Prix Louis Quinio

Louis Quinio, ex-Président de l’Union-IHEDN et cofondateur des Trinômes académiques avec Pierre Garrigue, Inspecteur général d’histoire-géographie, en 1987, a dit :
« L’esprit de défense n’est nullement une grâce d’état, mais œuvre d’éducation ».
En hommage à ces grands hommes et pour promouvoir des actions de qualité, plusieurs prix sont attribués chaque année par l’Union-IHEDN dans le cadre des trinômes académiques.

En 2019, les lauréats sont :
a)   1er prix attribué à l’AR 10 (Franche-Comté)
b)   2ème prix attribué à l’AR 18 (Poitou-Charentes)
c)   3ème prix attribué à la Nouvelle-Calédonie
d)  1er prix du Jury : Nice-Côte d’Azur
e)  2ème prix du jury : Créteil
f)   3ème prix du jury : Grenoble

Mémorial des Deux-Sèvres.

Depuis la fin de la guerre de 1939 – 1945, des soldats de métier ou des appelés du contingent se sont trouvés engagés dans des conflits nés des grandes mutations qui ont marqué toute cette période : ils ont connu des combats difficiles en Indochine, en Corée, en Afrique du Nord ou dans les opérations extérieures, au Congo, au Liban, au Mali ou ailleurs. Honorer la mémoire de ces soldats et leur sacrifice s’imposait comme une évidence.

Aussi, à l’initiative de l’Union Départementale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (UDAC-VG 79), il était projeté en 2010 d’ériger un mémorial sur lequel seraient gravés les noms de plus de 300 enfants des Deux-Sèvres morts au combat.
Sous l’égide de l’Association du Mémorial créée à cet effet, avec l’aide et l’appui de l’État, des conseils régional et départemental, sans oublier la commune de Mazières-en-Gâtine qui met un terrain à disposition, une souscription fut lancée et les travaux purent commencer en avril 2016.
Lieu de respect et de fidélité, le mémorial des Deux-Sèvres dont la stèle avec ses 300 noms gravés dans le marbre est érigée au cœur du département, en permettant de garder vivante la mémoire de tous les combattants, est une invitation à construire un avenir de paix et de fraternité.

Présidée par M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État aux anciens combattants, et les autorités civiles et militaires des Deux-Sèvres, l’inauguration du mémorial le 29 octobre 2016 fut un moment d’intense émotion tant pour les 320 porte-drapeau encadrés par une compagnie de l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) de Saint-Maixent-l’École, le drapeau de l’école et la musique de l’artillerie stationnée à Lyon que pour la foule nombreuse de plus de 2000 personnes qui se presse jusque dans le bois qui borde le site.

De droite à gauche : M. Favreau, président du conseil départemental, M. Morisset, sénateur, Mme Batho, députée, le général Rochet, M. Todeschini, secrétaire d’État aux anciens combattants, M. Gutton, préfet, Mme Gaillard, députée. © Armée de Terre

Moment de grande émotion quand nos couleurs sont hissées au mât du site au son de la Marseillaise ou quand les discours sobres mais percutants saluent la mémoire des soldats tombés au service de la France. Moment de grande émotion quand l’histoire fait écho à la mémoire, quand une collégienne, deux anciens combattants, un élève sous-officier de l’ENSOA évoquent les pages qui s’écrivirent en Corée, en Indochine, en Afrique du Nord et qui s’écrivent aujourd’hui encore dans les opérations extérieures, les récits étant ponctuées par les accents d’un violoncelle et d’une sonate de Bach. Moment de grande émotion enfin quand les 320 porte-drapeau – quasiment autant que de noms gravés dans la pierre de la stèle – défilent sur deux rangs en un immense cortège d’hommage silencieux aux camarades disparus.

L’Histoire et la mémoire sont donc présents sur ce site car les concepteurs du projet ont souhaité que le mémorial soit complété par des panneaux pédagogiques présentant au public les conflits auxquels ont participé ces soldats. Ceux-ci ont été préparés durant l’été 2016 par six représentants du comité des Deux-Sèvres de l’Association Régionale des Auditeurs de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN) en prenant appui sur quelques travaux préparatoires menés par des collégiens de cinq établissements du département.

