros. N’en déplaise aux partisans d’une histoire mondiale dont font partie les détracteurs du roman national mais c’est d’un groupe culturellement homogène qu’est née la Cité dont l’appartenance se fondait sur un seul et premier devoir : sa défense. Ce n’est donc pas l’Éducation civique mais l’Histoire qui trace le chemin qui va de la cité-État à l’État nation. Alors si l’histoire en tant que discipline scientifique n’a pas à former des patriotes, elle n’est pas non plus étrangère à l’intérêt profond porté à la terre et à la communauté culturelle qui l’habite, et c’est cela qui fonde in fine le patriotisme. L’histoire occupe ainsi une place aussi naturelle qu’elle est essentielle dans l’enseignement de défense et la géopolitique. Elle demeure profondément liée à l’Esprit de défense si l’on comprend que celui-ci dépasse les seuls intérêts marchands et économiques d’une société à un moment donné. Une communauté humaine sans histoire et sans patriotes ne pourra pas conscientiser un Esprit de défense. Inversement, il ne pourra jamais y avoir de patriotisme sans un rapport amoureux à la terre des pères, et cela passe par l’Histoire qu’elle soit ou non déformée au prisme du roman national.
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Et le Puy du Fou dans tout ceci ? Il reste plus que jamais conforme à ce qu’il est à savoir un parc d’attraction à succès qui – par le divertissement – donne à aimer l’Histoire de France plus qu’à l’analyser comme le ferait un cours d’histoire : ce qu’il n’est pas. Fictif tout en détenant une part de réel, le roman national est-il donc nécessaire ? En fait, la question qu’il pose ne devrait pas relever de l’utilité si ce n’est à vouloir se poser la question de la place du rêve dans nos existences. Le rêve nous est-il utile ? On pourrait aussi s’interroger autrement à savoir ce que seraient nos vies sans le rêve ? Pour les uns, il permet d’avancer et de déplacer des montagnes ; pour d’autres sa confusion permanente avec le réel peut présenter des dangers. Le roman national sert avant tout à imager l’Histoire à un âge où les individus ne sont pas encore capables de prendre une conférence en notes ni d’accéder aux concepts permettant d’approfondir la science historique.
En d’autres termes, il permet l’éclosion d’un intérêt pour l’Histoire, voire d’une première conscience historique dès l’âge de l’enfance. Libre ensuite à certains de ces enfants devenus adultes, de vouloir creuser le sillon de la science du passé aidés en cela par des Maîtres dont l’érudition, la droiture, la capacité à distinguer un fait d’une opinion ne feront pas défaut.
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- Cf. The Conversation [en ligne]. MAZEAU (Guillaume), « Le Puy du Fou : sous le divertissement, un « combat culturel », 29 mars 2019. Disponible sur https://theconversation.com/le-puy-du-fou-sous-le-divertissement-un-combat-culturel-113888 [consulté 4 août 2023].
- Cf. DE COCK (Laurence), LARRÈRE (Mathilde), MAZEAU (Guillaume), L’Histoire comme émancipation, Agone, 2019, 128 p.
- Cf. Le droit de réponse exercé par le Puy du Fou à la suite de MAZEAU (Guillaume), « Le Puy du Fou : sous le divertissement, un « combat culturel », op. cit.
- Cf. CITRON (Suzanne), Le mythe national. L’Histoire de France revisitée, Éditions de l’Atelier, 2019, 357 p.
- Cf. On y ajoutera aussi des succès de librairie comme DEUTSCH (Lorànt), Métronome. L’histoire de France au rythme du métro parisien, Pocket, 2014, 432 p.
- Cf. Pour approfondir cette question lire GAUSSEN (David), Qui a écrit le roman national ? De Lorànt Deutsch à Patrick Boucheron, l’histoire de France dans tous ses états, Éditions Gaussen, 2020, 253 p.
- Cf. MICHELET (Jules), Histoire de France, Flammarion, 2013, 576 p.
- Cf. BARTHES (Roland), Michelet, Seuil, 1995, 192 p.
