Par M. Jean-Ludovic Silicani – Conseiller d’Etat honoraire – Ingénieur civil des mines – DEA de sciences économiques – ENA (promotion Voltaire 1980)
Archives de l’auteur : Christian CHAUVET
Souveraineté numérique et francophonie
Nous le savons bien, la langue de travail de l’informatique est l’anglais, systématiquement employé dans les applications, systèmes et organisations, même si elles sont d’origine française.
Ainsi, le système « /E/« , alternative « dégooglisée » à Androïd, développé par un ingénieur français, Gaël Duval, pionnier de Linux, est présenté sur un site dont les pages sont majoritairement en anglais. https://e.foundation/?lang=fr
C’est profondément regrettable : la défense de la souveraineté numérique passe aussi par un combat culturel.
Heureusement, compte-tenu de leur isolement, les Québécois sont beaucoup plus sensibilisés à la défense de la langue française.
Nous leur devons le mot « courriel« , que nous nous obstinons malheureusement à peu employer, préférant l’horrible « e.mail« , y compris dans les correspondances officielles, et même au sein de l’Éducation Nationale.
L’intelligence artificielle (IA) étant actuellement au centre des enjeux du numérique, la société DATAFRANCA développe au Québec un lexique français de l’intelligence artificielle qu’il serait bon de soutenir et faire connaître largement, notamment au niveau officiel : https://datafranca.org/wiki/Accueil
Jacques TABARY
(À diffuser largement)
Cyber : une question de souveraineté – La quatrième dimension de l’espace national
Un Livre blanc avec 30 propositions et le Projet CYBUNIH.
Ouvrage collectif de la commission cyber-stratégie de l’Union-IHEDN préfacé par Jean-Yves LE DRIAN, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
La crise sanitaire, politique, sociale et économique dans laquelle la pandémie de Covid-19 vient de plonger la planète n’a fait que renforcer la dépendance au numérique de chacun, organisations comme individus, avec les MOOC, visio-conférences, télétravail … et accentué notre fragilité en la matière.
Selon certains d’ailleurs « le prochain virus sera cyber » et il faut s’y préparer.
Constituée d’une quarantaine d’auditeurs délibérément recrutés dans toutes les régions et issus des horizons professionnels les plus divers, la commission s‘est donné comme objectif de « stimuler et fédérer des initiatives dans le domaine cyber, d’en identifier les grands thèmes et les axes de progrès, de dégager des recommandations à faire connaître et appliquer ».
S’en est suivi un important travail de réflexion dont les premières conclusions et propositions sont regroupées dans cet ouvrage, qui devrait en principe se prolonger par une mobilisation nationale sur le terrain d’anciens auditeurs, en vue d’aider à titre bénévole à sensibiliser au cyber dans toutes les Régions les segments les plus vulnérables de la population.
© Ouvrage collectif de la commission cyber-stratégie sous la direction de Julien ROITMAN.
Union des associations d’auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale.
Pilotes des groupes de travaiL de la commission cyber-stratégie :
Sébastien BOURDON, Pierre-Guillaume GOURIO-JEWELL, Guillaume JEUNOT, Ali MLALA, Didier SPELLA, Patrick VABRE, Julien VALIENTE
Autres rédacteurs ayant participé à l’éLaboration de ce Livre Blanc :
Élise ACQUIN, Céline BOYARD, Gabriel BREIT, Marius CAMPOS, Laurent CHABAUD, Thierry COLOMBIER, Julien ESTEBANEZ, Véronique GUEVEL, François GUYOT, Christine HAGET, Emmanuelle HERVE, Olivier LASMOLES, Vincent LE DILASSER Jean-Claude LEBRESNE, Patrick LHEUREUX, Olivier LYS, Jean- Paul MATTEI, Cédrick MORMANN, Marie-Hélène PEBAYLE, Pierre UZAN, Justine VAN MINDEN, Marc WELTMANN
Mise en page finalisée par François GUYOT et François LEFAUDEUX
Remerciements :
Jamal BASRIRE, Marguerite BILALIAN, CYB-RI (ILERI), CINOV Numérique (Olivier LYS), Fanny DEMASSIEUX, Thomas ESTÈVE, Sophie FUCHS, Simond de GALBERT, Caroline GORSE- COMBALAT, Pierre GUYOT, Philippe LAVAULT, Pauline LOURADOUR, Jean-François MOREL, Maxime OLIVA, Jacqueline PASDELOUP, Mohand RAMTANI, Jacques ROUDIER, Philippe TELEP, Philippe TROUCHAUD
Revue Défense Nationale (2020)
Citation
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RDN – Mensuel – Juillet 2020 – n° 832 – Économie de défense : problématiques contemporaines
« Les éléments ultimes de la puissance sont le nombre des hommes et la capacité de production. » Raymond Aron
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RDN – Mensuel – Juin 2020 – n° 831 – La puissance américaine : assise et évolutions stratégiques
« L’Amérique n’a pas d’idéologie puisqu’elle en est une. » François Furet
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RDN – Mensuel – Mai 2020 – n° 830 – L’Europe de la défense : quelle réalité ?
