Solution de visioconférence : Tutoriels Jitsi Meet

Cette petite vidéo d’apprentissage qui, après les 20 premières secondes qui concernent surtout l’administrateur, vous donne l’essentiel du mode d’emploi.

https://youtu.be/v7Bt_fUP3Xg
  • Application pour tablette et smartphone
  • Il est conseillé d’employer le navigateur Chrome, ou Chromium, mais cela marche très bien avec Firefox.
  • Contrairement à Zoom, Skype et autres logiciels propriétaires, Jitsi est un logiciel libre, d’origine française, recommandé par le gouvernement. Il ne trace pas ses utilisateurs et n’utilise pas les données de connexion.
    Socle interministériel de logiciels libres : https://sill.etalab.gouv.fr/fr/software

Pour une utilisation sur Ordiphone.
Téléchargez Jitsi aujourd’hui https://jitsi.org/#download

Début de règne

Paris, le 18 novembre 2020.

Mesdames et Messieurs les présidents d’associations d’auditeurs de l’IHEDN, Cher(e)s ami(e)s,

A l’issue de notre assemblée générale, qui s’est remarquablement tenue le 16 novembre dernier, et lors du conseil d’administration qui s’en est suivi, vous avez appris que Mario FAURE a décidé de ne pas renouveler son mandat de président, pour des raisons strictement personnelles.
Après le choc de cette annonce, j’ai proposé ma candidature à ce poste et le conseil d’administration a bien voulu m’honorer de sa confiance pour assurer cette mission jusqu’à notre prochaine assemblée générale en juin 2021.

Je tiens tout d’abord à remercier et le plus chaleureusement possible, notre ami et Past Président, Mario, pour tout le travail qu’il a fourni au cours de ces cinq dernières années, pour son sens des contacts, sa diplomatie, sa courtoisie, sa « force tranquille », mais aussi pour son total dévouement aux missions qui furent les siennes. Il a parcouru des milliers de kilomètres pour être au plus près des « territoires », au plus près de nos associations métropolitaines, mais également ultramarines.

Je suis remplie d’humilité face à la tâche qui m’incombe désormais, d’autant que le défi pour les 8 mois à venir est immense, mais parce que c’est là que nous agissons, parce que c’est là que nous amènerons des solutions.

De grands défis sont à relever pour les prochains 8 mois, tout en maintenant nos activités riches et variées (forum des études, études et actions de proximité, trinômes, SNU, groupes d’études…) :

1. Après une année 2019 compliquée sur le plan financier, continuer le redressement de nos comptes (démarche entamée depuis le début de l’année 2020), comme l’a si bien expliqué notre trésorier Didier GEIGER, lors de notre assemblée générale.

  • Cela passera forcément par l’application stricte des décisions votées en AG en 2019, malgré la contestation de certains réfractaires.
  • Mobilisation des associations qui ne reversent pas leurs cotisations à temps, malgré les versements de leurs adhérents.
  • Recherche de nouvelles sources de produits (Revue Défense, subventions diverses …).

2. Parachever l’e-annuaire que Bernard BESSON mène remarquablement, et qui devrait à terme être un véritable outil d’échange et de communication inter-associations, mais également inter-membres.

3. Mener à bien avec l’Institut la réforme des sessions en région, et l’engagement des associations régionales en amont, pendant et après celles-ci.

4. Adapter nos outils utilisés pendant le confinement et en faire une plus-value d’échange d’idées et de projets avec les associations.

5. Renforcer nos liens d’amitiés et notre cohésion.

Passé et vision d’avenir n’ont de sens que si nous savons nous inscrire dans une continuité et celle-ci est d’aller au bout du cap que nous nous fixerons ensemble.

Merci à tous pour votre soutien et votre engagement.

Isabelle BEAUVAIS

Fin de Présidence

Chères et chers Camarades,

Je viens prendre congé de vous en tant que Président de l’Union-IHEDN. En effet, à l’issue de notre Assemblée générale du 16 novembre 2020, je n’ai pas souhaité solliciter un nouveau mandat auprès du Conseil d’administration, pour des raisons strictement personnelles.

Je quitte la présidence de l’Union alors que celle-ci est en bonne situation, tant sur le plan de nos activités que sur le plan financier qui s’est amélioré en 2020.

