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OTAN, États-Unis, ces amis qui vous veulent du bien…
Trente ans après la fin de la guerre froide, les grands équilibres stratégiques sont désormais remis en question tant par la lutte pour l’hégémonie mondiale qui s’amorce entre la Chine et les États-Unis que par l’émergence de nouvelles puissances régionales.
Partout dans le monde la multiplication des foyers de crises d’ampleurs croissantes, le réarmement quasi généralisé des puissances moyennes ainsi que des grandes puissances et la volonté américaine de se dégager des contraintes du multilatéralisme, fragilisent les grandes organisations internationales, en particulier l’ONU et l’OSCE.
Dans ce contexte, l’Europe, peut-elle indéfiniment se contenter de la tutelle américano-otanienne au double risque de sortir de l’histoire et d’être entraînée dans une conflagration qui n’est pas la sienne ?
La France, de par sa position stratégique particulière au sein de l’Union Européenne, n’a-t-elle pas le devoir, grâce à ses liens historiques avec la Russie, de tenter de rééquilibrer les relations entre les États-Unis, l’UE et la Russie ?
C’est à travers des analyses sans concessions dont les auteurs sont pour la plupart d’anciens militaires ayant eu à traiter de ces questions, tant sur le terrain qu’au sein des grandes organisations internationales, que le lecteur se fera une idée précise de « l’état des lieux » dangereusement dégradé de la situation internationale, avant d’aborder en synthèse le rôle que la France devrait avoir l’ambition d’assumer pour la paix en Europe.
« Gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » (Antigone II roi de Macédoine, 221 av. J.-C.)
Pour les auteurs de cet ouvrage, pour la plupart anciens militaires ayant eu à traiter des questions de Défense, un rapprochement Russie-Europe est nécessaire face :
À l’emprise du protectorat américain, sous couvert de l’OTAN, maintenu sur le continent européen alors que la menace soviétique a disparu depuis plus de trente ans,
À l’accession de la Chine au rang de puissance mondiale rivale des États-Unis,
À l’insidieuse insertion islamique dans les sociétés occidentales et russes avec pour objectif un changement de civilisation et comme mode d’action le terrorisme,
Aux flux migratoires invasifs qui bouleversent les équilibres sociaux, économiques et culturels des sociétés européennes.
Ce rapprochement est dicté par la géographie (L’Europe n’est qu’une sorte de péninsule occidentale d’un vaste continent eurasiatique) et la culture( les peuples de cet espace sont les héritiers d’une part de Rome et de l’empire romain d’occident et d’autre part de Byzance et de l’empire romain d’orient).
Mais cette symbiose souhaitée implique de nombreux bouleversements diplomatiques et militaires. Elle remet en cause l’organisation voire l’existence de l’OTAN et le fonctionnement de l’Union Européenne.
Le Cercle de Réflexion Interarmées s’est attaché à analyser les tenants et aboutissants d’un tel changement stratégique et a tenté de répondre à deux questions :
Comment la France peut-elle aider l’Europe à se rénover et à assurer son autonomie stratégique ?
En quoi la France peut-elle être un levier de puissance de l’Europe ?
M. Pierre MOSCOVICI – Premier président de la Cour des compte Lundi 8 février 2021 à 18 h 00 Conférence en cliquant sur VIMEO
Conférence initialement prévue le 14 décembre 2020.
Pierre Moscovici expose sa vision d’une Europe qui protège. Protection sociale, économique, sanitaire, environnementale… Sécurité commune… Europe de La Défense… Europe puissance ? Existe-t-il un modèle de développement européen ?
Un invité exceptionnel : Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes. Un grand témoin : Sylvie Bermann, Ambassadeur de France.
POSEZ dès maintenant vos questions à Pierre Moscovici, par SMS au 07 84 54 17 63
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, ancien commissaire européen et ancien ministre, prochain invité des « Lundi de l’IHedn », le 14 décembre 2020, exposera pour nous sa vision de l’Europe, « une Europe qui protège ». Cette intervention exceptionnelle depuis l’École militaire, sera filmée et retransmise par Vimeo streaming. Le lien vous sera transmis à la confirmation de votre inscription. https://www.ihedn.fr/video/une-europe-qui-protege
À la veille de 2021, je souhaite à toutes et à tous une positive attitude pour en finir avec cette satanée année 2020. Que 2021 soit la plus conforme à vos attentes.
L’AR-18 a maintenu sa cohésion et sa créativité.
Notre président Jean-Claude DUCHET et moi-même tenons à vous en remercier chaleureusement.