- Cf. SAMARAN (Charles) dir. L’Histoire et ses méthodes, Encyclopédie de la Pléiade, Bruges, Gallimard, 1961, 1174 p. BOURDÉ (Guy) et MARTIN (Hervé), Les écoles historiques, Seuil, 1983, 418 p. CAIRE-JABINET (Marie-Paule), Introduction à l’historiographie, Armand Colin, 5e éd. 2020, 224 p.
- Cf. MAZEAU (Guillaume), « Le Puy du Fou : sous le divertissement, un « combat culturel », op. cit.
- Cf. Revue des Deux Mondes, « Les bien-pensants. De Rousseau à la gauche « morale » l’histoire du camp du bien », février-mars 2016, 224 p. Lire également MORICE KERNEVEN (Ayrton), « Franck Ferrand « réac » : quand Libération nous offre un cas d’école de mauvaise foi et d’hypocrisie », in Le Figaro, 18 juillet 2023.
- Cf. OFFENSTADT (Nicolas), L’histoire, un combat au présent, Textuel, 2014, 96 p.
- Cf. VALENTIN (Pierre), « L’idéologie woke. Anatomie du wokisme », FONDAPOL, juillet 2021, 60 p. Théorisée par la juriste américaine Kimberle Williams CRENSHAW, et s’inspirant de la lutte des classes marxiste, l’intersectionnalité est l’autre nom du Wokisme qui n’entrevoit l’Humanité que sous un ensemble de dominations et d’exploitations qu’il faut combattre en faisant converger et se recouper (intersections) toutes les grandes luttes sociales et sociétales contre les inégalités et discrimination qu’elles soient raciales, économiques et sociales, de genres, sexuelles, religieuses. Partant, l’idéologie intersectionnelle/woke préconise la déconstruction de toutes les normes anthropologiques qui fondent les identités ethniques, culturelles, sexuelles, sociales.
1er Forum ATHENA
Prévention – Sécurité – Défense – Résilience
Pour des Communes préparées
Samedi 18 Novembre 2023
Espace Michel Crépeau
Rue Clément Marot, 17137 Nieul-Sur-Mer
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Étude nationale 2023-2024
FORUM DES ÉTUDES – Union-IHEDN Thématique 2023 – 2024
Le Forum des études de l’Union-IHEDN est l’opportunité pour l’ensemble du réseau des auditeurs de participer régulièrement aux réflexions stratégiques.
Les thèmes annuels d’études qu’elle propose constituent des bases de réflexions et des outils d’aides à la décision. Leur restitution au plan national et européen lors du Forum des études, donne une lisibilité à ces travaux.
Les derniers thèmes d’études ont été en lien avec l’innovation, la résilience et la sécurité des Français.
- En 2019-2020, le thème d’étude a été « L’innovation : chance, contrainte ou défi pour la France ».
- En 2020-2021, le thème d’étude a traité la question de « la Résilience ». Le Forum s’est tenu en décembre 2021 au Havre, organisé par l’AR11 Normandie Seine-Maritime.
- En 2021-2022, le thème d’étude s’est focalisé sur la « Géopolitique de la sécurité des français ». Le Forum des études est accueilli par l’AR1 Aquitaine à Bordeaux.
- En 2022-2023, le thème d’étude, qui sera présenté le 17 novembre 2023 à l’Ecole Militaire à Paris s’intitule : « Esprit de Défense & Engagement dans la France d’aujourd’hui ».
En lien avec l’identité et les priorités de l’IHEDN, le thème proposé pour l’année 2023-2024 est :
Le citoyen , la défense nationale et la dissuasion nucléaire
Le rôle du citoyen, son lien à la défense et la part que prend la dissuasion dans notre pensée stratégique comme dans notre outil de défense invite à croiser ces dimensions au cœur de notre identité. L’IHEDN, par le débat qu’elle autorise, et la réflexion sur les évolutions qui se dessinent, permet de traiter cette question sous plusieurs formes ou sous des angles particuliers.
En dépassant une seule présentation détaillée du sujet, les rapports des Auditeurs pourront proposer des illustrations ou études de cas nationales ou internationales, une analyse critique et un diagnostic, puis partager des recommandations et pistes d’actions.
Voici quelques questions qui pourront guider la réflexion libre des Auditeurs ou constituer des sujets à part entière :
- Comment assurer le maintien de la paix dans un monde nucléarisé et en turbulence ?