L’Union accompagne l’Institut dans une réforme qui correspond à ce que j’ai défendu : une envergure large et un fort ancrage territorial. Nous avons fait au cours des cinq dernières années un bon travail, aussi bien dans nos actions vis-à-vis de la Jeunesse que dans nos activités de réflexion.

  • Je pense que nous faisons rayonner l’esprit de défense comme jamais.
  • Je crois aussi que le sentiment d’appartenir à une même communauté exigeante et fraternelle s’est développée parmi nous.
  • Je m’y suis attaché en resserrant autant que possible les liens avec vous au cours des nombreuses visites que j’ai faites à nos associations.
  • J’ai eu à cœur de faire tous ces déplacements sur mes propres deniers comme notre bénévolat le demande. Je suis toujours revenu de ces contacts avec un sentiment très positif.

J’ai aussi apprécié de travailler avec la Délégation générale, successivement dirigée par Serge Thébaut et par Jean-François Morel, secondés avec efficacité par Géraldine de Lanouvelle.
Qu’ils en soient remerciés.

Hier soir j’ai passé le « manche » à Isabelle Beauvais qui devient notre Présidente.
Elle a l’expérience et la sagacité nécessaires pour relever les défis qui sont devant nous.

Soyons fiers de ce que nous sommes et de nos missions. La Nation et la République peuvent compter sur nous. Je continuerai à les servir sous d’autres formes mais toujours en lien avec vous.
Je vous remercie des relations que nous avons établies. Je suis heureux d’avoir travaillé avec vous pour faire rayonner l’esprit de défense.

Longue vie à l’Union-IHEDN ! Soyez assurés de ma fidèle amitié.

Mario FAURE

Soumission ou Souveraineté ?

Par Jacques TABARY – Commissaire en chef de 1ère classe (er)

La Constitution du 4 octobre 1958 stipule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale ».
Cet article a pour but de démontrer que cette Loi fondamentale n’est pas respectée dans le domaine numérique.

La souveraineté numérique peut couvrir (ou dépendre de) plusieurs aspects dont notamment le stockage des données, les systèmes d’exploitation, les applications logicielles, la capacité à se protéger des attaques informatiques, à assurer la protection des données personnelles ainsi qu’industrielles et commerciales[1]

Aujourd’hui, les données françaises et européennes qui, pour beaucoup, constituent « l’or noir » de l’économie contemporaine, sont stockées à 80 % aux USA ou dans des serveurs américains. Ainsi, les données de santé des Français sont depuis 2019 hébergées par Microsoft, en dépit de l’avis défavorable de l’ANSSI[2],  dans le cadre du marché « Health Data Hub ». Renault, entreprise dont l’État est actionnaire, confie le traitement de ses données industrielles à Google. BPI France, banque publique d’investissement, organisme de financement et de développement des entreprises, fait enregistrer les demandes de crédit des entreprises françaises au sein d’une solution Amazon. 85% des entreprises du CAC 40 ont confié leurs données à Microsoft

Les flux des données en Europe, massivement captés par les États-Unis.
© ResearchGate : https://www.researchgate.net/figure/Les-flux-de-donnees-en-Europe-massivement-captes-par-les-Etats-Unis_fig1_329868098

La domination des « GAFAM[3] » conduit à un transfert massif des données et de valeur ajoutée vers ces multinationales. Elle pose ainsi un grave problème de souveraineté nationale.

S’agissant des ordinateurs, le système d’exploitation « Windows » de Microsoft et les applications « MS Office » écrasent toute la concurrence en équipant 80 à 90 % des ordinateurs des particuliers, des entreprises et des administrations. Cette proportion monte à 100 % dans 2 ministères régaliens : les Armées et la Justice…
Ceci n’est pas sans poser problème s’agissant de la sécurité :
Les logiciels de Microsoft sont les vecteurs privilégiés des « malwares », en raison de leur position dominante ;
Les remontées « techniques » périodiques de données, faites sans accord de l’utilisateur, sont également sujettes à interrogation.