Des jours meilleurs nous attendent. Soyons confiants.
L’Union achève son redressement et sa réorganisation pour faire face à de nouvelles missions.
Que tous nos vœux de santé, espoirs et joies vous accompagnent, pour vous et ceux et celles qui vous sont chers.
Henri SCIARA Président d’Honneur de l’AR-18 Administrateur de l’Union-IHEDN
La menace des ransomware est extrêmement virulente sur la toile. Polymorphes, ils dupent de nombreux internautes qui se font le plus souvent arnaquer en payant dans l’espoir de récupérer leurs fichiers cryptés. Certains ransomware adoptent souvent les mêmes schémas comportementaux et des technologies ont été mises en place pour le détecter mais aussi permettre la restauration des fichiers. Si par malheur vos fichiers se sont fait crypter par un ransomware, voici les bons gestes et réflexes qui vous permettront de récupérer vos fichiers.
IDENTIFIER LE RANSOMWARE
Pour récupérer vos fichiers, il faudra dans un premier temps identifier le ransomware auquel vous avez affaire. L’identification est une étape cruciale, elle vous permettra de trouver plus facilement la manipulation ou l’outil de décryptage correspondant.
L’identification du Ransomware se fait généralement grâce à la demande de rançon où sont généralement inscrits le nom du soi-disant outil de décryptage du pirate et l’adresse lui permettant de recevoir la rançon. Plutôt que de vous rendre sur des forums ou de chercher péniblement le ransomware qui a crypté vos fichiers sur Google, vous pouvez tout simplement utiliser Crypto Sherrif.
Il s’agit d’un site qui grâce aux informations que vous lui soumettez, identifiera clairement la menace.
Sélectionnez l’un des fichiers cryptés en cliquant sur « Choisissez le premier fichier »
Rajoutez un second fichiez crypté en cliquant cette fois sur « Choisissez le second fichier ».
Attention, soyez prudent au moment de la sélection du fichier. Sur Crypto Sherrif La taille des fichiers choisis ne doit pas excéder 1 Mo.
Saisissez dans le champ dédié, toute adresse Bitcoin, mail ou URL de site web visible dans la rançon. Notez qu’il est également possible d’envoyer un fichier .txt ou html contenant la demande de rançon.
Cliquez ensuite sur le bouton « C’est parti » qui identifiera en quelques secondes le ransomware.
Ça y est, Crypto sherrif est parvenu à identifier l’objet malveillant et il vous fournit l’outil pour récupérer vos fichiers. Cliquez sur le bouton download pour télécharger l’outil de décryptage.
IL VAUT MIEUX PRÉVENIR QUE GUÉRIR
Pour éviter de vous retrouver dans une telle situation, il faut s’équiper d’outils de détection. La plupart des antivirus payants proposent des fonctionnalités pour se protéger des ransomwares (sauvegarde cloud, analyse comportementale, sauvegarde chiffrée). Si vous ne souhaitez pas investir dans de tels logiciels vous pouvez toujours installer Malwarebytes anti ransomware ou encore RansomFree qui détectent les comportements anormaux des applications.
La crise actuelle a frappé tout le monde de façon planétaire. Comme toujours, certains s’en sortiront mieux que d’autres. Réagir face à la crise, c’est être actif et c’est se transformer pour être résilient et pérenne. La transformation est plus que jamais à l’ordre du jour pour les entreprises. Souvent une crise, c’est une transformation que l’on n’a pas voulu voir.
Différents sujets seront abordés lors de ce webinaire:
Analyse macro et micro-économique de la COVID 19
Comment gérer une crise ?
Comment communiquer et comment embarquer ses collaborateurs ?
Comment une entreprise se transforme ? qu’est ce cela veut dire ?
Pourquoi il est nécessaire d’allier des actions de performance, d’allocation des ressources et la prise en compte des grands enjeux contemporains ?
Comme toujours vos questions sont les bienvenues !
En deuxième partie de la matinée une table ronde sera organisée avec différents chefs d’entreprises sur la « nécessaire transformation de nos modèles » : retours d’expériences et échanges. Avec la participation de
Thierry BOURGEOIS, LEA NATURE
Stéphane FREMOND, FIFAV
Nina DONARD, NO²W
Guillaume OLIVIER, GO Industry
Notre intervenant:
Arnaud Marion,
Dirigeant expert depuis 30 ans dans la gestion des crises, stratégies de transformation des modèles économiques, opérations complexes et restructurations. Il a travaillé sur 300 différents cas et a exercé 45 mandats de direction générale dans le monde bancaire, industriel ou des services. C’est un redresseur d’entreprises en série. Il a fondé en avril 2020 l’institut des hautes études en gestion de crise pour former les dirigeants à la gestion des crises et transformations. Il est membre de l’ARE (Association pour le retournement des entreprises).