- Dans quelles circonstances les citoyens seraient-ils prêts à soutenir l’emploi ou la menace d’emploi de l’arme nucléaire ?
- Quelle place la dissuasion nucléaire pourrait-elle prendre dans un conflit aujourd’hui ?
- La stratégie actuelle de dissuasion nucléaire est-elle toujours adaptée ou doit-elle évoluer ?
- Comment la société civile peut-elle préparer sa résilience en cas de conflit majeur ?
- L’arme nucléaire peut-elle réduire la conflictualité du monde ?
- Comment aborder aujourd’hui, dans la société française, la dimension morale des armes nucléaires ?
- Comment aborder, dans l’enseignement, la formation et l’éducation, la question de la dissuasion ?
https://ihednpoitoucharentes.fr/wp-content/uploads/2023/08/20230719_UNION-IHEDN-Theme_2024.pdf
LibreOffice ou OpenOffice
LibreOffice ou OpenOffice
© LibreOffice proposé par PcAstuces
Disponible gratuitement et en français, LibreOffice est une suite bureautique, destinée aussi bien à un usage personnel que professionnel.
LibreOffice est compatible avec les principales autres suites bureautiques comme Microsoft Office ou encore OpenOffice.
Et d’autres encore : export natif au format PDF, édition de formules mathématiques, extensions, etc.
Elle offre toutes les fonctions attendues d’une telle suite : traitement de texte, tableur, présentation/diaporama, dessin, base de données.
LibreOffice disponible au téléchargement ici.
Apache OpenOffice
© OpenOffice proposé par PcAstuces
OpenOffice est une suite bureautique entièrement gratuite.
OpenOffice comporte un traitement de texte, un tableur, un logiciel de présentation, etc.
Tous ces logiciels sont compatibles avec les formats des suites Office de Microsoft (Word, Excel, etc), ce qui vous permettra d’échanger des documents sans aucun problème.
L’interface assez proche de celle de Microsoft Office comporte de nombreuses options qui n’ont pas à pâlir face à celles de la suite du géant de Redmond.
A noter que les formats natifs d’OpenOffice donnent des fichiers plus compacts que son concurrent Microsoft. Le format de fichier est ouvert (documenté) ce qui fait que l’on perd, en cas de problème de fichier, que le minimum d’informations.
OpenOffice est assurément l’alternative à Office, pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir la suite de Microsoft.
Formation au comportement à l’ENSOA
École nationale des sous-officiers d’active
Le concept andragogique de la formation au comportement à l’ENSOA
Par Denis ROUSSEL – IHEDN Poitou-Charentes [Comité Deux-Sévriens]
Dans les précédents bulletins de l’AMOPA 79, nous vous avions présenté plusieurs innovations pédagogiques réalisées dans divers établissements scolaires du département. Cette année, nous avons souhaité vous faire découvrir la singularité et la modernité de la formation professionnelle supérieure de l’école nationale des sous-officiers d’active, sise à Saint-Maixent-l’École.
Créée en 1963, (*1) l’ENSOA est une école de commandement qui forme de futurs chefs, à la fois chargés du commandement de contact mais qui sont aussi des techniciens sur lesquels les officiers vont s’appuyer dans des domaines de spécialités très variés. Son cœur de métier est d’assurer la formation générale de tous les sous-officiers(active et réserve) dont l’armée de terre a besoin (38.500 sur un effectif total de 130.000 militaires). Sa mission principale est donc d’assurer la formation générale de 1er niveau (formation initiales), ainsi que la formation générale de 2ème niveau (formation de perfectionnement) de l’ensemble des sous-officiers de l’armée de Terre, quelle que soit leur spécialité. Elle composée de 600 personnels permanents (dont des enseignants de l’Éducation nationale), qui accueillent quotidiennement plus de 1300 stagiaires. Elle a formé plus de 150.000 élèves depuis 60 ans (*2) et, pour répondre aux enjeux actuels de la défense nationale et européenne (risques de guerre de « haute intensité »), dans notre monde instable et dangereux, elle formera de 6.000 à 7.000 élèves et stagiaires chaque année, d’ici 2026 (*3), répartis dans 5 bataillons (de 300 à 1200 soldats l’unité) constitués chacun de 2 compagnies (de 100 à 250 soldats chacune).