Il est possible de découvrir ces panneaux qui délimitent l’espace mémoriel face à la stèle à l’adresse suivante : Mémorial des Deux-Sèvres, site internet que le comité vient en outre de s’engager à faire vivre et à enrichir notamment par des compléments historiques, pédagogiques (à l’intention des classes qui viendront visiter le mémorial), iconographiques et par l’élaboration de fiches biographiques des soldats « afin que, selon le mot du préfet des Deux-Sèvres, la jeunesse d’aujourd’hui n’oublie pas celle d’hier » et que, forts de leur exemple, nous puissions ensemble œuvrer pour la paix dans le respect de nos valeurs.

Jean-Louis LOBSTEIN

Liste des noms et galerie photos sur MémorialGenWeb

Résilience alimentaire et sécurité nationale.

Conférence de Stéphane LINOU
Salle Michel Crépeau – Nieul-sur-Mer
Lundi 13 janvier 2020 à 19 heures

Pionnier du mouvement locavore*
Ancien conseiller général de l’Aude
Auditeur de l’IHEDN du département de l’Aude
Auteur de :
« Résilience alimentaire et sécurité nationale »

L’affolement du monde : perspectives géopolitiques.

Thomas GOMART
Directeur de l’Institut français des relations internationales

École militaire / Amphi. FOCH

A l’approche d’un moment décisif, bifurcation historique où s’amorcent l’affaiblissement de la place relative de l’Europe, le délitement des clivages hérités de la guerre froide, et l’émergence de l’Orient, nous nous interrogeons sur notre avenir. Les crises que nous traversons (alliances fragilisées, nouveaux équilibres des puissances, dérèglement climatique, défis démographiques et migratoires, menaces liées au développement de la puissance algorithmique, apparition de nouveau moyen de manipulation des masses…), et celles que nous devons anticiper, appellent le renouvellement critique de la réflexion stratégique.

Le monde est-il devenu incontrôlable ? Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales, évoque « l’affolement du monde », titre de son dernier ouvrage. Ce Lundi de l’IHEDN est l’occasion de mieux comprendre avec l’auteur de cet ouvrage majeur les grands enjeux géopolitiques du moment, marqué par la recomposition inédite du système international.

Dans un contexte international incertain et changeant, les nouvelles menaces, désormais multiformes et diffuses, exigent une prise de conscience de tous les citoyens. Parce que le  monde est moins lisible et plus fluctuant, les questions de défense et de relations internationales sont, aujourd’hui, au premier plan et requièrent des réponses pertinentes, des réponses auxquelles chacun doit prendre part.

Visite au Régiment d’infanterie chars de Marine [RICM].

Poitiers, le 10 décembre 2019

Bien intégré dans la ville et dans le département depuis 1996 année de son arrivée, le Régiment d’infanterie chars de Marine (RICM) n’est évidemment pas un inconnu pour les auditeurs de l’IHEDN de Poitou-Charentes.
Déjà en 2000, le RICM recevait la session régionale pour des présentations de cette unité des forces terrestres.

Précisément dans le cadre de la connaissance des forces et du renouvellement des connaissances, une dizaine d’auditeurs de l’IHEDN du comité de la Vienne étaient accueillis dans les murs du premier régiment de France.

L’histoire glorieuse du régiment, créé en 1916, évoquée par l’officier traditions au sein même de la salle d’honneur, a été précédée de la présentation de l’outil principal du régiment, l’AMX 10 RC par le chef de peloton et l’équipage.
Le système est en cours de revalorisation, en attendant son remplacement par le Jaguar d’ici trois ou quatre ans.

Une visite du simulateur de tir complétait cette visite technique. L’installation permet d’entraîner un peloton entier avec une économie de moyens, puisque seuls les éléments du système de tir sont reproduits dans des cabines en intérieur.

Pour terminer la présentation du régiment, son chef de corps, le colonel Thomas Pieau, a passé en revue les évolutions de l’Armée de Terre avec les conséquences sur le régiment et a fait un rapide point sur les missions auxquelles le RICM a participé cette année et les perspectives pour les deux ans qui viennent.

Il a évoqué l’entrée en vigueur du programme Scorpion qui se traduira par la mise en place de moyens de transmission spécifiques permettant l’échange instantané des informations recueillies sur le champ de bataille, l’arrivée du véhicule blindé à roues Jaguar en remplacement progressif de l’AMX 10 RC.

Quant aux opérations, les prochains rendez-vous sont pour 2021, avec la participation de deux escadrons blindés et l’état-major au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.