« Ceux qui laissent croire que par une sorte d’abracadabra européen, tous nos problèmes seront résolus se trompent et trompent les Français. » Jacques Chirac
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RDN – Mensuel – Avril 2020 – n° 829 – Avenir de la guerre et ses mutations (suite)
« À la guerre, c’est celui qui doute qui est perdu : on ne doit jamais douter. » Ferdinand Foch
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RDN – Mensuel – Mars 2020 – n° 828 – Avenir de la guerre et ses mutations
« Se préparer à la guerre est le meilleur moyen de préserver la paix. » George Washington
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RDN – Mensuel – Février 2020 – n° 827 – Pierre Hassner
« Réduire l’incertitude, c’est bien souvent d’abord discerner des intérêts communs, éduquer à la confiance mutuelle et refuser ensemble l’inacceptable. » Amiral Pierre Lacoste
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RDN – Mensuel – Janvier 2020 – n° 826 – La Fabrique Défense
« Un événement tourné vers les jeunes qui doit contribuer d’une part à l’affermissement du lien armées-Nation, et d’autre part à l’émergence d’une culture stratégique européenne commune. » Florence Parly
The Future of War
Par Sir Lawrence Freedman
Professeur émérite de War Studies au King’s College London
Visioconférence en anglais.
L’économie en quarantaine
Par Ludovic Subran, chercheur en macro-économie
L’après-corona ou le temps retrouvé.
Par Claude Chancel, spécialiste de la Chine, vice-président de l’Institut géopolitique et culturel Jacques Cartier de Poitiers, 23 mars 2020
1– En ce printemps 2020, nous sommes terrassés et nous comptons les disparus de notre grande famille humaine. En dépit de la douleur et de l’inquiétude, nous sommes encore vaillants, avec un minimum de sang froid, guidés par de belles personnes, de toutes professions, qui risquent leur vie pour sauver les nôtres ou qui cherchent simplement des solutions pour vivre mieux demain et partager davantage.
Venu de l’Orient, comme jadis les grandes pandémies (la peste ou la grippe espagnole), le coronavirus est notre plus grand défi qui, si nous l’emportons, nous oblige à tout reconsidérer. Car, il n’y a que deux hypothèses : ou c’est le début de la fin de l’humanité, (hypothèse que l’on ne peut exclure), ou il y aura une sortie à cette terrible épreuve.
Alors, la plupart des nations devront, en collaborant, adopter de nouvelles façons de vivre, plus sobres, plus sages, plus humaines, plus apaisées, dans un processus de réconciliation de l’homme avec lui-même, avec ses semblables et avec la nature.
Personne n’avait prévu une catastrophe d’une telle ampleur sanitaire, économique et sociale, sauf, bien entendu, les éternels imposteurs…
Mais, sur quelle tendance étions-nous embarqués, à titre individuel ou collectif ?
Incontestablement, et à toute vitesse non contrôlée, sur la quête de la puissance, d’où le ranking (la volonté d’être premier à tout prix) et le rating (la notation de chacun à tout instant) dont les résultats sont affichés en permanence par la révolution de l’image. Images encore accélérées par l’hyper-mobilité qu’offre la révolution des transports (jet, containeurs et net), 24 heures sur 24, au détriment de l’intimité et du repos respectueux de la personne humaine désormais exposée, quand elle n’est pas harcelée, en permanence, à une myriade d’agressions, au nom de la loi du marché.