En 2009, elle est devenue la Maison-mère des sous-officiers, seule référente en France, en matière d’andragogie dans la formation des futurs cadres de l’armée de terre et des futurs formateurs du quotidien que sont les chefs (le galon de sergent est le premier de sous-officier). La formation générale de 1er niveau a été initiée en 1998 et celle des réservistes en 2005, avec une partie de la formation générale de 2ème niveau. Elle organise et évalue une formation générale et professionnelle, initiale et continue, exigeante.
Un partenariat avec de grandes écoles et une dimension internationale
La formation générale de 1er niveau a pour objectif de faire acquérir au futur sous-officier, quel que soit son recrutement (interne ou externe), un comportement se manifestant aux plans moral, physique et intellectuel, par une aptitude à commander, instruire et éduquer un groupe d’une dizaine d’hommes conformément à l’éthique militaire, au respect de la dignité des hommes et au respect des lois de la nation.
La formation initiale varie de 4 à 8 mois en fonction du recrutement
Durant sa scolarité, variant de 4 mois (25,5 ans en moyenne avec 75% de bac et 5,5 ans de service dans le corps de troupe dont 13% de femmes) à 8 mois (21,8 ans en moyenne recruté dans le civil avec 40% de bac+2, avec un taux de féminisation de 22%, en hausse de 1 à 2 % par an) selon son recrutement, le futur sous-officier cultivera savoir-faire et savoir-être (pour savoir agir), fermeté du caractère et capacité à maîtriser la force, dans le respect de la dignité humaine. Cette formation élémentaire de soldat et de chef, qui est au centre de la conquête de la supériorité opérationnelle de l’armée de terre, est complétée par une formation spécialisée de 1er niveau (en école de spécialité) et s’achève par l’attribution du Brevet de spécialiste de l’armée de Terre (BSAT).
La cérémonie de remise de galons symbolise l’achèvement de leur formation et donc leur aptitude à exercer de responsabilités humaines et techniques. (*4)
Certification professionnelle de niveau 5 : « Assistant management opérationnel »
La formation générale de 2ème niveau se présente sous la forme d’un stage de perfectionnement de 2 semaines. Elle consiste à fournir à chaque sous-officier les connaissances théoriques et les compétences tactiques, les méthodes de réflexion et les outils d’aide à la décision complémentaires à l’instruction dispensée lors de la formation initiale le rendant apte à remplacer son chef de section. Elle prépare ainsi le sous-officier, après 5 à 6 années de service, à sa deuxième partie de carrière qui le conduira progressivement à de plus hautes responsabilités. Cette formation est complétée par une formation technique de 2ème niveau (en école de spécialité) et se termine par l’attribution du Brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre (BSTAT), qui confère à terme l’aptitude à exercer le commandement d’environ 30 hommes. La formation de 5 mois suivie de 3 semaines de stage lui permet d’obtenir une Certification professionnelle de niveau 5 : « Assistant management opérationnel ».
L’ENSOA est également responsable du suivi de la préparation de l’examen conditionnant l’accès à cette formation. Cette préparation d’une année se déroule au sein des formations d’emploi des candidats (enseignement à distance).
Préparations et concours, stages et formations
L‘ENSOA assure une préparation aux différents concours et examens qui jalonnent la carrière d’un sous-officier. Elle organise une préparation militaire supérieure annuelle d’une durée de trois semaines. En partenariat avec de grandes écoles (INSEEC et IPAG), l’école organise des préparations militaires découverte d’une semaine au cours desquelles des étudiants, futurs cadres d’entreprise, sont mis en situation de leadership et de prise de décisions dans un contexte de fatigue et de stress. Elle organise également différents stages comme le « stage annuel des Présidents des sous-officiers de l’armée de terre » ; celui des « Formateurs de formateurs » ou encore celui des « Référents instruction des régiments ». Elle participe par ailleurs à des journées « Enseigner la défense » avec des professeurs du public et du privé sous l’Égide du « Trinôme académique » (*5). Enfin, elle accueille chaque année scolaire une promotion mixte d’une cinquantaine de collégiens « Cadets de la défense ». Enfin, dans le cadre de la rénovation de l’approche partenariale entre l’armée de terre et des pays africains francophones, l’ENSOA accueille, depuis 2023, des élèves sous-officiers en provenance notamment de la République de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Gabon. Ce partage de compétences vise à contribuer concrètement à la stabilité régionale en Afrique centrale comme en Afrique de l’Ouest et à l’interopérabilité entre nos armées. Plusieurs autres délégations étrangères sont régulièrement accueillies dans cette école à la réputation internationale bien affirmée.
