par le Colonel Damien SALLIER – SDIS 79
Au profit des auditeurs IHEDN Poitou-Charentes
En Europe, en 2022, 785 000 hectares sont partis en fumée. En France plus particulièrement, 72 000 ha ont brulé, de culture, de forêt, d’espaces naturels. Les 3 feux hors norme survenus en Gironde (25 000 ha) ont alourdi un bilan déjà plus élevé que les moyennes décennales, comparable à ceux de 2003, 1989 et 1976. Plus de 19 711 départs de feux ont été comptabilisés au cours de la saison, dont 547 feux de plus de 5 hectares et 12 de plus de 1 000 hectares.
Comme en Deux-Sèvres, c’est donc plus de 90 % des feux qui sont donc traités par les moyens de lutte avant qu’ils ne dépassent les 5 hectares, valorisant ainsi notre doctrine d’attaque des feux naissants.
Si on peut voir la question des feux de végétation de manière globale, il faut aussi voir que la lutte contre ces feux diffère notablement selon qu’il s’agisse d’un feu de forêt, ou d’un feu de champ qu’il soit cultivé, d’herbe ou plus simplement des feux de broussailles. Avec 8% de surface boisée dans le département, le département est peu confronté au risque des feux de forêt. Par contre, 12è producteur de grande culture, 18e producteur de céréales, le département est particulièrement concerné par les feux de végétation. C’est 88% de la surface départementale qui occupe de terres agricoles, avec 450 000ha.
Selon le ministère de l’agriculture, on parle d’incendie de forêt lorsque le feu couvre une surface minimale de 0,5 hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés est détruite. Ces feux dégagent une puissance calorifique importante, se propagent selon des caractéristiques propres et nécessitent des moyens de lutte suffisamment manœuvrables pour franchir des zones très escarpées, mais aussi suffisamment puissantes pour opposer à la puissance calorifique une puissance hydraulique.
Je le distinguerais du feu de végétation, dont on va parler ce soir, qui ne touchent pas les étages arbustifs et dans la mesure où les moyens de lutte sont aussi adaptés : des moyens de franchissements moins importants, mais des enjeux économiques majeurs lorsqu’on parle notamment de feu de récolte. Par exemple, on estime sauver 2 500 euros lorsqu’on sauve un ha de blé. […]