Nous pensons tous, maintenant, qu’il y aura un après-corona, une rupture, ou plusieurs, dans notre ligne de parcours. D’abord, notre vie étant fragile, quasiment miraculeuse, comment lui donner un sens ? Beaucoup ont le sentiment de valeurs perdues, désertées, sous l’effet d’un « capitalisme-vautour », celui de la loi du plus fort, sans régulation véritable, prédateur au détriment d’une nature qui n’en peut mais, et destructeur d’une partie importante de l’humanité.
D’abandons en renoncements, les idéaux qui avaient permis, en 1945, la victoire sur la barbarie, ont été désertés : démocratie, méritocratie, sécurité sociale, stabilité et accroissement des classes moyennes, Qui rêve encore à la façon de Beveridge : « du travail pour tous dans une société plus juste » ?
2– Des nécessaires périodes de confinement, cruellement endeuillées, devraient apparaître de nouvelles propositions pour réagir :
D’abord le renouvellement de la question sociale. La mondialisation a montré ses limites en donnant la priorité absolue à la compression des coûts.
Elle ne fut pas heureuse pour tout le monde, puisqu’elle signifie que le capitalisme mondialisé a toujours besoin de plus pauvres que soi, pauvres dont le dur labeur est sous-payé (alors que nous pensions que tout travail mérite salaire). Bien entendu, cela renforce toutes les inégalités déjà présentes et les accentue même, au sein des pays et entre eux.
Enfin, ces chaînes de valeur, de création de richesses, ont créé des dépendances aussi insupportables que dramatiques comme il est remarqué dans le cas des principes actifs de médicaments, des pièces électroniques, des masques…
La France a été désindustrialisée et ses classes moyennes, paupérisées au profit de la Chine « usine du monde », elle-même très inégale, ou d’autres pays.
Il est loin, le temps des trente glorieuses où la devise de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) proclamait avec fierté « qu’un jeune travailleur vaut tout l’or du monde » !
La question du modèle économique est posée, bien sûr.
Le libéralisme triomphant de Ronald Reagan, et de Margaret Thatcher ont porté des coups sévères à l’état-providence, en particulier dans les domaines, pourtant fondamentaux, de la santé et de l’éducation. Il a préféré la Bourse à la vie, comme en témoignent Wall Street et la City qui ont, finalement, préféré faire de l’argent avec de l’argent (des autres), plutôt que d’investir dans l’usine nouvelle et la recherche.
N’a-t-on pas constaté le grand écart entre l’économie réelle et la « sphère financière » dont les spéculations ont débouché, en 2007-2008 sur la désastreuse crise des « subprimes » ?
Ensuite, la question écolo-climatique. La géographie, c’est l’homme et la nature.
L’Antiquité en réfère souvent aux cultes de la terre-mère, symbole de la fertilité et de la fécondité. À l’époque contemporaine, bien des chercheurs ont constaté l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, de nombreux minerais et des sols eux-mêmes, ainsi que la menace qui pèse sur bien des espèces végétales et animales.
- D’où la valorisation de l’énergie renouvelable, soleil et vent, sans que les nouveaux problèmes qu’elle pose ne soient encore résolus, en particulier ceux du stockage.
- D’où, aussi, l’intérêt d’une économie circulaire, celle qui recycle déjà plus de 80% du verre.
- D’où, encore, celui pour l’agro-écologie, insuffisamment adoptée, alors que c’est possible.
- D’où, enfin, l’intérêt nouveau pour le risque de disparition d’animaux et de végétaux, alors que nous-mêmes, faisons partie du monde du vivant.
La nature peut être violente mais elle peut aussi être très généreuse, sublimée par le travail des hommes, à condition qu’ils ne la détruisent pas d’abord, ce qui a été trop souvent réalisé.
Combien la terre peut-elle tolérer d’hommes pouvant y vivre dignement ?
C’est là qu’intervient le questionnement démographique, occulté de façon dramatique.