« L’École te formera dans un creuset d’acier… » (*6)
La direction générale de la formation comprend 3 divisions : la division « Formation au comportement et à l’enseignement général » ; la division « Instruction et entraînement militaire » et la division « Entraînement physique militaire et sportif ».
La formation au comportement militaire à l’aune des Forces morales est donc l’une des trois composantes essentielles (Savoir (10%), Savoir-faire (70%) et Savoir être (20%)) de la formation générale du militaire. Elle concerne tous les soldats et tous les niveaux hiérarchiques. Elle permet l’acquisition de compétences spécifiques indispensables aux militaires, à savoir : le commandement, le comportement, la pédagogie, l’éducation, la communication et le positionnement. L’enseignement de cette matière implique un investissement permanent et une exemplarité des cadres fédérant de manière immanente toutes les qualités du CHEF.
La formation au comportement militaire, qui est « le ciment de la formation » recherche le développement éthique de la personne suivant 4 axes : l’Homme, le citoyen, le soldat et le chef.
Clef de voûte des formations de ce cursus, elle en garantit la cohérence d’ensemble au travers des 5 savoirs suivants :
- Se situer : Comprendre l’environnement dans lequel le combattant va évoluer ;
- Commander : Gérer avec intelligence, en s’adaptant aux situations ;
- Communiquer : Faire passer un message tout en restant à l’écoute ;
- Instruire : Transmettre des savoirs faire, des connaissances ;
- Éduquer : Développer la personnalité de chacun et la culture militaire.
Cet enrichissement intellectuel et immatériel du sergent participe au « renforcement du lien à l’institution et au corps des sous-officiers et scelle les fondations de l’esprit guerrier ».
Cette mission de la formation au comportement militaire est renforcée par la mise en œuvre, depuis 2 ans, du projet pédagogique @ssiMili fondé sur un rythme d’apprentissage, qui possède 3 finalités : – Permettre aux élèves de comprendre et de mémoriser sur le long terme une formation dense dans un environnement nouveau ;
- Adapter l’outil de formation et la pédagogie à une population digital native
- Former les futurs formateurs de l’armée de Terre.
Le TTA 150 de 2022, Un référentiel d’animation de la politique métiers
Le « Texte toutes armes 150 », validé par la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) est un document destiné aux cadres de contact de l’armée de terre, de toutes les armes et services, leur permettant d’acquérir, de maintenir et d’enrichir les connaissances indispensables à l’exercice de leur métier. Dans le cadre de leur responsabilité liée à la fonction d’instructeur, d’éducateur, de formateur et de chef. Il se compose de 22 titres soit un peu plus de 3.000 pages. Dans le « Titre III : Le rôle du formateur » on y trouve les fondements de la formation militaire (programme, progression et procédure d’évaluation) ; la méthode et les outils pédagogiques de préparation d’une séance, ainsi que les conditions de réalisation d’une formation d’adultes de qualité.
Une pédagogie active qui utilise les sciences cognitives et des outils numériques
La cellule FCM est forte de 8 formateurs experts vise à faire de ces jeunes gens de futurs cadres « au contact » en maintenant toujours « l’Humain au centre du dispositif ». Cette composante de la formation initiale s’appuie sur les 4 piliers de l’apprentissage décrits par Stanislas DEHAENE (*7) que sont l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation mnésique. Elle développe et diffuse une pédagogie active innovante intégrant les sciences cognitives (*8) qui se traduit au quotidien au travers de 4 axes principaux :
a) l’adaptation où chaque face à face pédagogique propose « une rupture de rythme » afin de permettre la relance de l’attention. Cette rupture, libre de forme, se matérialise par l’utilisation d’outils numériques (Socrative ; Kahoot ; Plickers ; Mindomo et Mindmap pour les cartes mentales ; 2000 tablettes numériques, smartphones et logiciels d’apprentissage…) (*9) ou tout autres procédés plus traditionnels. De même, l’accès permanent (H24 et 7/7) à la Musette numérique du sous-officier (*10) permet aux stagiaires de différentes formations l’usage ad libitum de l’ensemble des cours, vidéos et tutoriels.