Il vient de publier « Partout ou je passe, les mêmes erreurs », préfacé par Nicolas Dufourcq de BPI France aux éditions EYROLLES. Il y propose des éléments précis de méthodologie et de nombreux conseils pour réussir à gérer la crise et transformer son entreprise en profondeur.
Cette petite vidéo d’apprentissage qui, après les 20 premières secondes qui concernent surtout l’administrateur, vous donne l’essentiel du mode d’emploi.
Il est conseillé d’employer le navigateur Chrome, ou Chromium, mais cela marche très bien avec Firefox.
Contrairement à Zoom, Skype et autres logiciels propriétaires, Jitsi est un logiciel libre, d’origine française, recommandé par le gouvernement.Il ne trace pas ses utilisateurs et n’utilise pas les données de connexion. Socle interministériel de logiciels libres : https://sill.etalab.gouv.fr/fr/software
Mesdames et Messieurs les présidents d’associations d’auditeurs de l’IHEDN, Cher(e)s ami(e)s,
A l’issue de notre assemblée générale, qui s’est remarquablement tenue le 16 novembre dernier, et lors du conseil d’administration qui s’en est suivi, vous avez appris que Mario FAURE a décidé de ne pas renouveler son mandat de président, pour des raisons strictement personnelles. Après le choc de cette annonce, j’ai proposé ma candidature à ce poste et le conseil d’administration a bien voulu m’honorer de sa confiance pour assurer cette mission jusqu’à notre prochaine assemblée générale en juin 2021.
Je tiens tout d’abord à remercier et le plus chaleureusement possible, notre ami et Past Président, Mario, pour tout le travail qu’il a fourni au cours de ces cinq dernières années, pour son sens des contacts, sa diplomatie, sa courtoisie, sa « force tranquille », mais aussi pour son total dévouement aux missions qui furent les siennes. Il a parcouru des milliers de kilomètres pour être au plus près des « territoires », au plus près de nos associations métropolitaines, mais également ultramarines.
Je suis remplie d’humilité face à la tâche qui m’incombe désormais, d’autant que le défi pour les 8 mois à venir est immense, mais parce que c’est là que nous agissons, parce que c’est là que nous amènerons des solutions.
De grands défis sont à relever pour les prochains 8 mois, tout en maintenant nos activités riches et variées (forum des études, études et actions de proximité, trinômes, SNU, groupes d’études…) :
1. Après une année 2019 compliquée sur le plan financier, continuer le redressement de nos comptes (démarche entamée depuis le début de l’année 2020), comme l’a si bien expliqué notre trésorier Didier GEIGER, lors de notre assemblée générale.
Cela passera forcément par l’application stricte des décisions votées en AG en 2019, malgré la contestation de certains réfractaires.
Mobilisation des associations qui ne reversent pas leurs cotisations à temps, malgré les versements de leurs adhérents.
Recherche de nouvelles sources de produits (Revue Défense, subventions diverses …).
2.Parachever l’e-annuaire que Bernard BESSON mène remarquablement, et qui devrait à terme être un véritable outil d’échange et de communication inter-associations, mais également inter-membres.
3. Mener à bien avec l’Institut la réforme des sessions en région, et l’engagement des associations régionales en amont, pendant et après celles-ci.
4. Adapter nos outils utilisés pendant le confinement et en faire une plus-value d’échange d’idées et de projets avec les associations.
5. Renforcer nos liens d’amitiés et notre cohésion.
Passé et vision d’avenir n’ont de sens que si nous savons nous inscrire dans une continuité et celle-ci est d’aller au bout du cap que nous nous fixerons ensemble.
Merci à tous pour votre soutien et votre engagement.
Je viens prendre congé de vous en tant que Président de l’Union-IHEDN. En effet, à l’issue de notre Assemblée générale du 16 novembre 2020, je n’ai pas souhaité solliciter un nouveau mandat auprès du Conseil d’administration, pour des raisons strictement personnelles.
Je quitte la présidence de l’Union alors que celle-ci est en bonne situation, tant sur le plan de nos activités que sur le plan financier qui s’est amélioré en 2020.