Combien d’hommes ? La démographie est une question centrale, car, si l’interlocuteur prône plus de croissance d’hommes en nombre, on le soupçonne très vite de masquer, dans l’intérêt de tel ou tel, une volonté de puissance prometteuse d’agression. Si, au contraire, il prône le ralentissement, il est accusé de malthusianisme au profit de quelques-uns seulement.
S’« il n’est de richesses que d’hommes », l’idéal est le plus grand nombre dotés du plus haut niveau de vie possible. La problématique est le vieillissement des pays riches et de la Chine qui contraste avec l’explosion démographique du subcontinent indien, envahi par lui-même, ainsi que de l’Afrique sub-sahélienne qui devrait, en quelques décennies, passer de un à deux milliards d’être humains… dont beaucoup, désespérés par la misère, seront tentés de s’expatrier en prenant tous les risques.
« Si la richesse ne va pas aux hommes, les hommes vont à la richesse », soulignait Alfred Sauvy, grand démographe du XXème siècle…
La question du don de la vie est délicate. Ce n’est pas une raison pour ne pas l’évoquer, surtout pour l’enfant à venir qui n’a rien choisi et qui a droit à une vie pleine et épanouie…
3– Tout va changer : quoi et comment ?
Le capitalisme mondialisé, qui devient un capitalisme numérisé, est source de déstabilisations violentes et d’inégalités insupportables comme le prouvent les crises actuelles, qui se rapprochent, ainsi que d’incontestables statistiques.
Si la mondialisation existe depuis longtemps, la globalisation, sous sa forme actuelle, est refusée par beaucoup, qui demandent, avec force, le renforcement du rôle de l’Etat, seul capable d’imposer l’intérêt général.
Ses fonctions régaliennes lui font un devoir de faire en sorte que sa population soit nourrie, éduquée, soignée et protégée à l’intérieur (police et gendarmerie) et vis-vis de toute agression extérieure (forces armées).
Il doit, en outre, faciliter la fabrication et l’invention de biens utiles à la nation et veiller sur l’irremplaçable entrepreneur. La France n’est-elle pas le pays de Sully, de Colbert (manufactures), des compagnons du Tour de France et de Pasteur, entre autres ?
Beaucoup de citoyens français ont ressenti comme une quasi-trahison la désindustrialisation du pays qui a débouché sur un chômage de masse, une paupérisation de nombreuses familles et des déséquilibres territoriaux (métropoles trop pleines et campagnes trop vides, (thème de la France en archipel).
Ce sentiment de trahison, renforcé par un sentiment d’abandon, a débouché sur une « société de défiance » qui disgracie la politique au moment où elle devrait, sans tarder, créer les grands chantiers de l’avenir.
Les Français exigent la relocalisation de beaucoup d’industries, ainsi qu’une nourriture de proximité qui fait vivre leurs voisins de pays, ainsi que des services également répartis et diffusés dans l’intérêt de tous (problème des zones blanches).
La pandémie a révélé ceux du « background » : routiers, éboueurs, caissières, aides-soignantes, employés des pompes funèbres, aux salaires indécents qui ne correspondent pas aux services rendus.
Attention à l’écart entre ouvriers, employés et cadres. Le monde se retrouve, comme hier, avec des « having » et des « having not » prêts à se révolter dans un monde de grande violence à venir. Tous devraient apprendre à apprécier ce dont ils disposent.
« La société de consommation ne rend pas heureux » soulignait Jean-Paul II, tandis que le grand Dostoïevski soulignait que « l’argent, c’est de la liberté frappée » ! Où est la juste mesure dans notre monde frappé, justement, par l’hybris, la démesure inhumaine ?
L’Europe, rêve de paix et de prospérité pour beaucoup, est un échec, comme le prouvent le départ de l’Angleterre, les provocations de certains pays de l’est, l’immobilisme des pays du nord face aux difficultés de ceux du sud, l’absence de politique industrielle et de défense, l’abandon d’une véritable politique agricole, l’absence d’une politique de santé publique.
Mais il y a eu plus grave : la ratification du Traité de Lisbonne, en 2005, contre l’avis de 55% de Français qui avaient voté contre, d’où le procès d’une Europe plus technocratique que démocratique.