Ces applications sont utilisées de manière « programmée » : auto-évaluation avec feedback immédiat et corrections ; évaluer les stagiaires ; relancer leur attention (en milieu de cours) avec Plickers, par exemple et rendre plus attrayant pour les jeunes générations.
Chaque séance de formation a été repensée dans l’optique du « Moins mais mieux » afin d’alléger les cours tout en les recentrant sur les essentiels.
b) La mise en pratique renforcée de la topographie et de la tactique par des mises en situation. Des parcours tactiques permanents permettent aux élèves de s’entraîner au travers d’exercices du cadre d’ordres d’une équipe.
c) La personnalisation de la formation par la mise en place de temps de révision quotidiens intégrés à l’emploi du temps, durant lesquels les élèves réalisent des exercices ciblés destinés à les aider à préparer, mémoriser ou approfondir l’instruction dispensée. Ce créneau quotidien s’appuie sur l’emploi de moyens numériques individuels et permet un suivi au plus près de l’évolution des élèves, en particulier dans les cas de décrochage pour mettre en œuvre un suivi individualisé.
d) L’implication et l’adhésion des cadres formés aux nouveaux outils pédagogiques et sensibilisés à une approche bienveillante basée sur l’acceptation de l’erreur et l’engagement actif de l’élève.
L’École a aussi le projet d’utiliser des cours en ligne, des MOOC (Massive open online courses) qui sont des formations gratuites (initiales et continue), ouvertes et évolutives, interactives et ouvertes à tous, qui bénéficient des innovations issues du Web 2.0 et où l’apprentissage n’est plus vertical, de l’expert vers l’apprenant mais s’horizontalise grâce aux échanges entre apprenants et en lien avec l’équipe pédagogique (*11).
« Mieux apprendre à apprendre » et « Apprendre à mieux apprendre »
Cette pédagogie permet aux formateurs de « mieux apprendre à apprendre » et aux élèves d’« apprendre à mieux apprendre » donc de comprendre et de mémoriser plus profondément et durablement. Il s’agit de rendre les stagiaires acteurs de leur formation tout en facilitant leur accès aux supports, outils et didacticiels. Cette « permanence de la formation » permet également aux stagiaires de combler leurs lacunes plus facilement. In fine, cette formation spécifique professionnelle singulière vise à élargir, pour chaque soldat, sa capacité d’acquisition de forces morales pour le développement de compétences permettant l’adaptation, la résilience morale et physique, la gestion des situations complexes et la prise de décisions dans l’incertitude. Toutes connaissances et compétences transférables ensuite dans la vie civile et professionnelle.
L’utilisation expérimentale de l’intelligence artificielle
L’expérimentation en Intelligence artificielle consiste à tester, sur deux promotions de sous-officiers en formation générale de 2ème niveau, l’outil Deep Memory qui, à partir de flashcards (question/réponse) permet de réviser ses cours en s’interrogeant. L’Intelligence artificielle se situe donc ici à deux niveaux :
- La génération automatique de question et réponse associée ;
- La fréquence de la présentation de la question à l’élève est fonction de son taux de réussite précédent à la même question.
Cette pédagogie pro-active au service d’une formation qualifiante repose donc sur :
- La prise en compte pragmatique des apports des sciences cognitives et des 4 piliers de l’attention ;
- L’adaptation des séances de cours en prenant en compte la courbe de l’attention ;
- Le recours aux outils numériques afin de la relancer ;
- Les travaux personnels encadrés ;
- La mise en place de parcours permanents à orientation tactique, topographique, etc… ;
- La diffusion des bonnes pratiques numériques et pédagogiques ;
- La diffusion des outils et moyens matériels (tablettes, routeurs 4G et Wifi professionnel).