L’association a apprécié la disponibilité des cadres et militaires du RICM, dans toutes les présentations de cet après-midi qui s’est terminée par un moment convivial.

Daniel BIRON

Le groupe d’auditeurs a pu avoir des explications complètes sur l’AMX 10RC.
Le colonel Thomas Pieau a détaillé les spécificités du RICM.

Visite de la CRS 18

Poitiers, le 30 octobre 2019

Une vingtaine d’auditeurs des quatre comités de l’association étaient réunis à Poitiers dans les locaux de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) 18.
Accueillis par le commandant divisionnaire Charles Paly, commandant la CRS 18, les auditeurs ont pu découvrir les origines des compagnies républicaines de sécurité, les effectifs globaux et les modalités d’emploi de ces unités de maintien de l’ordre.  

Créées en 1944, les CRS ont d’abord été régies dans le cadre régional, avant d’être régies en 1948 dans un cadre national sur le maintien de l’ordre.
On compte 61 compagnies républicaines de sécurité sur le territoire national, réparties dans les zones de Défense.

Une unité est rattachée à la direction de la protection des personnalités, neuf sont des unités d’autoroute, six sont des unités motocyclistes.
De manière marginale désormais, des maîtres-nageurs sauveteurs occupent des postes de secours côtiers pendant la période estivale.

Au total les CRS comptent 13.053 agents, avec un taux d’encadrement modeste composé de 300 officiers de police au total.
Dans une unité de 130 hommes et femmes, on compte rarement plus de trois officiers, le commandant de CRS, un adjoint, un lieutenant de police.

La CRS 18 dépend de la direction zonale de Bordeaux qui compte huit CRS au total. Unités destinées à assurer principalement du maintien de l’ordre, le nombre de jours d’absence se situe à environ 250 jours de déplacement par an pour la compagnie.
Sachant que tout le monde ne sort pas à chaque déplacement, cela correspond à 180 jours d’absence.
À cela il faut ajouter les périodes de formation et d’entraînement collectif.

Après cette rapide présentation et une évocation des modes d’action en maintien de l’ordre et en sécurisation, les cadres de la CRS 18 ont présenté l’armement utilisés par les agents et le véhicule commandement permettant  à la fois de diriger la manœuvre et de rester en liaison avec l’autorité local qui a réquisitionné la CRS.

Les auditeurs présents ont apprécié la qualité de l’accueil et la possibilité de s’entretenir en direct avec le commandant de compagnie et quelques cadres présents.

Daniel BIRON

Le commandant divisionnaire présente l’organisation des CRS.
Les auditeurs se sont fait présenter le véhicule 
commandement de la compagnie.

Pour que vive la France

Poème du capitaine Clément Frison-Roche
Mort pour la France au Mali
le 25 novembre 2019

Le capitaine Clément Frison-Roche, scout, saint-cyrien et père, est mort à 27 ans en opération au Mali, alors qu’il était aux commandes de son hélicoptère Tigre.

Le capitaine Clément FRISON-ROCHE, tombé au Mali la semaine dernière, pris avec sa fille avant son départ au Mali, n’avait il pas eu un pressentiment, lorsque saint-cyrien, il composa ce poème poignant.
Les treize militaires morts le lundi soir 25 novembre 2019 dans la collision de deux hélicoptères de l’opération Barkhane conduite au Mali. © Armée de terre.

Organisation Union-IHEDN

Chers amis,

Je viens de relire les statuts et règlement intérieur de la SMLH. C’est édifiant et instructif. Pour une fois un haut fonctionnaire peut avoir raison. 

SMLH : Statuts et Règlement

En effet, il devient évident de prendre cette organisation comme modèle :

  • Une seule association nationale, celle des auditeurs, comprenant aussi des membres associés, au lieu de 43.

Afin de participer aux débats en cours concernant l’organisation de l’Union-IHEDN, je vous propose la grille de lecture suivante.

I – Constat – Organisation actuelle = 43 associations

  • 4 associations nationales 
  • 32 associations régionales : AR-IHEDN
  • 7 associations internationales et thématiques

II – Objectifs à atteindre – Points clés :

  • Diminuer le nombre d’associations régionales.
  • Avoir un acteur au niveau du préfet et du recteur de région.
  • Se recentrer sur les enjeux de défense.
  • Faire moderne et s’ouvrir davantage sur la société civile : Parité – Égalité – Diversité.
  • Création d’une Réserve citoyenne IHEDN.
  • Mise en avant et autonomie du niveau départemental.