L’Union accompagne l’Institut dans une réforme qui correspond à ce que j’ai défendu : une envergure large et un fort ancrage territorial. Nous avons fait au cours des cinq dernières années un bon travail, aussi bien dans nos actions vis-à-vis de la Jeunesse que dans nos activités de réflexion.
Je pense que nous faisons rayonner l’esprit de défense comme jamais.
Je crois aussi que le sentiment d’appartenir à une même communauté exigeante et fraternelle s’est développée parmi nous.
Je m’y suis attaché en resserrant autant que possible les liens avec vous au cours des nombreuses visites que j’ai faites à nos associations.
J’ai eu à cœur de faire tous ces déplacements sur mes propres deniers comme notre bénévolat le demande. Je suis toujours revenu de ces contacts avec un sentiment très positif.
J’ai aussi apprécié de travailler avec la Délégation générale, successivement dirigée par Serge Thébaut et par Jean-François Morel, secondés avec efficacité par Géraldine de Lanouvelle. Qu’ils en soient remerciés.
Hier soir j’ai passé le « manche » à Isabelle Beauvais qui devient notre Présidente. Elle a l’expérience et la sagacité nécessaires pour relever les défis qui sont devant nous.
Soyons fiers de ce que nous sommes et de nos missions. La Nation et la République peuvent compter sur nous. Je continuerai à les servir sous d’autres formes mais toujours en lien avec vous. Je vous remercie des relations que nous avons établies. Je suis heureux d’avoir travaillé avec vous pour faire rayonner l’esprit de défense.
Longue vie à l’Union-IHEDN ! Soyez assurés de ma fidèle amitié.
Par Jacques TABARY – Commissaire en chef de 1ère classe (er)
La Constitution du 4 octobre 1958 stipule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale ». Cet article a pour but de démontrer que cette Loi fondamentale n’est pas respectée dans le domaine numérique.
La souveraineté numérique peut couvrir (ou dépendre de) plusieurs aspects dont notamment le stockage des données, les systèmes d’exploitation, les applications logicielles, la capacité à se protéger des attaques informatiques, à assurer la protection des données personnelles ainsi qu’industrielles et commerciales[1]…
Aujourd’hui, les données françaises et européennes qui, pour beaucoup, constituent « l’or noir » de l’économie contemporaine, sont stockées à 80 % aux USA ou dans des serveurs américains. Ainsi, les données de santé des Français sont depuis 2019 hébergées par Microsoft, en dépit de l’avis défavorable de l’ANSSI[2], dans le cadre du marché « Health Data Hub ». Renault, entreprise dont l’État est actionnaire, confie le traitement de ses données industrielles à Google. BPI France, banque publique d’investissement, organisme de financement et de développement des entreprises, fait enregistrer les demandes de crédit des entreprises françaises au sein d’une solution Amazon. 85% des entreprises du CAC 40 ont confié leurs données à Microsoft…
La domination des « GAFAM[3] » conduit à un transfert massif des données et de valeur ajoutée vers ces multinationales. Elle pose ainsi un grave problème de souveraineté nationale.
S’agissant des ordinateurs, le système d’exploitation « Windows » de Microsoft et les applications « MS Office » écrasent toute la concurrence en équipant 80 à 90 % des ordinateurs des particuliers, des entreprises et des administrations. Cette proportion monte à 100 % dans 2 ministères régaliens : les Armées et la Justice… Ceci n’est pas sans poser problème s’agissant de la sécurité : – Les logiciels de Microsoft sont les vecteurs privilégiés des « malwares », en raison de leur position dominante ; – Les remontées « techniques » périodiques de données, faites sans accord de l’utilisateur, sont également sujettes à interrogation.
Le système « Androïd » de Google équipe 75 % des ordiphones, Apple arrivant en deuxième position. Ces deux systèmes sont considérés comme de véritables aspirateurs à données : – Quand La Banque Postale demande à ses clients de télécharger sur « GooglePlay » l’application « Certicode + », elle fournit gratuitement à Google le nom et l’adresse IP du client concerné, ce qui complétera son profil commercial. En enregistrant les téléchargements, Google obtient aussi la liste nominative de tous les clients de la banque, laquelle devrait pourtant protéger à tout prix cette donnée stratégique majeure ; – L’association Tégo(ex- AGPM et GMPA) recommande aussi le téléchargement de son application mobile sur « GooglePlay ». Cette fonctionnalité intéressant surtout les jeunes militaires, Google pourra ainsi facilement rapprocher la qualité d’adhérent de Tégo, qui découle du téléchargement, avec sa géo-localisation. De là à en déduire à quelle unité militaire située à proximité appartient l’adhérent, il n’y a qu’un pas …
Soumises au « Cloud Act », les « GAFAM » sont obligées de répondre aux demandes des services de renseignement américains, même si les données qu’elles gèrent sont situées à l’étranger.