Le système « Androïd » de Google équipe 75 % des ordiphones, Apple arrivant en deuxième position. Ces deux systèmes sont considérés comme de véritables aspirateurs à données :
Quand La Banque Postale demande à ses clients de télécharger sur « Google Play » l’application « Certicode + », elle fournit gratuitement à Google le nom et l’adresse IP du client concerné, ce qui complétera son profil commercial. En enregistrant les téléchargements, Google obtient aussi la liste nominative de tous les clients de la banque, laquelle devrait pourtant protéger à tout prix cette donnée stratégique majeure ;
L’association Tégo (ex- AGPM et GMPA) recommande aussi le téléchargement de son application mobile sur « Google Play ». Cette fonctionnalité intéressant surtout les jeunes militaires, Google pourra ainsi facilement rapprocher la qualité d’adhérent de Tégo, qui découle du téléchargement, avec sa géo-localisation. De là à en déduire à quelle unité militaire située à proximité appartient l’adhérent, il n’y a qu’un pas …

Soumises au « Cloud Act », les « GAFAM » sont obligées de répondre aux demandes des services de renseignement américains, même si les données qu’elles gèrent sont situées à l’étranger.

Il existe une grande porosité entre elles et ces services :
Microsoft[4] a été la première entreprise à participer au programme de surveillance PRISM de la NSA ; elle a aidé celle-ci à avoir accès aux messageries « Outlook » et « Hotmail » ;
Amazon vient de nommer à son conseil d’administration l’ancien chef de la NSA, le général ALEXANDER, qui a supervisé la surveillance de masse dénoncée par Edgar SNOWDEN.

Cette proximité et la mainmise totale des GAFAM sur l’Internet mondial ont permis, grâce aux informations obtenues par l’espionnage industriel américain, à General Electric de prendre le contrôle d’Alsthom, à FMC de mettre la main sur Technip, à Total, Shlumberger, Alcatel, BNP, Société Générale, Crédit Agricole de payer des dizaines de milliards de dollars d’amendes.

C’est ce dont prend acte implicitement la Cour de Justice de l’Union Européenne le 16 juillet 2020 par l’arrêt « SCHREMMS 2 », du nom de l’avocat qui a contesté le transfert des données opéré par Facebook Irlande vers sa maison-mère aux USA. Ce jugement historique, qui aurait dû faire la « Une » des médias, constate que les données à caractère personnel ne bénéficient pas aux USA d’une protection équivalente à celle délivrée en Europe par le RGPD[5], ce qui rend illicite leur transfert vers une société soumise au droit américain.

Le Conseil d’État étant saisi de l’affaire « Health Data Hub », la CNIL[6], dans la suite de l’arrêt précité, lui transmet le 8 octobre dernier, un mémoire[7] demandant aux acteurs stockant des données de santé de cesser de confier leur hébergement à Microsoft ou à toute société soumise « au droit étatsunien ».

Le coup de tonnerre provoqué par l’arrêt « SCHREMMS 2 » doit contraindre le gouvernement français à abandonner son acceptation tacite de la domination américaine.

Une idée largement diffusée est qu’hors des GAFAM, il n’y aurait point de salut. Pourtant le potentiel européen est immense et les solutions alternatives existent :
Il ressort de travaux d’avril 2016[8], que l’UE dispose d’une capacité de stockage suffisante sur son territoire pour assurer l’hébergement et le traitement des données à caractère personnel des citoyens européens actuellement traitées aux États-Unis : la « licorne[9] » française OVH, entreprise de niveau mondial, avait ainsi largement les moyens de traiter les données de santé des Français.
Que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les administrations, le système d’exploitation « Windows » peut être avantageusement remplacé par son équivalent libre « Linux », dont la fiabilité et la robustesse sont mondialement reconnues, y compris par la NASA et l’US Navy, qui en a équipé ses sous-marins nucléaires. La Gendarmerie Nationale l’utilise depuis 15 ans. L’ANSSI a développé un système « Clip OS », également basé sur un noyau Linux, capable de gérer des informations de plusieurs niveaux de sensibilité.
S’agissant de la bureautique, les logiciels libres représentent une alternative performante et très économique aux produits Microsoft.