Ces outils sont utilisés également pour « enrichir » les présentations (Prezi ; Wooclap…) (*12)
Une formation professionnelle post bac reconnue en constante évolution
Nous l’avons vu, les cours sont conçus par une cellule d’officiers formateurs experts, qui intègre à son programme les TICE (techniques d’information et de communication de l’enseignement) et leur mise en œuvre à vocation à être systématisée. Cette évolution participe activement à l’avènement du combattant Scorpion (*13) et s’inscrit dans l’orientation prise par l’armée de terre dans son virage numérique. Les qualifications associées à la validation des acquis de l’expérience (VAE) permettent d’obtenir des équivalences dans le civil. La cellule FCM assure le suivi pédagogiques des instructeurs et travaille à finaliser des formations qualifiantes de cadre, en formation initiale, de formateur spécialisé confirmé et de concepteur pédagogique et formateur de formateur et même d’ingénieur de formation et responsable de projets. De même, elle s’investit dans des missions d’expertise auprès des lycées militaires et des Centres de formation initiale des militaires du rang (CFIM) notamment.
On peut malgré tout se demander si ces formations intensives, dispensées aux élèves dans des périodes d’apprentissage, si contraintes du fait de limites budgétaires, ne seraient pas encore plus efficaces avec une semaine ou deux supplémentaires, compte tenu des enjeux et de la masse de connaissances nouvelles qui leur est nécessaire d’assimiler, pour les traduire en compétences opérationnelles. Une formation générale de 3ème niveau pour devenir Chef de section sera proposée en 2024- 2025.
Les membres de l’AMOPA 79, invités par le général Alain Didier, commandant l’ENSOA, auront l’occasion de découvrir l’école et ses formations, in situ, avant d’assister à un baptême de promotion, le jeudi 9 novembre 2023.
Remerciements pour leur précieuse collaboration à :
- Général de brigade Alain DIDIER, commandant l’ENSOA et la base de défense de Poitiers-Saint Maixent.
- Flora MATTIUZZO, Ingénieur civil, conseiller pédagogie et prospective du général.
- Chef de bataillon Marc CAPELLARO, référent de la formation au comportement du militaire.
- Jean-François CAILLE, chargé de la certification professionnelle.
Notes :
- (*1) Elle succède à l’Ecole militaire d’infanterie, créée en 1881. La ville de Saint Maixent a pu ajouter « l’Ecole » en 1926. En 1925 elle était l’Ecole d’infanterie et des chars de combat. Elle s’est vue attribuer la devise : « S’élever par l’effort » en 1990. Son insigne représente une main armée d’un glaive dont la symbolique est attachée à la formation des sous-officiers.
- (*2) l’ENSOA a fêté ses 60 ans avec des évènements en juin 2023 et à l’occasion du 14 juillet.
- (*3) « L’ENSOA s’agrandit et durcit ses formations », in La Nouvelle république, Deux-Sèvres- actualité, vendredi 23 septembre 2022.
- (*4) 5 cérémonies rituelles rythment la FG1 : La remise de l’arme (dans les premiers jours) ; la remise des képis, symbole de l’accès au statut de soldat professionnel (à la fin du 1er mois) ; la présentation au drapeau (à la fin du 2ème mois) ; le baptême de la promotion (à la fin du 3ème mois) et la remise de galons (dernière semaine de formation).
- (*5) « Des professeurs du public et du privé à l’ENSOA », in La Nouvelle république, Saint-Maixent, samedi 9 février 2019. Les enseignants civils interviennent notamment en anglais et en relations internationales.
- (*6) Extrait de la marche de l’ENSOA : « Le jeune chef » composée en 1970.
- (*7) Psychologue spécialisé en neuropsychologie, qui travaille sur les représentations mathématiques, la lecture, le langage et la conscience. Il préside le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN)
- (*8) A partir des travaux et des conseils pratiques d’Albert MOUKHEIBER, docteur en neurosciences cognitives et psychologue.
- (*9) Socrative pour améliorer l’engagement en classe, surveiller et évaluer l’apprentissage. Kahoot, plate-forme ludique utilisée comme technologie éducative pour réviser des connaissances et les évaluer avec des Quiz. Plickers : Application d’évaluation en classe inversée pour assurer le suivi des acquis essentiels et repérer les élèves en difficulté. Mindomo, logiciel de cartes mentales et conceptuelles pour développer des compétences essentielles d’apprentissage et de réflexion et la pensée critique en explorant des informations, en découvrant des éléments clefs et en identifiant leurs connexions avec des connaissances déjà acquises. Mindmap : cartographie mentale collaborative, pour organiser et structurer des idées, pour mieux mémoriser et retenir.