L’Europe risque-t-elle une sortie de l’histoire ? Elle s’est laissé surprendre par l’éloignement, pour ne pas dire, l’hostilité de l’Amérique de la présidence Trump (et de ses prédécesseurs). Elle est longtemps restée plus offerte qu’ouverte au commerce international, particulièrement vis-à-vis d’une Chine dont elle n’a pas exigé la réciprocité sur ce plan essentiel. L’interdépendance à ce niveau est une dépendance.
Le dur prix payé aujourd’hui est la montée des populismes, facilitée par la tyrannie des images et des réseaux sociaux. Ils devront faire place à un souverainisme de bon aloi, ce qui engage la responsabilité des dirigeants actuels.
Le grave problème qui se pose est la non-protection des données personnelles.
Ce rapprochement de la vie publique et de la vie privée est promesse d’esclavage et de tyrannie, domaine où la Chine a une longueur d’avance et où se joue la suprématie mondiale (dans un monde post-américain ?).
De surcroît, l’homme est-il fait pour être le consultant permanent d’écrans de tous formats (addiction aliénante et déshumanisante, favorisée par un lâche anonymat et qui n’est pas maîtrisée).
Tout cela, en effet, a une résonnance géopolitique.
Quid de la Russie, européenne, mais eurasiatique aussi ? La montée en puissance des empires (où l’on est un sujet) est menaçante pour les démocraties où l’on est citoyen.
Chine et Amérique, Inde et Russie sont encore engoncées dans la course à la puissance qui anéantit un Moyen-Orient et une Afrique perclus de fractures…
Est-il trop tard pour que l’Europe se réapproprie la révolution numérique ?
Est-il trop tard pour que ses ressortissants vivent pour « être plus » et non dans un « paraître » qui privilégie, dans sa perversité, l’individualisme. Un individualisme qui tourne le dos aux valeurs collectives faites d’empathie et de générosité.
Il faut quitter, souligne Hubert Védrine, le monde de l’impréparation, des multi dépendances, de l’insécurité financière, de l’irresponsabilité écologique. II s’agit, désormais, de faire mieux avec moins, car « nous ne possédons pas la terre, nous l’empruntons à nos enfants ».
Faire mieux, en y payant le prix du temps humain, du travail bien fait, dans un monde de patries qui fraternisent dans le temps retrouvé…
Claude CHANCEL, Auditeur IHEDN, Ancien directeur des études de l’AR-18
Réforme de l’IHEDN – Sessions en région
Mesdames et messieurs les présidents d’associations régionales d’auditeurs de l’IHEDN,
J’espère que chacun d’entre vous se porte bien ainsi que vos proches.
Après la consultation que je vous avais adressé le 7 avril dernier, j’imagine votre impatience pour avoir un retour, et je remercie chaleureusement ceux qui ont pris sur leur temps pour répondre. La synthèse qui a été rédigée a été essentiellement ciblée sur les sessions en région, et n’a pas pris en compte les autres sujets sur lesquels vous vous êtes exprimés.
Cela fera l’objet d’un autre retour, tout aussi important et concis.
Aussi, je vous adresse ci-jointe la restitution qui a été adressée par le président Mario Faure au Général Destremau le 30 avril dernier, et qui a suscité tout son intérêt.
Ci-dessous un extrait de sa réponse à cet envoi :
« J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et d’attention la lettre jointe. Et ce n’est pas une formule polie. Je veux remercier ici tous ceux qui y ont contribué, les remercier du temps donné mais surtout de propositions intéressantes.