III – Organisations possibles :

1 – Le Statu quo = La solution AR-1

  • Laisser en l’état les périmètres et l’organisation des AR.
  • Le département est la base du fonctionnement, avec un responsable par comité.
  • Le Président de l’AR-1 prend en charge les relations avec les instances qui pilotent la région (Préfet, Recteur, Président du Conseil régional, OGZD).
  • Création de projets et de forums « Nouvelle-Aquitaine » pour « montrer que l’on sait travailler ensemble ».

2 – Organisation régionale :

  • Fusionner les AR de Nouvelle-Aquitaine en une seule association régionale (en conservant l’appellation AR-1 pour une meilleure lisibilité).
  • Créer des comités départementaux ayant une large autonomie avec un bureau.
  • Chaque comité départemental ayant un ou plusieurs administrateurs de l’association régionale en fonction de ses effectifs. Par exemple, un administrateur par tranche de dix adhérents, au minimum un administrateur. Concernant le comité Aunis-Saintonge, trois administrateurs. 
  • Le représentant régional auprès des instances officielles devenant le coordinateur pour les actions régionales.

3 – Organisation centralisée type Jeunes IHEDN ou SMLH.

Une seule association nationale, sur le modèle des Jeunes IHEDN ou de la SMLH, celle des auditeurs comprenant aussi des membres associés et non plus une fédération d’associations.

  • Niveau local : Comités départementaux, disposant d’une organisation autonome avec un bureau dont un trésorier.

Le comité départemental étant la cheville ouvrière de base avec le Préfet départemental comme interlocuteur et participant aux actions locales : 

  1. Rallyes citoyens en liaison avec le Trinôme académique donc le Recteur.
  2. SNU au niveau du centre de gestion départemental en liaison avec le DASEN, donc, encore la structure préfectorale.
  3. Information Défense des élus en appui au DMD, donc toujours le préfet du département.
  4. […]
  • Niveau régional : le comité départemental au siège d’une région prend l’appellation de comité régional ou délégation régionale. Pas de liens hiérarchiques avec les comités départementaux, seulement une coordination des activités de niveau régional. 

  • Niveau central : le siège de l’Union.

Amitiés. 

Christian

Retour sur le poison intellectuel français

Par François TORRESGénéral (2s)

Le pamphlet de Michel Onfray récemment transmis par Jean-Pierre Soyard rappelle que nos élites progressistes sont atteintes d’un poison frisant la perte de l’instinct de survie. En le lisant m’est venue l’idée de revisiter les racines des toxines intellectuelles qui nous hantent depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.

Ce qui suit est un modeste appel à la vigilance et au bon sens. Passant en revue les arguments et les armes de la résistance aux complaintes moralisatrices des « pleureuses », il incite à « ne rien lâcher ».

La maladie de la pensée occidentale prend sa source, entre autres, dans les théories de la « déconstruction » du philosophe nazi allemand Heidegger.

Elles furent le prêt à penser depuis les années 60 d’une nébuleuse proto-intellectuelle englobant les « bobos » soixante-huitards, les « pédagogistes » de l’éducation nationale, les « relativistes » moralisateurs de l’École des Hautes Etudes des sciences sociales de la Rue d’Ulm et de Sciences Po, les adeptes de la repentance, et les défenseurs dogmatiques des minorités face à la majorité.

Mais la liste n’est pas close – on pourrait y rajouter ceux des enseignants qui à l’école font, par démagogie, croire à leurs élèves que le « rapp » peut être placé au même niveau que le « Triple Concerto » de Beethoven ou les symphonies de Tchaïkovski et que les onomatopées hocquetantes des « gentils rappeurs » dont les textes sont assez souvent des insultes contre la France, sont tout à fait aussi estimables que « Casta Diva » chanté par La Callas.

Tout ce beau monde mettait et ment encore en œuvre les « vertus chrétiennes devenues folles » pour qui le héros est toujours l’autre, le démuni, le migrant, le sans-logis, le colonisé, le noir, l’infirme, le métis etc….En revanche dans ce monde entré en mouvement où, comme dit Bellamy, le « flux prend la place de l’être », le coupable est le sédentaire attaché à sa terre, le conservateur soucieux de préserver la longue culture qui le porte, son histoire, bonne ou mauvaise, ses traditions et ses racines.