- (*10) Il s’agit d’une bibliothèque centrale de connaissances (base de cours officielle mise à jour régulièrement) utilisable tout le temps de la carrière, accessible sur tous supports numériques destinée à optimiser les formations. Le projet TENACE (Tablettes en environnement numérique pour l’accès en continu à l’Enseignement) rassemble de petits équipements et logiciels associés qui contribuent à la numérisation de la formation. Il concrétise la volonté de l’armée de terre de « former innovant et autrement ».
- (*11) Les MOOC sont une expérience d’apprentissage nouvelle et complémentaire. Ils sont intégrés à la politique de formation de l’ENSOA avec un bilan avec le formateur manager en fin de formation. Ils sont composés d’activités pédagogiques variées, de courtes vidéos animées de 5 à 10 minutes, de quiz, afin de vérifier l’acquisition des connaissances et d’exercices pratiques et travaux collaboratifs pour développer son réseau et ses compétences. Lorsque les épreuves sont complétées et réussies, l’étudiant peut valoriser son expérience grâce à un certificat de réussite. La dynamique de groupe est aussi privilégiée.
- (*12) Prezi : Logiciel de présentation pour faire des leçons attrayantes et faciles à mémoriser. Wooclap : Outil collaboratif pour interagir, capter l’attention et mesurer la compréhension.
- (*13) le « programme Scorpion » vise à renouveler et moderniser les capacités de combat « au contact » de l’armée de Terre (dans des conflits de « haute intensité ») autour de nouvelles plateformes et d’un système d’information au combat unique.
Les incendies d’espaces naturels en Deux-Sèvres
par le Colonel Damien SALLIER – SDIS 79
Au profit des auditeurs IHEDN Poitou-Charentes
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En Europe, en 2022, 785 000 hectares sont partis en fumée. En France plus particulièrement, 72 000 ha ont brulé, de culture, de forêt, d’espaces naturels. Les 3 feux hors norme survenus en Gironde (25 000 ha) ont alourdi un bilan déjà plus élevé que les moyennes décennales, comparable à ceux de 2003, 1989 et 1976. Plus de 19 711 départs de feux ont été comptabilisés au cours de la saison, dont 547 feux de plus de 5 hectares et 12 de plus de 1 000 hectares.
Comme en Deux-Sèvres, c’est donc plus de 90 % des feux qui sont donc traités par les moyens de lutte avant qu’ils ne dépassent les 5 hectares, valorisant ainsi notre doctrine d’attaque des feux naissants.
Si on peut voir la question des feux de végétation de manière globale, il faut aussi voir que la lutte contre ces feux diffère notablement selon qu’il s’agisse d’un feu de forêt, ou d’un feu de champ qu’il soit cultivé, d’herbe ou plus simplement des feux de broussailles. Avec 8% de surface boisée dans le département, le département est peu confronté au risque des feux de forêt. Par contre, 12è producteur de grande culture, 18e producteur de céréales, le département est particulièrement concerné par les feux de végétation. C’est 88% de la surface départementale qui occupe de terres agricoles, avec 450 000ha.
Selon le ministère de l’agriculture, on parle d’incendie de forêt lorsque le feu couvre une surface minimale de 0,5 hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés est détruite. Ces feux dégagent une puissance calorifique importante, se propagent selon des caractéristiques propres et nécessitent des moyens de lutte suffisamment manœuvrables pour franchir des zones très escarpées, mais aussi suffisamment puissantes pour opposer à la puissance calorifique une puissance hydraulique.
Je le distinguerais du feu de végétation, dont on va parler ce soir, qui ne touchent pas les étages arbustifs et dans la mesure où les moyens de lutte sont aussi adaptés : des moyens de franchissements moins importants, mais des enjeux économiques majeurs lorsqu’on parle notamment de feu de récolte. Par exemple, on estime sauver 2 500 euros lorsqu’on sauve un ha de blé. […]