Je veux particulier remercier Mme Isabelle Beauvais et le Contre-amiral Jean-François Morel de ce travail de synthèse. Je vois dans la réforme de l’Institut une vraie opportunité d’accroitre les synergies entre l’Institut et les associations, en particulier pour les futures sessions régionales. Je veux ajouter à mes remerciements Norbert Laurençon et Michel Foudriat qui ont accepté d’intégrer un de nos groupes de travail et je sais qu’ils seront d’excellents et fidèles représentants de l’Union. »
Afin de vous permettre de suivre les évolutions sur ce projet de « sessions en régions », voici quelques éléments :
Un groupe de travail entre l’Institut et les AR, a bien été constitué et a permis de mettre autour de la table, outre les représentants de l’Institut , deux présidents d’AR, respectivement le président de l’AQUI-IHEDN, Norbert Laurençon et le président de l’AR-Provence, le Général Michel Foudriat, mais aussi d’Aline Scouarnec, professeure d’université, auditrice régionale et membres du CA de l’IH, d’Anne Gallo, vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, d’Alain Juillet*, ancien patron de la DGSE et spécialiste des questions de cybersécurité.
Une première session de travail s’est tenu début avril en visioconférence.
Nous avons, dès lors, pu constituer au niveau de l’Union, un groupe de travail actif qui s’est réuni en amont des réunions avec l’Institut, et mandater officiellement Norbert Laurençon, président de ce groupe, et interlocuteur sur le GT-SR avec Michel Foudriat.
La deuxième réunion s’est tenue le 29 avril dernier et le retour ce cette réunion a été très positif. Ci-dessous un extrait du compte-rendu :
- Cela implique par ailleurs une coordination efficace entre l’IHEDN et les associations régionales. Un GT (présidé par M. Laurencon) sera ainsi créé et inclura des représentants du DO, des associations régionales et des OGZDS. L’objet de ce GT sera d’étudier les pistes de coopération entre l’IHEDN et les acteurs régionaux afin d’assurer une fluidité dans le déroulement et l’organisation des futures SR. Il s’agira par ailleurs de renforcer l’ancrage régional de l’IHEDN et de s’engager dans une construction commune de formation.
- Les participants ont également souligné qu’il était nécessaire de penser « l’après IHEDN », c’est-à-dire veiller à ce que les compétences acquises lors des formations soient effectivement valorisées dans le cadre du parcours post-IHEDN de l’auditeur et mises au profit de la nation. Outre la réserve de l’IHEDN, il serait pertinent de penser un système permettant d’assurer la valorisation et la continuité des compétences acquises, lesquelles répondraient au principe « d’utilité nationale ».
Enfin, nous avons eu la dernière réunion le 6 mai dernier avec le Général Destremau et son équipe. Je vous en adresse le relevé de décision ci-joint.
Depuis cette rencontre virtuelle, au niveau de l’UNION, il convient de faire des propositions concrètes rapidement et efficacement. Il a donc, été décidé que Norbert Laurençon constitue au niveau des AR un groupe de réflexion proactif, compte tenu des échéances contraintes.
Ce groupe est constitué de :
- AR-01 – Norbert LAURENCON – Président du groupe
- AR-06 – Gabriel BREIT
- AR-09 – Michel FOUDRIAT
- AR-14 – Jean BACOT
- AR-15 – Éric MAQUER
- AR-16 – Pascal ROZE
- Union – Jean-François MOREL
En appui en tant que de besoin : Isabelle BEAUVAIS et Caroline GORSE-COMBALAT.
En espérant avoir répondu à vos attentes, je reste à votre disposition pour tout éclaircissement.
Bien amicalement.
Isabelle BEAUVAIS
Vice-présidente de l’Union pour les Associations régionales
Mobile : 06 07 95 43 14
- NdR : Alain Juillet, Directeur du Renseignement de la DGSE entre 2002 et 2003, avant d’être nommé Haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre jusqu’à 2009.
© https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Juillet
Covid-19 : Et si tout le monde s’était trompé ?
Une nouvelle théorie physiopathologique prévaut désormais dans le milieu médical : on soignerait les patients pour une pneumonie virale alors qu’il faudrait les traiter pour des troubles d’origine vasculaire. Explications.
Depuis l’apparition, début janvier 2020, de la maladie Covid-19 provoquée par le coronavirus SARS-CoV2, on constate que médecins et chercheurs sont complètement désemparés.
Ils ne comprennent pas cette nouvelle pathologie. Les plus savants se succèdent sur les plateaux de télévision pour asséner des vérités que d’autres, aussitôt, viennent contredire. On est passé de « la grippette » du début janvier 2020 à « la guerre contre un ennemi invisible » de la mi-mars.