Née en Allemagne après la guerre dans la tête d’un philosophe prolixe et difficile à lire qui, pour se dédouaner de ses très honteux errements nazis, imagina d’en attribuer la responsabilité non pas à lui-même, mais à la « toxicité » de la civilisation occidentale. A cet effet il s’est appliquée à analyser – « déconstruire » – ses fondements pour mettre à jour ses « vices » s’exonérant ainsi de la responsabilité personnelle d’avoir cautionné – un comble pour philosophe – une des plus grands crimes de l’histoire des hommes.

Sa pensée « déconstructrice » a ainsi irrigué en France la pensée de Deleuze, Foucault, Derrida. Exportée aux États-Unis dans les années 50 sous le nom de « French Theory » elle fut, après les deux explosions nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki, à l’origine du « nihilo-mondialisme » américain, à la source de la « Beat Generation » (« Beat », dans le sens de « abattu », « épuisé »…).

Considérant que l’existence humaine est vide de sens, la pensée qui prône la destruction suicidaire de la civilisation et de la morale, s’est, par un étonnant retour de l’histoire, invitée chez nous en 1968, se parant du manteau festif et trompeur de la révolution permanente.

Pour tenter de comprendre le lien entre le poison intellectuel français et la « déconstruction » de Heidegger et de ses disciples français, un bref retour sur la pensée de Deleuze, Foucault et Derrida pourrait être utile. J’emprunte ce qui suit à Yannick Jaffré, anthropologue, spécialiste de l’Afrique de l’ouest, directeur de recherche au CNRS à l’Unité environnement, santé, société.

La pensée de Deleuze porte la pensée préférentielle du « flux », du « nomadisme et de la déterritorialisation ». Elle se retrouve aujourd’hui dans la « financiarisation apatride » et dans l’esprit de nos jeunes français des banlieues rejetant l’enracinement aux valeurs de la République. Son relativisme de la non appartenance « dissout l’identité et avec elle la souveraineté politique. » (…) « Sa pensée offre l’aspect d’une sorte d’anarcho-naturalisme artiste qui, par constitution, supporte très mal l’épreuve historique. Ne comprenant l’histoire européenne qu’à travers ses grandes œuvres culturelles, il l’ignore superbement comme destin civilisationnel. Pour ceux qui font de ce destin leur combat, Deleuze n’offre que des armes piégées. »

Foucault fut le théoricien brillant et adulé de la défense sociale des « marges », y compris « des déments, des criminels et des parricides » en même temps que le contempteur des États et des institutions qui en émanent. Ses attaques contre la société hiérarchisée, appuyée par sa « répugnance de l’État » utilisait toutes les armes possibles porteuses de chaos ou de remise en question, « depuis le maoïsme jusqu’aux droits de l’homme en passant par la révolution iranienne ».

Quant à Derrida qui se place clairement dans le sillage de Heidegger, il fut le « déconstructeur » de la pensée logique d’Aristote « passant avec acharnement au rouleau compresseur ses critères d’analyse » en démontant consciencieusement, mais sans les remplacer par rien, les 4 cause d’Aristote – « Cause matérielle » (De quoi s’agit-il ?) , « Cause formelle » (Quelle en est la forme ?) , « Cause efficiente » (Quel en est le moteur ?) et « Cause finale » (Quel en est le but ou l’objet ?) – qui sont pourtant l’armature de toute notre construction intellectuelle depuis les Grecs.

Ne nous étonnons pas qu’avec de tels « maîtres » l’école et ses professeurs déboussolés aient sacrifié des générations de jeunes, en considérant que l’apprentissage des dates, les exercices de grammaire, les conjugaisons ou le calcul mental étaient des réminiscences oppressantes d’une domination de classe.

Enfin tous les 4, apôtres infatigables de la déconstruction et ennemis de toute forme d’autorité qui furent leur fond de commerce rebelle, « méprisèrent l’État et la Nation ». En détruisant à la fois la pensée logique et les structures institutionnelle et culturelles qui portent la pensée occidentale, ils ont dit Yannick Jaffré, « intellectuellement émasculé la capacité politique des peuples ».

Comme la réalité se construit du « battement des contraires », celle-ci, attisée par les risques pesant sur nous, revient en force par la virulence des mouvements cherchant à ressourcer par l’histoire l’identité de l’Occident.