La suite libre la plus populaire est « LibreOffice », issue d’un logiciel commercial allemand « StarOffice » dont la licence a été rendue libre. Elle comprend les mêmes modules que « MS Office » et est aussi performante. Elle en utilise sans difficulté les fichiers, tant en import qu’en export.
Le marché public « de support logiciel libre » gagné par ATOS permet aujourd’hui à toutes les administrations centrales de bénéficier du support de 350 logiciels « open source » dont nombre d’outils collaboratifs.

De manière générale, tous les produits propriétaires ont une alternative libre. Les logiciels libres sont plus sûrs :
D’une part, leur code source est ouvert, c’est-à-dire libre d’accès, contrairement à celui des logiciels propriétaires. Cette situation permet donc à la communauté de repérer et réparer plus rapidement les failles logicielles, les erreurs et négligences de programmation.
D’autre part, n’étant pas soumis à une logique commerciale, les données techniques qu’ils récoltent sont strictement limitées à ce domaine et ne sont pas revendues.

L’Europe et la France peuvent donc restaurer leur souveraineté numérique et se détacher de la vassalisation actuelle envers nos « alliés » américains. Cet objectif n’est pas hors de portée.

Il faudrait pour cela une volonté politique ferme et durable. Mais les discours et les actes du gouvernement sont contradictoires :
Lors de la restitution publique du rapport sur l’intelligence artificielle du député Cédric VILLANI, le 28 mars 2018, le Président de la République définit la souveraineté nationale comme « la capacité pour une Nation de définir par elle-même les normes auxquelles elle se soumet et non de se voir imposer ces règles de l’extérieur ».
Mais, dans son intervention du 14 septembre 2020 devant les principaux acteurs français du numérique, il limite cette notion de souveraineté au niveau européen et au domaine économique, comme la promotion de « licornes » ou de « start-up ».

D’autre part :
Le ministère des Armées continue de préférer « Windows » et « MS Office » dans le cadre d’un accord  « open bar » passé sans appel d’offres en 2009, contre l’avis des experts militaires.
Le choix de Microsoft en 2019 pour héberger les données de santé des Français était contraire à l’intérêt national :
– le Conseil d’État exige, par ordonnance de référé du 13 octobre 2020, le renforcement des clauses du marché « Health Data Hub » pour qu’il ne soit soumis qu’au droit de l’Union Européenne.
– leur traitement est un marché d’avenir qui échappe ainsi à une société française.
L’Éducation Nationale renouvelle au mois d’août 2020 son parc de licences Microsoft pour un montant de 8,3 M€ : cette décision très critiquable oriente des millions de jeunes vers ces produits à la fois payants et non souverains. Est-ce là le rôle de ce ministère ?
Il en est de même des organismes de formation professionnelle qui continuent à former systématiquement leurs stagiaires sur les logiciels de cette société.

Il est donc mensonger de parler de souveraineté numérique. La Constitution de la République n’est clairement pas respectée. Seule une volonté politique lucide et forte pourrait dégager la France des tentacules « étatsuniennes » en mettant en œuvre des solutions alternatives :
relocalisation des données en Europe ;
abandon de la préférence générale donnée à Microsoft dans les services publics, aux Armées, et notamment dans l’Éducation Nationale, de manière à ne pas favoriser l’addiction des jeunes aux GAFAM ;
respect des textes en vigueur qui incitent à choisir au maximum les logiciels libres.

L’arrêt « SCHREMMS 2 » est une opportunité de restaurer la souveraineté numérique nationale en relançant l’informatique française. Il doit conduire le gouvernement à mettre sur pied en urgence une vraie politique numérique qui ne se résume pas, comme aujourd’hui, à la promotion de l’application « TousantiCovid ».

Jacques TABARY – Auditeur du Comité Aunis-Saintonge


[1] Rapport sur la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique
[
2] Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information
[3] Google Apple Facebook Amazon Microsoft
[4] « MICROSOFT handed the NSA access to encrypted messages », The Guardian 12 juillet 2013
[5] Règlement général sur la protection des données
[6] Commission Nationale Informatique et Libertés
[7] https://www.usine-digitale.fr/article/microsoft-doit-se-retirer-du-health-data-hub-d-apres-la-cnil.N1014634
[8] Rapport sur la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique – page 20
[9] Le terme « licorne » est employé pour désigner une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars

© ASAF – Souveraineté nationale informatique : https://www.asafrance.fr/item/souverainete-nationale-informatique.html