Il existe une grande porosité entre elles et ces services : –Microsoft[4] a été la première entreprise à participer au programme de surveillance PRISM de la NSA ; elle a aidé celle-ci à avoir accès aux messageries « Outlook » et « Hotmail » ; –Amazon vient de nommer à son conseil d’administration l’ancien chef de la NSA, le général ALEXANDER, qui a supervisé la surveillance de masse dénoncée par Edgar SNOWDEN.
Cette proximité et la mainmise totale des GAFAM sur l’Internet mondial ont permis, grâce aux informations obtenues par l’espionnage industriel américain, à General Electric de prendre le contrôle d’Alsthom, à FMC de mettre la main sur Technip, à Total, Shlumberger, Alcatel, BNP, Société Générale, Crédit Agricole de payer des dizaines de milliards de dollars d’amendes.
C’est ce dont prend acte implicitement la Cour de Justice de l’Union Européenne le 16 juillet 2020 par l’arrêt « SCHREMMS 2 », du nom de l’avocat qui a contesté le transfert des données opéré par Facebook Irlande vers sa maison-mère aux USA. Ce jugement historique, qui aurait dû faire la « Une » des médias, constate que les données à caractère personnel ne bénéficient pas aux USA d’une protection équivalente à celle délivrée en Europe par le RGPD[5], ce qui rend illicite leur transfert vers une société soumise au droit américain.
Le Conseil d’État étant saisi de l’affaire « Health Data Hub », la CNIL[6], dans la suite de l’arrêt précité, lui transmet le 8 octobre dernier, un mémoire[7] demandant aux acteurs stockant des données de santé de cesser de confier leur hébergement à Microsoft ou à toute société soumise « au droit étatsunien ».
Le coup de tonnerre provoqué par l’arrêt « SCHREMMS 2 » doit contraindre le gouvernement français à abandonner son acceptation tacite de la domination américaine.
Une idée largement diffusée est qu’hors des GAFAM, il n’y aurait point de salut. Pourtant le potentiel européen est immense et les solutions alternatives existent : –Il ressort de travaux d’avril 2016[8], que l’UE dispose d’une capacité de stockage suffisante sur son territoire pour assurer l’hébergement et le traitement des données à caractère personnel des citoyens européens actuellement traitées aux États-Unis : la « licorne[9] » française OVH, entreprise de niveau mondial, avait ainsi largement les moyens de traiter les données de santé des Français. –Que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les administrations, le système d’exploitation « Windows » peut être avantageusement remplacé par son équivalent libre « Linux », dont la fiabilité et la robustesse sont mondialement reconnues, y compris par la NASA et l’US Navy, qui en a équipé ses sous-marins nucléaires. La Gendarmerie Nationale l’utilise depuis 15 ans. L’ANSSI a développé un système « Clip OS », également basé sur un noyau Linux, capable de gérer des informations de plusieurs niveaux de sensibilité. –S’agissant de la bureautique, les logiciels libres représentent une alternative performante et très économique aux produits Microsoft.
La suite libre la plus populaire est « LibreOffice », issue d’un logiciel commercial allemand « StarOffice » dont la licence a été rendue libre. Elle comprend les mêmes modules que « MS Office » et est aussi performante. Elle en utilise sans difficulté les fichiers, tant en import qu’en export. –Le marché public « de support logiciel libre » gagné par ATOS permet aujourd’hui à toutes les administrations centrales de bénéficier du support de 350 logiciels « open source » dont nombre d’outils collaboratifs.
De manière générale, tous les produits propriétaires ont une alternative libre. Les logiciels libres sont plus sûrs : –D’une part, leur code source est ouvert, c’est-à-dire libre d’accès, contrairement à celui des logiciels propriétaires. Cette situation permet donc à la communauté de repérer et réparer plus rapidement les failles logicielles, les erreurs et négligences de programmation. –D’autre part, n’étant pas soumis à une logique commerciale, les données techniques qu’ils récoltent sont strictement limitées à ce domaine et ne sont pas revendues.
L’Europe et la France peuvent donc restaurer leur souveraineté numérique et se détacher de la vassalisation actuelle envers nos « alliés » américains. Cet objectif n’est pas hors de portée.