Le protocole du Pr Raoult, à Marseille, a provoqué une controverse planétaire doublée d’une querelle politico-médiatique.
A l’évidence, la communauté scientifique et médicale se déchire car elle ne sait pas grand-chose sur les origines et le comportement de ce coronavirus, sur ses effets pathologiques, et surtout sur la manière de soigner les nombreux patients qui développent des formes graves de la maladie.
Or, depuis son identification en Chine en novembre 2019, le coronavirus a infecté près de 2,5 millions de personnes dans le monde et provoqué 166.000 décès dont plus de 20.000 en France. Et ce n’est certainement pas fini.
La cause et ses effets
Et voilà que des voix s’élèvent pour dire que le problème a été pris à l’envers. Des médecins de plus en plus nombreux, en France et dans le monde, affirment qu’il faut traiter la cause et non pas ses effets.
Des médecins à New-York, à Bologne, à Grenoble et ailleurs constatent chez leurs patients que le Covid-19 provoqué par le virus SARS-CoV2 ne crée pas de SDRA (Syndrome de Détresse respiratoire Aigu), mais un trouble hypoxémique d’origine vasculaire (un manque d’oxygène dans le sang d’origine vasculaire par thrombo-embolies diffuses, autrement dit des « caillots » dans les vaisseaux).
« C’est comme si les patients étaient subitement dans un avion à 9000 mètres d’altitude et que la pressurisation de la cabine diminuait progressivement, constate le Dr Cameron Kyle-Sidell, médecin urgentiste, responsable d’un centre Covid-19 à New-York. Les patients sont lentement privés d’oxygène. »
Même raisonnement de la part du Pr Sandro Giannini à Bologne. Pour ce médecin, « la cause de la mortalité des patients Covid positifs serait due à une thrombo-embolie veineuse généralisée, principalement pulmonaire.» Si tel était bien le cas, il faudrait admettre que « les intubations sont inutiles, puisqu’il faut d’abord dissoudre ou prévenir les thrombo-embolies ». En effet, il est inutile de ventiler un poumon si le sang n’arrive pas au poumon. Neuf personnes ventilées sur dix meurent d’après le Pr Giannini, car le problème est cardio-vasculaire et non pulmonaire.
Reste à comprendre pourquoi les caillots de sang se forment chez les patients atteints de Covic-19.
Nouveau traitement
Près de Grenoble, le Dr Sabine Paliard-Franco traite ses patients touchés par la Covid-19 avec des antibiotiques macrolides associés à des Céphalosporine de 3ème génération appelés C3G. Elle obtient des résultats spectaculaires. Nous l’avons contactée mais elle n’est pas autorisée par le Conseil de l’Ordre à parler à la presse.
On notera que le protocole du Pr Raoult contient également un macrolide, l’azithromycine, et de l’hydrochloroquine-Plaquenil (un anti-inflammatoire).
Enfin, trois médecins dont deux de Moselle : Denis Gastaldi (Morhange) Jean-Jacques Erbstein (Créhange) et Olivia Vansteenberghe, à Wormhout (Nord) ont mis au point une combinaison médicamenteuse à base d’azithromycine mais sans l’hydroxychloroquine prônée par le Pr Raoult. Et tous trois ont constaté une nette amélioration de l’état de leurs patients touchés par le coronavirus. Parce qu’ils traitent la cause et non pas l’effet.
Dr Jean-Jacques Erbstein* :
« Des résultats probants mais restons prudents »
– Vous faites partie des rares médecins qui proposent un traitement à leurs patients souffrant du Covid-19 avec des résultats significatifs. Pouvez-vous nous expliquer ?
– Nous ne traitons pas le Covid-19 mais nous prévenons ses complications.
Car on sait que ce virus provoque un orage cytokinique c’est à dire une grosse inflammation du corps avec des réactions immunoallergiques.
Et il existe des mécanismes thromboemboliques avec risque d’embolie pulmonaire.
Nous nous sommes posé la question de savoir comment on pouvait casser ce mécanisme pour que nos patients passent le cap des sept jours.
C’est l’étape la plus difficile surtout chez les patients qui présentent des facteurs de risque de complications (personnes âgées, obèses, cardiaques etc.).