Il faudrait pour cela une volonté politique ferme et durable. Mais les discours et les actes du gouvernement sont contradictoires : –Lors de la restitution publique du rapport sur l’intelligence artificielle du député Cédric VILLANI, le 28 mars 2018, le Président de la République définit la souveraineté nationale comme « la capacité pour une Nation de définir par elle-même les normes auxquelles elle se soumet et non de se voir imposer ces règles de l’extérieur ». –Mais, dans son intervention du 14 septembre 2020 devant les principaux acteurs français du numérique, il limite cette notion de souveraineté au niveau européen et au domaine économique, comme la promotion de « licornes » ou de « start-up ».
D’autre part : –Le ministère des Armées continue de préférer « Windows » et « MS Office » dans le cadre d’un accord « open bar » passé sans appel d’offres en 2009, contre l’avis des experts militaires. –Le choix de Microsoft en 2019 pour héberger les données de santé des Français était contraire à l’intérêt national : – le Conseil d’État exige, par ordonnance de référé du 13 octobre 2020, le renforcement des clauses du marché « Health Data Hub » pour qu’il ne soit soumis qu’au droit de l’Union Européenne. – leur traitement est un marché d’avenir qui échappe ainsi à une société française. –L’Éducation Nationale renouvelle au mois d’août 2020 son parc de licences Microsoft pour un montant de 8,3 M€ : cette décision très critiquable oriente des millions de jeunes vers ces produits à la fois payants et non souverains. Est-ce là le rôle de ce ministère ? –Il en est de même des organismes de formation professionnelle qui continuent à former systématiquement leurs stagiaires sur les logiciels de cette société.
Il est donc mensonger de parler de souveraineté numérique. La Constitution de la République n’est clairement pas respectée. Seule une volonté politique lucide et forte pourrait dégager la France des tentacules « étatsuniennes » en mettant en œuvre des solutions alternatives : –relocalisation des données en Europe ; –abandon de la préférence générale donnée à Microsoft dans les services publics, aux Armées, et notamment dans l’Éducation Nationale, de manière à ne pas favoriser l’addiction des jeunes aux GAFAM ; –respect des textes en vigueur qui incitent à choisir au maximum les logiciels libres.
L’arrêt « SCHREMMS 2 » est une opportunité de restaurer la souveraineté numérique nationale en relançant l’informatique française. Il doit conduire le gouvernement à mettre sur pied en urgence une vraie politique numérique qui ne se résume pas, comme aujourd’hui, à la promotion de l’application « TousantiCovid ».
Jacques TABARY – Auditeur du Comité Aunis-Saintonge
[1]Rapport sur la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique [2]Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information [3] Google Apple Facebook Amazon Microsoft [4] « MICROSOFT handed the NSA access to encrypted messages », The Guardian 12 juillet 2013 [5] Règlement général sur la protection des données [6] Commission Nationale Informatique et Libertés [7]https://www.usine-digitale.fr/article/microsoft-doit-se-retirer-du-health-data-hub-d-apres-la-cnil.N1014634 [8]Rapport sur la possibilité de créer un Commissariat à la souveraineté numérique – page 20 [9]Le terme « licorne » est employé pour désigner une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars
Rapidement dit, la résilience est liée à la capacité de résister aux chocs. Le concept est passé de la physique aux sciences sociales : psychologie, sociologie, sciences politiques. Notre propos sera centré sur la résilience appliquée à notre Pays avec ses caractères physiques, humains, politiques et économiques dans l’environnement géopolitique du XXIème siècle.
Cela suppose de se poser d’abord la question des types de chocs qui peuvent frapper la France. Fondée sur une cartographie des risques, cette démarche joint l’analyse à la prospective. Elle implique une évaluation de l’existant et de ses failles, une vision des évolutions plus ou moins probables susceptibles de modifier la robustesse du Pays. Les chocs peuvent avoir deux origines : une menace, un risque.
Dans le premier cas le caractère intentionnel du choc implique un affrontement.
Dans le second, le choc ressort d’un aléas dont l’occurrence est plus ou moins plausible.
Il serait bon de sortir de la spécificité « défense » des auditeurs, pour aborder des champs nouveaux : sanitaires, environnementaux, géophysique… La question centrale est bien de préparer le Pays aux chocs. La résilience est aussi un état d’esprit et il serait opportun de réfléchir à la formation des populations à la résilience. Ce sera l’occasion de mettre en avant l’importance de la solidarité nationale comme facteur de résilience.