– Quelle fut votre démarche ?
– Avec deux amis médecins Denis Gastaldi (Morhange) et Olivia Vansteenberghe, à Wormhout (Nord) nous nous sommes retrouvés sur le forum de Facebook « le divan des médecins » où viennent échanger quelque 15.000 professionnels.
En discutant, nous nous sommes aperçus que tous trois nous prescrivions de l’azithromycine bien avant que Raoult ne l’intègre dans son protocole.
– Et quelles sont les propriétés de ce médicament ?
– Il s’agit d’un antibiotique de la famille des macrolides qui a pour propriété de provoquer une action antivirale (on ne sait ni comment ni pourquoi à ce stade) mais surtout une action anti-inflammatoire. Moi, je le connais pour prescrire cet antibiotique an long cours aux patients qui ont des bronchites.
– Cet antibiotique est prescrit seul ?
– Je prescris aussi du zinc, un oligoélément qui a une action antivirale et du Montelukast (du Singulair) contre l’asthme, un anti-inflammatoire à visée pulmonaire.
J’ajoute une héparine à dose préventive pour éviter les complications de type phlébite et embolie pulmonaire. Autrement dit pour éviter les caillots dans le sang.
– Avec quels résultats ?
– Depuis que nous avons commencé ce protocole, nous n’avons plus aucune hospitalisation. Avec les deux médecins dont je vous ai parlé, nous avons une série de 200 patients et plus une seule hospitalisation. Depuis les articles publiés dans la presse nous avons été sollicités par de nombreux médecins comme le Dr Bellaiche, à Paris. Soit au total 400 patients traités avec notre protocole.
– Jolis succès….
– Il faut rester très, très prudents. Ce ne sont que des observations. Il faut attendre le résultat des études sur ce protocole pour en tirer des conclusions définitives.
Nous avons reçu, mardi, un appel de l’Ordre des médecins nous demandant d’être ‘’prudents et discrets’’. En effet, nous avons été dénoncés par des confrères qui considéraient que nous nous faisions de la publicité. C’est évidement stupide puisque ni eux ni moi n’avons rien à faire de publicité. Le seul intérêt de communiquer sur nos résultats c’était de faire part de nos constats et d’inviter les experts à lancer des études.
– Vous n’êtes pas soutenus par la profession ?
– Si bien sûr par de nombreux médecins généralistes mais aussi des médecins de tous les continents. Car, rappelez-vous, au départ, au mois de janvier, février et même mars, les généralistes n’avaient ni masques, ni charlottes. Certains médecins l’ont payé de leur vie. Je connais beaucoup d’infirmières qui sont restées positives au Covid-19.
Après les premières semaines de sidération, on a pris la vague de plein fouet, ici en Moselle, comme en Alsace. On ne pouvait pas laisser mourir les gens sans rien faire.
Quand j’appelais le 15 on me disait ‘’quel âge’’ ? Sous-entendu, si trop vieux, qu’il reste chez lui. Les réanimations étaient pleines. Il fallait trouver quelque chose.
– Et aujourd’hui ?
– Aujourd’hui, on se fait insulter par les grands pontes.
Ils nous disent, dans 80% des cas, les gens sont guéris.
Oui, mais il faut voir dans quel état. Nous, on constate qu’il faut administrer notre protocole le plus tôt possible. Trois jours après, ils vont mieux, c’est spectaculaire. Mais, encore une fois, il convient d’attendre les résultats des études en cours avant d’avoir des certitudes.
*Jean-Jacques Erbstein est Médecin généraliste à Créhange en Moselle
Les nouvelles capacités de surveillance à très longue portée
Dans son numéro N° 2684 du 17 avril 2020, la revue « Air & Cosmos » présente un dossier très intéressant sur les différents types de radar à très longue portée mis en oeuvre par la Russie, la Chine et l’Iran.
Si l’origine de certaines perturbations n’est pas encore identifiée, les radio-amateurs comprendront pourquoi une partie des fréquences de la bande qui leur est octroyée sont brouillées.
Ce document est un peu technique mais la conclusion ouvre un large champ de réflexions.
Alain BELLANGER